0.6
Une jeune femme aux lèvres emplumées d'un sourire s'approcha d'eux avec douceur.
"Oh, Sunjoo," murmura-t-elle en se frayant un chemin jusqu'à eux.
"Jisoo," répondit Sunjoo dans un élan de joie en se jetant dans les bras de son amie de toujours. Après quelques secondes, l'inspectrice adjointe se tourna vers le blond cendré. "Namjoon, permets-moi de te présenter Kim Jisoo, elle travaille ici et c'est une amie que je connais depuis des lustres. Jisoo, laisse-moi te présenter l'inspecteur Kim de Daegu." Les deux individus échangèrent des salutations pleines de politesse, puis Sunjoo reprit, "Comme je l'ai mentionné hier soir, nous sommes venus pour Jungkook."
Ils se rendirent ensemble dans une salle d'accueil qui ressemblait à un havre de paix dans le centre d'hébergement pour les mineurs où Jisoo était en poste.
L'éducatrice du centre afficha un sourire fatigué, bien qu'elle n'ait pas oublié la visite de l'inspectrice adjointe et de l'inspecteur. Elle les invita à la suivre pour remplir un document de passage obligatoire.
L'inspectrice adjointe accepta et marcha à côté de son amie, suivie par l'inspecteur qui scrutait chaque recoin de l'établissement. Les murs peints en blanc avec des lignes bleues foncées ne laissaient rien présager de chaleureux quant à l'atmosphère du lieu. Les néons pâles du plafond n'aidaient pas non plus à démentir cette impression.
Namjoon fit le lien avec la demande de la psychiatre qui souhaitait que Jungkook vive dans un environnement plus familial, comme chez Nayung. Ici, tout était impersonnel et froid.
Après avoir traversé deux longs couloirs jonchés d'enfants et d'adolescents, Sunjoo et Namjoon atteignirent enfin une petite pièce utilisée comme bureau. La porte se referma sur eux et Sunjoo remarqua l'air épuisé de Jisoo qui sortait déjà le papier à signer.
- Tu as l'air épuisée, commenta-t-elle.
- J'ai passé les deux dernières nuits ici, répondit Jisoo, les yeux fatigués. Ce n'est jamais facile ; la plupart des enfants ici ne sont pas vraiment des anges. Mais je suis en congé à partir de ce soir pour trois jours.
Namjoon signa à l'endroit indiqué et tendit la feuille à l'éducatrice qui les guida de nouveau vers un autre couloir.
Ils quittèrent le bureau et s'engagèrent dans d'autres couloirs semblables à ceux qu'ils avaient empruntés précédemment. Ils finirent par se retrouver face à une porte close. L'éducatrice plaça sa main sur la poignée, fit pivoter son corps vers l'inspecteur et sa collègue, puis les prévint :
- Il est à l'intérieur et vous attend. Mais si jamais il y a un problème, ne vous inquiétez pas : nous ne sommes pas loin. Elle désigna alors une pièce ouverte un peu plus loin, où certains de ses collègues étaient en train de boire du café. Au vu de leurs têtes fatiguées, ils semblaient en avoir bien besoin.
Namjoon entra dans la petite salle de séjour et constata immédiatement l'absence totale de goût en matière de décoration. Les canapés avaient une couleur dubitative et la petite table basse était presque insignifiante. De plus, la télévision était accrochée au mur dans un coin, ce qui la rendait presque invisible. Les murs avaient une teinte indéfinissable que Namjoon n'arrivait pas à décrire, mais qui avait un effet négatif sur la pièce. Cependant, la grande fenêtre laissait entrer un flot de lumière qui éclairait agréablement la pièce.
Namjoon remarqua également la présence d'un garçon assis sur l'un des canapés. Ses cheveux étaient aussi noirs que l'ébène et il était habillé tout en noir. Les bras croisés sur sa poitrine, il avait un air renfrogné sur le visage.
