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ᴘᴅᴠ ʏᴜɴᴀ
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Les voir tous là m'avait clairement chamboulé, mes pensées étaient sens dessus dessous et je n'étais absolument pas prête à les revoir ni à leur faire face, parce que je les connaissais par cœur et je savais qu'ils allaient chercher à savoir le pourquoi du comment.

Quelle était la probabilité qu'ils soient tous ici dans le même lycée que moi, alors qu'il y en avait tant d'autres ?

Une boule d'angoisse naissait peu à peu à chaque fois qu'une de leur tête apparaissait dans mon esprit, de plus, je n'étais pas à l'abris de tomber sur l'un d'eux en classe et vu la poisse que j'avais, je n'allais sûrement pas y échapper. J'avais beau essayer de me préparer mentalement, je savais de source sûre que si je tombais sur eux, et surtout sur lui, que toutes mes précautions prises seront vaines.

Je m'avançai dans les couloirs, regardant les différents élèves qui s'y trouvaient à la recherche de leur classe également. Je reconnaissais quelques têtes de ceux qui avaient été avec moi au primaire ou dans mes deux premières années de collège, bien que le temps soit passé et qu'on ai tous changé. Une fois arrivée devant la mienne, je tendis la main vers la poignée pour ouvrir la porte mais je restai en suspense, la main au-dessus de la poignée sans pour autant l'actionner. J'avais peur. Je ne savais pas comment réagir si je me retrouvais face à eux, ni comment eux allaient réagir face à moi, une multitude de questions se bousculaient dans mon esprit et je n'arrivais pas à faire le vide.

Je finis tout de même par prendre une grande inspiration, rassemblant tout le courage que j'avais et actionnai la poignée de la porte, je ne pouvais pas fuir éternellement non plus, et je savais qu'un jour ou l'autre, ça allait arriver. La première chose que je vis était la classe à moitié vide où le peu d'élèves qu'ils y avaient, étaient réunis en groupe de deux ou trois. J'observai minutieusement la pièce où j'allais passer le plus clair de mon temps et mon cœur loupa un battement quand je les vis, eux trois, en priant pour que mon cerveau me fasse halluciner à cause de mon angoisse, mais non. Il avait fallu que je tombe sur les trois personnes avec qui j'étais le plus proche, mon meilleur ami, celui que je considérais comme mon troisième grand frère et celui dont j'étais éperdument amoureuse.

Chifuyu était tranquille installé à son bureau en dernier rang près de la fenêtre ouverte, Kazutora était adossé au bureau qui était placé juste devant celui de Chifuyu et Baji se trouvait contre le mur entre les deux, les bras croisés. Le vent qui s'engouffrait dans la classe faisait virevolter leurs cheveux et les rendait encore plus beaux que d'ordinaire. Je pris le temps de les détailler en voyant qu'ils ne m'avaient pas remarqué, à l'inverse de Chifuyu et Baji qui avaient seulement grandi sans trop changer, Kazutora avait à présent les cheveux bruns décorés de deux mèches jaunes qui encadraient sa tête, je le trouvais encore plus mignon qu'avant et je me surpris même à me demander s'il avait trouvé une copine.

Après quelques minutes à les observer en silence, Baji releva son regard noisette vers moi et son visage changea automatiquement d'expression pour laisser un regard impassible et froid. Voyant son changement d'humeur soudain, les deux autres tournèrent leur tête en direction de la mienne avant qu'ils n'écarquillèrent les yeux en rencontrant mes iris bleus. À mon grand étonnement, Kazutora esquissa un léger sourire tandis que Chifuyu fuyait à présent mon regard. Je reportai mon attention sur Baji qui bougeait activement ses lèvres, le connaissant, il devait être en train de jurer ou de me balancer des insultes dans sa barbe.

Je baissai les yeux, n'ayant pas envie de remuer le couteau dans la plaie et cherchai une place où je pourrais m'assoir. D'habitude je prenais la place du fond près de la fenêtre, mais étant donner que Baji la prenait et qu'il y a Chifuyu à côté de lui avec Kazutora juste devant eux, je finis par décider de me placer au bureau le plus proche de la sortie, c'est à dire à l'opposé total d'eux.

Le prof arriva quelques minutes après, nous faisant tous nous assoir, il commença à nous parler du règlement, des clubs, des horaires et de l'emploi du temps jusqu'à aborder la chose que je redoutais en reprenant les cours dans un établissement.

