
Chapitre XI
Depuis que les arbres à paroles s'étaient tus, le chemin de Xi, Loë et Phoe s'était peu à peu éclairci. Ils atteignaient désormais le pied d'une pente, qui serpentait entre bien des fourrés. Des souches d'arbre dégageaient le passage : au sommet de la montée, une petite maison de bois. Elle seule était éclairée par la lumière du jour perçant les ramées.
Les ombres de celles-ci hypnotisèrent Loë. Elles dansaient avec élégance sur la terre battue, à valser avec la tiède bise du soir. Cette journée s'était tant allongée que sa tête tournait sous la fatigue. Il se sentait tout juste ballotter sur sa selle. Xi et Phoe échangèrent quelques mots, derrière. Il ne tenta pas même de les comprendre ; seul l'atteignait leur ton bas et soporifique.
Pensaient-elles qu'il dormait sur son cheval ? Sottises. Il était en pleine forme pour revoir Shazar. Le chalet qui se présentait à eux, il ne pouvait appartenir qu'à son ami. Dès qu'ils atteignirent le haut de cette laborieuse montée, le jeune homme étudia les quelques fenêtres carrées perçant les cloisons de pin de la bâtisse.
Il y a du mouvement... Il poussa un long soupir, et s'affala sur sa pauvre jument. Donc, Shazar est là...
Une grande et large ombre passa d'ailleurs derrière une vitre. On ouvrit la porte peu après : qui d'autre qu'un blondinet solide, aux grands yeux bleus, pour les accueillir avec un air si brillant ?
— Salut, grommela Loë.
— Ouah, ça fait un bail... Attends, tombe pas de ton cheval !
Shazar s'avança à grands pas vers lui, les sourcils froncés ; sur son chemin tomba un panier de champignons tachetés de pourpre. Il tendit une large main, que Loë saisit sans attendre. Ainsi sauta-t-il à terre, pour se masser les reins en grimaçant.
— Tu aurais dû m'envoyer une lettre, reprit son ami. J'ai failli prendre mon arbalète pour me défendre. Il peut y avoir des tarés, dans le coin !
« Des tarés », mais il parvint à afficher un grand sourire. Puis, ses prunelles vives se posèrent sur Phoe et Xi. Celle-ci s'avança à son tour, et descendit à côté de Loë.
— Déjà crevé ? railla-t-elle.
— Ta sœur, un peu. On n'a fait que trotter depuis quatre jours, j'en ai marre. Shazar, t'as un lit pour...
« Nous. » Mais ce cher Shazar observa Xi, et laissa échapper un long « oh. » Loë se pinça le nez d'avance. Il savait ce qui allait suivre. Il n'avait pas menti, lorsqu'il avait dit que le bonhomme était accueillant et ouvert à tous...
— Eh, c'est ta petite amie ?!
... et ce, à un point plutôt extrême. Ses joues chauffèrent sous l'embarras.
— Non, c'est une amie d'enfance, maugréa-t-il.
— Ah. C'est ma petite amie, alors ?
— Quoi ?! s'étouffa-t-il.
Déjà Shazar passait-il son bras sur les épaules de Xi, fier de sa taquinerie. C'était sans compter le cruel manque de raison chez la jeune femme : elle se saisit de son poignet avec force, et s'apprêta à lui faucher la jambe pour le mettre à terre. Loë se précipita vers elle ; mais une petite silhouette passa devant lui avant.
Phoe, qui posa une main sur le bras de Xi.
— C'était une blague, lui expliqua-t-elle avec calme. Ne le mets pas par terre.
— Oh. Pardon.
Elle relâcha un Shazar déboussolé. Il jeta un regard à l'alchimiste ; celui-ci croisa les bras.
— Navré pour elle, dit-il. C'est une bête sauvage.
— Non, non ! se hâta son ami. Je m'excuse. Je n'avais pas vu que tes deux camarades s'étaient offertes leur tresse.
Lourd silence. Les deux camarades en questions le regardèrent, coites. Xi affichait un air confus ; les pommettes de Phoe rosissait déjà.
— Ma tresse..., commença la première.
— Longue histoire, l'arrêta Loë.
Shazar n'insista pas : il laissa échapper un court soupir de soulagement. Les Dieux soient loués, il est presque aussi normal que moi !
Il lui expliqua la raison de leur halte, et demanda s'il pouvait leur offrir un toit : on accepta avec plaisir. Une pauvre heure plus tard, ils se retrouvaient assis autour d'une table, coincée dans une étroite cuisine rustique. Du saucisson pendait à côté d'un placard ; du potage bouillait dans une large marmite, suspendue au-dessus d'un feu de cheminée. Quelques bûches craquaient, entre les paroles que le groupe échangeait.
— Les Arbres à Paroles, ce sont des saloperies, confirmait Shazar.