Pour un adolescent de quatorze ans, il avait déjà l'air impressionnant pour son âge. Dès qu'il l'avait vu, il avait remarqué que l'une de ses oreilles était percée, la gauche. Mais ce n'était pas la seule chose qui rendait Jungkook unique. Une petite cicatrice à peine visible coupait son sourcil droit, lui donnant un air de mauvais garçon. Namjoon se demanda si cela attirait les filles. Il ne doutait pas un instant que cela devait être le cas.
Sunjoo prit la parole pour présenter Namjoon à Jungkook. Elle essaya de le rassurer en lui souriant, mais cela sembla l'exaspérer encore plus. Le garçon souffla bruyamment du nez et tourna la tête, visiblement peu intéressé. Sunjoo compléta sa présentation en expliquant que Namjoon était de Daegu et qu'il s'occuperait du transfert de Jungkook. Mais avant cela, il voulait le rencontrer.
Jungkook sentit sa langue s'écraser contre sa joue avant de jeter un regard noir à l'inspecteur Kim qui prit la parole :
- Nous espérons que tu seras heureux à Daegu, plus précisément au manoir, commença l'homme.
Jungkook rit sarcastiquement, coupant l'inspecteur Namjoon dans son élan. « Tss, de toute façon, c'est pareil ici ou ailleurs », marmonna l'adolescent entre ses dents.
Namjoon n'était pas surpris de la réponse.
- Le foyer Shim est vraiment différent de celui-ci, je te l'assure, déclara calmement l'inspecteur en gardant son air serein habituel. Toutefois, je ne peux pas te forcer à t'y plaire, tu es le seul à en décider.
L'adolescent roulait des yeux, visiblement agacé par la présence de ces deux adultes envahissants. L'inspectrice adjointe, elle, s'évertuait à le convaincre qu'il serait bien mieux dans un autre centre, où il pourrait s'épanouir. Mais l'adolescent ne semblait pas convaincu, son visage affichant un air provocateur alors qu'il fixait les yeux de la seule femme de la pièce.
Le temps s'écoulait lentement alors que Sunjoo poursuivait son monologue, tentant désespérément de trouver le bon angle pour comprendre ce garçon qui lui paraissait si différent des autres adolescents qu'elle avait rencontrés. Pourtant, l'inspecteur restait attentif, comme s'il cherchait à deviner les pensées qui agitaient le coeur du jeune homme. Après tout, il en avait vu défiler, des adolescents en difficulté, depuis le début de sa carrière.
L'inspecteur observa sa montre et brisa le silence en murmurant : « Il est l'heure de partir. Je dois être à Daegu avant ce soir », à son acolyte présente à ses côtés.
Elle hocha la tête, se leva de sa chaise, et remarqua que l'adolescent les attendait déjà, la main sur la poignée de la porte. Il ne tarda pas à s'échapper de la pièce sans attendre leur permission.
En sortant du centre, Sunjoo ne put s'empêcher de pousser un soupir résigné, tandis que l'inspecteur contemplait les rues animées de la ville, songeur.
°
Enveloppé dans des vêtements amples, Taehyung avançait furtivement le long des murs du manoir. Le désir irrépressible de s'échapper un instant l'assaillait. Il avait besoin de se promener, de changer d'air et de faire le vide dans sa tête.
Pour éviter d'être vu, il choisit avec précaution un couloir déserté par les curieux. Il savait que les âmes studieuses étaient absorbées par leurs livres à la bibliothèque et que les autres étaient affairées en cuisine. Il n'avait plus qu'à emprunter la petite porte arrière et sortir du manoir sans crainte.
Taehyung avançait lentement, laissant ses doigts effleurer les murs comme pour en découvrir les secrets. Dans un murmure, il chantonnait les airs que sa mère aimait lui fredonner. Soudain, une porte qu'il avait toujours connue close s'ouvrit brusquement, faisant bondir l'adolescent. Tremblant, il s'adossa au mur, figé devant la pièce qui s'offrait à lui. C'est alors que Nayung en émergea, surprise de voir Taehyung ici.
- T-taehyung ? souffla-t-elle, entre soulagement et incompréhension. Que fais-tu là ?
