Chapitre 1
Il était 10 heures lorsque je me réveilla. Nous étions le dernier jour des vacances, avant le week-end qui précéderait la rentrée des classes. Ayant 23 ans, je n'allais plus à l'école, car je ne suivais pas d'études en particulier. Non, je préférais rester chez moi à écrire des histoires sur mon ordinateur portable. Mon rêve était de devenir écrivaine.
Cependant, la rentrée me déprimait tout autant, car, je savais que ce week end serait le seul moment ou je pourrais m'amuser, avant quelques mois. J'avais la chance d'habiter dans une petite ville reculée près de la campagne. Tout les ans, au début du mois de mai était organisée une petite fête qui présentait des compagnies qui jouaient des spectacles pendant trois jours. Comme tout les ans, j'étais impatiente d'y aller pour voir les spectacles qui seraient proposés cette année. Je me demandais bien ce que j'allais voir et entendre, ce soir.
J'étais un peu déçue car le premier spectacle de la journée se déroulait à 18 : 30. Je devais donc attendre une bonne partie de la journée pour le voir. Mais tant mieux, car j'avais quelques choses à faire avant du style ; aller au super marché, nettoyer ma maison et m'habiller convenablement.
Lorsque l'alarme mise sur mon téléphone sonna, je comprit qu'il était 18 : 20. Sans plus attendre, je pris mes clés, mon téléphone et sortit de ma maison sans même penser à prendre mon manteau. De tout façon, il faisait chaud, il y avait un beau soleil couchant.
Marchant rapidement, il ne me fallut que cinq minutes pour atteindre l'endroit ou aller être ouvert officiellement le festival. Impatiente, je me glissa à travers la foule et réussit à atteindre le premier rang. La foule en délire hurla de joie lorsque le festival fut officiellement ouvert. Je me contenta d'applaudir.
Je regarda l'heure sur mon smartphone, comme j'étais très impatiente de voir le premier spectacle commencer. Je le rangea dans ma poche, détourna la tête et remarqua avec étonnement, et un peu de peur, que des personnes rentraient dans la cour ou se déroulait l'événement.
Ils étaient huit, tous habillés avec des costard noirs, des chaussures noires qui laissaient voir leur pieds, et un drôle de chapeau sur leur tête. Une sorte d'abat jour en métal, sur lequel était écrit des phrase. Seul l'un d'entre eux portait un beau haut avec des motifs et des couleurs rouges vives.
Je semblais être la seule à les avoir vus. Je les contemplais, complètement figée sur place, comme attirée par ces personnes. J'eus une drôle de sensation lorsque l'un d'entre eux, une femme qui faisait à peu près ma taille, me regarda, avant de sourire de manière terrifiante.
Ces personnes à l'allure assez spéciale marchaient à petits pas contrôlés, faisaient de drôles de geste avec leur doigts. Ils se les frottaient entre eux. Ça me rappelait quelque chose. Oui ! Ma mère faisait ces mouvements de doigts lorsqu'elle méditait, à l'époque.
En le regardant mieux, je compris alors que tout ça était un spectacle pour nous, le public, mais que pour eux, les comédiens, c'était de la spiritualité, qu'il essayaient de nous partager, en silence. La femme cessa de me regarder pour laisser son regard s'évader dans le vide, derrière le public qui la regardait attentivement.
Au début éparpillés, les huit personnes se regroupèrent bientôt en un cortège, toujours en marchant à petits pas aussi contrôlés qu'avant. Calés sur la musique qui les accompagnait, ils marchaient, et des fois se tournaient légèrement vers nous, avant de se remettre dans leur position initiale. Autour de moi, je voyais quelques personne s'en aller, elles pensaient surement qu'ils allaient faire quelque chose de plus remarquable.
Mais moi, j'étais fascinée. Je ne pouvais détacher mon regard de ce cortège qui bougeait au rythme de la musique. Les comédiens étaient tous si coordonnés, c'était impressionnant à vrai dire. Continuant à observer, je balada mes yeux sur les visages des huit personnes, tentant de voir ce qui était écrit sur leurs chapeaux en métal.
Je savais qu'il y avait des phrase en espagnol, et des phrase en français, mais je tenais tout de même à voir. Mais alors que mon regard se posa sur un homme qui était assez grand, mes yeux n'allèrent pas regarder le chapeau mais son visage.
J'eus l'impression qu'on me poignardait le cœur. Il pleurait. Le comédien que j'observais versait des larmes sans s'arrêter. Ses joues et ses yeux étaient rouges tant il pleurait, tandis que je lissais la tristesse sur son visage. Je ne savais si tout était normal. Aucun des autres membres du cortège ne pleurait, certains avaient le sourire, alors que d'autre étaient neutres.
