𝘊𝘩𝘢𝘱𝘪𝘵𝘳𝘦 𝟏𝟕 ~ 𝑨𝒑𝒓𝒆̀𝒔 𝒍𝒂 𝒎𝒐𝒓𝒕, 𝒍𝒂 𝒗𝒊𝒆
Les jeunes étaient tous sous le choc. Audrey s'était écroulée sur les genoux, Aymerick avait régurgité son déjeuner, Eliott se tenait contre la commode de l'entrée pour ne pas tomber, Luka s'était laissé glissé contre le mur tout en sanglotant, et Emilia avançait silencieusement en direction du cadavre de Delphine. Une fois devant elle, la petite brunette observa de plus près la défunte. Elle ne vivait plus, Delphine était réellement morte... Emilia commença alors à faire une crise de panique. Son rythme cardiaque s'accéléra de plus en plus vite et le souffle lui manqua. Par conséquent, la jeune fille se retourna violemment avant de courir vers l'extérieur de l'appartement. Une fois dans le couloir du bâtiment, cette dernière se précipita dehors et manqua par la même occasion de se briser le cou dans les escaliers. Une fois arrivée en bas dans la rue, l'adolescente s'appuya contre le mur. Son cœur battait vite et cognait fort, sa vue se troublait, ses oreilles n'entendaient plus qu'un vague ultrason, sa tête lui faisait perdre l'équilibre, et ses jambes étaient tant engourdies qu'elles manquaient de la lâcher. Mais alors que cette dernière tentait tant bien que mal de reprendre ses esprits, la jeune fille entendit soudainement une voix masculine lui parler. Emilia ne reconnut le jeune homme qui était en train de lui adresser la parole. Elle tenta alors de lui demander de la laisser, mais ses paroles ressemblaient plus à des bafouillis qu'à autre chose. L'inconnu s'approchait de plus en plus de l'adolescente, et cette dernière sentait qu'il ne voulait rien lui faire de bon. Mais alors qu'elle sentait que les choses allaient mal tourner, Emilia sentit soudainement un bras se mettre devant elle et la protéger. La jeune fille se serra donc contre le dos de l'individu avant de se rendre compte que c'était son frère Eliott.
— Si c'est pour te venger d'Audrey et de ses potes, tu peux dégager ! s'exclama le jeune homme. Et si t'as un problème avec moi, ça reste entre toi et moi ! T'as pas à toucher à ma sœur !
Eliott se trouvait un bras contre la jeune fille toute tremblotante et un autre tendu vers son interlocuteur qui affichait un sourire sinistre sur son visage. Ce dernier fulminait contre le jeune homme qui avait l'autre fois cherché des ennuis à Audrey et ses amis devant la boite de nuit. Mais ce que visiteurs du futur ne savaient pas, c'était que le chef de groupe qui se tenait devant lui n'était autre que l'ex d'Audrey. Étant donné que leur relation ne s'était pas très bien terminée, ce dernier était prêt à tout pour se venger de la jeune femme... Même jusqu'à s'en prendre à ses amis afin de lui pourrir la vie.
— Elle est mignonne la petite. Dis, c'est quoi son p'tit nom ? poursuivit le jeune homme dans le but de provoquer son adversaire.
— Dégage, lui répondit Eliott.
— Tu sais, commença l'ex d'Audrey tout en se rapprochant dangereusement de son interlocuteur, je la trouve vraiment très charmante. Je sentirais bien son corps tout chaud contre le mien... Tu sais, les filles comme ça je les connais. Elle jouent les fragiles, mais au lit... pas vrai ma jolie ? C'est pas ça que je t'ai vu faire dans la rue avec cet autre mec ? De toute façon les nanas, c'est toutes des p'tites puterelles.
