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7 : Lait et Cookies

- Mais je te jure que si ! Pourquoi tu t'obstines à me démentir ? Vocifera Chan, les bras croisés devant la mine sceptique de son cadet.

- Parce que c'est complètement illogique ce que tu me dis là. Lui répondit celui-ci avec le plus grand des calmes.

Minho était assis par terre, devant la vieille litière qu'il remplissait pour la première fois depuis des mois. Depuis qu'il avait dépoussiérer cette petite boîte, il ne pouvait s'empêcher de s'émouvoir. Absolument chaque petit détail le faisait penser à Dori, son petit chat bien-aimé. C'était comme s'il était toujours là, son odeur, ses petites pattes qu'il secouait pour se débarrasser de la poussière. Il prenait souvent des longues pauses toilettes dès qu'il sortait de la litière, raison pour laquelle son propriétaire lui avait installé un petit tapis devant. Dori avait été un chat très amical, il adorait prendre  des longues siestes devant l'énorme baie vitrée,  adorait jouer avec tout ce qui bougeait et s'entendait même bien avec Chan. Ah, tant de souvenir devant un simple objet... C'était chamboulant.

Ses yeux commençaient à le piquer, il se racle la gorge pour essayer de reprendre contenance. Il n'allait pas se mettre à pleurer maintenant quand même. La meilleure option était donc de provoquer Chris, c'était toujours plus amusant.

- Il a refusé de manger la pâté de chat ! Enchaîna ce dernier, persuadé que ce chat était anormal. C'était comme si une force surnaturelle, un instinct primaire lui chuchotaient ces théories à l'oreille.

- Les chats ont des goûts différents, et puis je te l'ai déjà dit, il est trop jeune pour manger. Insista son interlocuteur.

- Mais il est plus grand que ton chat ! L'autre avait bien treize ans non ?

- Yah ! Dori n'en avait que douze !

- Peut importe. Le blond soupire, ennuyé avant de s'allonger sur son sofa.

À cette réponse, le plus jeune se vexa plus qu'il ne le crut. Ses yeux se remplissent de larmes, et ne voulant pas pleurer devant lui, il se lève choisissant de quitter le champs de vision de son aîné. Il partit donc chercher Felix, avant la hâte de lui faire découvrir son nouveau territoire.

- Allez viens mon grand. J'ai une petite surprise pour toi.

Ses bras passent prudemment sous les côtes du mammifère pour le soulever. Tout sourire, Minho le dépose devant sa litière avant de lui caresser le dos avec le bout de ses doigts.
Felix eu d'abord du mal à se tenir sur ses jambes mais il réussit rapidement à retrouver son équilibre. Il chancelle, le regard curieux pointé vers l'objet étranger de leur domicile.

- Aller, entre. L'encourage oralement, sans penser à le presser ou brusquer.

Felix lui lance un petit regard puis comme s'il obéissait, entra dans la tête dans la litière.

C'était bizarre.

Ensuite, il fouille un peu, remuant la garniture du panier avant de sortir, secouer ses pattes et s'en aller.

OK, c'était vraiment bizarre. Un chat, comme tout animal, avait comme priorité de marquer son territoire. Il devait au moins y uriner pour garder son odeur. Peut-être que Chan avait raison et que le chaton n'était pas normal ? Peut-être que sa théorie était vraie et qu'il génétiquement modifié ?

Minho secoue la tête, décidant de ne pas s'y éternisé pour le moment , tant qu'il mangeait, dormaient et était en bonne santé c'était ce qui comptait. Felix pouvait être originale à sa manière s'il le voulait. Et puis, ainsi, il ne risquait pas de raviver les souvenirs de Dori chez lui.

- Euh...j'en déduis qu'il n'en veut pas ? Intervient l'aîné, qui avait observé la scène depuis la pièce de séjour.

- Je ne sais pas. C'est bizarre, il n'a même pas pensé à marquer sa toilette.

- Min' on fera mieux de leur déclarer quelques part... je ne suis pas rassuré. La mine désolée, Chan se frotte la nuque. Il avait prononcé ces mots en s'attendant à de lourdes représailles.

