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Chapitre XVIII

— Xi...

Le paravent la séparant de Phoe étouffa le murmure de celle-ci. L'intéressée, assise sur leur lit, releva le menton.

Son amie monopolisait leur bain depuis un bon moment. L'eau devait être froide, et Xi en était arrivée à penser qu'elle n'osait plus demander d'aide pour sa blessure...

— Est-ce que tu peux venir pour mon dos ?

... théorie aussitôt réfutée.

Enfin ! Xi se mit sur ses pieds et rejoignit Phoe. Comme la veille, celle-ci lui tournait le dos, les bras serrés contre sa poitrine. Comme la veille, Xi se saisit de sa serviette et de leur savon.

Mais ce soir-ci, la nervosité battait à ses tempes.

Pour une raison obscure, voir la peau de Phoe lui remémorait le doux toucher de ses lèvres. Sa chair était tendre, se souvenait-elle aussi ; mais une nouvelle fois, elle ne pouvait la percevoir qu'au travers d'un tissu savonneux. Ses muscles durs roulèrent sous ses ongles lorsqu'elle lava le dos de son amie... sans plus.

Elle qui était d'ordinaire « si franche », pourquoi bloquait-elle, cette nuit-ci ? C'était la dernière fois avant un moment qu'elles allaient dormir seules. Elle désirait se rapprocher, la toucher encore un peu, se plonger dans l'intimité qu'elles avaient partagé la veille même.

Si elle ne prenait pas l'initiative, Phoe allait-elle l'aborder ? Non, Phoe souhaitait-elle au moins se lier de nouveau à elle ? Elles ne s'étaient pas embrassées, depuis le matin même. Elles ne s'étaient pas tenu la main non plus. Leur seul contact s'était résumé à leur étreinte lorsqu'elle était revenue avec le petit déjeuner...

Sans son canard, réalisa Xi. C'est pour ça qu'elle est distante ? Elle tenta de sortir n'était-ce qu'un seul son, de taire les tremblements démangeant ses mains.

L'affaire s'avéra hors de portée. Ce blocage lui était si inconnu qu'il l'effrayait.

— Je suis désolée, souffla soudain Phoe.

Xi sursauta, sous pression. Elle sentit ses pommettes chauffer et s'en maudit.

— Pourquoi ? débita-t-elle rapidement.

— La finale, au tournoi... Je suis désolée de ne pas avoir gagné.

— Il n'y a pas de quoi s'excuser..., s'étrangla-t-elle.

Phoe joua avec l'eau. Elle se raidit un bref instant.

— Mais je ne comprends pas, chuchota-t-elle tout bas. J'y ai mis toute ma volonté...

Sa partenaire fixa son dos sculpté. À son plus grand bonheur, son angoisse s'effaça petit à petit.

— Ça veut juste dire qu'on est à égalité, déglutit-elle.

— Je n'aime pas ça.

— Concurrence ?

— Non... Je suis inquiète pour toi.

Son ton était si préoccupé, si sincère, qu'il bouleversa Xi un instant. Elle ne sut quoi lui répondre, alors même qu'elle aussi souhaitait dire tant de choses.

— Xi, tu n'iras pas voir le Diable, n'est-ce pas ?

— Non, je n'irai pas.

Pas dans l'immédiat, du moins...

— Bien... C'est bien, déballa-t-on.

— Tu as l'air angoissée, tâtonna Xi avec incertitude.

— Mon dos est lavé ?

Elle essora la serviette en guise d'approbation ; Phoe se leva avec lenteur de leur large bassine de bois. Si son amie, en premier lieu, ne flancha pas, elle réalisa peu à peu que l'autre se tenait devant elle à nu.

Dos à elle, mais à nu.

Elle se releva avec précipitation, les genoux légèrement tremblants. L'envie de rester plantée là et le besoin de retourner dans leur lit la déchirèrent. Cependant, Phoe lui coupa l'herbe sous le pied. Elle se retourna sans crier gare, enjamba le bain et la serra contre elle.

Xi bloqua un long moment, les bras ballants. La peau brûlante de sa camarade trempait sa tunique, l'eau de ses cheveux gouttait sur ses bras. Douce fusion de froid et de chaleur : de longs frissons tourmentèrent son échine.

