Certainement n'y avait-il guère meilleur réveil que l'émergence spontanée. Tendre, celle-ci venait solliciter l'esprit endormi de la manière la plus douce qu'il soit, effleurant doucement les brumes opaques du sommeil, à la recherche de l'âme égarée. Le processus se voulait naturel, une quête discrète de l'encéphale souhaitant sortir des eaux troubles du lac des songes, sans pour autant se brusquer, frileux.

Nul bruit strident fendant impitoyablement la barrière mutique du repos, pas l'ombre d'une secousse déboussolante. Seul le doux éveil volontaire d'un esprit reposé et disposé, frais et remis à neuf par les bras reposants de Morphée.

Baekhyun peinait encore à s'y accommoder, le souvenir des réveils en fanfare dans le dortoir de Serpentard ayant profondément marqué son cycle du sommeil.

Interrompant momentanément le silence imperturbable qui régnait sur la chambre à coucher, un long bâillement libérateur résonna sourdement, faisant brièvement écho au lever maladroit de son instigateur. Ce dernier, les yeux encore mi-clos, rendus fuyants par l'omniprésence des rayons solaires, se frotta négligemment les paupières, comme pour chasser les derniers résidus de somnolence.

Il était charmant, le jeune homme émergeant.

La nudité pour seule parure, le naturel comme unique maquillage, l'endormi révolu ne disposait que de la simplicité du tableau matinal pour concurrencer l'astre solaire. Pourtant, en dépit d'un attirail quelque peu limité, il semblait s'être attiré les foudres de la sphère blanche, celle-si redoublant de rayonnements vantards, jalouse, et enlaidie.

Probablement l'ignorante n'avait-elle pas conscience que ses efforts, voués à l'inutile, ne faisaient que renforcer la joliesse de son rival.

Baekhyun, l'esprit encore vaseux, passa une main distraite dans sa chevelure emmêlée, l'anesthésie soporifique quittant progressivement ses membres immobiles pour révéler les petits inconforts du réveil. La bouche pâteuse, la gorge irritée, et le dos craquant péniblement à mesure qu'il se relevait, il soupira face à la sensation de faim qui tiraillait son ventre, le rendant immédiatement grognon. Bien vite, le réveil agréable fut éclipsé par ce creux qui comprimait son estomac, cette terrible impression que son organe se faisait essorer, tordre, étirer, menaçant de se rompre tant l'envie de se sustenter était persistante.

Mais, manifestement, la paresse n'avait pas encore dit son dernier mot, puisqu'il continuait à s'étirer inlassablement, préférant s'imaginer des plats succulents plutôt que d'oeuvrer à accorder une tangibilité à ses rêveries gourmandes. Le nez froncé, les bras fléchis vers le plafond, et le dos formant une ligne parallèle avec le sommier du lit, il ne put réfréner l'envie de s'étaler de tout son long sur le matelas, quittant la chaleur des draps au profit d'un espace favorable à sa gymnastique matinale.

-Bordel, ça fait du bien, soupira t-il en tirant bras et jambes au maximum, appréciant le soulagement qui déferlait sur son dos, alors qu'il continuait à gesticuler, désormais allongé sur le ventre.

Satisfait, Baekhyun enfouit son nez contre les draps défaits, remuant doucement son corps engourdi, indifférent à la fraîcheur qui léchait impudiquement son épiderme exposé, confrontation brutale de la réalité tranchante face à la dérive des songes insensibles. Il pouvait sentir distinctement chaque craquement, chaque relâchement, le plus petit des frissons de plaisir, alors qu'il continuait à soulager son corps devenu lourd par l'immobilisme, geignant presque de bonheur à la manière d'un chiot libéré d'un espace confiné.

S'il s'était écouté, il aurait légèrement relevé le bassin pour parfaitement satisfaire les caprices de sa colonne vertébrale. Néanmoins, il ne lui avait gère fallu plus de quelques secondes pour percevoir une présence, tapis dans un coin de la pièce, et décréter que le voyeur s'était assez rincé l'oeil pour aujourd'hui.

-La vue te plait, j'espère ? S'enquit-il sereinement, sans pour autant prendre la peine de relever la tête.

Ainsi, pouvait-il continuer à sourire impunément, sans avoir à se soucier des pensées de son interlocuteur.

Le visage toujours plongé contre les draps, dont il inspirait l'odeur virile, ivre de cette senteur qui n'était pas la sienne, il l'entendit seulement amorcer quelques pas en direction du lit, sa démarche trahie par le claquement de ses chaussures contre le sol. C'était sec, assuré, presque conquérant, pourtant il savait parfaitement qui des deux dominait réellement l'échange, à cet instant précis.

Après tout, ce n'était pas lui qui s'était avancé, mais l'autre qui était venu à lui, irrémédiablement attiré, prisonnier de cette attirance mutuelle qu'ils apprenaient petit à petit à apprivoiser, tout en sachant qu'ils ne pourraient jamais la contrôler pleinement. Heureusement pour lui, néanmoins, il semblait bien qu'il était plus doué que son partenaire dans l'art de maîtriser ses pulsions.

Lorsque l'immense main possessive se posa contre ses fesses, confirmant involontairement ses pensées, il ne put retenir un léger rire impertinent.

-Pourquoi se contenter de la vue, lorsque l'on a le toucher ? Murmura la voix grave contre son oreille, lui indiquant que son détenteur s'était penché dans sa direction pour pouvoir lui souffler sa réponse.

Baekhyun se mordit la lèvre, rassuré que les draps dissimulent l'excitation qui s'était si brusquement emparée de ses traits. Autrement, il aurait dû se résigner à accorder le point à son interlocuteur, ce que son âme de compétiteur borné se refusait catégoriquement à concéder.

-Alors, souffla-t-il d'un ton volontairement charmeur, apprécies-tu le toucher ?

Il n'eut pas le temps d'en rajouter davantage, désirant ardemment fêler ce masque de retenu qu'il percevait distinctement chez son vis-à-vis, malgré ses gestes entreprenants, puisque celui-ci l'obligea à effectuer une demi-rotation sur lui-même, le forçant à s'allonger sur le dos. Le souffle coupé, le petit serpent ne put que le fixer, étonné, son visage encadré par les mains exigeantes du plus grand qui se tenait juste au dessus de lui, le supplantant sans la moindre gêne. Quelques mèches abyssales frôlaient son front découvert, témoignant de leur proximité indécente, le faisant loucher sur le visage du géant dont la respiration brulante empoisonnait progressivement ses voies respiratoires. Son regard était semblable à deux trous noirs avides de matière, le dévorant, voraces, l'aspirant inéluctablement dans le ténèbres luxurieuses du désir.

Lui n'était qu'une petite étoile naine, blanche, mais perdue à travers l'immensité infinie d'un gouffre charbonneux.

Ils se fixèrent ainsi durant ce qui leur parurent être des heures, incapables de se lasser de cette simple observation, pourtant essentielle à leur quotidien. Ils se détaillèrent calmement, vacillant entre admiration respectueuse, et contemplation inhibitrice d'innocence, assaillis par l'envie dévorante de s'honorer mutuellement à nouveau, enfin, ou pour la première fois peut-être, ils en avaient perdu le compte.

Finalement, rompant l'ambiance lascive qui était parvenue à s'installer en une fraction de secondes, Baekhyun leva doucement sa main, celle-ci n'arrêtant son ascension que lorsqu'elle rentra en contact avec la joue du plus grand.

Les orbes pétillants du Serpentard semblèrent s'embraser de plus bel, comme galvanisés par ce simple contact.

-Bonjour Chanyeol, prononça-t-il finalement.

Ses perles rieuses s'étaient plissées, formant deux croissants de lune à l'aspect précieux, bijoux inestimables que l'interpelé était le seul à pouvoir s'enorgueillir de posséder.

Se penchant davantage, le mage noir ne mit fin à sa descente que lorsque ses lèvres furent assez proches pour caresser celles de sa moitié, y apposant une douce brise humide aux relents aphrodisiaques.

L'instant était bien trop précieux pour se livrer à la précipitation d'un échange fiévreux.

-Bonjour Baekhyun, répondit-il distraitement.

Ses paupières se fermèrent de contentement au contact de la main du plus petit contre sa chevelure, celle-ci ayant délaissé sa joue au profit de ses mèches réglisses qu'elle s'appliquait à cajoler tendrement.

Ils ne s'en étaient pas encore rendus compte, mais seuls les habits du mage les empêchaient de se fondre l'un contre l'autre désormais, leurs corps ayant comblé l'écart sans même qu'ils ne songent à briser cette barrière invisible qui s'était amincie au cours du temps, jusqu'à revêtir la faiblesse risible d'un morceau de cristal.

Dans leurs dos, accrochée au mur de la chambre, l'horloge murale sonnait les douze coups de midi, indiquant avec ardeur la fin d'une grasse matinée qui n'était pas prête de se reproduire.

Et, probablement séduit par les sonorités quelque peu théâtrales de la scène, Chanyeol profita de ce moment pour livrer ce qu'il avait détenu du bout des lèvres, l'empêchant jusqu'alors de les lier à celles de son amant.

-Et joyeux anniversaire.

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Baekhyun ne pouvait s'empêcher d'éprouver une sorte de confusion, déstabilisé par l'enchainement des évènements, cet assemblage imprévisible et fugace qui l'avait laissé dans l'incompréhension.

Il lui arrivait encore aujourd'hui de se perdre dans ses pensées, prisonnier de ce questionnement permanent, ce tourment persistant qui le fauchait de manière discontinue, attendant le moment propice pour l'assaillir, vicieusement. Au détour de son égarement, il songeait, interdit, à son existence incertaine, cet équilibre précaire qu'il s'était lui-même imposé en se suspendant au dessus du vide, téméraire.

