𝘊𝘩𝘢𝘱𝘪𝘵𝘳𝘦 𝟐𝟏 ~ 𝑼𝒏 𝒊𝒏𝒔𝒕𝒂𝒏𝒕 𝒄𝒂𝒑𝒕𝒖𝒓𝒆́ 𝒅𝒂𝒏𝒔 𝒍𝒆 𝒕𝒆𝒎𝒑𝒔
Bruno tenait plusieurs billets entre ses mains. Ce dernier n'arrêtait pas de s'extasier sur la façon dont les jeunes avaient géré la situation, et sur le bénéfice que cela leur avait rapporté. L'homme qu'ils avaient livré plus tôt était un client régulier qui, depuis quelques temps, était fortement surveillé par la police. Par conséquent, il s'était débrouillé pour prendre contact avec Bruno et lui commander son meilleur kilogramme de coke. Le dealer lui ayant une première fois décliné la demande à cause des enjeux bien trop importants, le drogué y avait mis le prix, et l'hispanique avait fini par accepter.
0 Vous avez bien fait vos preuves, les jeunes, déclara Bruno avec son léger accent ibérique. Vous méritez votre argent, maintenant allez fêtez ça... sauf toi, Audrey. Je veux te féliciter en personne, ma belleza.
Pierre n'était pas très ravi d'entendre ces mots, mais il n'eut d'autre choix que de laisser sa bien-aimée entre les mains du puissant trafiquant pendant quelques instants. Par conséquent, la jeune femme demanda aux jeunes de l'attendre hors de l'appartement pendant qu'elle resterait un petit moment avec Bruno. Les jeunes acceptèrent tous et s'exécutèrent. Pendant ce temps, Audrey tenta d'expliquer à son amant de quelques nuits qu'il ne la reverrait plus prochainement. Ainsi, pour qu'il la laisse tranquille, cette dernière dû mentir en disant qu'elle reviendrait et elle finit par quitter la pièce, lançant un dernier regard à celui qui l'avait entraîné dans la spirale infernale de l'addiction.
Quelques minutes plus tard, tous les jeunes se retrouvèrent dans le bar où travaillaient Pierre et maintenant Aymerick. Cette soirée-là, les jeunes hommes étaient en repos. L'un avait la permission de prendre quelques jours, et l'autre avait fini son service. De plus, il n'y avait pas grand monde. De quoi être tranquille pour fêter la petite victoire... De ce fait, les jeunes s'étaient tous réunis autour de deux tables qu'ils avaient collé ensemble et ont profité de la gratuité de quelques boissons que le père de Pierre leur avait autorisé à prendre. Ce dernier, assez inquiet pour son fils, souhaitait lui faire plaisir afin de lui faire oublier et à ses amis la lourde absence de la jolie blonde. En repensant à elle, Emilia se souvint de la façon dont elle regardait son frère... elle savait que Delphine avait eu un coup de cœur pour lui. Alors, elle se mit à regarder Eliott. Pour la première fois depuis le début de leur aventure, Eliott se mêlait aux autres et riait même de temps en temps. Évidemment, personne n'éclatait de joie, et tous tentaient d'afficher un faux sourire... mais au fond, tout le monde était détruit de l'intérieur. En voyant la façon dont son aîné parlait et raisonnait, la petite brunette sut qu'il n'était pas fait pour une vie de couple. Du moins, pas pour l'instant. C'était encore un ado libre... Alors, s'il avait su que Delphine l'aimait, il l'aurait remballé. Et à ce jour, il serait effondré, pensant qu'il aurait dû la sauver. Sauf que lorsqu'une personne a décidé de s'en aller, plus personne ne peut la retenir...
— Écoutez, j'ai rompu avec Eric. Alors plus de blabla à son sujet, et pas de questions à propos de Pierre et moi. Compris ? Sinon, allez voir ailleurs si j'y suis. Ah et, en revanche, vous pouvez en poser quelques unes aux deux amoureux qui s'aiment sans s'aimer, ajouta Audrey tout en désignant Emilia et son ami Luka. Parce-que franchement, il serait peut-être temps là...
Les deux adolescents échangèrent un regard rempli de gêne. Tout autour d'eux, les jeunes les fixaient avec un air bienveillant. Tout le monde n'attendait plus que ça : que leur couple se forme. Mais étant l'un comme l'autre bien trop timide pour faire le premier pas, Emilia et son ami se contentèrent de se regarder dans les yeux avec un léger sourire avant de tout simplement baisser les yeux avant de finir par regarder ailleurs. Du côté des frères d'Emilia, ils savaient pertinemment comment cela allait se terminer. Du moins, ils pensaient le savoir. Aymerick était heureux pour sa sœur, tant dis qu'Eliott était toujours légèrement méfiant. Il sentait que le jeune homme avait l'air bon et honnête, mais il préférait rester sur ses gardes et intervenir au moindre faux mouvement qu'il aurait avec sa petite protégée. Certes Emilia n'était plus une enfant, mais elle restait tout de même sa sœur à lui...