Il massa ses larges épaules. Avait-il abandonné l'alchimie ? Quelques herbes lacées ou champignons de toutes les couleur emplissaient des paniers posés çà et là, et pourtant, Loë ne voyait aucune fiole, sur les étagères impeccables de son camarade.
— Ils ne font pas que rentrer dans la tête des gens, continuait celui-ci, mais s'amusent aussi à parler à des groupes entiers. Si ce n'est pas indiscret, qu'est-ce qu'ils ont dit ?
Les intéressés échangèrent une brève œillade. Cela était trivial : mentionner les Dieux ou les Diables sentait mauvais.
— Ils ont causé d'un Neeh, répondit toutefois Xi.
Shazar la gratifia d'un air incertain.
— D'un nez ? C'est particulier...
— Non. Son nom est Neeh.
— Le gars s'appelle Nez ?! Le pauvre ! grimaça-t-il.
Elle plaqua une main sur son front, et se résigna à épeler « Neeh. » Ce prénom était très commun ; cependant, ils n'étaient jamais à l'abri d'une erreur. Était-ce donc Neeh, ou Në, ou Néh, voire Naie ? Elle choisit manifestement la première option.
— Oh, Neeh !
La face de Shazar s'éclaircit : tous s'avancèrent légèrement au-dessus de la table, l'oreille tendue...
— Je ne le connais pas, mais il doit être sympa.
Pour se rasseoir sur le siège dans une déception immense. Ça devait arriver, qu'il ne connaisse pas de Neeh, songea Loë. Je n'en ai jamais croisé dans ma vie non plus, et pourtant, c'est au moins l'un des cinquante prénoms les plus utilisés dans l'Empire Ki. Combien d'historiens, de biologistes, et d'alchimistes, s'appellent Neeh, là-bas ?
Mais quelque chose lui disait que le « Neeh » mentionné par les Arbres à Paroles était bien loin d'être classique.
— Phoe, s'étonna soudain Shazar. C'est un Canard Spirituel, dans votre sac ?
Ce pauvre caneton reposait entre des vivres et des habits ; seule sa tête dorée, et tombante sous la fatigue, en dépassait.
— J'aime ces bêtes-là, sourit-il. Mais, Xi et Loë, vous ne paraissez pas au courant de ce qui habite notre monde.
La première leva aussitôt la main.
— Faux : je sais qu'il y a des dragons et des dahus.
— Et à part des créatures en D ? s'amusa-t-il.
— Des... chèvres ?
Grands Dieux. Loë lança un coup d'œil appuyé à Shazar. « Ne la lance pas là-dedans », voulut-il lui dire : son ami parut le comprendre, car il n'insista pas. Sinon, elle va bavasser pendant des heures.
— C'est donc toi, Phoe, qui connais tout ça ? balaya Shazar.
— J'ai changé d'école martiale afin de suivre des études de zoologie.
— C'est pour ça ! s'exclama Xi.
L'intéressée baissa le menton, les lèvres pincées. Loë la vit triturer ses doigts sous la nervosité, ou le malaise, que savait-il.
— Je suis désolée pour ça, débita-t-elle.
Xi secoua la tête, avant de la gratifier d'un petit sourire. Elle posa sa paume sur son épaule.
— Je suis contente que tu sois revenue, contra-t-elle doucement. Et puis, notre combat a calmé mon irritation. Maintenant, je préfère profiter de ta présence !
— Elle vient de lui faire une déclaration en publique... ? souffla Shazar, estomaqué.
— Laisse, soupira son confrère. Elle est toujours comme ça. Bien trop franche, aucun tact. Si tu savais quelle plaie c'est, de la côtoyer tous les jours...
— Mais tu l'accompagnes quand même. Et vous avez l'air de bien vous apprécier.
— Imagine le désastre si je la laisse seule, marmonna-t-il. Ta soupe va exploser, Shazar, retire-la du feu.
L'intéressé rit légèrement, mais retourna tout de même à son potage. Alors, Loë s'adossa contre le dossier de sa chaise d'un air maussade.
Une nouvelle fois, on se trompait sur lui et Xi. On n'est pas amants, bon sang de bois. Et il n'était pas non plus « secrètement amoureux » d'elle, à « souffrir dans l'ombre. » Cela aurait fait un beau drama, mais la réalité était toute autre. Il tenait à elle, voilà tout.
La curiosité avait beau dévorer les pupilles de Shazar, jamais n'appuya-t-il sur la raison de leur voyage. Ils discutaillèrent de leur parcours en alchimie, des amis qu'ils avaient rencontrés, et des bons souvenirs de leurs beuveries.
Lui était devenu chasseur, expliquait-il. Il préparait toujours des anti-douleurs ou anti-poisons, sans plus. Les Arbres à Paroles l'avaient toujours intrigué ; mais dès qu'il s'en approchait, il les entendait souffler qu'il allait toujours rester célibataire. Désormais, il les évitait à tout prix.
