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𝘊𝘩𝘢𝘱𝘪𝘵𝘳𝘦 𝟗 ~ 𝑩𝒐𝒊̂𝒕𝒆 𝒅𝒆 𝒏𝒖𝒊𝒕 𝒑𝒂𝒓𝒊𝒔𝒊𝒆𝒏𝒏𝒆

     Emilia, ses frères, Luka et le groupe d'Audrey se trouvaient à présent dans la boite de nuit depuis plus de deux heures. Le monde qui s'y trouvait à l'intérieur était comparable un lot de sucreries multicolores dans un paquet de vulgaire supermarché tant chaque personne était atypique. La musique disco des années quatre-vingt faisait vibrer les murs de la petite discothèque de banlieue parisienne, des jeux de lumière envoyaient tant de lasers que seule cette vision multicolore aurait suffit à provoquer une crise chez un épileptique, et de la fumée d'une couleur blanchâtre emmitouflait la pièce principale nommée « Le Dragon », ce qui avait suffit à expédier le club tout entier dans un univers parallèle. La chaleur humaine faisait briller certaines personnes, tant dit que pour d'autres, la cause de cette humidité naturelle fut les boissons alcoolisées. Si certains suivaient les normes et les achetaient au bar du club, le groupe d'Audrey, lui, savait comment faire passer quelques bouteilles clandestinement. Cette technique lui avait valu à elle et à sa bande un sérieux gain pour leur porte-monnaie. Ces bouteilles qui n'étaient rentrées à l'intérieur que depuis deux petites heures étaient déjà à moitié vidées, et celui qui en avait le plus profité en réclamait encore.

— Allez passe moi le putain de fric ! s'écria Eliott à travers le vacarme sonore que produisait la discothèque.

     Mais alors que le tube Disco du groupe Ottawan enveloppait sa voix, Emilia parvint à articuler :

— Je peux pas on en a besoin, et puis arrête de boire toi aussi ! Tu vas finir par ne même plus tenir debout !

     À côté d'elle, Luka regardait férocement le soiffard, prêt à bondir sur sa proie. Il en avait assez que ce dernier prenne le monde entier pour son propre territoire, et assez qu'il manque de respect à tous ceux qui l'entourait. Surtout à sa nouvelle petite protégée. Mais heureusement pour lui, le fauve n'avait pas remarqué à son regard presque haineux. Son attention était perturbée et son seul et unique objectif pour le moment était de trouver de quoi financer son bonheur.

— Mais qu'est-ce qui se passe ici !? s'exclama la tête du groupe tout en sortant de la foule et en s'immisçant entre les deux membres de sa fratrie.

— Il veut prendre de l'argent pour se payer à boire ! s'emballa la jeune fille.

— Oh ça va il va se rouvrir ton putain de portail, on peut bien profiter un peu là ! cria l'accusé d'une lourde voix se mélangeant aux décibels de la musique.

     Aymerick tenta de le raisonner :

— Eliott arrête de faire le con, on a besoin de cet argent ! L'alcool n'est pas une putain de priorité ! Ressaisis-toi maintenant !

     Ce dernier s'apprêta à rétorquer sa meilleure réplique, quand soudainement Audrey fit son apparition.

— Qu'est-ce que vous avez les amis ? lança-t-elle avec son petit sourire habituel au coin de la bouche.

— Eliott veut seulement se mettre mal une fois de plus ! Comme d'habitude ! déclara l'aîné, qui commençait à perdre son sang froid.

     Audrey s'approcha du fauteur de trouble, passa un bras sur ses épaules et lui tendit un billet avant de lui dire :

— C'est ça que tu veux ?

— Ouais, c'est gentil, merci, rétorqua ce dernier avec une mine moins énervée avant de disparaître dans la foule.

     Aymerick regarda son petit frère s'éloigner. Il détestait le voir ainsi, plein de haine et de rancune, prêt à s'autodétruire. Il savait bien que ce n'était pas totalement sa faute, qu'il souffrait d'un déficit de l'attention et qu'il avait souvent bien du mal à se contrôler, mais d'un autre côté, le jeune homme ne fournissait pas vraiment d'efforts pour s'améliorer. Mais il était compréhensible qu'après certains évènements passés ce dernier se soit renfermé sur lui-même et qu'il avait développé une certaine crainte à l'idée d'accepter l'aide des autres. Aymerick se pencha alors vers Audrey afin de la sermonner :

— T'aurais pas dû lui donner ce billet, il va finir par faire un coma à force de boire !

