𝒞𝒽𝒶𝓅𝒾𝓉𝓇𝑒 14
5 mois se sont écoulés depuis mon premier cours de basket.
Et si on pouvais être honnête, c'est passé lentement. Bien trop lentement.
Sting et moi nous sommes éloignés très rapidement. Ce n'est pas non plus mon intention mais nous ne parlons plus beaucoup.
Nous sommes de nouveau de simples camarades de classe. Je passe mon temps avec mon groupe d'amis et lui de même, avec Rufus, Orga, Rogue et Minerva.
Aucun d'entre nous n'essaye de se parler essentiellement, on se contente de se saluer et puis.... C'est tout.
Les choses n'ont pas trop changé. Le harcèlement s'est presque arrêté même si je sais qu'au fond, la plupart des gens me détestent encore.
Je vais bien, je suis bien entourée, j'ai des bonnes notes...
On va pas se mentir, tout va bien!
Du moins... C'est ce que je croyais.
𖧷✶❦⏤❦✶𖧷
Tout a changé, tout, en tout cas, de mon point de vue.
Je range une de mes mèches de cheveux blondes sur le côté, m'enfonçant un peu plus dans mon lit.
Le téléphone à la main, je regarde rapidement mes notifications.
Comme d'habitude, le groupe dans lequel Lucy m'a ajouté continue de discuter.
Je viens et m'incruste de temps en temps mais pas plus.
Parce que quelque chose d'autre me préoccupe depuis des mois maintenant. Quelque chose nous préoccupe depuis des mois.
La sonnerie de mon téléphone ne tarde pas à s'activer.
Lucy.
Je décroche.
-Lucy? Je demande, passant le téléphone à mon oreille.
-Sting, tu sais de quoi je suis venue parler pas vrai? Elle me répond à l'autre bout du fils.
-Ouais.... D'Inuko hein? Je marmonne, tout juste assez fort pour qu'elle puisse entendre.
-Oui. Sur le groupe on s'inquiète vraiment pour elle... Son ton s'éteint très rapidement dès que j'ai prononcé le nom de notre camarade de classe.
-Lequel, pas celui-
-Non, je parle du notre, sans Inu.
Je soupire, retombant dans un silence inconfortable. Lucy prend rapidement la parole.
-Les jours passent et elle se renferme sur elle même, hier, quand on l'a invité pour manger au café, elle avait du temps libre mais a refusé. La blonde m'explique, l'inquiétude dans sa voix ne m'échappant guère.
-Il faut faire quelque chose... Je souffle, tournant mon corps de façon à pouvoir voir la fenêtre du balcon.
-...Tu devrais le faire.
-...
-Tu dois le faire! Sting! Je ne sais pas s'il s'est passé un truc ou quelque chose comme ça pour que vous arrêtiez de parler entre vous mais Inu.... Je sais pas....! E-elle... Sting... Je suis presque sûre qu'elle t'aime.... Peut être que si toi tu faisais quelque chose...?
J'ai pris un moment pour répéter ce qu'elle m'avait dit dans ma tête. Non, il ne s'était rien passé entre nous pour que j'arrête de lui parler.
C'est une histoire pour une autre fois je suppose...
Mais bon, maintenant qu'on me demandait de l'aide...
Je ne pouvais pas refuser n'est-ce pas? C'était un S.O.S... Est-ce que juste pour ça je la laisserai tomber? Du moins, sans rien essayer?
Non, je ne pouvais pas. Sinon, ce sera la culpabilité qui me rongera.
-J'essaierai. Ai-je dis après avoir tout clarifié en silence.
-Ouf.... Bon, je vais y aller, Natsu m'a invité chez lui! Bye! Lucy raccroche peu après, me laissant de nouveau seul, dans ma chambre, en silence.
Il était 18h 30 et mon père travaillait encore, résultat, à part mon chat Lector, j'étais seul dans la maison.
Je lâche un soupire avant de composer rapidement le numéro d'Inu.
Qu'est-ce que je vais lui dire? Aucune idée mais je vais laisser faire mon instinct... J'imagine..?
Le téléphone commence à sonner alors que j'attends que violette réponde à mon appel.
Après une bonne dizaine de seconde, la voix familière de la fille me parvient depuis l'autre bout du fils.
-Allô?
-...Hey! Je la salue, posant mon téléphone à côté de mon oreiller.
-Pourquoi tu m'appelles? Violette demande doucement alors que le bruit agaçant d'une feuille de papier raclant quelque chose de dur raisonne dans le fond.
-Hum.... Je... Y a une soirée demain à 15h, je voulais savoir si tu voulais venir avec moi et les autres. J'ai finis par lâcher, me rappelant d'une des conversations que j'avais chopé dans les couloirs du lycée.
-Uh? Pourquoi moi?
-C'est bon si tu veux pas... Je-
-Non non! Je ne voulais pas le faire paraître comme ça! C'est juste qu'habituellement tu as d'autres amis et ces temps ci ce n'est pas comme si nous étions les plus proches du monde....
