Lettre à Grand-Mère
[ Par cette après-midi de Novembre je me devais de dire un dernier au revoir à ma grand-mère, cette femme representant ma force et mes plus grandes peines.
Elle à été ma mère, ma meilleure amie, mon ennemie, mon épaule sur laquelle pleurer en paix, un simple regard valait mille mots et nos silence valait les plus longues conversations.
Mais aujourd'hui, ce n'est pas sur son épaule que je pleure, et ce depuis la première fois depuis un temps qui me paraît infini.
Tandis que moi, je suis assise sur ce banc aux cotés d'une tante encore inconnue il y a à peines quelques dizaines de minutes qui se démène à tenter d'apaiser mes larmes et ma tristesse.
Toi, mamie, ma confidente de toujours, tu es allongé dans ce cercueil fade de et terne.
Toi qui aimais tant les couleurs et les motifs exagérés tu te serais enfuie ou le rendrais à ton goût, faisant gicler de la peinture partout dans l'église, ton envie de vivre aurait fait ricaner le plus maussade des arbres, ton meilleur ami le saul pleureur.
Mais tu sais mamie ! Ne t'inquiète pas pour lui, même si aujourd'hui ce n'est pas toi qui t'occupera de lui à l'avenir, tu m'a tant appris sur lui et ses feuilles que c'est comme si je le connaissais aussi bien que toi ! Je m'en occuperai pendant les années qu'il faudra, je te le promet !
Et ton si beau jardin ! Je prendrais soin de chaques plantes, même si ma main n'est pas aussi verte que la tienne ! Peut-être qu'après quelques semaines... bon d'accord mois ! Avec les mains dans la terre elles deviendront vertes à leurs tours ! T'en penses quoi ?
T'étais le pilier de la famille même si c'était pas toujours rose... Comme tu disais si bien "La vie c'est comme la pâtisserie ! Si c'est fade rajoute du sucre, si c'est pas bon c'est que c'était du sel, et si c'est immangeable c'était du poivre blanc ! "
Elles vont me manquer aussi tes expressions bizarres ! T'en avais une pour chaques occasions ou pour chaque petit truc qui te dérangeait ! De l'invasion de pucerons dans tes fraises à la mouche tombant dans le thé en passant bien évidemment par le plombier qui avait son pantalon bien trop bas pour ses fesses !
Un jour je serais aussi génial que toi ! Et je raconterais tes histoires à la moindre oreilles prêtes à les écouter !
D'ailleurs ma préférée c'est celle avec le chien qui parle aux fleurs !
" Chaques jeudi après-midis depuis maintenant 20 ans, un labrador chocolat plus blanc que brun ce rendais dans le jardin de ses maitres. Mais même avec les cris résonnant dans la maison du couple, il était heureux.... Pourquoi ? Parce qu'il rejoignait ses meilleurs amis les plantes bien évidemment !
Puis commence sa promenade dans le jardin, disant bonjour à chaques plantes en remuant la queue joyeusement et peine à trottiner à cause de ses vieux os.
Pour aujourd'hui, il décide de s'arrêter devant les Lys plantés quelques semaines auparavant et entame son histoire.
<< - Dis moi le Lys...penses-tu qu'un jour ils arrêteront de se crier dessus ? Penses-tu qu'un jour ils prendront le temps de m'aimer un peu plus moi ? Penses-tu qu'un jour l'un deux prendra le temps de m'apprendre ta signification ? Je voudrais la connaître, te connaître ! Mais je ne suis pas sûr qu'il me reste assez de temps pour cela...
Dit moi le Lys... quelle est ta couleur ? Je parierais mon prochain bol de croquettes que tu sera blanc ! Quand on rend visite dans le champ de pierre j'en vois souvent, mes maîtres en posent devant une d'ailleurs mais la seule chose que je vois c'est que c'est joli.
Je suis sûr que tu seras magnifique mon ami...