Il en avait le vertige.

La machinerie infernal s'était enclenchée à l'instant même où il avait été surpris en compagnie de Chanyeol, dans le bureau du principal concerné, pris en flagrant délit par les figures emblématiques de la lumière qui étaient demeurées bouche-bée face à sa traîtrise, à l'exception d'un directeur visiblement moins ignorant que ce qu'il avait laissé paraître. À partir de cet instant précis, le décor ayant jusqu'alors constitué son quotidien s'était évaporé, dévoilant derrière ses volutes de fumée à peine familières, l'environnement auquel il avait toujours été destiné.

Il avait suffi d'une erreur, pour que l'ensemble de son existence s'en retrouve bouleversé.

Désormais, son faciès trônait fièrement parmi les affiches caractéristiques du Ministère de la Magie, des parchemins jaunis et écorchés par l'usure, noircis par l'encre mouvante d'une photo capturée sans son consentement. L'on y voyait son visage placide, figé en une innocence factice, démentie par la demande catégorique qui l'accompagnait : "Avez-vous vu ce sorcier ?" Plus bas, l'on recommandait d'approcher le fugitif avec une extrême précaution, et d'éviter de l'affronter à tout prix. Un chiffre rond attribuait une valeur morbide à sa photographie prisonnière, mais le nombre de zéros demeurait timide face à la récompense promise pour sa moitié, qui elle aussi bénéficiait d'une place d'honneur sur le tableau des avis de recherche, si ce n'était la position centrale.

Quelques jours seulement après leur fuite, les deux mages noirs avaient été révélés à la population, puis déclarés ennemis du Ministère. Leurs têtes mises à prix, ils avaient fait l'objet de nombreux articles plus au moins houleux, certains journalistes étant parvenus à mettre la main sur quelques informations confidentielles, à son plus grand embarras.

La vie de Baekhyun avait été exposée dans ses moindres détails, de son enfance brisée à son parcours scolaire irréprochable. Si quelques uns avaient déploré une éducation quasi-absente, allant même jusqu'à l'accuser d'être à l'origine de son tournant sombre, d'autres n'avaient pas hésité à le moquer allègrement, raillant sa naïveté qui l'avait fait succomber aux belles paroles d'un adulte qui ne devait avoir vu en lui qu'un potentiel exploitable. Les spéculations allaient de la simple alliance par intérêt, pensant que tous deux avaient une vengeance à accomplir sur la société, à l'amour interdit de deux hommes partageant des vices communs ce qui, en soit, se rapprochait davantage de la vérité que les torchons d'inepties que l'on pouvait lire à leur sujet.

Baekhyun avouait, et cela non sans honte, qu'un sourire avait fusé lorsqu'il avait découvert le titre de la Gazette du Sorcier, écrit en lettres capitales : "Les amants maudits, oa la descente aux enfers de deux mages rongés par la magie noire".

Il ignorait où ces harpies avides de scoops étaient allées dénicher tout ceci, et même s'il avait ressenti un mal-être persistant à l'idée que son enfance volée soit impudiquement dévoilée aux yeux des plus avides, il s'était consolé en se rappelant que la réputation de ses parents en serait à tout jamais ternie.

Baekhyun croisa distraitement ses jambes, ses pensées tournées en direction des derniers mois qui avaient suivi leur déchéance programmée.

Il ne s'était pas attendu à devoir interrompre sa scolarité, et, pour être franc, cela l'avait agacé. Le noiraud souffrait de cette tendance quelque peu maniaque de désirer venir à bout de ses projets, quelque soit le domaine. Néanmoins, fallait-il avouer que la perceptive de ne jamais obtenir ses ASPIC avait été bien dérisoire face à la douleur qui l'avait parcouru, lorsqu'il avait réalisé qu'il ne reverrait certainement plus jamais Kyungsoo ou Jongdae, si ce n'était sur un champ de bataille. Probablement son incapacité à les garder auprès de lui le rongerait tout au long de son existence, tel le regret inconsolable d'une scolarité marquée par la méfiance et le doute.

Il le réalisait désormais, peut-être car il était officiellement un adulte se devant ainsi de pratiquer l'exercice pointu de la clairvoyance, mais de part ses choix, il avait tout perdu. Dorénavant cloitré dans un manoir jusqu'à ce que l'heure de la bataille retentisse, privé de sa liberté, de ses amitiés fleurissantes, de son intimité, et de ce qui aurait pu être une réussite professionnelle, il avait abandonné ce schéma de vie basique au détriment d'une insécurité constante et d'une vie de fugitif, haït par une population aveugle, mais bercé par les bras d'un homme pour qui il avait accepté de se damner. Son enfance n'avait que peu existé et, quelques mois plus tôt, c'était son adolescence qu'il avait assassiné, faisant ses adieux aux vestiges qui avaient un jour porté le nom "Byun", pour embrasser son rôle central au sein du camp des ténèbres.

Peut-être était-il le méchant de l'histoire, l'antagoniste d'un conte merveilleux auquel l'on refusait sa fin heureuse, mais il était bien décidé à se battre pour obtenir la justice qu'il avait toujours considérée.

Et si cela exigeait de lui qu'il se montre impitoyable, eh bien soit, il ferrait honneur aux horreurs que l'on avait pu déblatérer à son sujet, il avait toujours eu le souci du détail après tout.

Rassuré par cette brève mise au point, le noiraud consentit à se détacher de son monologue interne pour darder ses orbes acérés en direction de l'assemblée, ignorant la pointe d'appréhension qui avait piqué son coeur à la vue des regards braqués dans sa direction. Autour de la table rectangulaire ayant accueilli nombre de leurs conspirations douteuses, une dizaine de représentants lui faisait face, bras ou doigts croisés, leurs faciès, peu avenants pour la plupart, le scrutant avec une intensité qui aurait pu être dérangeante.

Certainement l'aurait-elle intimidé, quelques mois en arrière, mais son incertitude et son appréhension l'avaient progressivement quitté au cours des dernières semaines, à mesure qu'il s'était familiarisé avec son nouveau rôle. Fier de se clamer Maître des Mangemorts aux côté de Chanyeol, Baekhyun n'avait eu de cesse d'évoluer au sein du manoir, grisé à la fois par sa magie qui avait atteint son point culminant, et le goût qu'il avait fini par développer pour le commandement. Il n'était plus cet adolescent ignorant, plongeant aveuglement dans une sphère inconnue et lourdement sécurisée, mais un homme conscient de ses atouts et de son influence, ainsi que du rôle qu'il devait jouer dans la guerre.

Chanyeol et lui-même avaient eu le temps de discuter de la prophétie évoquée par Dumbledore, le mage noire supposait qu'elle devait être similaire à celle qu'il avait entendue lorsqu'il s'était mis en quête de sa moitié, même s'il ignorait comment le vieux glucosé se l'était procurée. Néanmoins, ils en avaient tiré une conclusion catégorique qui n'avait fait qu'embraser les convictions du plus jeune : l'allégeance à laquelle il destinait sa baguette serait déterminante. Il aurait été égoïste de sa part de fuir ses responsabilités en se proclamant neutre, il portait les espoirs d'une communauté sorcière minoritaire, injustement persécutée depuis des siècles, celle des Sang-Pur réclamant que l'on reconnaisse leur noblesse. Mais également les attentes des créatures magiques, dans l'expectative éternelle de se voir reconnaître des droits qu'on leur avait toujours refusés, réprimées par des lois barbares à la moral plus que discutable. La société sorcière dépérissait, corrompue par un système laxiste et partial, une absurdité politique à la dérive, dont l'épave était régie par le commandement d'un premier Ministre corrompu, friand des inégalités sociales. Cette figure difforme et disgracieuse qu'était Cornelius Fudge, n'était en réalité que le pâle reflet d'un monde magique en déclin, négligeant, se métissant allègrement à la communauté moldue, sans se douter qu'il assassinait la Magie à petit feu. Cette entité extraordinaire réduite à l'état de chimère, un être distinct circulant dans leurs veines, mais à qui l'on avait retiré son existence indépendante, oubliant qu'il était vivant, sensible, même si immatériel.

Les sorciers ne s'en rendaient pas compte, mais ils seraient bientôt coupables d'homicide involontaire.

Baekhyun réprima le frisson de dégout qui avait menacé de briser son masque d'impassibilité, ses doigts crispés saisissant maladroitement son genoux pour bloquer les tremblotements involontaires qui parcouraient son membre. Il était en proie à un désir contraignant de mettre un terme à ce massacre, son propre corps se rebellant contre une inactivité qu'il jugeait interminable. Pourtant, il ne pouvait se permettre de laisser transparaître son impatience, pas plus qu'il ne devait s'autoriser à laisser Chanyeol combler son silence étrange une seconde de plus.

Le mage, ayant comprit dès le début qu'il était bien trop distrait pour prendre part aux négociations, avait assumé à lui seul la responsabilité du débat. Néanmoins, il percevait sans mal les œillades de plus en plus persistantes des représentants, ceux-ci devant s'interroger sur son mutisme, lui qui avait été pourtant présenté comme l'égal du Seigneur des Ténèbres.

À l'heure actuelle, il se comportait plutôt comme une concubine effacée, dont la présence n'avait été motivée que par son physique charmant susceptible d'adoucir leurs adversaires.