Devant l'effroi qui se lisait sur le visage du jeune homme, elle comprit qu'il avait dû croire à une apparition fantomatique. Elle tenta de le rassurer :
- C'est la salle de musique, dit-elle en désignant la pièce. Mais personne ne l'utilise depuis des années. Je voulais juste y prendre une flûte pour la petite Dambi, qui en a besoin pour l'école...
Lorsque Taehyung entendit le mot "musique", il leva enfin la tête, le regard empli d'une lueur nouvelle. Sa voix, légèrement cassée, témoignait du temps qui passe et de sa mue imminente vers une voix plus grave. Collé au mur, il semblait prêt à fuir à tout moment.
- P-pourquoi ? demanda-t-il timidement.
La propriétaire des lieux, d'abord surprise, mit quelques secondes à répondre :
- Dambi ? Elle joue un peu de musique pour un concert de Noël à l'école. Elle a besoin d'une flûte...
- Non... souffla Taehyung d'une voix épuisée. La salle... Pourquoi plus personne ne vient-il ?
- Ah, oh... Ma mère adorait le piano et y jouait souvent, mais depuis son décès, nous avons cessé de venir ici petit à petit... répondit Nayung. Elle s'arrêta dans son élan, remarquant que son interlocuteur cherchait à apercevoir la pièce entrouverte derrière elle. Tu veux entrer ?
Trois fenêtres majestueuses, fermées par de lourds rideaux, éclairaient la pièce de leur douce lumière tamisée. Sous ses pieds, un sol pavé de noir et de blanc formait une danse élégante, presque hypnotique. Les murs, eux, avaient autrefois brillé de leur propreté mais maintenant, quelques toiles d'araignée s'invitaient à la fête, comme pour rappeler qu'ils n'étaient plus tout à fait seuls. Seuls les instruments de musique semblaient être les heureux élus d'un entretien scrupuleux.
Et puis, là-bas, dans un coin, un piano blanc à queue, symbole de perfection et d'harmonie, attira l'œil de Taehyung. Comme aimanté, il s'en approcha et, sous le regard ébahi de l'éducatrice, ouvrit délicatement le couvercle du clavier afin de laisser respirer cet objet de tous les désirs.
L'adolescent aux cheveux châtains ôta son sweat à capuche, révélant un simple polo blanc, semblable à la blancheur immaculée du piano devant lui. Il déploya alors son habit et entreprit de dépoussiérer méthodiquement chaque coin et recoin de l'instrument, sous l'œil émerveillé de Nayung qui n'osait pas bouger. Avec une minutie presque obsédante, Taehyung poursuivit son ouvrage jusqu'à ce qu'il soit totalement satisfait. Il jeta alors le vêtement sur le côté, détaché de tout attachement soudain et absorbé par la beauté de l'art sous ses mains.
Taehyung s'installa délicatement sur un tabouret en face du clavier noir et blanc et effleura les touches du bout de ses doigts agiles. Les premières notes furent hésitantes, mais il ferma les yeux et exhala doucement. Devant les yeux émerveillés de Nayung, une mélodie s'éleva dans la pièce, douce et emplie de mélancolie. Taehyung laissait ses émotions s'exprimer à travers les notes qui s'échappaient de l'instrument sous ses doigts longs et fins. Il se laissa emporter par la musique qui envahissait son corps, son âme, sa vie...
Il continua à jouer, chaque fois une nouvelle mélodie, changeant constamment d'atmosphère de joie, de tristesse, de colère, de bonheur, en fonction de ce qui jaillissait de son cœur à ce moment-là.
Les notes du piano de Taehyung se mêlaient dans les airs, créant une symphonie tour à tour violente et douce, brute et délicate. Nayung, incapable de savoir comment réagir, se laissait bercer par cette musique envoûtante, happée par la tourmente des sentiments qui l'envahissaient. Sous l'effet de cette mélodie ensorcelante, des larmes coulaient silencieusement sur ses joues.