L'appel.

J'étais sur et certaine de ne plus passer inaperçue auprès des personnes de ma classe une fois mon nom dévoilé, je détestais être comparée à mes frères et je détestais encore plus la réaction des gens dès qu'ils apprenaient que j'étais leur petite soeur, car soit ils me fuyaient comme la peste, n'ayant pas envie d'être dans la ligne de mire de mes frères, ou au contraire, mais ça s'était plus les gars qui faisaient partit d'un gang, ils cherchaient à faire ami-ami pour avoir des informations sur le Tenjiku. En gros, personne ne s'intéressait réellement à ma personne et chaque « amitié » que je pouvais construire n'était pas sincère puisque la personne en face de moi y cherchait toujours un intérêt. Et après, mes frères me demandaient h24 pourquoi je n'avais aucun ami, la blague.

Je fus rapidement tirée de mes pensées en entendant leurs noms, mettant à zéro sur cent les chances que ça ne soit qu'un rêve.

Keisuke Baji.

Kazutora Hanemiya.

Chifuyu Matsuno.

- Yuna Haitani ? Appella le professeur en relevant les yeux de sa liste pour voir le visage de son élève.

Je lâchai un soupir avant de me redresser et de lever la main. Des voix s'élevèrent instantanément, transformant le silence qu'il y avait en un bruit infernal. J'étais devant, donc je ne voyais pas leurs regards, mais ils étaient pesants et sans doute jugeurs, je le ressentais même en étant dos à eux.

« Vous croyez que c'est la sœur des frères Haitani ? »

« Wow elle est super belle. »

« Tu crois que je peux me la faire ? »

« Elle est la petite protégée, je suis sûr qu'elle est pourrie gâté. »

« Ouais ta raison, ça craint. »

« Il ne faudrait pas s'approcher d'elle, en plus je crois que ses frères font partie d'un gang puissant... »

« On ne devrait pas lui chercher des noises »

« Tu crois qu'elle est aussi forte qu'eux ? »

« Mais non, c'est une meuf, elle ne sait sûrement même pas donner un coup-de-poing convenable. »

Je me crispai et plantai mes ongles dans la paume de ma main qui était positionnée sous mon bureau et sans vraiment le vouloir je finis par balayer la salle de classe avec un regard noir en espérant que ça les fasse taire.

- C'est bon, on a compris, je suis la soeur des frères Haitani. On peut passer maintenant ? Renchéris-je d'une voix glacial.

Tous sursautèrent et me regardèrent bouche bée, ne s'attendant sûrement pas à ce que j'élève la voix et que je prenne la parole.Voilà pourquoi je ne voulais pas qu'on sache mon lien avec mes frères. Toujours ces putain de remarques qui me rabaissaient plus bas que terre. Ça changeait quoi à leurs putain de petites vies de savoir que j'étais la sœur cadette des légendaires frères Haitani ?

Le prof reprit calmement la parole, sans se préoccuper de mon intervention, mais personne ne l'écoutait à présent, tous encore focalisé sur ma personne, et avant que je ne pète réellement un câble, une voix s'éleva.

- Fermez là. Sinon vous aurez affaire à moi. Occupez-vous de vos culs, lâcha la voix froide de Kazutora.

Tous les élèves, à mon exception, se retournèrent vers lui et se turent. Personne n'osait ouvrir sa bouche de peur d'avoir le Toman sur le dos. Je tournai à mon tour légèrement la tête et croisai son regard jaune perçant. Il abordait un petit sourire en coin quand mon regard s'ancra au sien.

On s'était compris.

Kazutora était le seul parmi les autres que je connaissais depuis toute petite. On avait développé une forte relation fusionnelle et avec le temps, on se connaissait par cœur et on savait lire en l'autre. On pouvait se comprendre en un regard ou avec de simples gestes et c'était bien ce que j'appréciais le plus dans notre relation, il n'y avait pas besoin de mots.

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Plongée dans mes pensées, seule la sonnerie qui venait tout juste de retentir m'en tira. Je rangeai rapidement mes affaires pour sortir en première, évitant ainsi de les croiser. J'arpentai le lycée à la recherche d'un endroit calme et reculé pour déjeuner tranquillement. Bien que le lycée possédait une grande cours, tous les élèves s'étaient posés au même endroit, je me dirigeai donc à l'opposé. Une fois arrivée du côté de l'entrée, j'observais les alentours et surtout les arbres, voyant qu'il était assez facile d'y grimper si on savait le faire, et que les branches étaient épaisses, parfaites pour s'y s'installer en sécurité et manger.

