Il lui faut du silence et du temps, avait-on dit aux autres.

J'avais besoin de silence mais non de temps.
Je n'avais pas besoin de découvrir et de comprendre. Cela faisait des années que je réfléchissais. Encore et encore. Mes réflexions étaient déjà faites.

Les souvenirs remontaient.
Je regardais ma main droite.
La condamnée.
Celle qui allait m'être coupéà cause de ma maladie.
Cette main maudite.

J'étais dans la rue. Je sortais des cours.
Mes écouteurs dans les oreilles.
Ils vinrent à plusieurs.
Ils me poussèrent, ils m'injurièrent
Ils me forcèrent.
Mes écouteurs n'empêchait pas les bruits de me parvenir. Ils étaient clairs voir limpides, il n'y a pas d'autres mots pour décrire cela.
Un d'eux m'avait pris cette main. Celle que n'avait pas pris mon père d'ailleurs.
Ils me suivirent jusqu'à chez moi avant de repartir.
Je tremblais mais je ne pleurais pas. Mes yeux étaient trempés mais surtout fatigués.
Ils avaient mis leurs mains partout.
Pas jusqu'en bas par chance.
J'eus l'impression que l'on m'eut souillé
Voici le terme exact.
Oui il me faut du silence et de la compagnie.
Celle de mon père. Celle de ma mère.
Celles de ceux qui ne sont plus là.
Celles de ceux que je ne prendrais plus jamais dans mes bras.