— Détends-toi un peu. C'est l'été, laisse-le profiter. Viens plutôt avec moi, on va parler, répondit Audrey tout en mettant une main sur l'épaule du jeune homme et en l'emmenant dans un endroit plus calme.

     Pendant ce temps, Emilia s'était excusée auprès de son ami pour la nouvelle scène que venait de faire Eliott. Mais ce que voulait Luka, lui, c'était que son frère arrête de se comporter comme un idiot, et ça il l'avait bien fait comprendre à la jeune fille. Mais malheureusement, elle ne pouvait rien faire pour changer cela, et il le savait bien. C'est pourquoi il fit l'impasse sur ce sujet et passa à autre chose. Les deux adolescents se calmèrent alors, puis se remirent peu à peu à faire la fête. Mais alors qu'eux aussi commençaient à avoir autant soif que Eliott, ces deux derniers trouvèrent un autre moyen pour se mettre dans un second état. Ils élaborèrent donc un plan pendant plusieurs minutes, puis dérobèrent une bouteille au degré assez fort au bar. Cela avait été serré, mais ils avaient finalement réussi. Après quelques minutes à peine, Emilia commença déjà à ressentir les effets. Elle décida alors d'abandonner son ami pendant quelques instants afin d'aller reprendre ses esprits dans un endroit plus calme. Mais lorsque cette dernière s'apprêta à entrer dans le couloir qui donnait accès aux toilettes, elle s'arrêta immédiatement pour se cacher derrière une cloison. Au milieu de ce couloir, assis contre le mur, Audrey et Aymerick étaient en train de discuter. En tendant bien l'oreille, Emilia parvint à entendre un bout de leur conversation.

— ...Elle t'as fait tant de mal que ça ?

— Oui, répondit la voix d'Aymerick dans un soupir. Et ça a duré pendant des années... Cette fille était atteinte d'une vraie maladie mentale, et elle savait bien manipuler. Alors malheureusement, c'est moi qui en ait subi les conséquences. J'étais à la fois complètement détruit, et à la fois fou amoureux d'elle. Du coup je faisais tout ce qu'elle me demandait, je l'écoutais comme ma mère, je la laissais me tromper... puis un jour je me suis rebellé, et notre relation était devenue destructrice, et bipolaire. Par moments, on s'aimait tellement qu'on en devenait trop fusionnels. On s'aimait, on se possédait, on se jalousait. Et d'autre fois, on se haïssait tellement qu'on s'en faisait plus de mal que lorsque l'on s'aimait. Et c'était dur, mais on continuait. Jusqu'à ce qu'un jour j'apprenne qu'on l'a retrouvée pendue à son lustre avec de la musique rock défilant à fond dans la pièce de sa maison.

— Wouah... lâcha Audrey. Et après, t'as fait quoi ?

— Après, j'ai pleuré. Et je suis tombé en dépression. Ce calvaire a duré pendant un an, puis je m'en suis remis... J'en ai jamais parlé à personne, j'avais trop honte. Mais bon, maintenant que c'est du passé...

     Les jeunes se plongèrent dans une profonde réflexion pendant quelques secondes.

— Et elle s'appelait comment ? demanda finalement la jeune femme après quelques instants de silence.

— Elle s'appelait Emelyne.

     Emelyne, c'était effectivement le nom de la fille dont il avait parlé à sa famille. Le jeune homme parlait beaucoup de sa relation avec elle au début, puis au fil des mois et des années, il n'est plus entré dans les détails. Lorsqu'on lui posait la question, il disait que tout se passait bien entre eux malgré quelques petits problèmes de couple habituels. Mais en revanche, Emilia ignorait tout le reste de l'histoire. Elle ne comprenait donc pas pourquoi avant son frère pouvait parfois sembler si lunatique et triste, mais là, tout s'expliquait. Lors de la mort de la jeune femme, ce dernier se renferma sur lui-même davantage et devint impartial. Et depuis, il ne s'est plus jamais autant ouvert qu'avant.