Mais devant elle, ce n'était plus le Taehyung malheureux qu'elle avait connu. Il était devenu un vortex d'émotions complexes, un mélange étonnant de joie et de tristesse, de rage et de douceur. Nayung se sentait désemparée face à cette ambiguïté, fascinée par l'infinie richesse de son être.
Quand finit la douce mélodie, Nayung rompit le silence avec émotion.
- C'était... tellement magnifique... sanglota-t-elle.
Mais l'adolescent, ramené brutalement à la réalité, sursauta et se replia presque sur lui-même.
- Je... pardon... ce n'était rien... balbutia-t-il en se levant précipitamment pour partir. Mais Nayung l'interrompit.
- Attends... ne t'en va pas... implora-t-elle doucement. Comment as-tu réussi à jouer comme ça ?
Après un moment d'hésitation, il finit par se confier.
- Ma... maman était une pianiste... elle m'a appris...
Les yeux de l'éducatrice s'illuminèrent d'admiration.
- Et tu n'as même pas perdu la main malgré tout ce temps ? Waouh...
Taehyung hocha la tête avec réticence et murmura :
- À... À l'école où j'allais ma... Ma professeure de musique me laissait utiliser la salle de musique...
L'éducatrice lui sourit chaleureusement :
- Tu es vraiment doué, Taehyung... Après quelques secondes de réflexion, elle sortit une clé de sa poche. Tiens, voici une copie de la clé de cette salle. Le piano a appartenu à ma mère et je suis sûre qu'elle serait heureuse de savoir que quelqu'un comme toi redonne vie à cette salle et surtout, à ce piano. Mais en échange, j'aimerais que tu commences à dîner avec nous le soir.
Taehyung la regarda méfiant et hésitant derrière ses longues mèches châtaines :
- Je...
L'éducatrice l'interrompit immédiatement :
- Pas tous les soirs, juste de temps en temps. Si tu veux. Je serais ravie de te voir manger avec nous un jour et si tu le souhaites, tu peux même dîner à mes côtés.
Taehyung sourit timidement et prit la clé. C'était un petit pas en avant qu'il était prêt à faire, pour un piano et un endroit pour jouer. Et pour un foyer chaleureux.
En bas des escaliers, Nayung rejoignit Jin et Jimin échangeant des paroles sous les yeux scrutateurs de l'adulte.
- Yoongi et lui ont remis ça, soupira Jin dès qu'il aperçut Nayung.
Jimin bondit aussitôt vers l'éducatrice.
- Je t'assure que je n'y suis pour rien ! S'exclama-t-il, la voix empreinte de sincérité. Cette fois-ci, je n'ai pas occasionné la dispute.
Au moment où Jin s'apprêtait à prendre la parole, une silhouette se précipita en courant dans le couloir où Nayung venait de sortir. Les trois restèrent stupéfaits, immobiles face à cette masse en mouvement. Et soudain, Taehyung se jeta dans les bras de l'éducatrice, dont les yeux de lune reflétaient tout son étonnement.
La mâchoire de Jin tomba lourdement sur la moquette, tandis que Jimin avait l'air d'un poisson sorti de l'eau. Les bras de Taehyung se resserraient sur l'éducatrice, et ces quelques secondes semblaient interminables.
L'adolescent dépassait en taille cette petite dame, mais ses gestes semblaient si fragiles que personne n'osa les interrompre. Et alors que Taehyung se détachait lentement de l'éducatrice, il sortit la clé qu'il serrait entre ses doigts, lui montrant son but accompli.
"Merci..." murmura-t-il avant de disparaître dans la direction des chambres, les autres le suivant du regard comme dans un autre monde.
Le départ de Taehyung laissa un long silence qui ne fut rompu que par les paroles de Jin.
"Je... J'ai pas très bien dormi la nuit dernière c'est sûrement pour ça que j'ai vu une vision", avoua-t-il.
Nayung demeura immobile, semblable à une statue, tandis que Jimin, exagérément éberlué, s'écria : "Comment est-ce possible ? Ça fait un mois que Taehyung est ici et moi je galère comme une poule sans pattes ne serait-ce que pour l'approcher et là il..."