Insulté, le jeune mage délaissa son genoux malmené, ses mains émergeant finalement pour prendre le contrôle de la table, y instaurant un rythme mesuré, fruit des tapotements assurés de ses ongles parfaitement limés sur la surface. Eclatante, sa bague jusqu'alors dissimulée s'attira tous les regards, les rendant prisonnier de ses étincelles sans équivoque, telle la preuve ultime qu'ils avaient recherché depuis le début du rassemblement.

C'était certain désormais, le jeune homme n'était pas un simple trophée.

-Pourquoi hésitez-vous exactement ?

Son intervention interrompit sévèrement les bavardages qui s'étaient immiscés depuis quelques minutes et, sans grande surprise, il n'eut pas le moindre mal à deviner un sourire dissimulé sur les lèvres pourtant pincées de son compagnon. Celui-ci avait retiré ses coudes de la table, laissant son dos rencontrer le dossier de son siège, comme désireux de lui céder les commandes, maintenant qu'il était disposé à les assurer. Flatté, Baekhyun laissa quelques effluves de son aura quitter sa chair, les brumes invisibles aux yeux de leurs invités virevoltant gracieusement, disciplinées, pour aller flatter le corps du plus âgé. Il devina, lorsque son être fut parcouru par un délice indescriptible, que Chanyeol avait apprécié sa marque d'affection discrète, lui répondant d'une manière similaire, quoique légèrement plus lubrique.

Amusé, le noiraud plaça une main élégante devant ses pétales de chair rougis, dissimulant un sourire complice qui aurait interpelé leurs invités. Il devinait sans mal l'impatience qui rongeait son amant, et mentirait s'il affirmait ne pas la partager. Tous deux savaient pertinemment ce qui les attendait, une fois cette réunion terminée, ils avaient espéré ce moment depuis bien trop longtemps pour y demeurer indifférents.

Gagné par une bouffée d'excitation, il se rendit compte trop tard, lorsqu'un grognement lui parvint aux oreilles, que son aura, toujours intimement mêlée à celle de Chanyeol, lui avait transmis son désir grandissant. Le regard voilé par un cocktail sulfureux, Baekhyun eut grande peine à contenir un gémissement lorsque le plus grand pressa sa cuisse entre ses doigts exigeants, y apposant une marque cuisante qui rendit son pantalon péniblement étroit. Chamboulé, le noiraud ne se priva pas, néanmoins, de lui transmettre par la pensée le son érotique de sa voix brisée par le plaisir, s'attirant une poigne plus ferme, qui le fit malgré tout frissonner de félicité.

Merlin seul savait à quel point il s'impatientait.

-Ce que votre compagnon nous demande représente un risque majeur pour nos peuples, répondit finalement l'un d'entre eux, ce n'est pas une décision que nous pouvons prendre à la légère.

Ramené à la réalité par le ton bourru de l'homme, Baekhyun se désintéressa de son échange magique pour darder ses perles glaciales sur le visage virile de son interlocuteur, inspectant calmement ses traits emprunts de bestialité.

Il était immense, certainement plus imposant que Chanyeol. Tout était démesuré chez lui, aussi bien ses mains de colosse, ou encore la largeur de sa cage thoracique. L'individu disposait d'une pilosité abandonnante, recouvrant à la fois ses bras déformés par les muscles, ou encore son torse dévoilé par une chemise négligée, encrassée par la saleté. Doté d'une chevelure hirsute, et de favoris grisonnants en bataille, ses yeux d'un bleu surnaturel, encerclés de noir, étaient animés par une barbarie aussi aiguisée que ses dents étrangement pointues. Une puissante odeur se dégageait de lui, un mélange désagréable de terre, de sueur et de sang. Il renvoyait l'image d'une bête sauvage, tournant en rond, animée par la rage, menaçante.

Il s'agissait de Fenrir Greyback, le représentant des loups-garons qu'il dirigeait d'une main de fer depuis nombre d'années. L'homme était connu pour sa violence exubérante et son gout prononcé pour la morsure, un pouvoir qu'il se plaisait à exercer sur les sorciers, telle une vengeance dévastatrice. Il était imprévisible, d'une dangerosité indéniable, et peu fiable. S'allier à lui était un risque qu'il ne pouvait négliger, mais la force des loups-garons n'était guère un avantage que l'on pouvait se refuser.

Il allait se faire un plaisir de dompter cette bête enragée.

-Où est donc passée la témérité des loups-garons ? S'enquit-il en affichant un sourire narquois. Je vous trouve bien frileux, pour un homme de pouvoir.

Un rire qui se rapprochait davantage d'un aboiement rauque s'échappa des lèvres gercées de Grayback. Pourtant, son regard menaçant tranchait considérablement avec son sourire aiguisé.

-Et moi je te trouve bien sûr de toi, gamin.

Baekhyun se contenta de sourire plus franchement, conscient qu'il ne devait pas le laisser prendre le contrôle de la situation. La tête négligemment appuyée contre le dos de sa main, soutenue par un coude fermement posé sur la table, il savait pertinemment ce que son adversaire essayait de faire. Le tutoiement, autant que l'appellation, n'était rien d'autre qu'une vulgaire provocation et, certainement n'était-il pas assez futé pour réaliser l'ampleur de l'irrespect. Si lui n'y voyait qu'une manière brutale de l'énerver, d'autres, plus savants, n'auraient aucun mal à y déceler une note de supériorité, une manière de lui rappeler qu'il n'était qu'un débutant dans le monde féroce des adultes.

Hélas pour lui, il n'avait plus rien du jeune homme inexpérimenté de ses débuts.

-Je ne le suis pas à tord, Fenrir. Vois-tu, ce que nous vous offrons aujourd'hui, c'est l'opportunité que toi et ton peuple avez attendu tout au long de votre vie.

Le loup-garou se crispa, son visage froissé témoignant d'une certaine perte d'assurance.

-J'ai du mal à imaginer ce que doit être votre vie, à l'heure actuelle, continua-t-il sans défaillir, néanmoins, en vue de ton apparence négligée et de l'odeur pestilentielle que tu dégages, je suppose que le quotidien de nomade doit être bien difficile à gérer.

Il ne fut pas intimidé par le grognement menaçant qu'il reçut en réponse. Au lieu de cela, il se contenta de lui adresser un regard à première vue compatissant, que d'autres jugèrent sans mal condescendant.

-Nous ne faisons pas dans la charité, nos objectifs sont clairs : nous souhaitons un monde magique parfaitement égal, sorciers comme créatures magiques sont les enfants de la Magie, ils ont en conséquence un statut équivalent, qui doit se traduire par les mêmes droits. Néanmoins, ceci est une cause qui vous concerne, et je ne vois pas pourquoi moi et mon compagnon devrions être les seuls à nous battre, alors que les enjeux n'ont jamais été aussi importants pour vous tous.

Il était hors de question de leur montrer que leur soutien leur était nécessaire pour s'accorder la victoire, ce serait leur donner l'avantage des négociations. En revanche, les persuader qu'ils avaient un rôle à jouer dans la guerre, ceci précisément ferait pencher la balance en leur faveur.

-Si vous voulez des droits, nous sommes prêts à vous les donner. Cependant, ne serait-il pas lâche de nous laisser, nous autres sorciers, mettre nos vies en danger pour obtenir ce que vous cherchez à acquérir à votre place ? Mon compagnon vous a déjà listé les réformes qui seront mises en rigueur lorsque nous détiendrons le Ministère, il ne tient qu'à vous de vous assurer que cela sera chose faite. Ne trouveriez-vous pas ironique, que votre reconnaissance en tant qu'égaux du sorcier soit le fruit du travail de ce dernier ? Les créatures magiques n'ont-elles pas d'honneur ?

-Evidement que nous en avons ! Rugit brusquement la représentante des harpies, une jeune femme à la chevelure emmêlée et aux bras recouverts d'un plumage autrefois pur.

Baekhyun lui adressa un regard clairement dubitatif, avant de reprendre, plus ferme.

-Dans ce cas qu'attendez-vous pour vous joindre à notre armée ? C'est une nouvelle page de votre histoire qui s'apprête à être écrite, et vous voudriez nous laisser tout le mérite ? Je ne vous pensais pas aussi généreux.

Sa remarque fut accueillie par quelques hochements de tête, les mines concernées se croisant au détour d'une pensée hésitante, se jugeant mutuellement, comme pour s'accorder sur une réponse commune.

Assis autour de la table, les représentants des goblins, des harpies, des elfes, des fées mais également des loups-garous, ou encore des vampires se jetèrent quelques regards entendus, certains semblant encore en proie au doute, tandis que d'autres paraissaient plus convaincus que jamais.

Les géants, absents pour une raison évidente, avaient pour leur part déjà accepté leur proposition.

-Je pense que tu connais déjà ma réponse, Baekhyun.

Le dénommé s'autorisa un sourire plus sincère, ses yeux d'un rouge calculé se posant pour la première fois sur un faciès familier, le souvenir de leur dernière rencontre encore fraichement imprimé dans sa mémoire.

Il avait tant oeuvré pour lui, sans son aide, il ignorerait probablement encore la véritable identité de Chanyeol.

-Le soutien de ton peuple sera le bienvenu, Yifan.

Le vampire, qui était finalement devenu un complice aguerri, lui accorda un clin d'oeil amical, s'attirant les oeillades étonnées des autres représentants qui ne s'étaient certainement pas attendus à ce qu'ils soient familiers.

Pourtant, le lien qu'il partageait avec Yifan n'avait jamais été aussi fort qu'à cet instant précis. Depuis cette nuit particulière où l'être de la nuit l'avait pris sous son aile, il entretenait à son égard une reconnaissance continue, qui s'était considérablement amplifiée lorsqu'il avait lu la lettre que le plus âgé avait dissimulé dans l'une de ses poches, le lendemain de son escapade, alors que Chanyeol attendait son pardon.