— Original, répondit Audrey. Mais t'en fais pas, il y en a plein d'autres qui sortent du lot. Allez, arrête de t'en faire pour tout. La vie tu sais c'est comme une puterelle, elle te pompe et te vide de ton énergie tout en te donnant du plaisir. Alors c'est comme ça, même quand au dernier moment tu n'en pourras plus, il faudra continuer encore un peu pour sortir du calvaire et être... soulagé, et heureux. Faut faire avec.

     Aymerick eut un petit instant de réflexion.

— Ouais, t'as raison. Mais bon, des fois, c'est dur.

— C'est pour ça qu'on fait la fête pour oublier, ajouta Audrey tout en se relevant et en tendant la main au jeune homme.

     Ce dernier fit un léger sourire avant d'attraper la main de sa camarade. À cet instant, Emilia se retourna précipitamment avant de rejoindre la pièce principale et de disparaître dans la foule. Pendant quelques secondes, le regard de la jeune fille se perdit au milieu des lasers multicolore et celle-ci se mit à repenser à l'histoire de son aîné. Comment avait-il pu cacher tout cela et traverser cette période tout seul, sans même en parler à personne ? Cela était déjà si dur pour Emilia d'enchaîner quelques relations toxiques, mais si un de ses copains avait eu une emprise si malsaine sur elle, elle ne serait probablement déjà plus de ce monde. Car oui, certes elle avait été manipulée par des pervers narcissiques, mais jamais pendant plus de quelques mois. La seule personne à l'avoir détruit continuellement pendant des années était son ancienne meilleure amie, mais celle-ci, n'était qu'une emprise amicale, et non pas amoureuse. Oui, elle lui avait mis la misère, et elle a faillit ne pas s'en sortir, mais celle-là au moins, elle ne l'aimait pas et n'avait jamais eu quelconque sentiment envers elle. Elle était plus comme un diable empêchant son esclave de fuir plutôt que comme une relation détruisant son cœur.

     Soudain, Emilia se fit percuter par une jolie jeune femme un peu saoule en train de danser. Cette dernière s'excusa brièvement avant de disparaître dans la foule. À cet instant, la jeune fille scruta les alentours à la recherche de son ami, mais elle ne le trouva pas. Dans un premier un temps, elle aperçut Delphine, un sourire triste collé à ses lèvres, avec à côté Pierre le blondinet, en train de regarder Audrey rejoindre son copain avec un air dépité mélangé à de la jalousie. Emilia le savait, il la voulait. Même elle devait le savoir, mais personne ne disait rien. Et personne ne faisait rien. La jeune fille s'apprêtait alors à aller lui parler quand soudainement quelqu'un l'attrapa par le bras. C'était Luka.

— Je te cherchais, je commençais à m'inquiéter, s'écria-t-il au milieu du brouhaha de la foule et du battement de la musique.

— T'en fais pas j'ai juste mis un peu de temps à trouver où c'était, mentit Emilia tout en se penchant vers l'oreille de son ami afin d'être plus audible.

— Ouais, je vois. D'ailleurs elles sont où ces toilettes ? Parce-que je commence vraiment à pas être bien. Je crois que j'ai bu la gorgée de trop quand t'étais pas là, avoua le jeune homme.

     Quelques minutes plus tard, Luka se retrouva dans les toilettes de la discothèque en train de régurgiter toute la boisson alcoolisée qu'il avait absorbé au cours de la soirée. Emilia, pas dans son assiette non plus, était assise à côté de lui et avait posé une main sur son dos. Cela la peinait de voir son ami dans cet état, mais elle continuait de lui murmurer des encouragements et de caresser ses doux cheveux afin de l'accompagner. Mais alors qu'elle aussi était sur le point de tout recracher, ce dernier s'arrêta, puis se laissa tomber au sol contre la paroi du WC.

— Je suis désolé ma p'tite Emilia, dit-il avec une voix ivre.

— Pourquoi tu t'excuse ? demanda-t-elle d'un ton fébrile, ses joues s'étant colorées.

     Le jeune homme lâcha un petit rire intérieur avant de poursuivre :

— C'était pas comme ça que j'espérais que la soirée se finisse.

— C'est pas grave, j'suis aussi mal que toi tu sais.

     Il eut un petit moment de silence dans lequel Luka devint plus sérieux.

— Dis, elle n'a pas été drôle t'as vie, hein ?

— Non, pas vraiment, répondit la jeune fille.