"Non Jin... Ce n'était pas une vision", murmura Nayung.
Seokjin comprit immédiatement et prit la parole : "Nayung. Il faut que tu me dise ton secret."
Souriant largement, Nayung gronda : "Calmez-vous un peu ! Je crois que j'ai trouvé quelque chose qui va énormément l'aider..."
°
La mélodie de piano s'élevait avec élégance dans la demeure tandis que le parfum suave d'un gâteau cuisant au four embaumait la cuisine. La clarté du jour pénétrait à travers les carreaux, répandant une lueur douce dans chaque recoin.
Les doubles portes du salon s'ouvraient allègrement sur une pièce où de nombreux ouvrages musicaux s'alignaient sur des étagères bien agencées. Au pied du majestueux piano noir, des partitions avaient éclaté de leur sac terrible, réconfortantes et chaotiques. Quelques trophées trônent en évidence, tout en haut des étagères.
D'un brun chaud et brillant, sa chevelure tombait en cascade jusque dans le creux de ses reins, captivant tous les regards. Kim Saejin était une apparition féminine envoûtante, émanant une aura de mystère et de séduction. Elle se tenait assise, solennellement, face à l'instrument de musique.
Son allure fascinante faisait pâlir de jalousie les femmes du quartier qui convoitaient son amitié ou, au contraire, la haïssaient pour sa perfection sauvage et insoumise. En cet instant, elle était seule face à la musique, perdue dans des rythmes ensorceleurs, hypnotisante.
Kim Saejin, virtuose du piano, était une légende dans le monde de la musique. Son nom résonnait dans toutes les écoles de musique. Elle créait des mélodies inédites, renouvelant sans cesse l'art musical. Depuis son plus jeune âge, elle accumulait les triomphes, parcourant le globe pour jouer devant des milliers de spectateurs. La musique était son souffle, son essence. Dès qu'elle s'inscrivait à un concours, les autres participants se sentaient écrasés par son talent, abandonnant toute espérance de remporter la première place.
Depuis la naissance de son enfant unique, Saejin avait choisi de se consacrer entièrement à lui, laissant derrière elle le tumulte du monde pour devenir professeure de musique privée. Sa notoriété était telle que tous la voulaient pour guide musical.
Elle caressait les touches du piano avec délicatesse, comme si elle effleurait la surface d'un lac calme et apaisé. Les notes s'élevaient doucement, comme une brise de printemps venue caresser les feuilles des arbres. Saejin était vêtue d'une robe en soie légère, et ses pieds nus se lover dans le tapis doux comme une fourrure.
À ses pieds, son petit garçon, âgé de trois ans à peine, jouait avec sa voiture, sous le regard attendri de sa mère. Il avait les mêmes yeux, la même bouche, le même sourire que celle qui faisait vibrer les cordes du piano.
« Taehyung, mon petit ange, tu veux bien jouer pour moi ? Comme la dernière fois ? » murmura Saejin, tandis que son fils saisissait sa main.
Taehyung était un petit prodige du piano, selon sa mère. À l'âge de deux ans, il avait déjà réussi à jouer une petite note simple, mais pour un enfant de son âge, c'était tout un exploit. Lorsque sa mère lui avait demandé comment il avait appris à jouer, il avait simplement répondu avec une évidence déconcertante : "à ya téyé", ce qui signifiait "à la télé" dans son langage enfantin.
En un an, sa mère avait compris que son fils pouvait reproduire à peu près n'importe quelle mélodie en l'écoutant attentivement et sans même lire la partition. La passion de Taehyung pour le piano ne faisait que croître chaque jour qui passait, fasciné par les sons qui en émanaient.
Et c'est ainsi que sa mère décida de lui enseigner tout ce qu'elle savait sur l'art du piano, avec l'espoir que son prodige puisse un jour devenir un grand virtuose.
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Relu et corrigé le 23.juin.2023
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