PDV AKEMI

     Je vais au salon en réfléchissant. Nous avons fait plus rapidement que prévu, et je dois dire que j'en suis soulagée. Tout de même, je me demande comment Yuki a fait pour se libéré du sort et surtout, comment il a fait pour arriver aux Abysses.

     À peine entrée dans le second salon que les enfants me sautent dessus.

Sakura : on a faim!

Moi : pourquoi ne pas l'avoir demandé à Misaki?

     Ils gonflent les joues et je me résigne à leur faire à manger moi-même.

     C'est fou! On dirait qu'il ne s'est jamais rien passé.

Moi : que voulez-vous dans ce cas?

Riku : des nouilles au fromage!

Moi : d'accord.

     Je vais dans la cuisine, et y trouve Yüna.

Yüna : salut.

Moi : salut!

     Je me mets aux fourneaux, et cuisine le repas de Sakura et Riku.

     Plusieurs heures plus tard, je suis dans mon atelier de peinture, recommençant le tableau de ma mère. Ça fait une heure que je suis là-dessus, et je compte bien y rester jusqu'à me fatiguer. Je vais sauter le repas de ce soir, je crois bien.

     Alors que la fatigue commence à se faire ressentir, je pose mon pinceau. Je m'étire pour relâcher un peu la pression en soufflant, et sors de mon atelier. Je rejoins ma chambre avec en tête l'idée de me coucher. Mais une fois à l'intérieur, Yuki me surprend en me posant une question.

Yuki : que dirais-tu d'un dîner en amoureux?

Moi : depuis quand y penses-tu?

Yuki : depuis ce soir. J'aimerais un moment juste pour nous deux.

Moi : alors, pourquoi pas. Laisse moi juste le temps de me changer.

     Je jette un coup d'œil dans ma garde-robe et opte pour une robe. Je vais dans la salle de bains, et après avoir pris une douche, je m'habille avec la robe noire.

     Des talons pas très hauts, trois centimètres maximum et noires complète ma robe. Un collier, des bracelets, des boucles et une bague, à l'annulaire gauche en or véritable sont ajoutés, et je me maquille légèrement : juste du gloss et un trait d'eye-liner, ainsi qu'un tout petit peu de phare à paupière. Bien sûr, au vu du froid, je n'oublie pas de prendre un manteau en fourrure créée par moi-même. C'est donc de la vraie fourrure, pour être clair.

     Je sors de la salle de bains, et me tiens en face de Yuki.

Moi : alors? Comment suis-je?

Yuki : c'est pour me rendre jaloux que t'es habillée comme ça?

Moi : comment ça, te rendre jaloux?

Yuki : tu connais le nombre d'hommes qui te regarderont?

     Je roule des yeux en souriant.

Moi : tu exagères.

Yuki : bien sûr que non.

Moi : allez, on y va.

     Je lui prends le bras, et nous sortons de la chambre pour plus tard dire au revoir à tout le monde. Nous montons dans la voiture noire de mon père, Yuki au volant. Si vous vous demandez comment nous allons passer avec toute cette neige qui s'est accumulée ces derniers jours, je vous répondrai juste : magie.

     Après quelques minutes de route vers le restaurant, nous descendons et y entrons.

Serveur : monsieur, madame, bonsoir. Avez-vous réservé?

Yuki : bonsoir. Non, il n'y a aucune réservation à mon nom. Une table pour deux, s'il vous plaît.

     Il nous conduit à une table magnifiquement décorée. Comme le reste du restaurant qui est plutôt très chic. Je n'aime pas beaucoup attirer l'attention sur moi, mais c'est déjà fait, je crois.

     Nous prenons place et discutons en choisissant ce que nous voudrions dans le menu du restaurant.

Moi : en entrée, je voudrais une salade. Comme plat principal, de l'hachis parmentier et comme dessert, une verrine au citron.

Yuki : en entrée, je voudrais la même chose. Concernant le plat principal et le dessert, une blanquette de veau et une mousse aux trois chocolat en verrine devraient faire l'affaire.

Serveur : bien. En attendant, voudriez-vous un peu de vin?

Moi : ça ne me dérangerait pas, merci.

Yuki : pas pour moi.

     Après quelques minutes, le temps qu'il aille chercher une bouteille de vin, il revient et me sert un verre, avant de repartir.

Moi : pourquoi es-tu si désagréable, tout d'un coup?

Yuki : je n'aime pas beaucoup les regards qu'on te lance.

Moi : tu es si jaloux?

Yuki : comment ne pas?

Moi : adorable.

     Un peu plus tard, nos entrées nous sont servis. Nous mangeons en discutant de notre avenir, et je décide de lui dire ce que je voudrais faire mis à part mes deux autres passions.

Moi : j'aimerais bien créer ma propre entreprise. Une entreprise qui ferait dans un peu de tout. Et comme j'aime parfois me lancer des défis, je me donne un an pour être connue dans le monde, et même moins.

Yuki : il est grand, ton projet. Mais en un an, arriver à atteindre le sommet... Il ne faudrait pas plusieurs années, pour cela? Mon père a mis au moins une bonne dizaine d'années pour être ce qu'il est maintenant.

Moi : ton père, ce n'est pas moi, je te rappelle.

Yuki : quand même... Dans tous les cas, je te soutiens. Je suis persuadé que tu y arriveras. Qu'est-ce qui serait impossible pour une Suzuki?

     Je souris, tandis que nos plats principaux sont posés en face de nous.

Moi : je me demande bien. Si Kazuko était là, elle serait en train de vanter ses mérites.

Yuki : as-tu fait la fac?

Moi : bien sûr, pourquoi cette question?

Yuki : à quel âge as-tu terminé tes études?

Moi : à... Quatorze ans.

     Il est clairement surpris à en juger par l'expression de son visage.

Moi : alors, pourquoi toutes ces questions?

Yuki : juste pour savoir. J'ai surtout été intrigué par ton âge actuel.

Moi : tu ne pensais pas que je puisse finir mon cursus scolaire aussi rapidement?

Yuki : ça n'arrive pas tous les jours, tu sais.

     Nous continuons tranquillement notre dîner en amoureux, avec des rires et de la joie.

Quelques heures plus tard.

     Je me jette sur le lit, épuisée de notre sortie. Je sens Yuki faire pareil, et je me retourne pour être sur le dos.

Moi : c'était l'un des meilleurs moments de ma vie! Merci Yuki!

Yuki : si tu as aimé, je suis heureux.

     Je me lève à moitié, m'asseyant sur le lit en baillant, signe que je vais bientôt m'endormir.

Moi : je vais me changer... Je reviens vite.

     Je me lève et vais à la salle de bains. Je me changer immédiatement, troquant ma robe élégante contre une tenue assez chaude me servant de pyjama. Je retourne dans la chambre, où Yuki est déjà endormi.

Moi : tu étais plus fatigué que moi, à ce que je vois.

     Je souris et le rejoins dans le lit. Dès que je suis installée, un bras chaud m'entoure la taille.

     Fidèle à lui-même. Même endormi.

     Je sombre dans les bras de Morphée, bercée par la chaleur de mon loup.