Seulement, le plus jeune ne fit qu'hausser les épaules.

- C'est le chat de ta sœur, il est sous ta responsabilité. Si tu veux t'en débarrasser, vas-y.

Ah ! Il a préféré jouer la carte de la culpabilité. Quel rat !
Désespéré, le blond se lève avant de fuir, oui encore, dans la cuisine.

- Oh enfait ! J'ai des cookies, tu en veux ?

Et encore une fois, c'était un changement radical de sujet. Pas de discussion, ni de communication, s'ils ne comprenaient pas un sujet, ils le taisaient, l'enterrant dans un coin de leur cerveau et passaient à autre chose. Tassant la frustration, la colère, les émotions.

C'était douloureux et c'était surtout cela, qui avait ronger leur nerfs, détruit leur amour. Parce qu'au fond, ils s'aimaient encore mais ne savaient plus comment le montrer. Minho était frustré, il ne pouvait plus être heureux avec lui. Et il ne voulait pas se faire du mal. C'est ainsi que se finit leur histoire, qui pourtant aurait pu être belle...mais non.

Servant un café avec une assiette de quelques biscuits aux pépites de chocolat, l'aîné ne répondit pas au petit "merci" avant de disparaître encore une fois. Dans sa cuisine, il entreprit de se concentrer sur autres choses. Alors qu'il coupait un peu de kimchi avec un ciseaux, le bruit d'une assiette tombant au sol attire son attention.

- Chan-hyung...il entendit son murmure, malgré la distance et le mur qui les séparaient. Chan-hyung ! Répète t'il sur le même ton.

Ni une ni deux, le concerné se précipite vers la provenance de la voix, pour découvrir Minho, debout sur son fauteuil. Il avait un pied sur le dossier, l'autre sur les coussins, une position qui lui permettrait de s'enfuir par la porte au moindre geste.
Chan suivit son regard, puis se figea à son tour.

Là ! Juste devant la table basse, se tenait un petit homme haut comme trois pommes. Son corps était partiellement couvert de poils, beaucoup trop long pour être celui d'un humain. Ses petites mains peinaient à atteindre un des cookies mais dès qu'il réussit à en attraper un, retombe sur les fesses d'un bruit sourd.
Sa friandise gagnée, il la saisit avec ses petites mains avant de la porter à sa bouche.
Chan était sur le cul, aucun son n'émanait de lui, tout comme Minho qui lui observait le spectacle avec intérêt.

- Wouah...

- AAAAH ! BORDEL MINHO ! FUIS ! ELOIGNE TOI DE LUI !

Comme pour le sauver d'un danger imminent, Chan se jeta sur son ex petit-ami, utilisant son corps comme bouclier le temps qu'il puisse sortir. À sa grande surprise, Minho le refroidit directement.

- Ferme la, bordel tais-toi tu vas lui faire peur !

- Mai-mais Minho...Voyant qu'il ne pouvait parler correctement, il se tut, observant le petit félin se débrouiller maladroitement avec sa friandise.

- C'est un gosse... murmure finalement ce dernier, réveillant l'autre de sa torpeur.

- Je te l'ai dit ! Tu vois que je ne suis pas fou. S'écrie t'il en s'approchant lorsque  Minho tendit sa main vers lui. Comme pour s'assurer que tout cela était bien réel et qu'il ne rêvait pas.

- Chuuut ! Tu vas lui faire peur.

Le brun s'approche lentement, posant un pied devant l'autre jusqu'à arrivé au niveau du gamin. Il pouvait l'examiner de plus prêt.
Le collier qui portait le médaillon " Felix " était encore accroché à son cou. Le pelage blond recouvrait l'entièreté de son corps, mais était plus abondant sur sa tête et sa surface dorsale.

- Attention Min'... Chan le suivit de quelques pas, tout de même inquiet pour lui.

- Coucou Felix... Fit t'il en tendant sa main vers lui.

Cette action eu le don d'attirer l'attention du gosse, il tourne son regard émeraude vers eux. Dévoilant son visage constellé de tâches, sûrement à la place où les moustaches félines étaient auparavant posées.

- Il a les yeux verts, c'est beau !