Pris d'un excès de colère, Eliott se jeta sur le jeune homme tout en l'assaillant de multiples coups. Encore sous le choc et incapable de bouger, Emilia ne sut quoi faire. Lorsqu'elle regarda son frère déchaîner toute sa violence contre le pauvre gaillard, elle sut qu'il fallait intervenir. Si l'adolescente le laissait continuer, elle savait qu'il allait finir par le tuer. Par conséquent, la jeune fille se fit violence afin de pouvoir crier à son Eliott d'arrêter. Mais il n'entendait pas. Le jeune homme était tellement concentré sur sa proie qu'il ne se rendait même pas compte que sa vie pouvait être en jeu. C'était comme s'il n'entendait plus rien, comme si son seul objectif n'était plus qu'éliminer son ennemi dont lequel du sang giclait tant les coups qu'il lui portait étaient violents... Alors, Emilia tituba jusqu'à son frère pour pouvoir lui attraper le bras, mais au moment où elle s'approcha, elle se pris un énorme coup de coude dans la figure. Se rendant compte de sa bêtise, Eliott se stoppa net avant de se tourner vers sa sœur. Lorsqu'il la vit penchée en avant en train de se tenir fermement le nez, il se releva avant de se mettre à trembler. Son adversaire était salement amoché, et pouvait à peine se relever. Il le regarda donc se remettre sur ses deux jambes avant de tituber dans la direction opposée. Le jeune homme se tourna alors vers sa sœur sans savoir que faire. Il était recouvert d'éclaboussures de sang, et son visage était tout pâle. Par conséquent, la jeune fille s'approcha de lui tout en posant une main sur son bras.
— Eliott...
— J-je... je l'ai presque tué, bafouilla ce dernier.
Emilia se jeta dans les bras de son frère. À cet instant, le jeune homme se mit à avoir peur de lui-même, peur de ses crises incontrôlables... Si sa sœur n'avait pas été là, il aurait continué, et il aurait achevé le type. Eliott tenta alors de se calmer, mais il était doublement sous le choc. Après avoir vu un cadavre suspendu au plafond et avoir pratiquement tué un être humain, ce dernier avait du mal à réaliser tout ce qui venait de lui arriver. Par conséquent, la petite brunette se détacha de lui avant de commencer à essuyer le sang qui était sur le visage de son frère à l'aide de ses mains.
— Pourquoi t'as fait ça ? lui demanda-t-elle d'une voix toute brisée tout en continuant d'essuyer l'hémoglobine qui se trouvait sur son visage.
— C'était pour te protéger, gémit ce dernier.
— Eliott, tu dois te contrôler. Tu n'avais pas à faire ça, t'es devenu complètement dangereux ! s'exclama la jeune fille.
Dans un élan d'impulsion, le frère de l'adolescente la poussa en arrière avant de s'écrier :
— C'était pour te protéger !
— S'il te plaît, ne remets pas tes fautes sur moi...
La jeune fille s'était mise à avoir peur d'Eliott. Sa respiration était haletante, ses yeux étaient complètement mouillés, et une larme coulait le long de sa joue. Mais alors que son frère s'apprêtait à s'excuser auprès d'elle, il fut soudain interrompu par le bruit de la porte d'entrée de l'immeuble. C'était Aymerick et Luka. Les deux jeunes hommes étaient descendu précipitamment lorsqu'ils s'étaient aperçu que Emilia et son frère avaient disparu.
— Qu'est-ce qui se passe ici ? demanda l'aîné avec inquiétude.
Eliott voulu parler, mais il se fit interrompre par sa sœur.
— On avait besoin de prendre l'air...
Lorsqu'il vit l'air désemparé de son frère, Aymerick s'approcha du jeune homme avant de le serrer contre lui durant à peine quelques secondes. Trop tourmenté par la scène qu'il venait de voir, ce dernier ne remarqua même pas le sang qui était resté sur le t-shirt d'Eliott. Il se mit alors à le rassurer avant de se faire interrompre par Audrey qui venait de sortir du bâtiment. Elle se tenait là, les bras croisés, les larmes aux yeux et le regard vidé de toute âme. Cette dernière était toute pâle, c'était comme si elle était devenu un fantôme... comme si toute l'âme que son corps contenait s'était brusquement envolée. Avec une petite voix à peine audible, elle prévint tout le monde qu'elle avait appelé les urgences et que les jeunes devraient s'en aller. Emilia, ses frères et Luka hésitèrent un instant avant de se regarder entre eux et de commencer à s'éloigner. De son côté, Audrey s'assit sur le rebord de la route tout en prenant sa tête entre ses mains. Emilia avait de la peine pour elle, la jeune femme venait tout juste de perdre sa meilleure et sûrement unique amie... La jeune fille n'osait même pas imaginer comme elle devait se sentir. Cette dernière repensa alors à ce qu'elle venait de voir. Les images de la jolie blonde suspendue au milieu de son salon n'arrêtaient pas de défiler dans sa tête. Emilia s'était approchée d'elle, elle l'avait vu, elle l'avait senti... la mort. Et désormais, elle en avait peur. La mort était tout ce que l'adolescente souhaitait depuis quelques temps... sauf que maintenant, s'imaginer ses frères et sa famille découvrir son cadavre terne et sans vie lui donnait un haut-le-cœur. Comment avait-elle pu penser une seule seconde leur faire ça ? Comment avait-elle pratiquement se retrouver dans le même état pour des personnes qui n'en valaient même pas la peine ?
