𝑪𝒐𝒏𝒇𝒆𝒔𝒔𝒊𝒐𝒏
L’église était presque vide en cette fin d’après-midi, baignée d’une lumière tamisée par les vitraux anciens. L’odeur familière de l’encens flottait encore dans l’air, imprégnant les bancs de bois usés par le temps. Margaret avança d’un pas mesuré vers le confessionnal, son cœur battant légèrement plus vite qu’à l’accoutumée.
Elle s’agenouilla lentement, croisant ses mains sur ses genoux, et inspira profondément avant de murmurer d’une voix douce, teintée d’une émotion subtilement maîtrisée :
— Pardonne-moi, mon Père, car j’ai péché…
Un silence s’étira. De l’autre côté de la grille, son mari, le révérend Whitmore, restait impassible, attendant qu’elle poursuive.
— J’ai été trop curieuse encore une fois... J’ai voulu aider, j’ai voulu être présente… Mais peut-être que j’ai trop vu. Trop compris.
Sa voix se brisa légèrement, mais elle se reprit aussitôt. Margaret était une femme qui savait mesurer ses mots, choisir avec soin ce qu’elle souhaitait dévoiler.
— Alyssa… Elle marqua une pause, laissant son nom flotter dans l’espace confiné du confessionnal. Je ne peux m’empêcher de penser que j’aurais pu… J’aurais dû voir les signes. Elle n’allait pas bien, je le savais. Tout le monde voulait croire qu’elle était forte, rayonnante… Mais parfois, les apparences…
Elle laissa sa phrase en suspens, comme si elle peinait à formuler ce qui lui pesait sur le cœur. Ses doigts se crispèrent légèrement sur le tissu de sa robe.
— Nous parlions souvent, tu sais. Elle me confiait certaines choses… Elle laissa échapper un soupir, feignant une peine plus grande qu’elle ne la ressentait réellement. Mais jamais assez. Jamais tout. Je me demande parfois si elle espérait que quelqu’un lise entre les lignes. Si elle voulait être sauvée...
Margaret redressa légèrement le menton, et dans l’ombre du confessionnal, un mince sourire étira ses lèvres.
— J’ai été une mauvaise amie, Père. Je n’ai rien dit. Et maintenant, il est trop tard.
Elle savait. Elle avait toujours su.
Et pourtant, elle n’avait rien fait.
Parce qu’Alyssa Calleway n’avait jamais été son amie. Seulement un rôle à jouer dans ce théâtre où Margaret était, depuis toujours, l’une des meilleures actrices.
Le silence revint, seulement troublé par la respiration lente du révérend. Margaret baissa les yeux, fixant le bois verni devant elle, et attendit l’absolution.
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Après cette confession Margaret sentait déjà un poids s’échapper de sa poitrine. Et un sourire éclatant s'afficha sur son visage lorsqu’elle quitta le confessionnal.
Elle se sentait bien. Libérée.
Comme si, en déposant ses mots ici, elle s’était délestée du moindre soupçon de culpabilité.
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