Elle parvint à passer une paume incertaine derrière la nuque de Phoe. Celle-ci se rapprocha d'autant plus d'elle ; sa cuisse se rangea même entre ses jambes. Elle eut beau se retenir de tressauter, ses joues s'enflammèrent pour de bon.

Phoe en avait-elle conscience ? Frémissait-elle aussi ? Bien qu'anxieuse, Xi ferma les paupières et promena ses doigts sur la colonne vertébrale de son amie. Naturellement, cette dernière appuya d'autant plus son visage sur sa clavicule.

— Je tiens à toi, murmura-t-elle d'un timbre chevrotant. Je tiens tant à toi. Si tu savais...

Xi ne sut pourquoi son propre cœur se compressa, ni pour quelle raison ses yeux commencèrent à la brûler. Elle avait l'impression qu'on lui avait déjà répétée ces mots, il y avait une éternité de cela ; qu'elle avait tant attendu pour les entendre de nouveau, qu'elle s'était languie d'une présence comme celle de Phoe.

Aucune parole ne pouvait rivaliser avec la tempête rugissant dans ses entrailles. Le désir de serrer Phoe contre elle était viscéral, et de caresser ses cheveux, et de déposer ses lèvres contre sa tempe dans une douceur impatiente.

Puisque ses mots étaient toujours si maladroits, son « moi aussi, je tiens à toi ; moi aussi, je veux être avec toi », ses gestes le crièrent à sa place.

Ses doigts parcoururent son dos à nu, sa bouche effleura sa joue avec douceur. En retour, Phoe l'enlaça d'autant plus, jusqu'à ce que leurs torses s'épousent complètement et que leurs cuisses se sertissent. Chaque toucher perturbait un peu plus son pouls. Son amie aussi frissonna contre elle ; elle sentit même ses poils se dresser. Xi le savait, cette proximité allait avoir raison d'elle.

À force de frôler les muscles de Phoe, elle arriva à sa croupe : sa main s'arrêta aussitôt. Quelque chose embruma son esprit. Elle ne réfléchit plus, on la retrancha dans ses sensations les plus pures ; les chatouillis et les frissons qu'on lui offrait explosèrent à sa face enfiévrée. Sa paume se posa pour de bon sur le postère tant ferme que généreux de son amie, et pas l'once d'une brutalité ou d'une vulgaire franchise ne parasita ce seul contact. Et pourtant, Phoe étouffa un chuchotis entre ses dents.

Xi s'apprêta derechef à reculer, mais l'autre cambra son dos, prit ses joues entre ses paumes et unit leurs lèvres. L'initiative était si directe, et laissa pourtant mille choix à Xi. Elle n'en adopta qu'un seul. Approfondir leur baiser jusqu'à goûter à l'humide des lèvres de Phoe, et l'amener contre le mur, et remonter son genou de long de ses cuisses, car chaque pulsation la survoltait.

À partir de cet instant, son corps prit pour de bon le contrôle.

Ses doigts descendirent le long des abdominaux de son amie ; celle-ci baissa le menton, et déposa de légers baiser le long de son cou. Pas un seul n'épargna Xi. Elle chercha dans une timide impatience l'aine de Phoe, mais rapprocha en même temps leurs entrejambes : alors, sa paume abandonna cette partie-ci, longea les côtes de sa partenaire, en ignora la cicatrice, et se déposa sur l'un de ses seins à l'air.

Il bouillonnait. Il tremblait. Lorsque Phoe l'imita, lorsque leurs bassins bougèrent d'eux-mêmes, Xi trembla aussi. Le sang lui montait déjà à la tête, tandis qu'une insécurité embrumée dévorait son cœur.

Puis, sa camarade massa sa poitrine. Elle posa sa main libre sur le dos de celle de Xi, et guida ses gestes. Leurs lèvres cessèrent peu à peu de se mouvoir, au profit du reste de leurs membres. Tout ralentit à la seconde où elles se caressèrent pour de bon.