Quelques minutes plus tard, l'adolescente fut tirée de ses pensées par les silencieux sanglots de son ami Luka. Par conséquent, cette dernière attrapa la main de son camarade afin de le soutenir dans ce difficile moment. Le jeune homme jeta alors un bref regard à la jeune fille avant de serrer la main de cette dernière. De ce fait, la petite brunette se colla à son ami pendant tout le trajet jusqu'à ce qu'ils arrivent jusqu'à leur logement. Une fois là-bas, les deux adolescents s'isolèrent dans la chambre avant qu'Emilia ne se jette dans les bras du jeune homme.
— Elle, ma sœur... Emilia, je peux plus supporter de voir tous ces morts, gémit-il.
La jeune fille se plaça face à son ami et mit ses deux mains sur ses épaules.
— Ça va aller, d'accord ? Tout ira bien Luka, moi je ne te laisserai pas... je serai toujours là pour toi.
— Tu n'avais pas le droit d'essayer de...
— Je sais Luka, le coupa-t-elle, je suis désolée.
Les deux adolescents étaient brisés. Ils se jetèrent alors dans les bras l'un de l'autre avant de se laisser aller. L'un repensait à sa défunte sœur et aux visions d'horreur auxquelles il avait dû faire face, et l'autre se remémorait la terrible tentative qu'elle avait faillit réussir. Ainsi, Emilia profita de ce long moment avant de se détacher de son ami. Mais alors que cette dernière sentait ses forces s'affaiblir, elle sentit qu'elle avait besoin de se reprendre un peu en mains. Par conséquent, elle alla dans la pièce principale de l'appartement avant de boire plusieurs gorgées dans l'une des bouteilles d'eau posées à l'entrée. Lorsqu'elle eut finit, Aymerick sortit de la salle de bain avant de se laisser tomber sur le canapé. Alors, Emilia tourna sa tête dans tous les sens avant de découvrir que son autre frère n'était pas là. Elle demanda donc à son aîné où ce dernier se trouvait, et ce dernier lui répondit vaguement qu'il venait à peine de sortir. La jeune fille se précipita donc dans le couloir de l'immeuble avant de se diriger vers les escaliers. Une fois là-bas, cette dernière s'arrêta en entendant des bruits de pas venant du dessus. À cet instant, elle monta rapidement les marches jusqu'à arriver tout en haut. Elle découvrit alors une trappe ouverte qui menait au toit du bâtiment. L'adolescente décida donc de grimper à l'échelle avant de se retrouver à la surface. Elle trouva en haut son frère en train de s'installer sur le rebord de la structure. Elle s'avança donc vers ce dernier avant de venir s'asseoir à ses côtés. Ne lui prêtant pas attention, le jeune homme sortit un vieux paquet de cigarettes tout abîmé de sa poche avant d'en prendre la dernière qui s'y trouvait. Suite à cela, il prit son briquet avant d'allumer la clope qu'il avait mis dans sa bouche. Assise à côté de lui, Emilia se tenait la tête penchée vers son frère qui regardait l'horizon.
— T'avais dit que t'avais plus rien à fumer, dit-elle.
— J'ai retrouvé un ancien paquet dans ma veste tout à l'heure, répondit le jeune homme.
Il eut un instant de silence dans lequel la jeune fille continuait de fixer son aîné avec un air insistant.
