Chapitre 6 : Tourment orageux
*𝓟𝓓𝓥 𝓛𝓲𝓿𝓪𝓲̈*
Il fait noir, sans aucune sonorité. Je suis seul, je me sens oppressé. Un chiffre tourne en boucle dans mon esprit. 9. Pourquoi ? J'ai l'impression d'avoir perdu la tête, comme obnubiler par ce dernier. Il a une importance, mais laquelle ? Je n'ai pas le temps de réfléchir plus longtemps, des chuchotements effroyables se font soudainement entendre. Je n'arrive pas à comprendre ce qui est dit. C'est inaudible, et les voix parlent une langue qui m'est inconnue. Un frisson de terreur me parcourt, j'ai froid. Je sens une main me toucher par derrière, je sursaute et me retourne. Personne, juste les ténèbres. Je commence à paniquer et me demande comment je vais m'en sortir. En face, j'entends des bruits de pas. Ils se rapprochent de plus en plus de moi, je recule. Puis je ne bouge plus, ne contrôlant plus mon corps. Je suis bloqué, comme enchaîné. Une goutte de sueur coule le long de ma colonne vertébrale. Les pas se rapprochent. L'obscurité autour de moi devient légèrement plus lumineuse, j'y vois un peu mieux. Une ombre masculine approche. Plus de chuchotements, juste une respiration. J'ai peur. La silhouette se dessine distinctement à présent.
Et j'y vois Eren se trouver en face de moi. Il me sourit, mais il n'y a rien de doux dans ce geste. Le brun me fixe, silencieux. Les yeux ternes, sans aucun charme. Sans aucune vie.
-Où sommes-nous ? Demandai-je, très peu sur de moi.
-Où nous sommes ? Répète t-il, Hahaha...quelque part mon beau...
Eren s'approche et se poste tout près de moi. Je sens son souffle glacial sur mon visage. Il me domine de sa hauteur, je me sens minuscule et insignifiant. J'ai envie de m'éloigner. La divinité met sa tête dans mon cou et lèche ma peau. Le dégoût
s'empare de moi. Je ne peux toujours pas bouger. Le brun pose ses mains sur mon corps et me palpe, me touche sans aucune gêne.
-Eren...arrête...dis-je suppliant.
Il ne m'écoute pas, et se contente de rire d'une voix qui n'est pas la sienne. Lugubre et austère.
-Arrête ça ! Dis-je plus fermement, les larmes commençant à apparaître.
Sa langue devient soudainement étrange, et un sifflement de serpent résonne dans mes oreilles. Eren se retire de mon cou. Je perçois son visage, j'aurai aimé ne pas le voir. Jamais. Une langue de serpent sort de sa bouche,sa peau est grisâtre. Ses yeux sont rouges, féroces et injectés de sang. Mon visage est pétrifié. Ce n'est pas Eren qui se trouve en face de moi...
-Qui êtes vous ? Apophis ? Demandai-je, la voix tremblante.
La monstrueuse présence m'attrape à la gorge et serre au point de presque me broyer le gosier.
-Chuuuuuut, me fait le faux Eren, mettant un doit orné d'une longue griffe sur ses lèvres, ne cherche pas à savoir humain...la réalité est parfois bien plus effrayante que les rêves...
Ma vision se brouille, j'ai l'impression que je vais mourir. Je cris comme je peux de me lâcher, en vain. Je me débat, en vain. Je sens mon corps trembler. Je ne me contrôle plus. J'ai l'impression de devenir dingue...comme atteint de frénésie. Le "monstre"en face de moi, desserre son emprise. Je pensais qu'il allait me laisser tranquille. Mais ce dernier ouvre grand la bouche, à un point que je ne pensais pas possible. Ses dents sont immenses et ont l'air tranchantes. Du sang sécher les colores. J'ai un haut le cœur. Puis la monstruosité approche son horrible bouche de ma tête. Je ne peux toujours pas bouger, je panique et crie. Jusqu'à ce que la bouche se referme sur moi.
-NON !! Hurlai-je comme jamais je ne l'avais fait.
Je regarde autour de moi, je suis chez Eren, dans le lit. Il fait jour, la lumière du soleil passe à travers la fenêtre. C'était un cauchemar ? Le phénix entendant ma voix rapplique rapidement dans la pièce dans laquelle je me trouve.
-Livaï ?!
-Eren...ça va pas du tout...déclarai-je, commençant à pleurer, respirant fort.
Ce dernier s'assoit sur le lit, à cause de mon rêve j'ai un mouvement de recul. Le brun ne comprend pas pourquoi et m'interroge du regard avec inquiétude. J'y vois aussi de la douceur. Chose qui lui ressemble si bien. Je lui explique mon rêve en détail, Eren m'écoute avec la plus grande attention. Son visage le plus souvent stoïque, semblait furieux par moment quand j'ai évoqué le "monstre". À la fin de mon récit, il me prend doucement la main avant de me m'enlacer avec le plus de tendresse possible. Son aura me rassure. Je n'ai jamais eu aussi peur de ma vie...ça semblait si réel...moi qui pensais n'avoir peur de rien ni personne il y a quelques temps...
-C'est terminé, commence Eren, qui qu'il soit, il ne te fera plus peur. J'en fais le serment, je ne laisserai pas te faire du mal.
-Ce n'était qu'un cauchemar tu sais.
-Non, pas seulement. Les divinités diaboliques peuvent pénétrer les esprits endormis. La présence que tu as vu, malgré qu'elle se faisait passer pour moi est au fond bel et bien réel.
-Ce n'est pas rassurant...