Les chauds frémissements suivants, Xi en souffrit autant qu'elle les accepta pleinement. Ils la perdaient, mais lui ouvraient pourtant un chemin complètement inconnu : elle l'emprunta pas à pas. Son union avec Phoe s'en approfondit dans la plus grande des douceurs. Celle-ci était sur deux fronts ; et pourtant, elle donnait et profitait, ou profitait en donnant, l'autre ne le savait pas. La seule chose à sa portée fut de suivre son amie.

Elle quitta le petit sein de celle-ci avant de s'en rendre compte. Puisque Phoe avait posé ses lèvres dans le creux de sa mâchoire, Xi laissa les siennes traîner sur sa poitrine. On gémit, on s'enlaça jusqu'à perdre haleine, et on découvrit enfin l'intimité de chacune.

Ces terrains-ci, elle les connaissait un peu. Celui de Phoe devait être à l'image du sien : en tâtant les cuisses pleines de cette dernière, en arrivant en leur centre humide, elle en reconnut les bords gonflés et poilus et leur bosse ronde. Leurs anatomies se ressemblaient un peu, juste assez pour que les doigts de Xi y trouvent leur place. Ils glissèrent un instant sur les muqueuses humides de Phoe avant de retrouver leur chemin.

Ne régnaient plus que les sursauts du bas-ventre de Xi, et ses gémissements aussi. Parfois, elle s'exaltait tant que ses massages perdaient le peu de leur rigueur. Mais Phoe était là, Phoe ne la quittait jamais. Phoe l'aida jusqu'au bout. Phoe resta même lorsqu'elle-même flageola pour de bon.

Où en étaient-elles ? Trop de palpitations malmenèrent Xi. Leurs actions se débridaient au rythme de leurs soupirs. Au beau milieu des caresses de plus en plus franches de Phoe et de ses propres gestes tremblotants, elle sentit quelque chose la pénétrer.

Elles s'achevèrent quelques secondes plus tard. La sensation qui remonta les abdominaux de Xi et dévala ses jambes, elle comprit qu'elle pouvait être plus intense encore. Ses nerfs à fleur de peau, elle savait qu'ils étaient bien loin de leurs limites.

Pourtant, après la guerre, les deux jeunes femmes ahanèrent tout de même. Elles s'étreignirent par instinct, poussées par la peur de connaître le froid qui allait les accueillir une fois éloignées l'une de l'autre. La tête de Xi ne tourna pas, son souffle se régularisa en peu de temps, mais elle ne quitta pas Phoe, car Phoe ne l'avait pas quittée.

Elles restèrent ensembles lorsqu'elles s'appuyèrent contre le mur. Elles restèrent ensembles jusqu'à leur lit, et se lièrent sans un mot une fois sous leurs couvertures. Puisque Xi frissonnait sous la fraîcheur, Phoe se lova contre elle, à coller sa chair brûlante contre la sienne.

De longues secondes de silence suivirent. Elles avaient éteint les bougies et une profonde obscurité les rapprochait. Puisqu'elles restaient si proches, si muettes, Xi avait-elle le droit de dire quoi que ce soit ? Elle ne savait pas s'exprimer ; néanmoins, elle avait tant à dire.

— Merci..., murmura alors Phoe.

Xi retint son souffle. « Merci », encore. Tous ces « merci » étaient différents et partageaient pourtant quelque chose qu'elle ne saisissait pas. Et puis, ses paupières tombaient, son esprit s'égarait. Elle emmêla mollement ses doigts dans le carré de Phoe et sourit contre son front. Le sommeil la faucha bien vite.

Ni la lumière du lendemain matin, ni l'activité dans l'auberge la tirèrent de ses rêves. Non, ce fut l'absence de Phoe qui la réveilla. Elle avait froid, d'un coup ; et comme la veille, elle tâta autour d'elle. Comme la veille, il n'y avait personne. Comme la veille, elle se redressa donc... et ne chercha qu'un papier indiquant que son amie était partie chercher du pain ou que savait-elle.

Le papier en question, elle le trouva sans mal alors qu'elle remettait ses habits et enfilait ses bottes et sa cotte de mailles. Elle s'y dirigea d'un pas léger : en effet, il y était encore inscrit « je vais chercher le petit-déjeuner ».

Xi s'assit sur leur matelas. Les événements de la nuit même lui revinrent à l'esprit ; au lieu de paniquer, un air tout content dévora sa face. Elle avait hâte de revoir Phoe, de la reprendre dans ses bras et de l'embrasser à son retour.