Au cours de sa lecture, il avait découvert que celui qu'il considérait désormais comme un allié n'était autre que le dirigeant du clan vampirique. Profitant de ses aveux, Yifan lui avait conseillé d'interroger plus fermement Chanyeol sur ses véritables objectifs, arguant qu'il serait certainement surpris par sa docilité. Le vampire avait su deviner qui était réellement le mage, et, calculateur, lui avait suggéré de lui poser un ultimatum qu'il ne saurait ignorer. Grâce à ses paroles avisées, Baekhyun avait été en mesure d'obtenir la vérité que son amant lui avait toujours refusée, tout en s'imposant plus fermement à ses côtés. Il avait ainsi passé le restant des vacances de Noël à s'exercer à l'échange épistolaire, profitant des capacités de Transplanage de Jokdy pour lui confier et récupérer son courrier.

Yifan, lorsqu'il lui avait annoncé sa décision de prendre le parti de Chanyeol, n'avait pas hésité une seconde à lui proposer l'aide des vampires. Evidement, il ne lui avait pas caché que sa démarche était également motivée par un intérêt personnel indéniable, que Baekhyun n'avait su lui reprocher, puisque lui-même n'allait pas hésiter à se servir de la notoriété de son correspondant pour renforcer ses troupes. D'un commun accord, ils avaient décidé d'arrêter d'échanger, Chanyeol se faisant trop présent dans la vie du plus jeune pour qu'il puisse continuer de le leurrer sans qu'il ne s'en rende compte.

Ainsi, cela devait être la première fois qu'ils étaient en capacité de converser depuis maintenant cinq mois, et tous deux devaient avouer que les retrouvailles étaient agréables.

Chanyeol, de son côté, n'avait été mis dans la confidence que récemment. Et même si le mage noir avait été furieux d'apprendre que sa moitié était aussi proche d'un autre homme, qui plus est le vampire envers qui il entretenait une rancoeur farouche depuis qu'il l'avait surpris en train de dévorer la bouche de son amant, il avait dû se résigner à accepter sa présence, ne pouvant refuser une aide aussi précieuse. Néanmoins, il s'était fait un plaisir de faire comprendre à Baekhyun qu'il n'avait pas apprécié ses cachotteries, si bien que le concerné ne pouvait toujours pas y songer sans rougir...

-Les vampires ont accepté l'offre ? S'étonna le représentant des elfes.

Il ne semblait pas apprécier de découvrir leur alliance aussi tardivement et, si Baekhyun n'avait pas été aussi absorbé par la suite de son discours, il aurait certainement décelée la lueur de jalousie qui s'était emparée des yeux de l'elfe aux cernes prononcées.

Yifan ignora l'intervention de la créature, mais son froncement de sourcil en disait long sur son état d'esprit.

-C'est exact, Tao, répondit aimablement le noiraud, les elfes suivront-ils leur exemple ?

Le dénommé, bien qu'il ne semblait pas totalement ravi par la tournure des évènements, concéda malgré son air renfrogné :

-Ils le feront, les elfes sont des guerriers, ils se battront pour leur salut.

Un silence suivit brièvement la déclaration du combattant de la nature. Néanmoins, il sembla que l'adhésion de deux clans à la cause du camps des Ténèbres suffit à défaire les derrières barrières des autres représentants puisque, un à un, chacun prononça un discours similaire, à la plus grande satisfaction des deux mages noirs.

Conscient qu'il avait suffisamment oeuvré à leur victoire, Baekhyun s'enfonça légèrement dans son siège, sa main disparaissant à nouveau sous la table pour saisir celle de Chanyeol qui pour sa part, faisait à nouveau l'objet de toute l'attention. Paré d'un sourire conquérant, le géant renforça sa prise autour des doigts de sa moitié, l'honorant d'un bref baiser sur les lèvres, avant de conclure avec assurance :

-Notre prochain rendez-vous se tiendra donc au Ministère. Soyez prêts.

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Il eut à peine le temps de défaire sa cape qui commençait à peser lourd sur ses frêles épaules, qu'il se faisait brutalement plaquer contre le mur le plus proche, son visage prisonnier des mains immenses du plus âgé, alors que ce dernier, gagné par l'ardeur, dévorait ses lèvres trop longtemps délaissées à son goût. Assommé, bien que son amant ait pris soin de protéger son crâne avant l'impact d'un informulé, Baekhyun se sentit fondre sous le toucher bouillant de Chanyeol, sa chair se liquéfiant de désir à mesure que le contact se prolongeait. Il pouvait sentir les picotements d'envie lécher son épiderme, y apposant de légères décharges passionnées, si bien qu'il fut bientôt incapable de se maintenir debout, paralysé par ce foudroiement soudain.

Engourdi, le noiraud se sentit sombrer dans l'étreinte vertigineuse du plus grand, son dos raclant sans ménagement contre le mur à mesure qu'il tombait, dépouillé de son équilibre précaire. Bientôt, il ne fut maintenu que par les bras de Chanyeol qui avait délaissé ses joues pour s'emparer de sa taille, l'enserrant intimement contre son torse convulsant tant sa respiration se faisait laborieuse, le pressant si intensément que le rythme vital qui faisait vibrer sa cage thoracique n'eut bientôt plus de secret pour lui. Désireux, Baekhyun s'empara de cette mélodie affolée, il s'en fit le propriétaire légitime en répondant au baiser de son amant, s'accaparant l'intégralité de sa personne en remuant simplement des lèvres, lui soufflant le tempo à adopter de sa voix suave. Il prit les commandes de l'échange, avide de sensations, assoiffé de contrôle, emprisonnant le plus âgé de ses jambes fines mais étonnement puissantes, ceinturant son bassin à la manière d'un serpent s'enroulant autour de sa victime. Il remua comme un diable, ondulant vicieusement, presque insolemment, ses mains tremblantes se perdant dans la chevelure de Chanyeol, tandis que sa langue se jetait dans la bataille, léchant, caressant, râpant, claquant, fouettant celle de son adversaire jusqu'à ce que cette dernière soit acculée, lui permettant de pénétrer en territoire ennemi. Investissant la bouche de sa moitié, il la dévasta passionnément, y apposant les traces de son passage dans tous ses recoins, se vengeant des dégâts que le plus âgé avait causé dans sa propre cavité intime. Ce fut un tourbillon qui se déclara entre les lèvres du mage, tornade causée par leurs respirations brulantes au sein de l'humidité révolue de sa bouche asséchée par le désir.

Il eut le tournis, rendu fébrile par l'accumulation fiévreuse de leurs souffles contre ses narines sensibles. L'aphrodisiaque, produit de la réaction de leurs halètements chargés de particules psychoanaleptiques, obstrua leurs voies respiratoires, les rendant dépendants de cette vapeur excitante, cette toxine si stimulante qui s'était emparée de leurs poumons desséchés par le désir. Ils se sentaient revivre, malgré leur asphyxie progressive. C'était comme redécouvrir le plaisir, cette sensation curieuse qu'ils ne sauraient décrire autrement que par les sons primaires exprimés par leurs corps, cette cacophonie de bruitages uniques, qui s'harmonisait pourtant si bien aux suffocations de leurs organes vitaux.

Ils perdaient pied, et c'était horriblement excitant.

-Parfait, souffla Chanyeol entre deux baisers, tu as été parfait.

Baekhyun ne trouva pas le souffle nécéssaire pour formuler une réponse, l'impression que l'air avait quitté ses poumons, aspiré par les inspirations répétées de sa moitié. Fiévreux, il se contenta de mordiller lascivement sa lèvres inférieure, son regard provocateur fendant la barrière formée par sa chevelure ébène pour foudroyer les perles sombres de son amant.

Ses mains se nouèrent brusquement derrière sa nuque, lorsque son dos quitta le mur contre lequel il était appuyé jusqu'à présent, signe du déplacement soudain du géant.

Bientôt, l'ancien support fut remplacé par une une surface bien plus confortable, à peine devenue fraiche depuis qu'il l'avait quittée le matin-même, pour vaquer à ses occupations. Le matelas s'affaissa un peu plus lorsque Chanyeol se positionna sur lui, recréant la scène qu'ils avaient délaissée à regret, quelques heures plus tôt.

Le son de l'horloge ne les interromprait pas, cette fois-ci.

-Es-tu prêt ?

La voix du plus âgé était assurée, pourtant Baekhyun y décelait une intonation moins certaine, comme s'il craignait de ne pas lui offrir une performance à la hauteur de ses attentes. Si le mage jugeait bon de s'enquérir de son état d'esprit, le noiraud lui, devinait qu'il avait également besoin qu'on l'interroge.

-Je pense, souffla-t-il doucement, et toi ?

Il ne devait probablement pas s'attendre à ce qu'il le questionne à son tour, et la surprise qui pouvait se lire sur son visage était presque attendrissante. Souriant, Baekhyun caressa avec tendresse la joue de sa moitié, son geste doux contrastant étonnement avec la brutalité dont ils avaient fait preuve jusqu'alors.

-J'attends ça depuis longtemps, affirma finalement le géant.

Le sourire de Baekhyun se fit plus grand, quoi que légèrement indulgent.

-Moi aussi, mais ce n'était pas la question.