Je me mis à grimper facilement l'arbre et me calai sur une haute branche plutôt robuste avant d'entamer mon bento que j'avais préparé la veille, composé d'une omelette, d'onigiri et de dango pour le dessert. Une fois complètement fini, je me plaçai correctement sur la branche et plaçai mes écouteurs dans mes oreilles pour me détendre. Je laissai la musique m'envahir et fermai les yeux pour profiter de cet instant de calme.

C'est seulement après quelques dizaines de minutes que je fis arrachée de ma sieste par des rires qui venaient d'en bas, au pied du second arbre qui était à quelques mètres du mien. Je reconnus facilement le rire qui appartenait à l'un de mes jumeaux préférés qui n'était autre que Nahoya. Il était accompagné de Sôya et d'Hakkai, ils déjeunaient dans la bonne humeur. Vu d'où j'étais, ils ne pouvaient pas me voir, mais moi si, et j'entendais même ce qu'ils disaient si je me concentrais et tendais l'oreille.

La silhouette de Mikey et des autres entrèrent rapidement dans mon champ de vision, et je soupirai bruyamment. Décidément, ça n'allait pas être une partie de plaisir de les esquiver tout le temps s'ils me suivaient.

Je reportai mon attention devant moi pour essayer d'éviter de penser à eux et je manquai de tomber à la renverse en le voyant ici. Alors ça, c'était la cerise sur le gâteau. Qu'est-ce qu'il foutait là ce putain de connard ?

Je descendis rapidement de mon arbre sans me préoccuper de la boîte vide de mon bento qui était resté en haut, ni même du bruit sourd que j'avais fait en atterrissant sur la pelouse de la cours. Je fonçai droit sur Kisaki sans me poser de questions, mais je me pris quelqu'un en pleine face.

Bordel, qui avait eu le culot de se foutre pile devant moi ?

- Y'a Izana qui te demande à la fin des cours, me prévint une voix que je reconnus aussitôt.

- Putain Hajime, t'étais obligé de te foutre devant moi ? Pestai-je en le tcheckant pour le saluer.

- Excuse-le, il est un peu con, ajouta une deuxième voix qui me fit sourire.

- Qu'est ce que tu fou là toi ? Demanda Hajime, un sourcil arqué en attendant la réponse de son ami.

- La plupart des membres du Toman étudient ici, dit-il en haussant les épaules en même temps de pointé les membres du Toman assis derrière nous.

- Putain Seishu ne les pointes pas du doigt comme ça, paniquai-je en prenant sa main pour la baisser.

- Tu ne leur as toujours pas parlé ? Reprit le noiraud en les regardant du coin de l'oeil.

- Ce n'est pas le moment, grognai-je dans ma barbe.

- Chifuyu fait que de te fixer hein, m'informa Seishu un sourire aux lèvres.

Le blond ne m'aidait pas du tout, en plus des informations qu'il me donnait dont j'aurais préféré ne pas savoir, il n'arrêtait pas de jongler entre les garçons et moi.

- Arrête de me foutre encore plus mal que je ne le suis déjà abruti, lui dis-je en lui frappant le crâne.

- Il va falloir que tu leur dise un jour. Vous ne pouvez pas rester comme ça, répliqua-t-il après avoir lâché un petit rire, le ton plus sérieux.

Je marmonnai des choses incompréhensibles qui les firent rire, Seishu me frotta affectueusement les cheveux, je savais qu'il me comprenait, mais il savait que j'avais besoin d'eux pour vivre et pour pouvoir être heureuse, c'était pour cette raison qu'il me poussait à aller leur parler.

- Tu finis à quelle heure Yuna ? Me demanda le noiraud après avoir fini sa petite discussion avec le blond.

- Seize heures je crois, pourquoi ?

- Quelqu'un du gang va sans doute venir te chercher, me répondit-il pendant que j'arquai un sourcil en me demandant pourquoi quelqu'un devait venir me chercher.

J'avais quinze ans, pas trois.

- Si ce n'est pas toi, Izana, Kakucho, Sanzu ou un de mes frères je ne monte pas hein, le prévins-je, le faisant sourire après ma remarque.