Shazar était une plaie, mais une plaie assoiffée de savoir. Ils n'avaient pas étudié la zoologie, que ce soit à l'école mariale ou en alchimie : il s'était loti dans les bois pour découvrir de lui-même la nature, non sans se munir de quelques livres.
Phoe intervint à cet instant. Elle avait fini son bol, sa bière, et sa plâtrée d'avoine : ses mains étaient totalement libres.
— Est-ce que je peux voir ces livres ? demanda-t-elle.
Il accepta le plus naturellement du monde : ainsi se retrouva-t-elle face à quatre gros bouquins, aux pages toujours fluides. Leur reliure brune et épaisse souffrait tout juste de quelques rides. Lorsqu'elle étudia le sommaire, puis l'ouvrit avec délicatesse, Xi se pencha au-dessus de son épaule.
Sa tresse restante frôla la joue de Phoe, qui sursauta légèrement. Son amie ne parut pas le remarquer, car elle posa ses mains sur ses épaules : Loë soupira en voyant Phoe plonger le nez dans l'ouvrage... pour cligner des paupières avec confusion.
La jeune femme se releva dans un soupir discret, avant d'afficher un petit sourire. Discret, mais bien présent : une plaie que Xi ne puisse pas le voir, puisque ses yeux étaient englués sur la page qu'étudiait sa camarade.
Une plaie qu'elle ne puisse pas le voir... Non, un bonheur, se corrigea Loë. Phoe est toujours suspicieuse... Et pourtant, tout ce qu'il percevait chez elle était une profonde attention pour Xi, et de la sympathie pour lui. Cette dernière ne pouvait possiblement être faussée, tant elle empestait la sincérité.
Une chose restait étrange : Phoe n'en faisait preuve que depuis leur rencontre avec les Arbres à Paroles. Qu'avait-elle entendu ? Un truc à mon propos ? Ça voudrait dire qu'elle craint quelque chose pour moi, ou par rapport à moi.
Puis, il se souvint de l'étrange échange entre ces arbres, que tous trois avaient perçu. Cet hallucination commune était déjà un spécimen en soi ; mais qu'on cause de Dieux et Diables, alors même que Xi courait vers un potentiel Enfer... Soit ces créatures de ses deux avaient décelé une crainte commune, soit elles étaient sorties de leur zone de confort, sans lâcher le sujet des divinités.
Peut-être Phoe n'exagérait-elle pas. Peut-être sous-estimaient-ils la dangerosité de leur périple, et Xi était-elle vraiment en danger. Tandis qu'il servait des réponses mécaniques à un Shazar bien enthousiaste, il songea, pour la première fois depuis leur départ, à forcer Xi à faire demi-tour.
Il avait espéré que l'échec au terme de sa recherche allait déclencher la dernière étape de ses deuils, ou l'alléger de la soif de vengeance qu'elle subissait. Mais puisqu'il y a Phoe, puisque Xi a trouvé quelqu'un à qui se raccrocher, peut-être qu'elle s'en sortira sans ça. Restait à la détourner de l'ultime objectif régissant sa vie depuis ses treize ans : idée cruelle, et semblant pourtant nécessaire pour son bien. Je nous donne quelques jours, décida-t-il. Et, après, je trancherai.
« Décida-t-il. » Mais Shazar venait de lever son énième pinte, un sourire brillant aux lèvres.
— Tu peux nous accompagner, oui ! s'exclama Xi avec entrain. Si tu t'arrêtes à l'Empire de Donya, ce sera avec plaisir. Hein, Phoe ? Loë ?
La première gratifia le second d'un air très récalcitrant ; cependant, son amie la prenait tant de court qu'il fut incapable de contester.
Une heure plus tard, alors que le chasseur pliait son sac pour le lendemain, il réalisa qu'il était trop tard pour refuser.
***
— Xi, combien de bières tu as bu ? soupira Phoe.
L'intéressée se contenta d'étudier la pièce dans laquelle elles allaient dormir. Shazar et Loë se reposaient à côté. Le second, depuis la réforme de la continuité de leur voyage, tirait une tête désagréable : Xi ne le comprenait pas. La soupe avait-elle mal passé ? Elle l'avait pourtant trouvée très bonne, bien qu'un peu trop épicée.
Et Phoe, elle, étudiait depuis trente bonnes secondes les deux matelas côte à côte, étalés dans une petite pièce toute boisée. Murs, sol, mobilier, étaient de pin vêtus : pour Xi, sa douceur était triviale.
Ses deux camarades se comportaient bien étrangement, à ronchonner sur tout ce qui bougeait.