Il retint un rire face à la moue agacée de Chanyeol, s'étonnant de lui trouver un air d'enfant capricieux, lui qui été si sérieux en temps normal. Il était embarrassé, probablement nerveux à l'idée que son appréhension ait été trop visible, au point que le plus petit décèle son anxiété. Après tout, le mage avait toujours détenu cette apparence assurée et mature, il était le plus âgé et le plus expérimenté, c'était à lui de mener la danse, et probablement n'avait-il pas imaginé se retrouver aussi désemparé que Baekhyun au moment de l'acte. Pourtant, il était évident que Chanyeol était rongé par la crainte, cette peur irrationnelle de ne pas être capable de faire les choses correctement, fait surprenant lorsque l'on savait que l'homme avait eu le temps de faire quelques rencontres éphémères au cours de son existence. Il avait toujours été un partenaire entreprenant, seulement son intrépidité avait été mise à mal par la présence de sa moitié, cet être si précieux pour qui il ne pouvait se contenter de ressortir son numéro habituel.

Il méritait bien plus qu'un échange d'un soir, Baekhyun exigeait qu'on le traite avec respect, il était ce jeune homme inestimable qui était entré dans sa vie et qui y avait mis un désordre déroutant. Il était cette âme unique qui avait su le percer à jour, cet esprit brillant qui l'avait subjugué, cette personnalité et ce physique attractifs qui l'avaient capturé au détour d'un instant de faiblesse.

Il était son idéale, ce statut ne permettait pas la moindre erreur.

-Je veux que ta première fois soit à ta hauteur, répondit-il finalement, je veux t'offrir cet instant de plaisir, cette accalmie avant que la réalité de la guerre ne nous rattrape à nouveau.

Tous deux savaient pertinemment ce qui suivrait leur union, ils s'y étaient préparés après tout.

-Je veux te faire oublier ce qui nous entoure, je veux que tu n'aies conscience que d'une chose : de nous qui ne faisons plus qu'un, de nos magies qui imitent les mouvements lascifs de notre envie. Je veux te faire gémir mon nom, mon doux Baekhyun, je veux l'inscrire sur chaque parcelle de ton corps, je veux que mes baisers imprègnent ta peau, y graver mes caresses. Je veux que ton être entier tremble sous mes gestes, qu'il n'oublie jamais cette nuit où je t'ai possédé pour la première fois, cet instant où j'ai fait mienne l'unique chose qui ne m'appartenait pas encore totalement : l'exclusivité de ton plaisir.

La respiration de Baekhyun se fit brusquement erratique, ses yeux écarquillés offrant une vison séduisante d'un désordre interne renversant, sublimé par ses mèches cascadant aléatoirement sur son front brillant. Il semblait détruit, alors que le mage n'avait même pas encore initié le moindre toucher intime, comme transcendé par un plaisir psychologique, un orgasme auditif qui l'avait laissé pantelant de stupeur.

Il désirait que Chanyeol applique chacun de ces mots, il voulait qu'il reproduise à l'identique le schéma suivi par ses paroles du bout de sa langue, qu'elle transverse cette déclaration immatérielle sur sa peau frémissant d'anticipation. Ce discours lubrique, il voulait le voir s'inscrire sur son épiderme, il souhaitait que son corps soit marqué indéfiniment par ce langage, voir se dessiner sur sa chair les arabesques de félicité, les traces de leur plaisir.

Il voulait qu'il le repeigne. Il en avait assez de cette toile blanche dont l'unique légitimité avait longtemps été le respect de la pureté, cette chasteté innocente qui n'avait que trop duré. Il désirait des couleurs, des pigments pour recouvrir le dernier vestige de son adolescence. Cette toile vide n'avait plus aucune raison d'être, elle avait perdu de son éclat avec le temps, rendue terne par la poussière, dissimulant sous sa blancheur révolue des fantasmes qu'elle n'avait jamais osé revêtir, trop attachée à son nacré daté. Il avait besoin qu'on lui accorde une teinte vive, un rouge passionnel, un noir profond, un vert sincère, que Chanyeol redéfinisse son corps, qu'il lui fasse découvrir ses limites, ses points faibles.

Il voulait franchir cette étape avec lui, cela sonnait comme une évidence, une suite logique à leur histoire qui n'avait eu de cesse d'évoluer depuis leur rencontre. Entre ses mains, le monde n'existait plus, seule subsistait leur propre réalité, un univers qui n'avait de place que pour eux et leur passion débordante, menaçant d'imploser, mais parvenant à conserver un semblant de stabilité.

Baekhyun voulait lui offrir cette part si intime de son être, il souhaitait lui confier ce trésor qu'il avait farouchement conservé tout au long de ces années.

Et ces mains qui parvenaient à le faire voyager, nul doute qu'elles sauraient en prendre le plus grand soin.

-Je pense, souffla-t-il au bout de quelques secondes de réflexion, que j'abrite en moi une part d'innocence qui a perdu sa place depuis longtemps. Je me sens comme un étranger, dans mon propre corps.

Gagné par un élan de certitude, le noiraud se redressa sur ses coudes, obligeant Chanyeol à s'écarter. Celui-ci, les bras fléchis pour permettre à son corps de rester suspendu au dessus du sien, le contemplait désormais d'un oeil curieux, comme fasciné par son exercice de pensée.

-Cette chasteté est trompeuse, reprit-il doucement, elle m'a quitté bien des années en arrière, et c'est d'autant plus vrai depuis que nous nous connaissons. Elle n'est qu'une barrière physique à un état d'esprit qui est antinomique à ce qu'elle voudrait être, je ne suis pas innocent, et encore moins ignorant. J'ai déjà eu du plaisir, et je ne suis pas un être inoffensif. J'ai conservé en moi une part qui n'a plus aucune légitimité, et je souhaite m'en débarrasser.

À nouveau, Baekhyun amorça un mouvement pour se soulever, laissant cette fois-ci ses mains se crocheter autour des épaules de Chanyeol, le poussant doucement en arrière, jusqu'à ce qu'il se retrouve assis contre l'une des colonnes du lit à baldaquin.

-Et je veux que ce soit toi qui me la retire.

Ces paroles avaient retenti à l'instant même où le Serpentard s'était glissé contre le torse de son amant, chevauchant son corps robuste de sa frêle stature.

-Je veux te l'offrir, comme tu m'as offert ta confiance. Je veux que tu me fasses ressentir à quel point tu me désires.

Pressant ses cuisses de part et d'autre du bassin du plus âgé, Baekhyun se pencha vers son oreille, lui soufflant à travers un murmure de confidence :

-À quel point tu m'aimes.

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Lucius Malfoy fit voler les portes de la salle des potions, se démarche autoritaire et conquérante claquant hautainement sur le sol en marbre. Le visage figé en un rictus satisfait, le chef de famille laissa ses orbes aciers balayer l'atelier, y cherchant probablement la moindre trace de négligence.

Pourtant, il aurait dû se douter que le processus était vain. Aussi, il dut admettre, embêté, que le maître de lieux faisait un travail remarquable, fait bien embêtant lorsqu'on appréciait gratifier ses interlocuteurs de quelques piques acérées.

-Que ma vaut l'honneur de ta présence, Lucius ?

La voix aux intonations trainantes et quelque peu sarcastiques avait résonné avec une douceur trompeuse, un velours hypocrite qu'il savait naturel chez le potionniste.

Le patriarche Malfoy, malgré son agacement, se contenta de pincer ses lèvres, conscient que le moment était mal avisé pour se quereller avec l'homme.

-Ils se sont retirés dans leurs appartements, se contenta-t-il de répondre.

-Alors nous n'avons plus qu'à attendre.

Lucius jeta un regard scrutateur en direction du maître des potions, cherchant à déceler sur son faciès impassible la moindre faille, le plus petit indice susceptible de l'aider à mieux le cerner.

- Je ne te comprendrai jamais, décidément, souffla-t-il au bout de quelques secondes d'observation infructueuse.

Son vis-à-vis se contenta d'un haussement de sourcil sceptique, un geste nonchalant qui ne fit qu'accentuer sa frustration.

Se sentant perdre pied, Lucius claqua sa cane contre le sol, y déversant une colère difficilement contenue. Il en avait assez.

-Tu es imprévisible, reprit-il finalement, et cela te rend dangereux. Je ne comprends pas pourquoi il te garde auprès de lui, tu n'as aucune allégeance particulière, n'est-ce pas ?

Seul le silence lui répondit, à peine entrecoupé par les gargouillis de la potion en ébullition, qui grondait dangereusement dans un coin de la pièce.

Vaincu, Lucius revint sur ses pas, désireux d'échapper au regard vide et incroyablement déplaisant du parrain de son enfant, un caprice de sa femme auquel il regrettait d'avoir cédé aujourd'hui.

-Tu devrais faire attention, conclut-il entre ses dents serrése, en général les traitres ne font pas long feu, Severus.

Il quitta la pièce, le coeur gonflé de la satisfaction ridicule d'avoir obtenu le dernier mot, face à un adversaire qui avait refusé de jouer la partie...

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Ce n'était pas grand chose, simplement le contact de deux peaux nues, pressées l'une contre l'autre.

Ce n'était qu'un baiser, négligemment déposé contre ses pétales humides de félicité.

Ce n'était qu'une caresse, un effleurement volatile au creux de ses reins, une brise éphémère contre sa chair.

Ce n'était que peu, pourtant il ressentait trop.

Baekhyun déposa son nez contre le cou de son partenaire, inspirant fébrilement son odeur musquée, ses sens saturés par un surplus de sensations. Il n'avait pas bougé depuis sa déclaration, si ce n'était pour se débarrasser d'une couche de vêtements inutile, demeurant ancré sur les cuisses de Chanyeol, comme incapable d'imaginer la suite d'une autre façon.