Non, c'était le seul qui laissait ses larmes couleur le long de son beau visage. En gardant mon regard rivé sur cet homme qui me faisait ressentir tant d'émotion, je pus voir ses lèvres bouger, comme si il disait quelque chose. J'avais l'impression qu'il récitait quelque chose, un poème peut être.
Sur son chapeau il était écrit quelque phrase comme ; Nous vivons. Nous souffrons.
Peut-être cela avait il un rapport avec ses larmes. Au cours de leur déambulation, les comédiens effectuaient de légers mouvements. Au début, ils bougeaient simplement sur place, toujours aussi lentement, alors qu'au fil du spectacle, ils firent des rotations, de demi-tours, et enfin des tours complets. Je reporta mon regard sur l'homme qui pleurait.
Cette fois-ci, son visage n'avait aucune émotion. Intrigué, je le scruta très indiscrètement. Ainsi, lorsqu'il fit une rotation vers moi, ses yeux purent se poser sur moi. Cela ne dura que quelque secondes, mais, s'était étrange. Lorsque ses yeux plongèrent dans les miens, je me sentis comme envahie par une vague d'émotion. Comme si je ressentais ce qu'il ressentait au même moment.
De la tristesse, de la joie, de la peur, de la nostalgie, des regrets... Tant de choses qui se bousculaient. Dans son regard, je crus voir une petite lueur danser. Quelle émotion était-ce ? Je ne sais pas, mais, elle était très forte. Les larmes sur son visage brillaient à la lumière du soleil. Ce fut lorsque le vent souffla que je sentis que moi aussi, je pleurais. Pourquoi ? Je n'en savais rien.
Puis, il détacha lentement son regard de moi pour continuer les mouvements avec les autres comédiens. Fascinée, je continua à le fixer lui uniquement, pendant au moins cinq minutes encore. Je me décida enfin à le laisser tranquille pour regarder les autres.
Je croisa le regard de la femme qui m'avait regardée au début du spectacle. Une nouvelle douleur au cœur lorsque je vis avec peine qu'elle aussi souffrait, et que des larmes ruisselaient le long de son visage. Comme lorsque l'homme m'avait regardée, je sentis toute les émotions de cette femme entrer en moi. J'avais l'impression que nous étions connectés. Encore plus de larme sur mon visage.
Rapidement, elle s'arrêta de pleurer, et les larmes laissèrent la place à un sourire radiant. En regardant les autres acteurs, je vis que certains d'entre eux pleuraient et souriaient aussi. Je compris alors que tout était normal, et que c'était dans le spectacle. Mais pourquoi ils pleuraient ? Je n'avais pas encore la certitude. Tout ce que je savais était qu'ils avaient remarquer que je pleurais avec eux, et qu'ils semblaient éprouver un grand intérêt pour mes larmes.
À un moment, la musique changea lorsqu'ils furent tous alignés. Je sortis vivement mon smartphone et fit une photo magnifique de ses huit personnes dont les émotions transperçait chacun qui se trouvait proche.
Puis sans prévenir, les huit personnes avancèrent à pas lents comme depuis le début du spectacle. Chacun se rapprocha du public, les mains légèrement tendues en avant.
L'homme avec lequel j'avais pleurer s'approchait, doucement. Autour, je voyais les comédiens danser lentement avec des personnes qu'ils avaient été chercher dans le public. Je compris que le but était de les regarder dans les yeux et de partager leur émotions.
Ainsi, lorsque l'homme arriva à mon niveau, et qu'il me sourit, les mains tendues vers moi, j'approcha et lui pris les mains. Aussitôt, nous dansâmes comme les autres. Mon regard gris bleuté ne quitta pas celui noisette de mon partenaire. Comme avant, je pleuras et rigolas avec cet homme, qui de ses pouces caressait mes doigts pour y faire pénétrer l'énergie qu'il avait. Tout semblait avoir disparut autour de moi, si bien que j'arrivas à me détendre et à profiter de l'instant.
À un moment, il m'emmena vers une de ses camarade, et m'incita à nouer mes mains avec celle de sa partenaire. Au fil de la danse, des gens nous rejoignaient et un cercle se formait. La musique dans le corps, l'ambiance festive et les énergies rassurantes, attirantes des comédiens, tout faisait que le temps semblait s'être arrêté.
Au bout d'un certain moment, la main du bel homme me lâcha, pour que je m'attache à quelqu'un d'autre. Quand je ne sentis plus la main du comédien, un vide se forma en moi, comme si j'avais perdue une partie de moi.
"Rejoins moi dans le parc après le spectacle." fit soudain une voix douce, me murmurant à l'oreille, la main posée sur mon épaule.