Elle posa leur faible lampe à huile sur le plancher, et étudia les ombres de leurs sacs danser contre une cloison. Elles l'envoûtèrent. Elles se mouvaient avec tant d'élégance que, pendant un instant, Xi ne parvint pas à détacher ses yeux d'elles. Derrière elle, Phoe finit par toussoter : elle lui fit donc face, les sourcils froncés.
Ses prunelles l'évitaient, et elle déviait étrangement son visage.
— Tu ne m'as pas répondue, posa-t-elle.
— Oh, les bières ?
Les paupières de Xi se plissèrent sous la concentra : elle commença à compter sur ses doigts. La première pinte avait été amère. La seconde venait d'un fût plus doux. La troisième, elle, lui avait arrachée quelques grimaces, tant elle était forte.
— Trois, conclut-elle.
— Peut-être que tu devrais dormir.
Alors, Xi s'avança machinalement vers la couchette de droite. Néanmoins, en constatant que Phoe ne bougeait pas, elle se retourna de nouveau.
— Il y a un problème ? questionna-t-elle. Tu n'as pas l'air à l'aise.
Son amie secoua la tête.
— Je vais aller prendre l'air.
— Ne me laisse pas seule, grogna Xi.
— Je ne te laisserai pas seule, débita derechef Phoe. Promis.
Son timbre tranchant déstabilisa l'autre. Elle s'approcha donc : dès qu'elle posa une main sur l'épaule de son amie, celle-ci tressauta.
— Tout va bien !
— On ne dirait pas, tu sais.
Xi se mit devant elle, et désigna leurs lits de fortune. Phoe se raidit à ce seul geste.
— C'est ça qui te dérange ? déduisit la première. On dort ensemble depuis trois jours. La seule différence, c'est qu'on est seules.
La seconde baissa le menton ; cette fois-ci, du regret voila sa figure. Il heurta Xi de plein fouet : elle se dirigea vers la porte dans l'urgence.
— D'accord, je vais chercher Loë !
Sur ce, elle attrapa la poignée... et rien de plus. Deux bras encerclèrent précipitamment sa taille ; Phoe se colla à son dos, et fourra d'un coup son visage chaud dans la nuque de Xi.
Le monde se figea. Elle ne sentait plus que la respiration brûlante et hachée de son amie, et les faibles soubresauts de son torse contre son dos. Elle tenta bien d'ouvrir la bouche, mais elle le sentait : ce n'était pas à elle de briser ce silence-ci.
Le bois craqua une fois, deux fois, bien des fois, durant le long immobilisme des jeunes femmes. Plus le temps passait, plus les joues de Xi rougissaient. Sentir sa camarade contre elle compressait son estomac, et remontait son cœur dans sa gorge ; et pourtant, en aucun cas ne voulait-elle que leur contact se rompe.
Alors, elle ne bougea pas. Elle ne risqua pas même de poser ses mains sur celles de Phoe. Elle avait peur qu'on la fuie, de nouveau : si elle restait passive, tout allait bien se passer, et on allait continuer de l'enlacer.
Phoe allait continuer de l'enlacer.
Cette dernière marmonna soudain des mots incompréhensibles, étouffés par la peau de Xi. Elle se retint de sursauter, et déglutit à la place, le pouls fou.
— Je n'ai pas entendu...
— Je suis désolée, souffla Phoe.
Timbre bas, si tremblotant que Xi resta coite. Elle aurait aimé parler, mais rien ne sortait, tant elle ne supportait pas d'entendre sa camarade démontrer une quelconque tristesse.
— De t'avoir laissée aussi longtemps. Sans venir te voir... ni te contacter... Xi, tu m'as tant manquée, chevrota-t-elle.
Cette fois-ci, l'intéressée bloqua pour une raison bien différente : le ton de Phoe était si sincère qu'il semblait cacher bien des peines. On aurait dit qu'elle était partie durant une éternité.
— Ce n'était que deux ans, chuchota-t-elle. Et il y avait la personne de ta tresse, non... ?
— Non.
— Oh. Elle est où, alors ?
— Partie depuis longtemps.
Elle s'étrangla aussitôt. Un affreux sentiment, bien trop familier, se saisit d'elle avec violence. « Partie depuis longtemps » : il en était de même pour Liz.
— Alors..., continua une Phoe de plus en plus tremblante. Il n'y a plus que toi. Ne t'en vas pas.
Mots saupoudrés d'une exclamation surprise : Xi se retourna, passa avec douceur ses mains derrière son amie, et les laissa tomber sur les paillasses. Elle connaissait trop bien la solitude devant ronger Phoe. En aucun cas ne voulait-elle qu'elle la vive plus longtemps.
Elle l'attira donc contre elle, et ne perçut que du coin de l'œil ses prunelles humides. Elle cachait déjà sa face dans le creux de son épaule.
— Là... je ne partirai pas, promit-elle tout bas. Et tu ne partiras pas non plus.
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