Dans son dos, des mains immenses s'appliquaient à retracer la courbe de sa colonne vertébrale, re-dessinant soigneusement les marques qui avaient eu le temps de disparaître depuis leur dernier échange. Il frémissait à chaque mouvement appuyé, anticipant avec excitation la descente progressive de ces doigts assurés, les imaginant progresser habilement contre son épiderme sensible, attribuant à chaque vague de frisson le geste expert d'un doigté qu'il connaissait bien désormais.

Ce n'était qu'une caresse, oui, mais c'était suffisant pour le faire chavirer.

Fiévreux, il se détacha à regret de cette fournaise contre laquelle il s'était réfugié, son visage transpirant, saupoudré d'une couche de rougeurs lubrique, faisant courageusement face à l'homme responsable de son état vaseux.

Baekhyun, gagné par une bouffée de chaleur indescriptible, se penchant avec empressement pour happer les lèvres du géant, cherchant à se débarrasser de ce trop-plein d'émotions, cette tendresse brulante qui lui avait enserré le coeur à la vue de son faciès séduisant. Désespéré, il laissa son souffle ardent s'échouer entre les croissants de chair de son amant, y cherchant une fraicheur nouvelle, une brise d'air pur pour se détourner un instant de cette chaleur qui menaçait de lui faire tourner la tête. Il avait besoin de respirer, il se sentait proche de l'asphyxie, peinant à regagner une respiration régulière, se sentant vidé de ses réserves d'oxygène.

Ses poumons suffoquaient, noyés par le désir. Ses artères gonflaient, saturées par l'accumulation de ces particules d'aphrodisiaque, caillots vaporeux menaçant de le faire imploser.

Il se faisait consumer à petit feu, dévoré par cette sensation grisante. C'était douloureux, de se sentir étouffer, emprisonner dans un étau de flammes luxurieuses, écarteler par l'envie primitive de se fondre contre la peau bouillante de son partenaire.

Pourtant, il continuait à en demander plus.

-Embrasse-moi, quémanda-t-il entre deux baisers, touche-moi.

Il continuait à le répéter, inlassablement, ne se satisfaisant jamais totalement des attentions de son amant. Il désirait toujours davantage, assoiffé de cette liqueur addictive, ce plaisir attractif qu'il côtoyait, touchait du bout des doigts sans parvenir à pleinement le saisir. Il en avait assez de le voir se dissiper sous forme de vapeur, il voulait le rendre tangible, se l'approprier, quitte à devenir accro, dépendant de cette sensation indéfinissable qu'il n'avait entraperçu que brièvement, jusqu'alors.

Les mains de Chanyeol descendirent un peu plus, le faisant soupirer de bien-être.

Il avait l'impression de voguer dans les flots brulants d'un abandon de soi vertigineux. C'était dense, et si intense, qu'il se sentait écraser par cette masse invisible et cotonneuse, incapable de se soustraire à son emprise. Le désir lui brulait le ventre, l'envie lui martelait la poitrine, l'excitation pulsait à travers ses membres, c'était plus dévastateur que tout ce qu'il avait vécu jusqu'à présent.

Il était au bord de l'évanouissement.

-Tu es, souffla le plus âgé, subjugué, tu es si sauvage, si brute dans ta manière d'exprimer ton désir...

Les yeux de Chanyeol furent capturés par cette toile changeante.

Il eut l'impression de le redécouvrir, à nouveau. Il s'agissait d'une véritable hymne à la beauté, tout chez Baekhyun criait à la splendeur, de son épiderme, velours adamantin reflétant une sueur lubrique, à ses orbes rendus troubles par le désir, sa bouche quémandeuse gonflée par les baisers, ses courbes insolantes incitant aux caresses, ses gestes sensuels inspirant la débauche.

-C'est sublime, reprit-il, déboussolé, ton langage est sublime.

Ses mains atteignirent finalement une surface plus ronde, se perdant à travers cette chair généreuse et ferme, qu'elles empoignèrent avec envie, arrachant au plus petit un soupir de plaisir.

-Es-tu seulement réel ?

Pour seule réponse, Baekhyun se pressa un peu plus contre son torse, son bassin se plaquant maladroitement contre le pubis du plus grand, si bien que les produits de leur désir se racontèrent inévitablement, provoquant une explosion mutuelle qui leur arrachèrent un grognement rauque.

-Tu as ta réponse ? S'enquit-il malicieusement, un sourire mutin étirant ses pétales enduits de rosée luxurieuse, une expression qui fut fatale pour son amant.

Rendu fou par la proximité de sa moitié, Chanyeol laissa ses doigts se glisser impétueusement entre les globes de chair du noiraud, ses ongles parfaitement coupés évoluant dangereusement sur la fine peau rosée, geste qui fut suffisant pour arracher au plus jeune un gémissement de plaisir.

Baekhyun apprécia la manière dont le doigt incurvé de son amant glissait avec douceur sur la longueur de son sillon interfessier, accrochant de temps à autre son orifice, sans lui accorder l'attention qu'il désirait. Le jeu dura quelques secondes, durant lesquelles il ne put s'empêcher de remuer légèrement, cherchant à prolonger ce contact trop bref à son gout, soupirant lorsque le doigt s'enfonçait par mégarde, avant de rapidement continuer son chemin. Bientôt, celui-ci mit fin à ses allés-retours répétés, instigateurs d'une trainée de frissons volatile, pour se concentrer sur les contours plissés et sensibles de son anus, retraçant sa circonférence sous ses gémissements de contentement. Il le sentit appuyer, frotter, chatouiller ses bords gonflés, pulsant leur envie à un rythme effréné, quémandant une caresse plus ferme, las de cette stimulation externe alors qu'il y avait tant à faire à l'intérieur de son corps.

-Si impatient, s'amusa le mage noir lorsqu'il le vit remuer plus fermement son fessier, ses mains exigeantes enserrant douloureusement ses larges épaules.

-Tu riras moins lorsque tu devras prendre ton mal en patience, répliqua Baekhyun, sa main quittant doucement sa position initiale, se faufilant habilement entre les cuisses de son partenaire, je crains qu'il me faille un certain temps pour m'habituer à ceci.

Faisant écho à ses paroles, les doigts élégants du noiraud s'emparèrent douloureusement du membre tendu de son amant, son pouce se glissant vicieusement sur la tête du gland, qu'il pressa sous les grognements du plus âgé.

-Petit effronté...Ricana Chanyeol, une lueur désireuse faisant étinceler ses orbes rougeâtres, alors que son doigt accélérait progressivement ses mouvements autour de l'orifice de sa moitié.

Surpris par cette ardeur nouvelle, les sourcils de Baekhyun se plissèrent légèrement, conférant à son regard un air vacillant dangereusement entre l'extase et le désespoir, expression lubrique qui fut accentuée par ses paupières mi-closes, et sa bouche entre-ouverte, laissant passer quelques plaintes régulières.

À la vue de son faciès ravagé par le plaisir, Chanyeol ne put retenir un coup de poignet plus vif, si bien que son doigt, victime de l'impulsion soudaine, se faufila involontairement entre les chairs de son amant, perforant la masse nerveuse qui frémit violemment au contact de la pénétration inattendue. Les yeux écarquillés, le cris de Baekhyun mourut au fond de sa gorge, sa main prise de tremblements vibrant brusquement autour du pénis du plus grand, qui grogna de satisfaction face à ce traitement particulier.

Rapidement, le premier doigt trouva refuge contre l'un des creux se trouvant au dessus d'une valvule, pressant doucement la chair tendre, pour permettre au second de se glisser à son tour dans le fourreau incandescent. Gagné par l'excitation, Baekhyun se leva maladroitement sur ses genoux, ses fesses se décollant ainsi des cuisses de son amant, pour lui permettre un accès plus aisé à son intimité. Inconsciemment, il offrit une vison de lui-même impertinente, haletant, tremblant, jambes écartées et fesses relevées dans le but primaire de satisfaire une désir devenu lancinant. Son pénis en érection reposait paresseusement sur son ventre plat, creusé par moment par une respiration erratique, tressautant tout en déversant une quantité abandonnante de liquide pré-séminal sur sa chair opaline. Ses cuisses tremblotantes étaient à demi-fléchies, à peine maintenues stables par ses tibias écrasés contre le matelas. Ses mains quant à elles, s'étaient naturellement placées sur ses globes de chair frémissants, les écartant doucement pour faciliter l'accès à son orifice plissé. Son visage rendu luisant par la sueur était froissé par une expression de pur délice, à peine dissimulée par ses mèches corbeaux humides, plaquées contre son front en un amas d'ondulations et d'arabesques. Ses joues rouges n'avaient d'égales que ses lèvres cramoisies, ou encore ses perles sanguines, brillant d'excitation.

Il n'était ni plus ni moins que l'incarnation même de l'érotisme.

-Tu me rends fou, grogna Chanyeol.

Sa main libre se plaqua sans ménagement contre la hanche voluptueuse du plus jeune, tandis que ses doigts reprenaient leur exploration hâtive, retraçant avec précipitation les parois striées de plis longitudinaux. Il frotta ses chairs intimes avec une intensité foudroyante, l'envoyant vaguer dans les flots brulants d'un plaisir passionnel qui le rendit plus bruyant que les battements frénétiques de son organe vital, rajoutant une troisième, plus une quatrième source de félicité à son mouvement lascif. Baekhyun n'en fut que plus dévasté, son bassin accompagnant désespérément les vas-et viens répétés, ondulant avec une grâce étonnante, parfois entrecoupée par des tressautements convulsifs, lorsque le plus grand frôlait sa glande gorgée de fluide, rendue plus volumineuse par le désir.