Puis, alors que je releva la tête, l'homme avec qui j'avais danser s'éloigna, à petits pas. Je n'en revenais pas. Il venait de parler ! Son fort accent espagnol m'avais touchée, d'autant plus qu'il était mexicain, et qu'il avait tout de même parler ma langue.
Je dus cesser de le regarder s'éloigner lorsque la personne qui tenait ma main gauche tira un bon coup sur mon bras. Étrangement cette personne me disait quelque chose, comme si je l'avais déjà vue avant. L'homme responsable de cet acte se mit à rire de bon cœur. Après un rire collectif, je releva les yeux à la recherche du comédien, mais rien. Il avait disparu.
Jetant un regard autour de moi, je vis qu'aucun des comédiens n'étaient encore là. Ils avaient fuit comme des anges qui avaient accomplie leur mission. Seule la joie et l'amour laissaient traces de leur passage. La musique se finit et tout le monde se mit à applaudi, avant de remarquer comme moi, que les acteurs étaient partis.
J'étais déçue, je voulais les applaudir, leur demander des informations sur leur concentration..
«Rejoins moi dans le parc après le spectacle.»
La voix de l'homme restait dans ma tête, ainsi que son visage ou joie, colère et tristesse étaient mélangées.
D'un coup, je serras mon téléphone et me mis à courir. Je devais absolument aller dans le parc, mon instinct me l'ordonnait. Dévalant la longue rue à grande vitesse, j'attira l'attention de plusieurs passants. Le vent soufflait sur mon visage, alors que des larmes coulaient le long de mes joues. L'émotion que cet homme avait plantée en moi ne cessait de grandir. Mes larmes séchèrent avec le vent, alors que je pénétrais la Place Publique.
Je serras les poings en voyant que le passage état bloqué. Sans hésiter, je continua à courir, esquivant tout le monde. Heureuse je vis que j'arrivais à l'entrée du parc. Alors, lorsqu'un homme s'arrêta devant moi pour faire son lacet, je lui sauta au dessus, avant d'atterrir quelques mètres plus loin. Une exclamation de surprise emplit la foule de passants.
Ça y est ! J'y suis !
Je finis ma course folle et grimpa les escaliers, pour enfin arriver dans le parc. Reprenant mon souffle, je m'y aventura, alors que la lumière du soleil diminuait. Je vis sur mon smartphone à l'écran cassé qu'il était à présent 19 h 55.
"Par ici !" chuchota une douce voix.
Mon instinct me fis me tourner vers la droite. En baissant les yeux, je remarqua un petit buisson, à peine assez grand pour que je puisse passer. Sur un coup de tête, je me baissa et y entra en m'y penchant, je m'avança et sortit enfin, émergeant sur une autre partie du parc. Je me redressa et enleva la feuille qui s'était accrochée dans mes cheveux mal coiffés à cause de la danse.
Alors que je fus complètement debout, je sursauta en voyant un homme se tenir en face de moi, le sourire aux lèvres.
Son visage familier, ses traits charmeurs et cette énergie qui me troublait tant.. L'homme qui avait danser avec moi était juste devant moi. Normalement habillé, il portait un pantalon noir avec un manteau rouge pâle. Ses cheveux étaient cette fois visibles, comme il n'avait pas son chapeau de métal. Je contempla longuement sa longue chevelure noire bouclée, qui lui arrivait au bassin.
"Alors tu es venue. fit-il, avec son accent absolument charmant.
-Bonsoir, bravo pour votre spectacle. répondis-je, soudain étrangement gênée.
-Oh, gracias. dit le mexicain. Je m'appelle Emmanuel.
-Evee.
-Evee.. c'est toi qui m'as troublé. De toutes les nombreuses fois ou j'ai fais le spectacle, c'est la première fois que je rencontre une personne avec tant d'énergie de force d'esprit.
-Oh, ah bon ? demandais-je, un peu intimidée.
-Tu n'as même pas détourné le regard lorsque nous dansions. C'est cela qui m'as intrigué. Nous étions si connectés.
-J'avais l'impression de ressentir tes sentiments. Ta tristesse et ta joie m'on envahie, et j'ai pleurer et rigoler, sans savoir pourquoi. expliquais-je, les joues rouges.
-Tu es la personne la plus remarquable que j'ai pus rencontrer dans un spectacle."
Les joues encore plus rouges, je remercia Emmanuel, alors qu'une autre personne sortit du buisson par lequel j'étais passée.
J'y crois pas !
C'était la femme qui avait réciter des mots devant moi et qui m'avait tenue la main lorsque moi et Emmanuel l'avions rejointe.
Ses cheveux noirs et blonds étaient sublimes, bien plus beaux que les miens. Elle se rapprocha, le sourire bien haut.
"Alors c'est elle ? Je m'en doutais. J'ai sentit qu'elle était spéciale dès que j'ai poser les yeux sur elle."
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