— Enfin bref, j'aimerais...
La jeune femme déglutit, avant de reprendre :
— J'aimerais remercier Delphine, ma meilleure amie, mon âme sœur... celle qui m'a protégée pendant des années et qui continuera de me protéger depuis là-haut. On m'a informé qu'il y aurait bientôt ses funérailles, mais je ne m'y rendrais pas. Non pas parce que je n'ai pas envie, mais parce que avant de mourir, elle m'a dit que lors de sa mort elle aurait préféré qu'on danse, et pas qu'on la pleure... Alors je propose qu'on se fasse une dernière nuit au Dragon avant que Pierre et moi on ne s'éclipse, car bientôt ce sera à notre tour de nous envoler...
Les jeunes acquiescèrent avant de finir les verres qu'ils avaient entamé. Depuis l'autre côté du bar, la père du blondinet souriait. Il savait que son fils allait bientôt partir, et il était fier. Fier que lui décide de prendre son envol et qu'il parte à l'aventure... Chose que lui n'avait jamais osé faire étant plus jeune. Le jeune homme lui avait promis de lui téléphoner tous les jours, parole qu'il tiendra jusqu'à la fin.
Il était environ vingt-deux heures et tout le monde se déchaînait sur les musiques les plus cultes des années quatre-vingt, jusqu'à ce qu'un son en particulier rapprocha Luka et Emilia. Le fameux tube Take On Me résonnait dans l'entièreté du bâtiment de la discothèque. Les lumières étaient si colorées et clignotaient tellement qu'elles auraient pu provoquer une criser chez un épileptique. Au milieu de la foule qui se bousculait en sautillant, la jeune fille et son ami dansaient l'un face à l'autre tout en chantant gaiement. Heureusement pour eux, leur voix ne s'entendait était étouffée par le bruit que faisaient les danseurs autour d'eux. Ainsi, à cet instant, Emilia eut comme une sensation de chaleur dans l'estomac. C'était donc ça, le bonheur... Elle n'avait qu'une envie, c'était que la chanson ne se termine jamais. Alors, la jeune fille profita de cet instant de pur bonheur jusqu'à la dernière note de la musique. À la fin, elle et son camarade éclatèrent de rire avant de se prendre dans les bras l'un de l'autre.
— T'es vraiment la fille de ma vie, murmura le jeune homme à l'oreille de son amie.
Cette dernière fut parcourue d'une énorme vague de frissons à l'entente de ces mots. Par conséquent, elle se décolla de son camarade avant de déposer un doux baiser sur ses lèvres. Pour continuer, Luka prit la tête de son amie entre ses mains avant de l'embrasser langoureusement. Ce fut un instant mémorable pour les deux adolescents... Tant dis que des papillons remplissaient leurs atomes crochus, ces derniers continuèrent de s'embrasser pendant encore quelques longues secondes. Lorsque leur baiser fut enfin terminé, les deux tourtereaux se décollèrent timidement l'un de l'autre avant de se sourire mutuellement. Ces deux-là dégoulinaient de sueur, mais pourtant, ils continuaient d'admirer l'autre comme s'il était la plus belle chose qu'ils n'aient jamais vu... jusqu'à ce qu'une personne vint interrompre cet instant magique.
— Oh allez, arrêtez de vous isoler un peu ! Regardez, même Eliott nous a rejoint ! s'écria Pierre à travers le bruit monstre de la foule et de la musique.
— Non, sérieux !? s'exclama la jeune fille avec un large sourire sur le visage.
Le blondinet pointa du doigt un groupe composé de Audrey, Aymerick et Eliott. Ce dernier avait riait et avait l'air de s'amuser... en revanche, il n'avait pas l'air totalement alcoolisé. Cela fit plaisir à sa jeune sœur qui ne supportait plus de le voir se détruire la santé. Par conséquent, elle et Luka suivirent leur ami jusqu'au groupe.
