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𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐓𝐑𝐎𝐈𝐒 ✦ 𝑵𝒊𝒌𝒌𝒐

Nikko rattrapa le gobelet bleu juste à temps quand il bascula de la table. Son contenu pétillant avec une sorte de luminescence étrange y resta intact. Le fae psychique sourit et se retourna, fier de lui, vers le canapé sur lequel Charlie était assise. Elle lui rendit son sourire.

Ses mains s'étaient glissées sous ses cuisses collées l'une contre l'autre, sa colonne vertébrale légèrement courbée vers l'avant. La pièce était remplie de gens qu'elle ne connaissait pas, dont on lui avait donné le nom mais elle avait beaucoup de mal à se souvenir de tout ceux-là.

Là-bas, Naïm, dont les boucles brunes et les sourcils épais étaient bien reconnaissables, et Paul Rollet, à l'allure bien Alatienne, enchaînaient des cocktails étranges, faits maison, qui semblaient avoir des goûts atroces si elle se fiait à leurs expressions faciales. Il y avait aussi Ayala, une princesse de Jukurrpa, en pleine conversation avec Naya Vasquez. Charlie était étonnée de voir que les royaux se mêlaient aussi bien aux roturiers comme Naya. Nikko lui avait présenté Naya comme l'une des plus douées des élèves de la promotion, et c'était peut-être cela qui lui donnait un peu de valeur aux yeux d'une royale. Mais Paul n'avait qu'un niveau moyen, et Naïm était prince de Yakfat. L'alcool devait être un point sur lequel il était facile de s'accorder. Quoi qu'il en soit, la fée de la lune n'avait ni génie ni don de mixologie, et elle s'enfonça dans les coussins en soupirant devant les efforts qu'elle allait devoir faire pour s'intégrer dans ces lieux.

— À force de les regarder comme ça tu vas passer pour une perverse.

Charlie rit et prit le verre que Nikko lui tendait. Il se laissa tomber à côté d'elle et goûta son mélange improvisé. Ses lèvres se pincèrent et il hocha la tête. Pas si mal.

— Demande-moi.

— Quoi ? demanda Charlie en se retournant vers lui.

— Ta tête est remplie de questions, je les vois se balader. Alors pose les moi.

Charlie fronça les sourcils en levant les yeux au ciel, essayant de voir si elle n'avait pas été victime d'un sortilège qui laissait apparaître toutes ses pensées. Nikko rit à cette réaction.

— Je suis un fae psychique, et mon passif qui détecte les émotions des autres est très... développé. Je peux voir quand les gens pensent beaucoup à quelque chose. Ça ne marche pas tout le temps, ne t'en fais pas, je ne peux même pas forcément lire ces pensées.

— Oh. Ça doit être cool. Mon meilleur passif c'est que je peux voir dans le noir mais du coup je vois très mal le jour.

Nikko rit et Charlie se détendit un peu. Montrer ses faiblesses en les transformant en blague l'aidait à reconsidérer sa situation. Si elle ne prenait jamais la place de Jules, Naya, ou même Paul comme de bons étudiants, elle pourrait très bien être le clown de la classe, même si Sam Colson et Naïm de Yafkat semblaient bien tenir le titre.

— Comment est-ce possible que... Enfin... Comment les roturiers arrivent à s'intégrer si bien avec les royaux ? J'ai presque l'impression qu'ils ne sont pas si différents les uns des autres.

— Parce que c'est le cas. Ici on n'utilise pas le terme « royal » ou « roturier » entre nous. Ça découle même d'une règle de Simarth : laisser ses titres aux portes de l'académie. Et puis, si on devait se ségréguer, t'imagines la difficulté de se faire des potes ? Jules est bien princesse d'Elpigaïa et elle est dans ma chambre, je vais pas l'éviter pendant quatre ans juste parce que chez elle on l'appelle « votre majesté ».

Jules avait toute la prestance d'une princesse, même si son style vestimentaire la distinguait bien de son titre, mais elle ne s'était pas présentée ainsi à Charlie, et ça l'étonna qu'elle ait été confiée directement à une royale à son arrivée.

