Chapitre 5.
PDV AKEMI
J'ouvre les yeux petit à petit en me retournant pour être sur le dos. Pendant l'action, je sens une pression au niveau de ma taille. Je rouvre directement les yeux, me rendant compte de l'endroit où je suis et de la situation dans laquelle je me trouve.
J'empêche de peu un cri de s'échapper de ma bouche et me lève d'un bond, sortant ainsi du lit. Je suis habillée normalement et tant mieux. Je regarde Yuki qui fronce les sourcils en tapotant le côté du lit sur lequel j'étais couchée il y a quelques secondes.
C'est étrange. Il ne donne pas l'impression d'être aussi sérieux lorsqu'il est seul.
Il ouvre les yeux et se lève à moitié avant de tourner la tête dans ma direction.
Yuki : pourquoi t'es-tu levée? Tu devrais rester couchée comme te l'a conseillé ta sœur.
Je secoue négativement la tête. J'ai envie de bouger et si je ne le fais pas, je vais... Et puis zut, je ne sais pas. Mais il est hors de question que je reste dans cette chambre.
Mon cœur commence à me jouer des tours lorsque je remarque que le haut de sa chemise est déboutonnée, laissant percevoir une partie de son torse parfaitement athlétique... Mais qu'est-ce que je raconte, moi?
Je souffle et ferme les yeux. Je ne suis vraiment plus moi-même en sa présence.
Yuki : c'est pour ton bien alors fais ce que je te demande et recouche toi.
Un ordre?
Hors de question que je reste dans cette chambre. J'apprécie vraiment son inquiétude à mon égard, mais si quelqu'un sait que j'ai passé la nuit ici, il va s'imaginer des choses... J'espère juste que les autres ne diront rien.
Ne pouvant pas lui répondre, je prends une bouffée d'air et m'incline avant de me précipiter vers la sortie de sa chambre.
Une fois à l'extérieur de celle-ci, je vais dans la mienne et me dirige aussitôt vers la salle de bains après avoir pris des vêtements de rechange. J'en ressors une heure plus tard, vêtue d'un T-shirt rose et d'un short blanc. Je vais ensuite m'asseoir sur mon lit et souffle.
Pourquoi ce genre de situation n'arrive qu'à moi?
Plus tard, on toque à ma porte. Je sais parfaitement qui c'est alors, je vais ouvrir.
Yuki : tu as décidé de faire comme je te l'ai demandé à ce que je vois. C'est rester dans ma chambre qui te gênait?
Embarrassée, je baisse le regard en rougissant légèrement. Je déteste montrer mes émotions mais avec lui.. On dirait que c'est automatique... Que je ne peux pas m'en empêcher.
Yuki : je peux entrer?
Je me décale un peu pour le laisser entrer puis vais ensuite m'asseoir sur le lit, près de lui, les genoux repliés contre ma poitrine.
Yuki : désolé pour ce que tu as vécu il y a treize ans.
Je secoue la tête pour lui faire comprendre qu'il n'a pas à s'excuser, que ce n'est en rien de sa faute... De toute façon, c'est de la mienne. Si j'avais su pour mes pouvoirs... Si je les avais utilisés...
Des perles d'eau salée se mettent à glisser inconsciemment sur mes joues.
Yuki : hey, pourquoi tu pleures?
Il nettoie doucement mes larmes avec ses pouces. J'aime bien quand il se montre si doux et compatissant.
Yuki : tu sais... La vie sans ta mère ne devrait pas t'être impossible.
Je me tourne vers lui, voulant en savoir plus.
Yuki : t'es-tu déjà demandée si elle n'est pas triste de ne pas entendre ta voix de là où elle est?
Non...
Yuki : t'es-tu déjà demandée si elle n'est pas triste de te voir malheureuse?
Non...
Pourquoi est-il obligé d'utiliser des arguments qui sèment la zizanie dans mon esprit? Pourquoi a-t-il toujours raison?
Je me mords la lèvre inférieure pour retenir les larmes qui menacent de couler.
Yuki : c'est douloureux d'entendre cela, mais tu ne mérites pas ce que tu vis en ce moment. Devoir cacher la véritable Akemi, c'est comme effacer une partie de toi, emportant avec elle le souvenir de ta mère.
Il se rapproche doucement, continuant à me caresser affectueusement la joue.
Yuki : laisse ta mère écouter à nouveau ta voix... Et ouvre toi à moi.
M'ouvrir?
C'est vrai que depuis cette événement, je me suis renfermée sur moi-même, ne remarquant même pas à quel point mes proches souffraient et souffrent toujours. Pendant deux ans, il a essayé de me percer à jour, et je me demande s'il n'y est pas déjà parvenu.
Alors que nos lèvres sont sur le point de s'unir, un bruit à la porte me fait immédiatement prendre conscience de ce qu'il se passe et je détourne rapidement la tête tandis qu'il soupire de frustration.
Yuki : je vais m'en charger. Pour l'instant, couche toi.
Je hoche la tête en le regardant se lever. Avant de sortir de ma chambre, il me lance un dernier coup d'œil, puis s'en va définitivement.
Qu'a-t-il failli se passer?
J'ai cru que... J'ai cru qu'on allait... S'embrasser? Mais pourquoi je me suis montrer aussi faible à ce moment? En même temps, ce n'est pas comme s'il n'avait pas réussi à me comprendre... À comprendre ma douleur...
Je me secoue doucement la tête et me couche, me pelotonnant dans mes draps.
Quelques minutes plus tard, la porte s'ouvre sur Keiko qui entre avec un plateau repas.
Keiko : bonjour Arisa. Comment a été ta nuit?
Agréable.
Oui, elle a été étrangement agréable. Pour la première fois depuis treize ans, je n'ai pas fait de cauchemar. Ce cauchemar.
Keiko : c'est une bonne nouvelle.
Je me sépare à contrecœur de mes draps et elle pose le plateau en face de moi.
Tout en mangeant, je l'écoute me raconter diverses choses.
Keiko : Akemi?
Je relève la tête vers elle, l'écoutant.
Keiko : quand vas-tu le lui dire?
Je baisse la tête, ne sachant pas quoi penser de cette question.
Honnêtement, je n'en sais rien.
Keiko : d'accord. Et... Tu as une envie particulière quand tu le regardes?
Le mordre.
Le voir sans pouvoir le mordre ou quoi que se soit est un peu compliqué. Surtout quand tu as des phéromones prêts à exploser. Mais si je les relâche, il fera tout ce je lui demanderai sans discuter. Y compris le mordre. Mais je ne veux pas le faire de cette manière. Ça serait un peu comme le forcer. Je ne veux pas lui prendre du sang sans son accord.
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