Il savait pertinemment que je détestais les autres membres, et le gang tout court au passage. Il passa l'un de ses bras derrière son dos pour s'incliner devant moi avant de rire.

- Bien reçu caporal.

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La sonnerie avait à peine retenti que Yuna était déjà dehors. Elle ne nous avait jeté aucun regard, se contentant simplement de fuir.

- Elle nous fuit comme la peste, marmonna Baji en râlant.

- Vous croyez qu'on a merdé quelque part ? S'inquiéta Kazutora en fixant la porte d'un air peiné.

- Non, c'est juste elle qui fait n'importe quoi, répondit Baji en rangeant ses affaires.

Je soupirai avant de ranger mes affaires moi aussi, j'avais passé l'heure à dessiner des gribouillis en la regardant. La voir aussi près de moi sans pouvoir lui parler, ne me réussissait pas du tout. Si je devais la voir tous les jours, je n'allais sûrement pas réussir à l'oublier.

- Aller aller, ce n'est pas le moment de te torturer l'esprit Chifuyu, me poussa Baji en direction de la porte.

- Très drôle. Je vais faire comment avec elle dans la classe ? Rétorquai-je ironiquement.

- Il va falloir aller lui parler à mon avis, nous dit calmement Kazutora pendant que je m'étouffai en lui faisant les gros yeux.

Baji s'arrêta net avant de le regarder de travers, attendant de voir s'il rigolait ou non. Il a perdu la tête ou quoi ? C'était elle qui était partie sans rien nous expliquer, à priori nous n'avions rien à nous reprocher, et elle nous fuyait comme la peste. Ce n'était clairement pas à nous de faire le premier pas et elle n'avait pas l'air décidée à venir nous voir non plus.

- Il faut qu'on soit fixé, au moins, ça nous fera moins mal, surtout pour toi Chifuyu, argumenta-t-il en continuant son chemin vers la porte. Et Chiharu aussi... Ajouta-t-il plus doucement.

Il marquait un point-là...

- Il n'a pas tort... Approuva Baji en faisant la gueule, loin de lui l'idée d'avoir envie d'aller lui parler. Tu devrais peut-être la prévenir avant que la vérité lui tombe sur la gueule comme pour nous.

Je m'apprêtai à répondre quand on entendit un vacarme pas possible qui nous fîmes tous tourner la tête vers le couloir, voyant apparaître la tête de Mikey qui dépassait de la porte.

- Oh Kennychou, Mitsuya ! Ils sont là ! Cria-t-il derrière lui.

Mikey sautillait de partout tandis que Draken et Mitsuya attendaient patiemment qu'on les rejoigne, adossés contre le mur.

- Y'a Nahoya et les autres qui nous attendent pour manger, on y va ? Demanda Mikey en tirant sur la manche de Draken.

- Oui Mikey, on va aller manger. Pas de panique, répondit Draken en levant les yeux au ciel.

Mikey était vraiment un ventre sur pattes, on savait tous très bien que s'il venait au lycée, c'était pour la pause de midi. On esquissa tous un sourire et on se dirigea sans attendre à l'extérieur, nos bentos en main. On vit au loin Nahoya, Sôya et Hakkai qui étaient posés sous l'un des deux grands arbres près de l'entrée.

- Yo les gars ! Commença le plus grand des jumeaux.

- Salut ! Répondit-on tous en arrivant.

On s'assit avec eux avant de commencer à manger, comme à notre habitude, plusieurs personnes se chamaillaient à propos de ce qu'ils mangeaient ou de leur discussion, avant qu'on entendent un bruit sourd à côté de nous, nous faisant tous tourner la tête vers l'origine de ce bruit. La personne qui était apparu devant nous possédait une longue chevelure noisette bouclée que je reconnaissais que trop bien.

- Attendez, mais ce n'est pas Yuna ? S'exclama Nahoya qui n'en croyait pas ses yeux.

- Si... Répondit Mikey en me regardant perplexe.

- Vous lui avez reparlé ? Nous interrogea Hakkai en me fixant.

- Non, répliqua Draken d'un ton bien plus sec qu'il n'aurait voulu.

- Elle est dans notre classe en plus, ajouta Baji en claquant sa langue au palais.

- Vous n'êtes pas sérieux ? S'étonna Mitsuya en me lançant un regard compatissant.