-Bah.... J'ai réfléchi un instant à ce que j'allais dire.
Oui, elle avait raison. Comment pourrais je le lui expliquer? Elle est bien trop fière pour assumer le fait qu'elle ne se sente pas bien.
-Peut être qu'on pourra prendre le temps de discuter non?
-...
Après une bonne dizaine de secondes, sa voix me répondit à nouveau: "Si tu veux...."
Elle n'avait pas l'air enthousiaste du tout mais d'après ce que m'avait dit Lucy, cela ne devait sûrement pas être là première fois.
-'kay! Alors demain après les cours on se retrouve à l'arbre dans la cour avec les autres!
Je l'entendis confirmer sans conviction et raccrochai.
Je le savais.
Comparé à la dernière fois où je lui avais parlé, là, la moitié de ses émotions étaient mortes.
La preuve, je n'avais pris aucune insulte lors de la discussion...
Pensée stupide...J'ai laissé échapper un petit rire.
𖧷✶❦⏤❦✶𖧷
Eh bien... J'imagine que ce n'est pas si mal...?
Sortir un peu de chez moi pour une petite fête...
Quand était la dernière fois que j'étais allée à une fête?
"..." Je sais plus. Mais sûrement pas depuis le début du lycée...
Une étrange chaleur s'était installé en moi depuis le début de l'appel. C'est pas que c'était mauvais, au contraire, ça faisait vraiment du bien.
Mais le plus bizarre c'est que j'étais stressée.
Alors j'ai simplement supposé que c'était à cause de la soirée à venir. Peut-être qu'à cause de moi je vais tout gâcher?
...
Peu importe, en ce moment même, maman m'envoit un texto pour que j'aille faire les courses.
Je me lève de ma chaise à roulettes, ne prenant pas la peine de la ranger. J'attrape mon manteau noir tout en sortant de ma chambre.
Après 5 minutes à me préparer, me voilà dans les rues de ma ville, le 2em portefeuille de ma mère dans ma poche.
Elle gardait toujours un des économies pour les courses et me laissait son portefeuille secondaire quand elle partait. Au final, c'était un peu comme s'il m'appartenait.
Je pouvais prendre un peu d'argent quand je voulais et me payer de quoi manger pendant les goûters.
Ça je dérangeait pas ma mère vu que je ne prenais jamais beaucoup.
Ça restait son argent après tout.
Avec le temps, l'harcèlement s'est un eu appaisé. Les gens dans la rue ne ma calculent plus trop. J'imagine que c'est devenu lassant... Etant donné que je n'ai rien fais de mal qui puisse être alerté, pas mal de personne sont devenus sympathiques ou du moins, tolérant.
Mais... Dans toutes ces personnes, il faut bien qu'il y en ait qui trouve ça amusant hein?
Même si les mauvais regards continuaient, cela avait diminué. Les mots et ma table remplies d'insultes aussi, les mauvaises farces de même. C'est bon, je suis enfin une lycéenne normale. Enfin... En partie.
Il y a encore un groupe qui continue avec autant d'ampleur. Composé de 5 personnes, ce n'est pas rare qu'ils viennent me coincer à la fin des cours ou pendant les pauses déjeuners. Heureusement ils ne sont pas dans ma classe. Résultat, pas de mot désagréable à effacer au début des cours.
A cause de ça, une sorte de petite routine s'est installée. Pendant les pauses déjeuners, je les passe seule dans un des couloirs les moins utilisés du lycée même si quelque fois je mange avec mes amis. A la fin des cours, je pars par la sortie de derrière que personne n'emprunte.
Donc tomber sur le groupe d'harceleur est passé de 7 jours sur 7 à 1 jour sur 7.
Je me rendis à la boulangerie la plus proche. Je devais prendre une ou deux baguettes de pain. Après, j'irai au super marché à quelques pâtées de maison d'ici pour acheter de la salade et autres.
En y réfléchissant, mon plan n'était pas logique. Si j'allais au super marché le plus proche, je pourrai prendre ce dont j'ai besoin puis allé à la boulangerie pour prendre les baguettes de pain et en manger tant que c'est encore chaud.
Je soupire devant la file d'attente devant moi. Ma mère était sur le chemin du retour et devrait sûrement être rentrée une fois que j'aurai finis les courses.
Alors, même si j'avais la flemme de faire un allé retour, je décidai comme même d'aller au super marché en premier. Maman travaillait dur et méritait bien du pain chaud tout juste sorti du four.
Sortant rapidement de la boutique, je me dirige vers ma prochaine destination.
En cours de route, une pensée me traversa l'esprit.
Le harcèlement a beaucoup diminué.... Alors pourquoi je n'arrive pas à sourire...?
𖧷✶❦⏤❦✶𖧷
Je pouvais entendre Lucy fredonner un petit air d'une chanson que je ne connaissais pas. Natsu tentait désespérément de l'imiter mais son air à lui ressemblait plus à un tracteur en panne que de la musique.