— Donc je vais dormir dans la chambre d'une génie slash princesse, d'un dessinateur slash tatoueur talentueux, et d'un mec qui bouffe des livres plus vite que je ne mange un hamburger. Super. Super. Aucune pression.

— Ahah, t'en fais pas, la rassura-t-il en posant sa main sur son épaule, on te mettra vite à l'aise. Et puis, tu te rendras vite compte que c'est vraiment plus chill que tu crois entre nous.

Quoique Charlie ait beaucoup de doutes sur cela, elle hocha la tête. Nikko lui inspirait suffisamment confiance pour qu'elle se dise qu'elle devrait laisser un peu de place à l'optimisme. À la porte, Daya rentra à nouveau dans la salle de repos, suivie par Jules. La blonde l'observa un instant et lui fit un signe de la main lorsque leurs regards se croisèrent. La métissée sourit et continua son chemin avec l'Aer vers le buffet.

— Jules est une fée de quoi ? Elle ne me l'a pas dit et j'arrive pas à deviner.

— C'est une fée des songes. Pratique quand tu as des insomnies ou que tu fais pas mal de cauchemar.

— Tu parles en connaissance de cause, on dirait.

Nikko haussa les épaules. Difficile de s'ouvrir à Charlie pour le moment, qu'il ne connaissait que depuis une dizaine de minutes, quand il peinait à parler avec Jules et Drew. Il balaya la réflexion vaguement et passa à un autre sujet. Malheureusement, certains évènement s'accrochaient à son âme, et il ne voyait parfois pas le bout du tunnel, perdu dans cet amoncellement de traumatismes. La dernière technique qu'il avait trouvé pour gérer ces problèmes avait été d'appeler tous les soirs Yuji, sa petite sœur, afin de s'assurer qu'elle allait bien. Elle vivait chez l'agent de police qui avait aidé Nikko a la séparer de leur père après l'enquête qui l'avait mené à la prison de Tasugari, et il n'avait aucune raison de s'inquiéter. Mais la voir de ses propres yeux adorer l'école, décorer sa chambre et apprendre à revivre lui donnait un peu plus de courage et apaisait ses nuits.

— Alors, fit-il d'un air intéressé, Simarth correspond à tes attentes ?

Charlie hésita. Elle avait peu entendu parler de Simarth, si ce n'est à travers les mots de son père, parce qu'elle n'avait pas prêté grande attention à cette école dans laquelle elle n'avait jamais cru pouvoir entrer.

— Je pense, oui. En tout cas c'est aussi grandiose que ce qu'on m'avait décrit... Si ce n'est plus...

Nikko rit à sa réponse et s'enfonça dans le canapé en se tournant vers la pièce.

— Tu te doutes bien que pour accueillir tous ces royaux, il faut une école « digne de ce nom ».

Charlie fronça les sourcils et pencha la tête, laissant tomber ses mèches blondes sur sa joue pâle.

— D'où tu viens, toi ?

— Tasugari. Je ne suis pas un royal. On m'a prit grâce à mes résultats scolaires. J'avais postulé pour rire mais visiblement, ils voulaient de moi. Je saurais même pas te dire ce qui les a convaincu. Tu le sais, toi ?

Elle soupira en prenant le même poste que Nikko, les bras croisés sur sa poitrine. Elle n'allait pas lui dire toute la vérité, mais elle pouvait au moins l'admettre.

— Absolument pas...

Nikko la regarda un instant, fronça les sourcils, puis, finalement, il soupira en portant son verre à ses lèvres.

— Bienvenue à Simarth, ma grande.

La fête commençait à s'évaporer avec la musique qu'on baissait à mesure que les élèves rangeaient et nettoyaient les lieux. Nikko serra une dernière main et se dirigea vers la sortie où l'attendait Charlie, son téléphone en main. Elle ne voulait pas rentrer seule au dortoir, de peur de se perdre, et pourtant, dans ses yeux se lisait depuis un moment la fatigue.

Il lui sourit en s'approchant et elle répondit, se redressant du mur sur lequel elle était appuyée. Nikko dirigea la marche vers les suites des fées. Tout le monde s'y dirigeait, bien que certains préféraient rester dans la cour à discuter autour d'une cigarette ou d'un dernier verre.