Puis, ses yeux se posèrent de nouveau sur le mot. L'expression de Xi se figea lorsqu'elle remarqua deux larges gouttes déformer quelques lettres.

Des larmes.

Elle bondit aussitôt sur ses pieds : l'affolement la précipita jusqu'à la porte. Elle l'ouvrit avec fracas et se retrouva nez-à-nez avec Loë. Il lui servit un air surpris malgré ses profonds cernes et sa fatigue évidente.

— Xi... ? chuchota-t-il d'une voix rauque. Pourquoi tu te précipites comme ça ?

— Phoe, laissa-t-elle tomber.

Ses entrailles se tordirent avec lenteur. Le jeune homme, lui, fronça faiblement les sourcils.

— Je l'ai vue descendre comme hier.

— Où est-ce qu'elle est allée ?!

— Je ne sais pas, chercher du pain ?

Ces paroles la foudroyèrent. Elle saisit Loë par le poignet et dévala les marches de la taverne. Lorsqu'il manqua de glisser, elle le prit en sac à patates, puis déboula dehors en haletant.

Ses prunelles tremblotantes sautèrent d'un coin à l'autre de la rue animée du début de journée. Le soleil brillait, les oiseaux chantaient, mais les marchands ne flattaient pas leurs produits haut et fort.

Non, tous échangeaient des regards stupéfaits.

— Cette jeune femme est vraiment une meurtrière... ? soufflait-on avec horreur.

— Tu l'as bien vu, les Gardes l'ont emmenée...

— Elle s'est rendue auprès d'eux, tu veux dire !

Une meurtrière ?! Et Phoe était blessée, en plus de cela. Elle pouvait tout juste se défendre, elle était en danger de mort. Xi s'infiltra dans la foule à la recherche paniquée de la tête de son amie. Jamais ne la repéra-elle.

Elle est petite, pensa-t-elle à toute vitesse. Elle reposa Loë et s'apprêta à mettre ses mains en porte-voix ; il lui retint les poignets juste avant. Lorsqu'elle tourna la tête vers lui, elle le vit écarquiller les paupières sous un choc sans nom.

— On l'a emmenée dans l'Empire de Donya, eux sauront quoi faire d'elle, continuaient des passants.

— Excusez-moi, chevrota Xi.

Deux hommes se tournèrent avec elle, malaisés.

— Le nom de cette personne..., s'étrangla-t-elle.

Ils se frottèrent la nuque. Sa seule mention semblait manquer de leur arracher la langue. Et pourtant, l'un d'eux prit enfin la parole... et tétanisa Xi sur place.

— Phoe, Cheveux Noirs Yeux Noirs.

« Je ne partirai pas. »

Sa vision se rétrécit peu à peu. Ne restèrent plus que ces deux individus, qui reprirent leur discussion sans attendre ; néanmoins, leurs paroles se noyèrent sous le bourdonnement fou du sang à ses tempes. Seuls des échos et des ombres atteignaient désormais Xi.

Elle ne savait plus quoi faire.

Si.

Si, elle devait chercher Phoe, se rappela-t-elle. Elle avait voulu attendre son retour, mais les quelques gouttes sur sa lettre l'avaient affolée. Et puis, elle lui avait promis de ne pas partir. La Phoe dont on parlait autour n'était pas la Phoe que Xi connaissait. Pourtant, elle eut beau se le rabâcher jusqu'à nécroser ses quelques pensées embuées, ses muscles ne bougèrent pas d'un iota.

Et les alentours, eux, n'avaient de cesse de grandir et de grossir et de l'étouffer et de l'écraser.

— Cette idiote s'est rendue à la Garde ?! siffla-t-on alors, derrière.

Cette phrase la balança brutalement dans la réalité.

Les messes-basses explosèrent à ses tympans, le soleil lui crama les rétines, la marche des passants lui flanqua une nausée monstrueuse. Elle sentit de la terre battue sous ses mains : là réalisa-t-elle qu'elle était à genoux et que Loë se penchait sur elle, pâle comme un linge.

— Xi. Xi ! Tu m'entends ?!