"Je dois encore acheter de la nourriture pour Frosch..." Rogue marmonna à côté de moi.
Oui, Rogue était venu. Pour une fois que j'avais réussi à le convaincre de venir avec moi... Même si c'était plus pour répondre aux besoins de son chat que pour moi....
Mais bon, ça ma surprit qu'il n'ait rien dit quand je lui ai annoncé que j'irai avec Lucy et Natsu.
"Rogue." L'appelais-je alors que notre groupe s'arrêtait à un feu.
-Mm?
-Orga n'a pas de devoir à faire avec toi?
-...Si. Mais il ne veut pas travailler. Rogue répondit dans un soupir.
-Minerva est vraiment furax depuis le premier match de basket. Riais-je ne le remémorant sa réaction.
-Tu ne devrais pas rire. On sait jamais ce qu'elle est prête à faire contre une personne qu'elle n'aime pas. Rogue dit calmement, me stoppant dans mon rire.
-Ouais mais ça fait 5 mois maintenant, elle n'est pas assez folle pour s'embêter à faire du mal à quelqu'un alors que ça fait 5 mois qu'ils n'ont pas parlé. J'argumente.
Natsu et Lucy étaient retombés dans le silence, écoutant notre conversation sans discrétion. Ca ne m'a pas dérangé alors je n'ai rien dit. Cela semblait être pareil chez mon meilleur ami.
-Qui sait? On parle de Minerva là. Rogue me répondit avec un petit regard.
-Et même si elle le voulait, qu'est-ce qu'elle pourrait bien faire? Elle n'a pas les moyens de le faire. Je hausse légèrement les épaules.
-... Rogue ne m'a pas répondu mais j'ai laissé tombé.
J'avais raison, comment Minerva pouvait faire du mal à violette? Le harcèlement avait arrêté et les profs sont enfin sortis de leur coquille. Si Minerva tentait quoi que ce soit, elle se ferait sûrement chopé. Inu n'est pas assez bête pour laisser les gens s'en prendre à elle sans rien faire. Elle sait sûrement que les professeurs seront là pour l'aider s'il le faut.
Le reste du chemin se passa dans la joie. Etrangement, Rogue n'a pas semblé être agacé par les pitreries de Natsu, je crois même l'avoir vu sourire.
Enfin bon, je n'en suis pas sûr...
"Yayy! Nous y voilà!" Lucy s'exclame, me tirant de mes pensées.
Sans plus tarder, moi, Rogue, Natsu et Lucy pénétrons dans le super marché devant nous.
Après un petit plan, nous nous séparons tous de son côté, prévoyant de revenir s'attendre à l'entrée. Rogue part pour chercher de la pâtée et des croquettes pour son chat, Natsu... des.... briquets...? Lucy, des livres, stylos etc... Et moi.... Des patates....
Ouais. J'ai fais tout ça pour des patates.
Mon père voulait faire un plat avec des patates. Il avait besoin de patates pour son plat et m'avait ordonné d'aller en acheter. En même temps, je comptais en profiter un peu pour prendre ce que je voulais alors je n'ai pas pris la peine de lui dire d'aller les chercher tout seul.
Bien que sur le coup, j'en avais bien envie....
Combien voulait-il de patates déjà? Ah. Oui. Un de ces énormes sac qui pèse une tonne.
Je parcours les rayons, à la recherche des patates. Je passe par les céréales, les jouets, les outils, les viandes et.... Les légumes et fruits.
C'est toujours assez surprenant de voir que beaucoup sont ceux qui viennent pour acheter des légumes mais au final, ça semble normal.
Je ne crois pas que les gens mangent de la nourriture surgelée tout les jours à chaque repas.
Cuisiner n'est pas la mère à boire. Moi, qui n'ai jamais pris un cours de cuisine peux cuisiner. Il suffit d'une petite vidéo, suivre la recette avec les bon ingrédients et outils et c'est bon. Tu as fais quelque chose de comestible.
Beaucoup de gens sont autour des fruits ce qui m'a fait perdre du temps. L'espace pour passer est assez petit et les clients viennent cherchant des pastèques, clémentines ou autres sont les plus long. De un, ils s'agglutinent tous au même endroit, de deux, ils sont obligés d'examiner chaque produit pour déterminer s'il est bon ou pas et si non, il le repose et examine un autre jusqu'à trouver le bon. Et ça, jusqu'à remplir leur foutu sac de papier.
J'ai, après 10 minutes de galère, réussi à passer et enfin récupérer ces patates à la noix.
Je prend rapidement un des cadis rangé après avoir inséré la petite pièce pour le débloquer et y plaça/jeta le sac de patate. C'était bien trop lourd pour que je le trimbale d'ici jusqu'à l'entrée.
Je fais donc tout le tour du rayon pour éviter d'écraser des personnes. Je passe devant le rayon de la viande quand je reconnus la voix familière de quelqu'un en particulier:
"Pourquoi veut-elle toujours du boeuf? Nous ne sommes que deux à la maison!"
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