— T'as passé une bonne soirée, au moins ?

Dans les escaliers menant à la suite Magnolia, Charlie montrait de plus en plus de signes d'épuisement. Elle hocha la tête.

— Je me sentais pas très à l'aise parce que... Je connaissais personne. Mais ça passera.

Nikko approuva d'un signe du menton.

— T'en fais pas pour ça, notre promotion est certainement une des plus sociables.

— Jules est déjà rentrée ? Je ne l'ai pas vue.

— Sûrement. Je ne l'ai pas vue partir en tout cas.

Son téléphone vibra et il le sortit de sa poche. Il s'arrêta net et Charlie suivit le mouvement.

— Tout va bien ?

Il grimaça en lisant le message qui s'affichait et releva la tête.

— Vas-y, rentre, j'arrive dans cinq minutes.

Il se détourna et descendit les quelques marches qui le menèrent au premier étage du bâtiment. Il décrocha au numéro inconnu en sortant sur la terrasse vide.

— Allô ?

— Monsieur Toyoda ? Ici la prison centrale d'Urayama, vous avez un appel entrant du prisonnier...

— Ouais je sais, passez-le moi.

La correspondance se coupa pour laisser place à une musique d'attente ennuyeuse à mourir. Il se fait beau ou quoi ? Il soupira et s'accouda à la barrière de protection, entrelaçant ses doigts dans les tiges des fleurs des jardinières. Enfin, l'appel changea de ton. Il n'entendit d'abord pas grand-chose, et finalement, un râclement de gorge.

— Salut, fils.

— Tu m'appelles à plus de trois heures du mat', papa. Encore.

— Je sais, je sais, je suis désolé, c'est le seul moment qu'on m'a accordé. J'ai pas pu le changer.

Nikko leva les yeux au ciel.

— Bref, tu veux quoi ?

— Prendre des nouvelles ?

— Ouais c'est ça, et moi je suis Iron Man. Qu'est-ce que tu veux, papa ?

La voix à l'autre bout du fil ricana légèrement, et le ton changea. Du père attentif qui semblait se préoccuper de son fils, Han Toyoda se dévoila.

— On m'a encore refusé la visite pour Yuji. Démerdes-toi pour me changer ça, gamin.

— Je te laisserai pas voir Yuji moi-même, pourquoi je ferais la moindre manœuvre pour t'aider à convaincre la prison de te laisser avoir une visite avec elle.

— Nikko, Nikko, Nikko... Tu sais... Depuis que je suis en prison, je me suis fait deux ou trois amis qui...

— Pas la peine de me servir ton numéro de gangster à la Prison Break, papa. Tu sortiras jamais de là, et je te laisserais pas voir Yuji.

La voix de son père continua de fulminer tandis qu'il éloignait le téléphone et raccrochait. Dans le silence de la nuit entre-coupé par les rires dans la cour de l'autre côté du bâtiment, Nikko souffla. Il lui en fallait plus pour commencer à s'inquiéter à propos de son père. Ce n'était pas la première fois qu'il le menaçait de cette façon, et ce ne serait certainement pas la dernière. Il regarda tout de même l'application qui lui permettait de traquer la montre connectée de sa petite sœur. Yuji était toujours dans la campagne tasugarienne, là où elle avait été placée, chez des gens bien, après son départ pour Simarth. Il avait eu beaucoup de mal à la laisser après s'être tant occupé d'elle, mais il n'avait pas le choix, il avait besoin de cet enseignement.

— Nikko ?

Il leva la tête vers la fenêtre ouverte à l'étage. Charlie y était penchée, ses mèches blondes tombant en cascades autour de son visage.

— Ça va Charlie ?

— Je crois que j'ai oublié de prendre une serviette, est-ce qu'il y'en a d'autres ?

— Ouais, j'arrive, je t'en donne une.

Elle disparut comme elle était arrivée et le fae psychique rentra à nouveau dans le bâtiment, laissant derrière lui la nuit noire et l'ombre qui restait plantée à l'orée du bois, ses iris ambrés fixés sur la façade rosée des suites.

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