Ça te dérange que je me repose un peu ? je me fais vieux et aujourd'hui je ne sais pas pourquoi j'ai l'impression que le monde va au ralenti... c'est sûrement moi et mon vieil âge ne t'en fait pas !>>
Le chien se couche donc sous les fameux lys qu'il semble tant aimer pour se reposer un instant, profitant du soleil sur ses poils, de l'air frais venant chatouiller son museau, de la fourmie qui passe sous ses coussinets pour rejoindre sa colonie...
Et rapidement les cris de ses maîtres lui paraissent un peu loin, mais il est si bien ici...tellement bien qu'il ne prend pas la peine de se lever, profitant un peu plus.
Et finalement ce ne fut que lorsque la nuit commença à tomber que ses maîtres sortirent de la maison, appelant son nom pour qu'il rentre...rien, pas d'aboiements, pas de chien heureux de se faire appeler, pas de queue remuant sous les caresses...
Ce soir, la seule chose qui remplit le silence, c'est les pleurs de l'un des deux lorsqu'il trouve son meilleur ami à poil, couché sous le lys qu'il aimait tant, mais contrairement à précédemment il ne respirait cet air si frais.
Les deux hommes s'en voulaient, leur compagnon était mort seul tandis qu'eux se disputaient à cause d'un énièmes bêtises.
Mais ce qu'ils ne savaient pas, c'était que ses croquettes étaient en sécurité puisque le lys qui dans l'après-midi semblait prêt à éclore était là...
Ce lys blanc était penché au dessus de son camarade brun, et une goute d'eau d'eu à l'humidité acumulé coula jusque sur la truffe de ce dernier en signe d'au revoir."
Elle est à brisé le coeur cette histoire mamie, mais je l'aime comme je t'ai aimé parce qu'elle m'a appris pas mal de choses sur la vie, principalement que ça ne sert à rien de s'acharner sur les petits détails et de simplement laisser couler et profiter du moment.
Peut-être que c'est grâce à cette histoire que tu ne voulais pas t'attacher, pour ne pas blesser les autres en partant.
Malheureusement je suis arrivé dans ta vie, et je ne l'ai pas quittée... J'espère que ça t'a fait ne serait-ce qu'un peu de bien de m'avoir vers toi malgré mes bêtises d'enfants et d'adolescente, mes coeurs brisés à devoir recoller à trois heures du matin, mes sorties en douces où tu a du t'inquiéter de ne pas me trouver dans mon lit le lendemain matin.
Mais tu veux savoir un secret ? C'est que je vais devoir te laisser seule un moment, on se reverra c'est promis ! Mais je me suis fait un nouvel ami sans le vouloir et il ne veut plus partir.
J'ai un peu peur de lui, je ne vais pas te mentir, mais j'ai pas le temps de trouver un moyen de me débarrasser de lui avant de pouvoir te donner cette lettre.
Je ne te la donnerais pas moi même pardon, je sais qu'on s'était promis de ne pas se cacher les choses importantes mais c'est mon choix, tu pourras me râler dessus plus tard d'accord ?
Mon nouvel ami s'appelle le cancer mamie...
Ne t'en veux pas je t'en supplie ! Tu as fait de ma vie la plus belle des histoires ! J'aurais aimé la continuer un peu plus longtemps mais apparemment ce n'est pas possible, peut-être que la prochaine sera encore plus surprenante qui sait ! Je voudrais qu'on s'y retrouve, une vie sans toi c'est pas une vie tu sais ?
Tout ce que j'ai écrit au début de ma lettre c'est ce que je m'attendais à vivre moi, mais je crois que c'est toi qui va devoir le vivre... pardon...
Je te l'ai sûrement déjà dit plus de fois que nécessaire mais je veux que celui ci tu puisse le garder avec toi jusqu'à la fin.
J E T ' A I M E M A M I E !
J'ai une dernière question, tu ne vas pas forcément pouvoir y répondre mais j'ai besoin de te la poser...]
[Dis mamie... c'est comment le paradis ? ]
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