Il dansait, vif, sa tête rejetée à l'arrière dévoilant la pureté trompeuse de sa gorge lisse et immaculée. Le plaisir était bien plus grand que lors de sa première expérience, son corps aurait pourtant dû savoir à quoi s'attendre, mais c'était comme s'il redécouvrait les possibilités que le doigté de Chanyeol avait à lui offrir. Ses chairs devenaient plus souples à mesure que les doigts du mage les étiraient, lui procurant un bien-être fulgurant, une satisfaction interne si renversante qu'il crut qu'il allait jouir avant même d'avoir gouté au véritable plaisir, celui que son amant était le seul à pouvoir lui procurer.

-Je te l'ai déjà dit, souffla le géant, sa voix plus grave qu'à l'accoutumé, mais tu bouges comme un démon. Compte-tenu de ton physique angélique, je trouve ça révoltant.

-Tu n'as pas l'air de t'en plaindre pourtant, gémit doucement le concerné, conscient de l'emprise qu'il exerçait sur sa moitié.

À l'entente de sa réplique acérée, quoique rendue moins crédible par le tremblement de sa voix, Chanyeol ne put s'empêcher d'esquisser un large sourire, sa main disparaissant plus encore entre les fesses du noiraud.

- Tu as raison.

Subitement, ses doigts quittèrent l'étau de chair, arrachant à son partenaire un glapissement confus, ses mains s'emparant brusquement de sa taille pour le placer à nouveau sur ses cuisses, leurs bas-ventres s'écrasent l'un contre l'autre sous les gémissements bruyants du plus jeune. Chanyeol se mordit violemment la lèvre, réalisant que son sexe s'était glissé entre les jambes de Baekhyun avant de se coincer entre ses globes de chair, menaçant de s'enfoncer dans son orifice tremblant d'appréhension.

-En réalité, souffla-t-il entre deux halètements, cette vision de toi est horriblement excitante.

Baekhyun, le regard fiévreux, se contenta de lécher sa lèvre inférieure, lapant avec une lenteur calculée ce bout de chair vif, malmené par les baisers.

-Je sais, répondit-il simplement.

Evidement qu'il avait conscience de tout ceci, il serait aveugle de ne pas remarquer à quel point Chanyeol était épris de lui, combien ses initiatives lui plaisaient, l'intensité de son envie lorsqu'ils se retrouvaient à proximité. Il n'avait pas besoin de sentir son sexe pulser violemment entre ses fesses pour savoir qu'il voulait lui faire l'amour, il lui suffisait de se perdre un instant dans son regard rendu incandescent par le désir, de sentir son aura saturer la pièce de son intensité croissante.

Son toucher était le fruit d'une passion qui ne trompait pas. La manière dont il le contemplait, cette prévenance lorsqu'il le caressait, tout chez lui transpirait l'affection, l'admiration, si ce n'était même la dépendance.

Baekhyun avait beau être d'une petitesse vulnérable, son corps était peut-être délicat et frêle, mais il n'empêchait que c'était lui, le véritable maître du jeu. Il était celui qui dirigeait, même si cela pouvait paraître ridule compte-tenu de leurs positions respectives durant l'acte. Le jeune mage était le véritable dominant, celui qui entortillait son amant autour de son doigt, celui qui était capable de lui faire exécuter le moindre de ses caprices, la plus petite envie. Il était celui qui contrôlait l'échange, imposant un rythme, une position, une manière de faire. Etre le receveur n'impliquait pas nécessairement d'être passif, ou soumis. D'ailleurs, cette façon de penser n'aurait jamais pu fonctionner entre eux, puisque Baekhyun n'avait absolument rien d'un dominé, mais tout d'un leader, et que Chanyeol ne se satisferait jamais d'une vulgaire poupée gonflable, aussi charmante soit-elle.

La notion de soumission n'existait pas entre eux, ils étaient deux dominants ayant une conception du plaisir différente. Si l'un aimait donner, l'autre préférait recevoir, et c'était précisément cette complémentarité, sans être antinomique, qui faisait de l'un et de l'autre le partenaire sexuel idéal : ils étaient faits pour s'entendre.

En accord avec ce schéma de pensée, Baekhyun, se sentant prêt à l'accueillir, décida spontanément de faire glisser son sexe le long de son sillon sensible, les faisant soupirer d'aise. Fébrile, il remua doucement du bassin, appréciant le contact brulant du membre contre son orifice, même si l'appréhension rendait ses gestes plus hésitants qu'il ne l'aurait souhaité.

Chanyeol, lui, les mains posées contre ses hanches pour accompagner ses déplacements, l'observait faire, désireux, sa bouche entrouverte laissant passer une respiration saccadée, s'accélérant à mesure que la pression de son gland contre l'anus du plus petit s'affirmait.

-Prends ton temps, le somma-t-il, soucieux de son bien-être.

Il ne voulait pas qu'il se blesse en accélérant les choses. Une première fois se devait d'être dictée par la patience, et le respect de l'autre. La précipitation était proscrite, tout autant que l'indélicatesse. L'on ne plaisantait pas avec un acte aussi intime, surtout lorsque le receveur n'était pas expérimenté.

-Pourrais-tu, hésita Baekhyun, pourrais-tu me guider ?

Chanyeol, tout d'abord surpris, se sentit gagné par une bouffée de tendresse à l'égard de sa moitié, une réaction étonnante qui ne parvenait pourtant plus à le surprendre. Il avait cessé de se questionner sur son adoucissement considérable depuis qu'il fréquentait Baekhyun ou du moins, de la facilité avec laquelle celui-ci le rendait tendre en sa présence. Il préférait ne pas se torture inutilement avec une problématique qu'il ne saurait jamais résoudre, le fait était qu'il ne pouvait simplement pas demeurer indifférent face à sa faiblesse, malgré ses efforts répétés, bien que vains, il le réalisait.

Avec une douceur contraire à l'empressement qu'il éprouvait, le mage attrapa la main de son amant qu'il guida doucement jusqu'à son propre sexe, l'incitant à s'enrouler autour de ce dernier pour lui conférer une maitrise totale de la pénétration.

-On va y aller doucement, lui assura-t-il, détends-toi et sois à l'écoute de ton corps. Si tu sens que ça bloque, ne force pas. Respire, ne te brutalise pas, tu dois le vouloir Baekhyun, c'est une question de désir et de confiance, pas de physiologie.

Sa main se posa sur la joue rebondie de son petit amant, la gratifiant d'une caresse attentionnée.

-Nous ne sommes pas pressés, tu le sais bien.

Le plus jeune acquiesça, saisissant parfaitement le sous-entendu.

-J'en ai envie, confia-t-il du bout des lèvres.

Il se força à ne pas se crisper lorsque le gland de Chanyeol appuya plus fermement contre son orifice, marquant le début de son avancée. Le mage avait enduit son rectum de lubrifiant, à l'aide d'un simple informulé, pour faciliter le processus. Néanmoins, il percevait nettement la résistance de ses tissus face à la largeur imposante, et craignait qu'ils ne cèdent, réputés pour leur fragilité. Il appréhendait la douleur, tout en la sachant incontournable. Cela provoqua la rétraction quasi-immédiate de son sphincter interne, un muscle régi par le système nerveux autonome, refermant l'anus en cas d'anxiété ou de peur. Ce fut ainsi qu'il réalisa, surpris, que le sexe de Chanyeol était incapable de s'enfoncer en lui.

-Tu es tendu.

Baekhyun voulut protester, mais sa voix mourut au fond de sa gorge nouée lorsque la main du plus âgé quitta sa hanche pour s'emparer de son sexe, le pressant doucement contre sa paume brulante.

-Je te l'ai dit, nous avons tout notre temps, reprit-il plus sévèrement cette fois-ci, ma seule préoccupation est que tu prennes du plaisir.

-Mais je le veux réellement, s'expliqua le plus jeune, difficilement compte tenu du plaisir qui lui tordait le ventre, je veux que nous fassions l'amour.

Un gémissement fit vibrer sa cage thoracique lorsque le plus âgé accéléra ses coups de poignet, lui faisant presque oublier le membre toujours logé entre ses fesses.

-Que crois-tu ? Grogna Chanyeol, sa bouche se perdant passionnément dans le cou de sa moitié qu'il s'appliqua à marquer au fer rouge. Je te désires également, Baekhyun, cela fait des semaines que j'imagine cet instant.

Son aura, brume de suie aux éclats grenadine, s'enroula lascivement autour du corps du plus jeune, cherchant à rencontrer sa magie, cette force complémentaire capable de les bousculer aux portes de l'extase. Il ne fallut guère longtemps avant que celle du noiraud réponde à l'appel, sa surface immatérielle se mêlant avec langueur à l'aura du géant, leur arrachant un gémissement synchrone aux intonations de jouissance.

-Il est hors de question qu'il soit gâché par un empressement futile.

Son affirmation ne reçut en retour qu'une plainte érotique, étouffée par leurs lèvres qui se rencontrèrent vivement, comme nostalgiques de leur dernier échange.

Baekhyun se sentit gagné par une sérénité chaleureuse, entouré par les bras musclés de son amant, protégé par ce dôme formé par leur auras en quête de contact. Il ressentait pleinement l'intensité de la rencontre, chaque caresse spirituelle se répercutait sur sa peau, le plongeant petit à petit dans les limbes du plaisir, une avancée inéluctable vers le paroxysme de la félicité qui lui permit d'oublier ses craintes, l'angoisse supplantée par l'envie de lier son corps à celui de son amant.