-Je sais, mais je refuse de te mentir à ce sujet.
Le phénix écourte notre étreinte et pose ses deux mains sur mon visage avant de poser son front contre le mien.
-Je ferai tout ce que je peux pour te protéger. Ne te laisse pas submerger par la peur. Les abysses de l'univers n'attendent que ça. Sois la lumière, ils ne pourront t'atteindre.
-Pourquoi tiens-tu autant à être mon protecteur ?
-Je sens comme une connexion entre nous. Elle est spéciale, unique. Je ne veux pas qu'elle soit détruite, et je ne veux pas non plus que ton âme le soit. Je ne permettrai pas que cela arrive. Au risque d'attiser ma fureur.
Je ne répond rien, le silence parle pour moi. Eren le comprend, son silence répond au mien. Ses yeux s'incrustent en moi. Ils me disent tant de choses...tendresse, réconfort, désir...Ce regard...jamais je ne l'oublierai. Il me rassure, je ne pense plus à ce que j'ai vécu. Ma peur a disparu. Le phénix pose ses lèvres sur mon front avant de se reculer. Il semble soucieux.
-À quoi tu penses ? Demandai-je.
-Le chiffre dont tu m'as parlé plus tôt.
-Tu crois qu'il a une importance ?
-J'en suis quasi-certain, mais... un pressentiment me dit qu'il y a quelques chose qui cloche. Hier le message parlait d'un 7...aurait-il été corrompus ? Ou bien ce 9 est faux ? De plus je ne sais toujours pas ce que ça peux signifier...et puis...non rien.
-Hé...qu'es-ce qu'il y a ?
-J'avais demandé de l'aide à mon père, il ne m'a pas répondu...
-J'espère qu'il te fera signe.
-Je ne sais pas, je n'espère plus, ça ne sert à rien. Il faut vouloir et non espérer. Espérer c'est rêver. Mais quand ça concerne un dieu c'est plus compliqué.
-L'espoir fait vivre.
-Non, l'espoir ça tue.
Ces paroles résonnent en moi, comme si elles m'avaient transpercer. Je ne sais pas pourquoi, mais ces mots ont l'air d'avoir du vécus.
-Je parlerai à l'Ennéade plus tard, je suppose que tu as envie de continuer tes vacances avec ta famille. C'est pourquoi tu étais venu à la base. Je te propose de manger un truc, on se balade un peu si tu le souhaites et je te ramène auprès des tiens.
-Ça me va.
Eren quitte la pièce tandis que je me lève et me dirige vers la salle de bain...enfin j'essaye, car je ne sais pas où c'est...
-Eren ! Criai-je.
-Oh ta gueule ça fait mal aux oreilles, sinon quoi ?
-Respecte moi déjà, sinon tu pourrais m'indiquer la salle de pain s'il te plaît ?
-La salle de pain ?
-Salle de pain !... Non de bain, putain lapsus...
-C'est marrant dans lapsus il y a "suce".
Je ris malgré moi sous les yeux du brun.
-Bref, sinon le lieu pour te décrasser est par là-bas, ajoute t-il en me pointant une porte à droite.
-Merci bien monsieur.
- De rien bien, dit-il me faisant un clin d'œil, tu veux peut-être que je t'aide à te laver ? Demande la divinité malicieusement.
-Ça ira pour cette fois, mais je laisse cette proposition en suspend. J'aurai peut-être besoin de ton aide la prochaine fois...
-Intéressant..., déclare mon interlocuteur, se léchant légèrement la lèvre supérieur.
-Coquin...
-Ça nous fais un point commun beau gosse...bon dépêche toi, sinon je mange moi.
-Tu vas pas commencer sans moi quand même ?
-Bien sur que si ! Sauf que rien n'est prêt donc ça va être compliqué...Finalement prends tout ton temps !
-Ça me donne envie de me dépêcher tiens, déclarai-je.
-Ah ça non !
-Oh si, on va voir si une divinité doublée d'une phénix est rapide pour faire la cuisine.
Je me retourne et me dirige vers la salle d'eau pendant qu'Eren peste encore dans le couloir. Je n'en ai pas profité pour regarder autour de moi mais jolie la baraque ! Spacieuse, colorée et très fleurie. On s'y sent bien. Une fois dans la douche je ferme les yeux. Je fais toujours ça, je ne sais pas vraiment pourquoi. Je profite de ce moment seul pour me vider l'esprit. Soudain quelques coups sur la porte se font entendre.
-Hé, je t'ai apporté des vêtements. À moins que tu es envie de rester crade...retentit la voix d'Eren.
-Non non j'accepte, dis-je en coupant l'eau pour entendre ce que le brun me dit, pose les à coté de l'évier.
-Je les pose où je veux déjà dans un premier temps, déclare Eren rieur en entrant dans la pièce.
-Et dans un deuxième temps ?
-Y'en a pas.
-Ah d'accord très bien, pouffai-je, au fait on mange quoi ?
-Des Taameyas autrement appelé Foul. Ce sont des beignets de fèves, c'est typiquement égyptien. C'est trop bon, j'en salive déjà.
-Je te fais confiance.
-Livaï ?
-Hum ?
-T'as vraiment de belles fesses...elles aussi me font saliver...
Je me fige sans savoir quoi faire ni quoi dire que la divinité se barre en riant de ma réaction. Je reprends mes esprits, un sourire se dessine sur mon visage. C'est vraiment un idiot celui-là...mais cet idiot m'attire. C'est sur des pensées obscènes et de l'excitation que je continue de me savonner. Imaginant les mains d'Eren remplacer les miennes.
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