— Qui t'as fait du mal ? demanda-t-il avec une mine presque énervée.

— Plein de gens qui m'ont abandonné.

     Soudain, le jeune homme se tut. Il repensa au jour où il avait rencontré sa camarade. Ce jour là, il ne savait pourquoi, mais son cœur s'était immédiatement emballé lorsqu'il l'avait aperçu. Et il n'avait jamais eu aussi peur de sa vie lorsqu'il avait vu la jeune adolescente se laisser tomber au fond du lac. C'était comme si une partie de son cœur était en péril et qu'il avait besoin de la sauver pour sauver son âme. Ce n'était que lorsque cette dernière reprit connaissance que le jeune garçon s'était sentit revivre, comme si en une fraction de seconde, les deux adolescents s'étaient liés. Depuis ce jour, elle était sa bouffée d'air, celle qui lui permettait de mieux respirer.

— Je tiens beaucoup à toi tu sais... Tu m'as sauvé, déclara-t-il la tête baissée.

     Le cœur d'Emilia s'emballa. Elle ne sut quoi dire. Alors, son ami se redressa puis se rapprocha doucement de cette dernière. À tous les deux, leurs deux cœurs fusionnèrent et leur rythme cardiaque s'accéléra légèrement. Luka passa une main sur la nuque de la jeune fille, ce qui lui donna la chair de poule. Ses pupilles se dilatèrent, et elle se figea sur place. Son camarade dégageait une chaleur humaine si puissante que leur proximité la réchauffa presque instantanément. Ainsi, le jeune homme plongea son regard dans l'océan des yeux de sa partenaire, avant de lui chuchoter avec un air des plus sérieux et des plus sincères :

— Je serai toujours là pour toi.

     Des frissons intenses parcoururent le corps tout entier de la jeune fille tant dis que ses yeux venaient se mouiller à l'entente de ces paroles. Une fois de plus, elle ne sut quoi répondre... Alors dans un élan, elle se jeta dans les bras de son camarade qui la serra fermement dans ses bras. Et là, ce fut comme si plus rien n'existait autour d'eux. Ils devinrent juste deux âmes brisée, plongées dans l'ivresse et saoules de la vie. Mais alors que ces derniers souhaitaient que ce moment dure une éternité, ils furent bientôt interrompus par la brusque ouverture de la porte des toilettes.

— Non mais vous faites quoi là !? Enlèves tes mains de ma sœur toi s'teuplait ! s'exclama Eliott, déjà bien amoché.

     Ce dernier ne tenait même plus debout, et était forcé de se tenir à la porte pour ne pas tomber.

— Mais Eliott arrête ! On faisait rien de mal putain ! s'emporta Emilia.

— Je m'en fous, allez sortez. La boite va bientôt fermer, répondit-il sèchement.

     Quelques minutes plus tard, Emilia, son frère et Luka rejoignirent le reste du groupe dehors. Il faisait nuit noire, la rue était assez calme. Quelques personnes étaient en train de sortir de la discothèque. On aurait dit qu'on sortait d'un four tellement l'air était plus frais dehors. Eliott, qui n'arrêtait pas de tituber, fut vite rattrapé par Aymerick qui le tint en dessous des aisselles afin de l'empêcher de s'écrouler. Pendant ce temps, Emilia remarqua quelque chose d'assez inhabituel : Audrey, Eric et Greg se trouvaient face à trois types assez douteux. Apparemment, il y aurait un conflit. L'un des trois jeunes hommes aurait bousculé Eric, et lui ne serait pas content. Voyant cette scène, Eliott ne put s'empêcher d'interférer dans le conflit. Alors, malgré les interdictions de son frère, ce dernier se dégagea de son emprise et vint se placer à côté d'Eric pendant que Audrey se mettait sur le côté tout en fixant ses rivaux, tel un loup qui se retirait.

— Vous avez un problème !? lâcha le jeune homme.

— Te mêles pas de ça merdaille, répliqua l'un d'entre eux.

— Oh toi...

     Eliott fit un pas en avant, mais Eric plaqua une main sur sa poitrine afin de l'empêcher d'aller plus loin. Alors, sans lâcher ses ennemis du regard, ce dernier lui déclara dans le plus grand des calmes :

— Ne cognes que si tu n'as rien à prouver.

     Une leçon que jamais il n'oubliera de toute sa vie.

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