Doucement, presque amoureusement, le jeune homme se laissa glisser sur le sexe tendu de son partenaire, ses yeux plongés dans les orbes cramoisis de Chanyeol, désireux de se repaitre jusqu'à l'indigestion de son expression faciale, alors qu'il le laissait progressivement venir en lui.

Son faciès était tordu, crispé par le plaisir. Sa bouche pulpeuse ne formait désormais qu'une mince ligne droite, rendue tremblante par les pulsations de plaisir qui parcouraient son bas-ventre, alors que son gland se faisait enserrer par les parois intimes de sa moitié. Il ne l'avait jamais aperçu aussi vulnérable, affaibli par le délice, et la fascination qu'il ressentit à son égard parvient à outrepasser l'élancement douloureux qui lui brûlait le rectum.

Courageusement, il continua à s'abaisser sur toute sa longueur, négligeant les lacérations passagères au profit d'une pointe de plaisir, discrète, qui commençait à le gagner à l'idée de franchir cette étape avec son partenaire. Ce ne fut que lorsque ses fesses rencontrèrent la base du pénis de son amant qu'il s'autorisa à souffler, bruyamment, conscient qu'il venait de franchir l'étape la plus difficile.

-C'est bien, le félicita Chanyeol, malgré le tremblement de sa voix, tu es fabuleux.

Le coeur du plus petit s'emballa de plus bel, achevé par cette lueur amoureuse qu'il avait distinctement perçue dans le regard de son compagnon. Galvanisé, le corps de Baekhyun sembla s'anesthésier temporairement, lui faisant oublier cette déchirure si douloureuse qui pulsait entre ses fesses. Il avait envie de la contempler à nouveau, cette étincelle fugace, cette preuve plus savoureuse encore que le plus banale des "je t'aime", cette déclaration si inhabituelle de la part du plus grand; et qu'il lui livrait pourtant, dans sa simplicité la plus parfaite. Merlin qu'il désirerait pouvoir s'en abreuver éternellement, de cet amour singulier, cette passion unique qu'ils partageaient pudiquement, peu friands des démonstrations amoureuses.

Pourtant...Oui pourtant, les mains de Chanyeol n'avaient jamais quitté sa peau tout au long de l'acte. Elles étaient demeurées ancrées à son épiderme, un soutien implicite dont il avait eu besoin pour s'armer de courage. Ses lèvres l'avaient encouragé à tenir le coup, elles avaient honoré sa chair, l'embrassant tel un joyau inestimable. Il ne l'avait pas brusqué, il s'était contenté de le guider, le rassurer et, il le réalisait désormais, à la manière d'un homme amoureux envers la source de son inclinaison.

Chanyeol l'aimait, et c'était tout ce dont il avait besoin pour poursuivre.

Baekhyun n'attendit pas un battement de plus pour engager les hostilités. Tout d'abord hésitant, son bassin ondula avec lenteur, gagnant un grognement étouffé en provenance du plus âgé. Le jeune homme se laissa progressivement guider par son instinct, étudiant presque scolairement la sensation qui lui tordait le ventre face aux frottements répétés de ce sexe contre ses chairs intimes, cet engourdissement étrange qui faisait fourmiller son anus en proie à des contractions de plus en plus rapprochées. C'était terriblement chaud, et d'une douceur insoupçonnée. Cela n'avait rien à voir avec les descriptions vulgaires qu'on lui avait livrées à propos du rapport sexuel, si opposé aux termes grossiers et faussement excitants que l'on avait utilisé pour expliciter son déroulement... Ce n'était ni sec, ni brutal, et il ne voulait pas que cela change. La pénétration n'était pas accompagnée de claquements humides, ni de paroles déplacées. Il s'agissait d'une douce ondulation, respectueuse, presque poétique, la déclaration physique de deux corps s'emboitant l'un l'autre pour ne former qu'une unité harmonieuse, régie par une symbiose indescriptible.

Il ne ressentit pas le besoin d'accélérer, c'était déjà si bon ainsi...

-Chanyeol, souffla-t-il bruyamment, son visage s'enfouissant presque désespérément dans le creux de son cou.

Il exulta, lorsque les bras puissants de son amants s'enroulèrent entour de sa taille, l'enfermant contre son torse, rendant la distance entre leurs peaux si dérisoire qu'ils eurent l'impression de fondre l'un contre l'autre.

-Chanyeol, répéta-t-il, sa phrase entrecoupée par des gémissements de plus en plus audibles, Chanyeol...C'est si bon...

Le dénommé le serra plus encore qu'il ne l'était possible, son nez s'enfouissant, ivre, dans la chevelure trempée de son petit compagnon, appréciant silencieusement ses mouvements lascifs.

Même ainsi, Baekhyun demeurait paré de son élégance naturelle. Il avait comprit que le plaisir n'était pas une question de vitesse, ou de brutalité. Le plaisir se cultivait progressivement, avec patience et douceur, il exigeait d'être entretenu intelligemment, canalisé, pour mieux contenter.

Il était un art de savoir doser la félicité, une oeuvre de la modeler au gré de ses envies.

-Sais-tu, soupira-t-il contre l'oreille de sa petite moitié, sais-tu à quel point tu me combles de bonheur, Baekhyun ?

Le noiraud répéta son prénom, à nouveau, ses paupières froissées le privant de la vision renversante de ses orbes noyés par le plaisir. Pourtant, Chanyeol percevait sans mal le flot de délice qu'ils pouvaient contenir. Celui-ci était si intense, si destructeur, qu'il avait honteusement débordé, s'écoulant derrière ses paupières pour se perdre sur ses joues désormais humides, ces deux belles rondeurs devenues rouges, éclatantes de vivacité et de passion.

Les vas-et-viens conservèrent ce rythme enamouré tout au long de l'acte, les faisant petit à petit chavirer aux portes de la jouissance. Ils demeurent liés plusieurs heures, incapables de se lasser de cette danse érotique, cette valse de si bon goût, qu'ils perpétuaient à deux, une déclaration primaire à laquelle ils accordèrent humblement la plus belle des mélodies.

La voix de Baekhyun était semblable à un carillon, si douce et si pure malgré la lubricité de leurs mouvements. Elle s'accordait amoureusement avec les grognements rauques de Chanyeol, une basse profonde remplaçant élégamment les claquements inutiles d'une union précipitée.

Le corps du plus jeune était une fournaise soigneusement entretenue par les coups de rein tendres de sa moitié, il se sentait vaciller dangereusement vers l'explosion, son bas-ventre fourmillant douloureusement, alors que le gland du mage massait habilement sa prostate, la pressant sans jamais lui accorder la libération que son propre sexe réclamait si désespérément, rendu lancinant par une surpression qui n'avait que trop duré.

Leurs chairs ondulaient l'une contre l'autre, dissimulées par un nuage spirituel de plus en plus dense, une tornade magique qui menaçait de tout détruire, chargée de particules électriques, gonflée par leur union qui était sur le point de toucher à sa fin. La puissance se dégageait de leurs êtres entrelacés, camouflant à peine le plaisir indescriptible qui pulsait dans l'air.

La félicité était devenue leur compagne, ils se l'étaient appropriée, avides, et l'avaient contorsionnée pour en extirper le paroxysme de ce qu'elle pouvait apporter.

-C-chan, gémit difficilement Baekhyun.

Il était détruit, et le dernier coup de rein acheva de le mener à l'implosion.

Parcouru par un frisson qui parut soulever ses os, le noiraud sentit son dos se courber, ses fesses s'embraser, son bas-ventre convulser, ses membres se liquéfier alors que la vague déferlait, balayant ses organes d'une overdose de plaisir. Il hurla, incapable de canaliser un tel degré de délice, sa magie explosant dans un vacarme terrifiant, faisant écho à l'orgasme de Chanyeol qui se déversa dans son intimité en poussa un grognement semblable à celui d'une bête sauvage. Une onde de choc traversa la pièce, tandis qu'il continuait à convulser, les yeux exorbités, le corps tendu, la jouissance refusant de s'évader de ses veines, rendant le climax long et incroyablement diffus, si bien qu'il crut que son corps s'état brisé, anéanti par ce plaisir indescriptible, cette impression de ne faire qu'un avec l'homme qui hantait ses pensées.

Il suffoqua, encore et encore, seulement maintenu par l'étreinte rassurante de son amant, douleur et félicité se confondant pour former un cocktail s'apparentant à un nectar divin.

Incapable d'endurer un instant de plus une sensation s'affranchissant des limites de l'être humain, Baekhyun perdit connaissance, quelques secondes seulement après avoir empoigné de sa main inexpérimentée l'orgasme à la fois physique, mentale et magique, de l'union dévastatrice de deux moitiés s'étant finalement retrouvées.

Et minuit avait sonné.

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Comment interprétez-vous la dernière phrase ? Elle est très symbolique, surtout vis-à-vis du comportement de Chanyeol lors de cette première fois, avez-vous comprit pourquoi ?

Alors, j'espère que ce gros Lemon aura été à la hauteur de vos attentes, j'ai une pression monstrueuse. Vous savez, ce n'est pas quelque chose que j'aime particulièrement, le lemon, je trouve ça redondant et vite ennuyant, alors quand j'en écris un (déjà je le fais le moins souvent possible x)) j'essaye de transmettre quelque chose de plus qu'un simple récit érotique, j'espère que c'est réussi.

Merci pour votre lecture, suivre cette histoire après autant de temps c'est...Woah, franchement je suis touchée par votre fidélité vis-à-vis de Tenebrae.

Merci. <3