GUERSSA : PRÉSUMÉE COUPABLE
OC × OC
TESSA REEVES
Ce OS prend place dans l'univers de Sherlock.
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« Tess, ça te dirait de rester un peu, ce soir ? Madame Hudson a fait des cookies.
– C'est gentil mais ça ira. J'ai des choses à faire, ce soir. »
Même si ça déchirait le cœur de l'avocate de refuser, elle n'avait pas d'autre choix. Elle se pencha quand-même pour embrasser la joue de celui qu'elle aimait en secret et quitta l'appartement situé sur Baker Street, entrant dans un taxi.
« Elle est partie voir un autre personne, déclara le célèbre détective, ne te fais pas d'illusion.
– Comment tu peux savoir ça ? Peut-être qu'elle a encore du travail, rien de plus.
– Tessa est peut-être une femme qui aime se mettre en valeur, mais elle est bien plus maquillée que d'habitude. Comme tu l'a sûrement remarqué, elle portait une tenue noire et chic, tenue qu'elle ne met pas souvent d'ailleurs. Sans compter que le taxi est partit dans la direction opposée de son bureau. Je peux même te dire qu'elle va voir une femme puisque par dessus son parfum habituel, elle sent les fleurs. Elle a passé un bon moment chez un fleuriste pour choisir avec soin chaque fleur qui composera le bouquet alors sincèrement Guerald, tu ferais mieux de te concentrer sur ton apprentissage plutôt que d'être distrait par une séductrice comme Tessa Reeves. »
Guerald s'arrêta de respirer, tout comme Sherlock l'avait sûrement fait en faisant un pareil monologue, et alors qu'il s'apprêtait à répliquer... Préféra se taire. Son mentor avait sans doute raison, elle ne faisait que le distraire. Ce soir là, il alla dans son lit bien plus tôt que d'habitude, sans même toucher aux précieux cookies.
« J'espère que vous avez une bonne raison de m'avoir fait venir, j'ai une montagne de travail et je suis loin d'être en avance. »
C'était le lendemain en milieu de matinée, les deux hommes avaient demandé à la noiraude de venir.
« Nous avons une nouvelle à t'annoncer, fit alors le plus jeune de la pièce d'un ton hésitant.
– Une bonne j'espère. Sinon, j'aurais préféré rester au bureau.
– Nous avons reçu un appel. Ton père a été retrouvé assassiné ce matin et nous avons été appelé pour enquêter. »
La jeune femme resta silencieuse ; elle avait attendu ça toute sa vie et pourtant, elle ne pouvait s'empêcher de se sentir un peu... étrange.
« Vous auriez simplement pu me le dire au téléphone, déclara-t-elle du ton le plus neutre dont elle était possible.
– Je crains que malheureusement, nous ayons des questions à te poser, répliqua le détective.
– Je te demande pardon ? »
Son regard se posa immédiatement sur Guerald qui baissa la tête. Alors c'était vrai ? Ils la voyaient tous les deux comme suspecte ?
« Tu n'as jamais parlé de ta famille avec nous, pas même avec moi, alors on se se pose des questions, dit-il à voix basse
– Enfin, pas tout à fait. Quand vient le sujet de nos familles, tu te renfrogne immédiatement. Tu es en mauvais terme avec celle-ci, il suffit simplement de voir la situation avec ton frère. Alors première question : où étais-tu hier soir et que faisais tu ?
– Ça, ça fait deux questions. Mais je n'ai rien à vous dire, ça ne vous regarde pas.
– Tessa, on veut simplement trouver le responsable et pour ça tu dois nous répondre.
– Tu entends, Tessa ? Tu n'aimerais pas faire souffrir Guerd, si ? Alors réponds nous. Maintenant. »
L'avocate l'affronta du regard, lui lançant sûrement le plus mauvais qu'il n'avait jamais reçu dans sa vie.
« Va au diable, Sherlock Holmes.
– Très bien, alors je vais te dire ce que tu as fait. Tu es loin d'être bête, tu es même très intelligente. Hier, tu as préparé toute une mise en scène pour nous faire croire que tu avais rendez-vous : les vêtements, le maquillage... Les fleurs, c'était pour nous mettre sur la piste d'un rencard avec une femme. Un sujet qui aurait mit Guerald tellement mal à l'aise qu'il n'aurait jamais posé de question là-dessus. Mais hier soir, Tessa Reeves, tu es allée dans le manoir où tu as grandis étant petite, et tout ça pour tuer tes parents. Enfin, seulement ton père. Soit ta mère était absente, soit tu n'en voulais qu'à lui. Il te battait, Tessa ? Est-ce pour ça que tu es si hargneuse, si en colère ? »
Tessa avait commencé à se mettre à trembler, les poings fermement serrés mais sans répondre pour autant. Elle n'avait rien à lui dire, il n'avait rien à savoir.
« Il n'y a que toi qui subissait, c'est pour ça que ton frère et toi vous haïssez autant. Tu le hais car il avait la chance d'être le protégé de son père et que jamais il n'a tenté de t'aider. Peut-être que c'est même par ta faute qu'il a perdu son œil ? Et ta mère alors, qu'est ce qu'il se passait avec elle ? Qu'a-t-elle fait pour que tu n'ai même pas envie de parler d'elle ?
– Sherlock, arrête s'il te plaît...
– Ça t'as plu de lui faire ça ? Je suppose que oui. Tu as l'air épuisée, tu as les yeux rouges, tu n'as pas beaucoup dormi. Ça t'as prit du temps mais tu as savouré chaque instant.
– Sherlock...