— Tu devrais vraiment arrêter, Eliott. Tu l'as dit toi même, ça pourrit la santé, et j'ai pas envie de te retrouver avec un cancer des poumons ou bien une sévère pneumonie...
— Emilia, c'est pas tes affaires. J'arrêterai quand je voudrais... quand je veux je peux, déclara le fumeur.
À cet instant, l'adolescente ne crut pas un seul mot de ce que son frère venait de lui dire. D'une part, sa santé était ses affaires à elle aussi, et d'une autre, toutes les personnes maintenant devenues accro à la nicotine avaient au début dit exactement la même chose... Mais comment l'aider ? La jeune fille voulait l'aider à s'en sortir, mais elle savait que son frère était une personne bien obstinée pour laisser quelqu'un l'aider. Mais pourtant, cette dernière voulait tant protéger Eliott comme lui l'avait fait ces derniers temps avec elle... mais elle ne pouvait pas. Forcer son frère à aller à l'encontre de ce qu'il voulait faire relevait presque de l'impossible. Par conséquent, Emilia baissa la tête avant de se relever et de se diriger en direction de la trappe qui menait à l'intérieur du bâtiment.
— Merci d'avoir rien dit tout à l'heure, lâcha Eliott tout en continuant de scruter l'horizon.
La jeune fille s'arrêta et se retourna vers son frère.
— C'est normal... répondit-elle avec un léger sourire. Je pense que c'était mieux comme ça, au moins Aymerick n'aurait pas davantage enfoncé le couteau dans la plaie en te faisant la morale.
— C'est vrai. Mais il joue juste son rôle de frère... fit Eliott avec une voix rauque. Ce qu'on aurait dû faire avec toi il y a longtemps, ajouta-t-il plus bas.
Emilia repensa à sa tentative. Elle savait pourquoi son frère disait ça, et elle se sentait maintenant coupable. Même si en effet, la jeune fille aurait plus que tout voulu que quelqu'un soit présent pour elle lorsqu'elle allait mal... mais en aucun cas elle ne blâmait ses frères pour ce qui lui était arrivé. Au contraire, elle se disait qu'elle aurait dû leur montrer qu'elle n'allait pas bien. Même si ce n'était pas sa faute... et ce n'était la faute de personne. Tout ceci avait juste été le fruit d'une énorme accumulation qui l'avait amené à exploser. L'adolescente ne savait quoi dire, alors resta silencieuse. Mais alors qu'elle s'apprêtait à repartir, cette dernière décida de poursuivre sa discussion avec son frère.
— C'était pas ta faute. J'ai fait ce que j'ai fait, et j'en suis la seule fautive.
Le jeune homme finit sa cigarette, la jeta dans le vide puis se releva. Ce dernier se tourna alors vers sa sœur avec un air désemparé sur le visage.
— C'est vraiment comme ça que tu voulais finir ? Morte sans même avoir commencé ta vie ?
— Je... tout ce que je voulais, c'était être en paix Eliott ! Tu te rends pas compte de ce que ça fait de se réveiller tous les matins la boule au ventre parce-qu'on sait que la nouvelle journée qu'on va vivre ne fait parti que d'une énorme boucle infernale !
— Je sais très bien ce que ça fait ! répliqua l'adolescent.
— Ah oui !?
— Oui !
Soudain, les jeunes se turent. Emilia comprit alors que son frère ne plaisantait pas, et qu'au contraire il était sérieux. Par conséquent, le jeune homme soupira avant de se rasseoir sur le rebord du toit. À cet instant, il tapota la place à côté de lui afin d'inviter sa sœur à venir se placer à côté de lui. Cette dernière s'exécuta et le jeune homme prit une grande inspiration, comme pour se préparer à ce qu'il allait dire par la suite.
— Tu te souviens peut-être pas, mais... quand on était petits, j'avais des problème à l'école. Toi tu étais encore à la maternelle et moi j'entrais à l'école primaire quand tout avait commencé. Les autres élèves se moquaient beaucoup de moi et disaient que j'étais bizarre tout ça parce que j'étais solitaire et que j'avais du mal à me faire des amis. Alors, je me renfermais et j'étais agressif à la maison. Ensuite, ça a continué pendant encore quelques années. Dans la cour de l'école, je me cachais souvent. C'est pour ça que tu me voyais jamais et que tu pensais que j'étais en train de faire des conneries. Je préférais éviter qu'on affiche mon humiliation en publique, tu vois.