- Et elle a l'air de nous fuir plus qu'autre chose... Soupirai-je en regardant ailleurs.

Baji posa une main sur mon épaule et me fit un sourire qui se voulait réconfortant. Je lui souris à mon tour comme je pouvais et reportai mon attention sur Yuna. En observant plus attentivement son visage, on pouvait facilement remarquer qu'elle avait une mine préoccupée, limite en colère. Après quelques secondes, elle fonça droit dans la direction qu'elle regardait avant de percuter de plein fouet Kokonoi.

- Elle fou quoi ? Demanda curieusement Baji qui n'avait pas raté une seule miette.

- Aucune idée, dis-je en la regardant de loin.

Inui arriva quelques secondes après et se joignit à leur discussion. Le blond se mit à nous pointer du doigt faisant légèrement paniquer Yuna, elle lui lança un regard en travers en prenant sa main pour la baisser.

- Elle cherche vraiment à nous vesqui là, pesta Baji en frappant ses poings ensemble.

- C'est bizarre, elle semble mal, remarquai-je sans la quitter des yeux.

- Qu'est-ce que tu me baragouines toi, reprit le noiraud en faisant des allers-retours entre nous deux.

- Non, il a raison, son regard n'est plus comme avant. Elle cache un truc c'est sûr, s'empressa d'ajouter Kazutora encore plus inquiet qu'avant.

- Ah ?

- Je la connais par cœur hein, souffla-t-il en passant sa main dans ses cheveux.

- Bah j'aimerais bien savoir de quoi il s'agit avant que je ne lui foute une droite accidentellement, rétorqua Draken qui se voyait déjà sans doute lui mettre une bonne droite.

Je tournai la tête vers Draken qui semblait à moitié sérieux, on savait tous que malgré ce qu'il disait avec Baji, ils seraient incapables de lever la main sur elle. C'était simplement leur façon de dire qu'elle les avait blessés eux aussi.

Inui se mit à lui frotter la tête affectueusement en lui offrant un sourire réconfortant.

- Oh molo Chifu, t'es en train de massacrer ton déjeuner là, me prévint Baji en posant ses mains les miennes.

Je baissai mon regard vers mes mains et découvris que j'étais en train de faire de la pâtée avec mon sandwich. J'étais tellement obnubilé par elle que je n'avais pas fait attention.

- Et bah...

- C'est bon, pas besoin de commentaire Mitsuya, grognai-je en posant mon déjeuner dans sa boîte initiale.

Je reportai une nouvelle fois mon attention sur eux, quand je vis Koko qui s'inclina devant Yuna, ce qui déclencha le rire des deux autres. Puis elle repartit en direction du bâtiment, les laissant tous les deux. Après avoir discuté quelque temps, Inui vint finalement manger avec nous.

- De quoi vous parliez ? Questionna directement Mikey d'une voix curieuse.

- De tout et de rien, répondit-il en regardant ailleurs.

- T'es resté en contact avec elle depuis deux ans non ? Demanda Baji d'un ton perplexe.

- Ouais... plus ou moins, dit-il en se grattant la nuque.

- Putain c'est quoi cette connasse ? Pesta-t-il en tapant son poing dans l'herbe, étant bien énervé maintenant.

- Baji calme toi, tenta doucement Mitsuya.

- Pourquoi je me calmerais alors qu'elle nous a lâché et qu'elle est restée en contact avec lui ? Dit-il en pointant haineusement du doigt Inui.

- Elle serait restée avec vous si elle avait pu. Elle tient à vous plus qu'à quiconque. Vous ne devriez même pas douter d'elle après tout ce qu'elle a fait pour vous, lâcha Inui calmement avant de se relever pour repartir.

Il venait de tous nous laisser sur le cul.

Comment ça, si elle avait pu ?

- Hein ?

- Qu'est-ce qu'il a dit ?

Baji resta sans voix.

- Qu'est-ce qu'il nous baragouine lui ? Répéta Baji encore abasourdit.

- Je le savais ! Sourit Kazutora en me lançant un regard.

- Il voulut dire quoi par « si elle avait pu » déjà ? Questionna Nahoya en fronçant ses sourcils.

- C'est bien ce qu'on disait ce matin, elle doit avoir une bonne raison, nous rappela Mitsuya.

Une bonne raison...

Et on était très loin de savoir ce qui pesait au-dessus de nos têtes et ce qui s'apprêtait à nous arriver.