Il posa sa main sur son épaule : elle tenta de se redresser, pour mieux retomber. Il la tira donc par le poignet, et ne la lâcha plus.

— Je ne sais pas quel « meurtre » elle a commis...

— Elle m'a dit, souffla Xi d'une voix morte. Qu'elle ne partirait pas. Elle m'a dit. Loë.

Il la regarda avec des yeux ronds. Venait-il de voir un fantôme ?

— L'Empire de Donya. Il est juste en face de nous. Je vais... y aller.

— Non ! Tu as perdu l'esprit ?! C'est la Garde Impériale ! Si elle est finalement déclarée innocente, l'affaire sera bouclée et...

— Il n'y a rien à prouver ! rugit-elle.

Elle braqua un regard enflammé sur la foule. Qui l'avait ramenée dans le présent en traitant Phoe d'idiote ? Cette voix, elle la connaissait. Elle l'avait croisée quelque part, une fois. Une seule fois.

La dame au cache-œil.

— Elle a clamé elle-même qu'elle était en faute, chevrota Loë. On ne peut rien faire ! Tu ne vas pas défier la loi ?

Silence. Xi se tourna lentement vers son ami : il recula de quelques pas chancelants. Cependant, elle ne cria pas. Elle ne le secoua pas comme un prunier. Elle s'approcha simplement de lui, les mains tremblantes. Ces mains mêmes se posèrent sur ses épaules : il la gratifia d'un air estomaqué.

— Toi et Shazar, restez ici, murmura-t-elle avec difficulté. Si vous partez aussi, rien n'ira.

— Tu penses que je vais te laisser seule... ? énonça-t-il, horrifié.

Elle ouvrit la bouche pour parler, rien ne suivit.

— Elle a renversé deux personnes en calèche ? L'affaire ne date pas de sept ans déjà ?!

— L'Empire de Hanâ... Elle a donc dû voyager là pour se rapprocher de Donya... !

— Haydus, ça tourne au n'importe-quoi, contacte Yllias !

— Si elle avait renversé mon enfant, je ne sais pas ce que j'aurais fait...

Un pauvre bonhomme avait sorti cette phrase. Ce pauvre bonhomme se trouvait juste à côté de Xi. Ses paroles la glacèrent tant qu'elle crut agonir sur place. Liz. Visage éclaté. Hurlements. Tresse.

Tresse, toujours là.

Phoe n'aurait pas fait cela. Les accusations de Loë s'étaient avérées fausses. Mais on continua de mentionner ces meurtres et de parler de Liz, de Liz. Xi n'en put plus. Ce pauvre bonhomme, elle se retourna vivement vers lui, le prit par le col avec violence et le traîna sans merci jusqu'à une cloison. « Connasse », « salope », « lâche-moi » : ces injonctions et injures lui passèrent par-dessus la tête. Elle se contenta de le plaquer contre le mur.

— Des Gardes de Donya, c'est cela ? posa-t-elle.

Lui aussi l'étudia comme on aurait étudié un cadavre ambulant. Il acquiesça avec frénésie.

— L'itinéraire ?

— Je ne sais pas ! s'écria-t-il. Lâchez-moi, je suis désolé... je n'en sais rien !

Alors, puisqu'il n'en savait rien, elle le lâcha. Elle se retourna vers un Loë abasourdi. Elle hocha la tête. Et elle retrouva l'auberge, sans un regard pour les clients ou les employés. Tout ce qu'elle chercha furent une carte, son sac de voyage et un crayon de papier.

Celui qu'avait utilisé Phoe brillait sous le soleil, mais Xi ne savait plus ce qu'elle devait ressentir. Elle faisait. C'était tout.

Si elle remontait au nord et pénétrait l'Empire de Donya, elle allait tomber sur des marécages. Allaient suivre un bois, puis une grande chaîne montagneuse. Elle ne pouvait pas accéder directement à la capitale. Son voyage s'éclaircit donc : elle allait passer par la dense forêt au-dessus du massif et foncer droit vers Phoe. Au moins Xi allait-elle tenir sa promesse. Au moins, moi, je ne partirai pas.

Elle se leva lentement, se chargea de ses affaires et de ses armes, et partit sans même croiser ses deux autres amis. Ils allaient rester là, et c'était pour le mieux.

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