— Je comprends, lâcha la jeune fille tout en regardant son frère avec un air désolé.
— Ouais... j'avais donc commencé à développer une phobie envers les gens, reprit Eliott. Tous les matins, je me levais la boule au ventre en pensant à tous les regards moqueurs des autres gosses... et un beau jour, papa et maman ont décidé de déménager. C'était comme une nouvelle chance pour moi, une occasion de reconstruire mon identité. Alors j'me suis inventée une image d'enfant violent pour qu'on me foute la paix. En entrant dans ce nouveau collège où je connaissais personne, j'ai vite montré aux autres qu'il fallait pas m'emmerder. Il y avait ce mec, Joris... il avait déjà commencé à me chercher le jour-même de la rentrée. Alors, j'lui ai fracassé la gueule et j'ai failli être viré. Mais un autre élève m'avait défendu en disant que c'était lui qui avait cherché la bagarre... et depuis, j'ai enchaîné les journées solitaires et les multiples bastons pour qu'on me foute la paix. Sans déconner Emilia, la solitude a failli me tuer... et puis quand j'suis entré au lycée, les filles se sont mises à s'intéresser à moi et les mecs me trouvaient cool. Et c'est comme ça que j'ai été intégré au groupe des gens... tu sais...
L'adolescente comprit où il voulait en venir.
— Oui, les « populaires », on va dire. Mais Eliott, pourquoi tu ne nous avais pas dit tout ça ? Et Aymerick, pourquoi est-ce qu'il était pas au courant ? Et papa et maman ? demanda cette dernière.
— Parce-que je me cachais, répondit ce dernier. Pour Aymerick, c'était pas difficile. Comme il était dans des classes au dessus, on se voyait jamais à l'école. Nos horaires ne correspondaient pas. Et pour papa et maman, ils voyaient que j'étais agressif, mais ils se sont jamais dit que ça venait de quelque part. Ils pensaient juste que j'étais un enfant capricieux et violent...
Après un instant d'hésitation, Emilia se rapprocha de son frère et le prit par le bras. Elle n'avait jamais vraiment été proche de lui, mais elle savait que ce moment était le bon pour commencer à l'être. À cet instant, la jeune fille comprit pourquoi son frère avait été tant renfermé pendant des années... Ce n'était pas parce-qu'il n'aimait personne ou qu'il était égoïste, mais parce que lui aussi avait vécu des périodes très douloureuses. Tout s'expliquait alors... L'adolescente en avait les larmes aux yeux. Jamais elle n'avait pensé que le Eliott qu'elle connaissait depuis qu'elle était née avait vécu toutes ces choses-là.
— Je suis désolée... fit la jeune fille.
— Emilia, je peux encaisser des années de harcèlement, de solitude, de haine... mais je peux pas supporter de perdre ma petite sœur, tu comprends ? déclara le jeune homme. Je veux même pas m'imaginer te retrouver comme la blonde pendue à son plafond ! Putain si j'avais su, si seulement tu m'avais dit, je...
Eliott commença à devenir nerveux. Sa jambe tressautait, et ses muscles se contractaient.
— ...Je jure que je les aurais tous démonté ces fils de pute, cracha-t-il avec une voix légèrement brisée.
La petite brunette resserra son étreinte sur le bras de son frère. Elle ne savait quoi dire, et sa gorge était tellement nouée que cela l'empêchait de parler. Tout ce qui allait sortir de sa bouche si elle essayait, ce n'étaient que des sanglots. Alors, après quelques secondes de silence, Eliott attrapa sa sœur et la serra fort contre lui, comme pour se convaincre qu'elle était bien là, et qu'elle était en vie. Pour la jeune fille, c'était la première en des années qu'elle était aussi proche de son frère. Alors elle profita de ce moment pour elle aussi l'enlacer aussi fort qu'elle le pouvait. Ce fut ainsi que les jeunes demeurèrent dans cette position pendant encore un long moment, jusqu'à ce qu'une douce petite brise vint sécher la minuscule petite goutte qui coulait le long de la joue d'Eliott...
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