Une heure plus tard, les jeunes s'étaient à nouveau dispersés. Pierre et Eliott s'amusaient à tour à tour faire danser Audrey, Emilia et son ami s'étaient isolés dans un endroit où il n'y avait pas grand monde afin de pouvoir pleinement profiter de cet intimité, et contre toute attente, Aymerick se retrouvait à parler à quelques belles inconnues présentes dans la discothèque. Même si ces derniers temps il avait repoussé quelconque personne du sexe opposé qui s'approchait de lui, ce dernier n'avait pas perdu son petit charme naturel. C'était ce côté charismatique qui faisait que les filles étaient attirées par lui... mais lui n'était toujours pas attiré par elles en général. Il aimait passer du bon temps avec celles-ci, mais il savait qu'il attendait la bonne pour aller plus loin. Par conséquent, lui et les autres profitèrent pendant encore quelques heures avant que la discothèque ne commence à petit à petit se vider. Il restait encore du monde, mais moins qu'au début. Alors, les jeunes se réunirent afin de commencer à s'en aller. Mais alors qu'ils s'apprêtaient à passer la porte de l'entrée, Aymerick et Eliott se firent interpeller par un groupe de trois filles. Ces dernières portaient chacune une tenue très fluo qui les rendait repérables à des kilomètres.
— Grrr... les garçons ! C'est quoi votre petit nom ? lança celle du milieu avec une voix stridente.
— C'est mêle-toi-de-tes-affaires, répliqua Eliott.
La bimbo fit une mine offensée avant que les jeunes ne reprennent leur chemin. Et oui, il y avait peut-être beaucoup de machos... mais de nos jours, il y avait également des machistes au féminin. Audrey avait l'habitude de voir les deux, c'est pourquoi elle ne réagit pas. Pierre, lui, s'était également fait interpellé quelques fois... Tant dis que les quatre voyageurs du futur connaissaient parfaitement ce genre de personne dans le monde dans lequel ils vivaient.
— Bande de bouffons ! leur cria la blondasse.
Les garçons ne comptaient pas y prêter attention, mais Emilia en décida autrement... cette dernière se retourna brusquement avant de venir se coller contre le buste de la cheffe du groupe des trois filles.
— Toi, si tu insultes à nouveau mes frères...
— Ces deux idiots là ? répondit-elle en désignant Aymerick et Eliott.
Soudain, la jeune fille arracha l'un des faux-cils de son adversaire avant de lui donner une petite tape sur la joue. Ses frères s'échangèrent alors un regard rempli de fierté pendant que la bimbo s'était mise à pleurer et à fulminer. Par conséquent, Emilia les rejoint avant que tout le groupe ne se dirige vers la sortie. Une fois dehors, tous s'esclaffèrent sur ce qui venait de se produire puis les jeunes reprirent leur route en direction de leurs logements respectifs. Ainsi, la route de Emilia, ses frères et Luka se sépara de celle de Pierre et Audrey. Mais alors que la jeune fille du groupe était en train de regarder la lune tout en repensant à la soirée qu'elle venait de vivre, elle trébucha soudainement sur un appareil étalé par terre.
— Bah alors louloute ! s'exclama Aymerick tant dis que l'adolescente s'était rattrapée sur le bras de son ami.
— Mais c'est quoi ce truc... fit la jeune fille avant de se baisser et de ramasser l'appareil qui gisait au milieu de plusieurs petits feuilles carrées et blanches.
— Oh trop cool, un Polaroid 1000 ! lança Luka tout en s'approchant de l'appareil photo.
— Quelqu'un a dû laisser tomber ça ici sans s'en rendre compte... déclara l'aîné du groupe.
Brusquement, un léger coup de vent balaya toutes les pellicules qui étaient au sol. Eliott se précipita alors pour en sauver une, juste une.
— Oh non ! On aurait pu prendre tellement de photos avec toutes ces recharges... dit Emilia avec une mine déçue.
— C'est pas grave. Moi, je voulais pas être dessus de toute façon, répliqua Eliott tout en tendant la pellicule vierge à sa sœur.
Soudain, Emilia regarda son ami avec de grands yeux tout brillants. Cette dernière lui demanda alors s'il voulait bien prendre un photo avec elle, et le jeune homme accepta. Par conséquent, la petite brunette tendit l'appareil à son frère aîné avant de venir se placer sous un point lumineux avec son camarade. Les deux adolescents firent alors leur plus beau des sourires avant que Aymerick ne capture leurs beaux visages remplis de bonheur. Emilia aimait le fait que cette photo ne soit pas faite sur un téléphone, et surtout, elle aimait cette vie où les mobiles n'avaient pas encore pourri nos vies. Son seul espoir à présent était de rester là et de profiter de cette époque avant que la technologie n'envahisse définitivement l'humanité...
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