Ce chapitre est le même que le précédent mais du point de vue de Tsukishima.

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Pdv Tsukishima
Kei:Je vais aux toilettes avant de partir.

Je me levai pour aller faire ce que j'avais à faire, puis quand je revins vers Semi et Yamaguchi, je les entendis discuter et j'entendis mon nom cité. Je m'arrêtai dans ma marche et écoutai ce qu'ils avaient à dire sur moi.

Yamaguchi:Je connais Tsukki depuis la primaire, il a toujours été gentil bien qu'un peu sec dans ses propos. Ce que tu vois c'est juste comment il veut qu'on le voit, mais au fond il est pas du tout comme ça. Essayez de vous parler normalement, et tu pourras voir qu'il t'apprécie plus que ce qu'il laisse penser.

Tadashi, t'es trop innocent. Je suis peut-être comme ça avec les autres, mais avec elle y a un truc qui bloque, je saurais pas dire quoi. Je repris mon chemin vers la table à laquelle on était et récupérai mon sac.

Kei:Bon, on y va?
Yamaguchi:Yep!

On quitta le café et Yamaguchi reprit sa conversation.

Yamaguchi:Dites, vous saviez qu'ils expérimentaient la kiss cam dans les matchs de volley professionnels?
Kei:Ils se rendent pas compte que ça fout la honte plus qu'autre chose? Tu te retrouves à embrasser des gens, parfois des inconnus, et t'es sur grand écran visible par tout le monde.
Semi:Pour une fois je rejoins Tsukishima sur ce qu'il a dit.

Je m'arrêtai avec Semi à l'arrêt de bus tandis que Yamaguchi continuait son chemin. Je vis Semi sortir son téléphone et aller encore et toujours sur son appli de piano, et elle continua un projet qu'elle avait en cours, le même projet que la première fois où je l'ai vue sur ce piano j'ai l'impression.

Kei:Oi, Semi. Je la vis me regarder avec sa tête d'ahurie. Suis-moi.

Je commença mon chemin en espérant qu'elle me suive et que je n'aie pas à me répéter, mais je n'entendis aucun bruit de pas donc je me retournai et constatai que ce n'était pas le cas.

Kei:Tu comptes rester plantée là comme une débile?

Elle ne répondit rien et finit par me suivre sans rien dire de plus. On passa la grille du lycée et on commença à s'aventurer dans les couloirs vides, dûe à l'heure de la journée durant laquelle les élèves étaient en plein cours. Le trajet se passait dans un silence complet, mais je le brisa pour demander ses clés à ma chère manager.

Elle me les donna et une fois arrivée devant la salle qui m'intéressait, je la déverrouillai avec la bonne clé et rentrai, Semi à ma suite, puis j'allumai la lumière.

Semi:C'est quoi ça?
Kei:Dans le langage et la culture humaine, on appelle ça "une salle de musique".
Semi:Tu peux ne pas être sarcastique pour une fois?
Kei:Si tu posais pas de questions idiotes aussi.

Je sortis une chaise d'une des piles de la salle et m'assit dessus à califourchon, reposant ma tête sur mes bras, eux-mêmes reposant sur le dossier de la chaise. Je voyais qu'elle voulait clairement s'installer au synthé pour y jouer, mais elle se retenait clairement de le faire.

Kei:Joue. L'invitai-je.
Semi:Pourquoi? Si tu veux écouter de la musique t'as Deezer ou Spotify.
Kei:T'en as envie ça se voit. En plus ça te fera jouer ta composition pour la 1ère fois.

Elle hésita encore un peu avant de finalement capituler et de s'installer pour jouer. Elle appuya sur la première touche, puis sur la deuxième, et elle enchaîna pour jouer la mélodie que je l'ai plusieurs fois vu répéter sur son téléphone.

La mélodie était douce et calme, la rendant agréable à écouter. Je me demande si elle l'a vraiment composée elle-même. Les quelques espaces entre certaines phrases laissent penser qu'il y a un complément. Comme une partie manquante qu'elle serait en train de chercher à ajouter, étant donné qu'elle a dit que la musique était en travail, ou un instrument qui devrait compléter le piano.

Je la voyais fermer les yeux et simplement laisser ses doigts bouger seuls, comme s'ils étaient automatisés, qu'elle n'avait pas besoin de les contrôler et qu'elle jouait par cœur. Finalement, je me laissais moi-même emporter par son jeu, trouvant l'ambiance apaisante, oubliant presque l'antipathie que j'ai pour elle.

Finalement, elle s'arrêta et rouvrit les yeux, les relevant vers moi. Je la vis se tendre et s'affaler sur la chaise, à moitié nonchalante et gênée.

Semi:Voilà, c'est bon t'as eu ton morceau tu peux partir.
Kei:C'était pas mal. "Pas mal" parce que c'était bien, mais c'est toi qui jouait donc ça baisse la qualité. Elle leva les yeux au ciel. C'est toi qui l'a fait?
Semi:Ouais. Mais je t'ai dit que c'était encore en travail.
Kei:Depuis quand tu joues du piano?
Semi:Depuis quand t'es si intéressé par moi?

Je remarquai qu'effectivement, j'avais l'air d'un peu trop m'intéresser à sa musique. Même si c'était vraiment juste son morceau qui m'intéressait, poser des questions dessus à elle, l'autrice, avait l'air de faire comme si je m'intéressais à elle aussi.

Semi:5 ans. Ça fait 5 ans que je joue du piano.
Kei:Oh, ok. Par contre je suis pas intéressé par toi, t'es pas si spéciale que tu ne le penses. Je suis intéressé par la musique.

Elle n'ajouta rien et se leva simplement, récupérant son sac qu'elle avait posé au pied de sa chaise tout à l'heure.
Étrangement, j'avais comme l'impression que la partie de mon cœur la concernant, s'était un tout petit peu dégelée grâce à cet instant.