– Ferme ta putain de gueule. »
Elle n'était pas vulgaire, jamais. Si elle l'était, c'était toujours à cause de ce cher détective qui prenait un malin plaisir à "faire ressortir ce qu'elle était vraiment", comme il le disait.
Pourtant, son visage ne s'était pas durcis, ses yeux ne l'avaient pas foudroyés sur place, elle n'avait pas gardé ses épaules droites pour lui faire face... Puisqu'elle venait de cacher son visage entre ses mains pour pleurer.
Quand pleurait elle devant les autres ? Ça n'était arrivé qu'une fois : quand Guerald était un jour entré à l'improviste dans son cabinet, il l'avait retrouvé en larmes. Jamais il n'avait su pourquoi.
« Quoi, j'ai pas raison ?
– Hier soir je suis allée voir ma mère. Les fleurs étaient pour elle et la putain de tombe dans laquelle elle repose depuis que j'ai cinq ans ! »
Le grand brun reçut un deuxième regard noir, mais cette fois c'était celui de Guerald Folker qui ne supportait pas de voir la jeune femme dans cette état. La jeune femme qui faisait battre son cœur un peu trop vite, un peu trop fort. Celle qui pleurait devant lui parce qu'on n'avait jamais cherché à savoir ce qu'elle avait sur le coeur.
Alors il s'approcha d'elle et la fit sortir de ce salon dont le silence n'était brisé qu'à cause de ses pleurs pour l'emmener dans la petite chambre où il dormait.
« C'est lui qui l'a tué, murmura-t-elle. Cet enfoiré a tué ma mère à petit feu, en l'empoisant chaque jour pour la voir s'éteindre au fur et à mesure. Leur mariage semblait heureux, même pour un mariage arrangé mais ça a très vite changé. Il voulait de l'argent, plus d'argent que celui auquel il avait accès et le seul moyen de l'avoir, c'était de devenir veuf. Elle a toujours eut la santé fragile, tout le monde y a cru... Mais pas Alec et moi. »
Le garçon ne disait rien, l'écoutait seulement. Même si c'était sous la pression, son amie pouvait enfin se libérer de ce qu'elle avait profondément enfouit, si bien caché que personne, pas même Sherlock Holmes ne l'avait deviné.
« C'est le frère de ma mère qui a décidé de nous prendre chez lui, après que je lui ai écrit une lettre. Il est mort quand Alec avait dix-huit ans. Un soir, il est arrivé avec un œil en moins mais de l'argent... Plus que tu n'as jamais pu en voir. Il avait récupéré ce qui nous revenait, l'argent de notre mère, notre famille. Et nous sommes venus à Londres pour une nouvelle vie. Lui, il a oublié grâce à l'alcool, la drogue. Moi j'ai essayé de noyer tout ça dans le travail en me demandant quand cela me rattraperait. Visiblement, c'est arrivé aujourd'hui. »
La noiraude essuya ses larmes et soupira.
« Même si ça semble évident, je te promet que ce n'est pas moi qui l'ai tué. Et bien que j'aurais aimé pouvoir m'en débarrasser par moi-même, j'ignore qui a pu le faire.
– Je te crois Tess. Et je suis désolé que tu ai eu à vivre tout ça. »
Il la prit dans ses bras et la serra comme jamais il ne l'avait fait tandis que ses sanglots reprenaient quand elle l'enlaça à son tour.
« J'aurais dû l'arrêter avant qu'il n'aille trop loin... Tu n'avais pas à entendre ça, te faire passer pour une menteuse, une meurtrière.
– Ce n'est rien... J'aurais dû t'en parler depuis déjà bien longtemps, ça aurais pu éviter bien des problèmes... Et tu aurais pu comprendre à quel point je tiens à toi. »
Tessa resta un bon moment avec Guerald, dans ses bras. C'était tout le réconfort qu'elle n'avait jamais eu dans toute sa vie. Quand elle s'endormit, épuisée par ses larmes, l'apprenti détective alla rejoindre le plus vieux.
« Elle est innocente, Sherlock. Et pour le bien de tous, vous feriez bien de laisser tomber l'enquête, ou au moins de ne plus la mêler à celle-ci. Ni elle ni moi, d'ailleurs.
– C'est déjà fait. J'ai rappelé pour dire que je refusais d'enquêter. »
Il n'y avait renoncé que parce qu'il avait comprit que lui contre eux, il n'avait absolument aucune chance.
Quelques mois étaient passés, Tessa sentait de nouveau la fleur. Guerald aussi, d'ailleurs. Ils étaient à deux, marchant côte à côte dans de longues allées où se dressaient des pierres grises soigneusement alignées. La noiraude s'arrêta, le garçon fit de même.
« Vas-y, je t'en prie.
– Tu es sûre ?
– J'ai envie que tu le fasse, vraiment. »
Le jeune homme se pencha et déposa le bouquet là où était gravé le nom "Ania Victoria Kaithlyn Élizabeth Adèle Reeves".
« C'est un nom très long, dit-il comme s'il ne voulait pas qu'elle l'entende.
– Tu as raison. Avec Alec on trouvait ça trop long. »
Elle montra une petite inscription juste en dessous d'une écriture irrégulière, aussi irrégulière que celle d'un enfant : "Maman".
« Elle te manque ?
– Beaucoup. C'est difficile de grandir sans sa mère. C'est peut-être même plus difficile en étant adulte qu'en étant enfant. »
Elle se mit contre lui, posant sa tête sur son épaule.
« Heureusement que tu es là. Elle t'aurais adoré, mais pas autant que moi je t'aime, Guerald Folker. »
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