- Oh et des tâches de rousseurs ! Parlent t'ils simultanément, ébahis.

Pour toute réponse le dit Felix tendit le gâteau vers eux, le cookie était intact, signe qu'il ne put le manger mais était tout de même imprégné de salive.
Minho le prit avant d'en couper un morceau et le glisser dans la bouche du plus petit. Immédiatement il se mit à sucoter le bout de chocolat, ravis.

- T'en veux encore ? Chan, fait lui un biberon !

Chan sursaute, ses yeux perdus naviguant entre son homologue et le petit miracle avant de s'exécuter, bourru par le ton de son cadet. Ses jambes tremblaient, ses mains aussi. Son regard ne pouvait se décrocher de Felix.

Putain qu'est ce que c'était que ça encore ?

- Attention hein ?

- Ouais.

Il ouvrit ses bras en une invitation silencieuse, ses yeux brillaient sous un mélange de joie et d'excitation. Néanmoins Felix comprit le message, et avançe à quatre pattes jusqu'à son aîné avant de se blottir dans ses bras.

- Je penses que mon cœur vient d'exploser Chan-hyung...

En effet, il était en transe, un sourire béant aux lèvres alors que son corps était immobile. La peur d'une gaffe qui chasserait le petit animal était trop grande.

- Comment ça ? Ne me fait pas une crise maintenant Min' !

Le brun lâcha un petit rire amusé.
Lentement, il prit un autre morceau et le lui présenta. Une petite main s'ouvrit pour l'acceuillir et le guider vers sa bouche. C'était beaucoup trop chou.

- C'est mignon...il- enfin je ne sais même plus ce que c'est...argh, je ne peux plus parler.

Revenant avec le biberon, Chan s'assied sur le canapé, loin d'eux avant de lui donner la nourrice artificielle.

- Bordel...c'est quoi ce truc ? Son cœur loupe un battement lorsqu'il le vit se précipiter vers la bouteille de lait pour ensuite la porter à ses lèvres.

- Je pensais que ça n'existait que dans les sciences fictions, tu sais les animaux mi humains.

- Wow Wow Wow ! Pause, on arrête tout ! Et tu m'expliques ça comme il le faut.

Le brun lève les yeux au ciel, avant de se tourner vers lui.

- Un hybride c'est un croisement de deux espèces différentes, généralement ils existent seulement entre les espèces voisines comme les ânes et les chevaux.  Mais plusieurs scientifiques renommés ont essayer de produire une hybridation, surtout entre l'homme et le singe mais jusqu'à l'heure c'était impossible ! J'ai vu beaucoup de film dessus, enfin je taquinais toujours Dori avec cela.

Un sourire triste s'installe sur ses lèvres.

- Et quel est le rapport avec ma sœur ?

Encore une fois, il soupire et lève les yeux au ciel, exaspéré.

- Je ne suis pas sûr, mais le fait qu'elle ai préféré te demander de le sauver plutôt que de se sauver elle-même doit te mettre la puce à l'oreille non ?

Les mots s'emboîtaient comme un puzzle dans sa tête, ça ne pouvait être que cela. Et peut-être que même qu'il était la cause de sa disparition, dans ce cas pourquoi elle l'avait laissé derrière lui ? Son esprit se brouillait de question, mais une idée lui vient en tête.

- Elle m'a demandé de le garder cacher et le protéger.

- Raison de plus.

Chan pose une main sur son front, accablé par les révélations irréelles et consécutives.

- Je dois retourner là bas pour avoir plus d'informations, je vais sûrement y trouver un truc.

Minho écarquille les yeux.

-  Tu crois que c'est elle qui a fait ça ?

- Qu'est ce que tu veux dire par là ?

- Je ne sais pas, ça paraît beaucoup trop...fantaisiste ? 'Fin je veux dire qu'on devrait quand même poser des questions avec ce que l'on sait.

Ils se taisent un moment, réfléchissant chacun de son côté sur un possible emboîtement ou un accord plausible des faits récents.

- Bordel Hannah Bang, j'espère que t'es déjà loin parce que si je te retrouve c'est moi qui te tues... murmure t'il en tirant ses cheveux.

- En attendant, je crois qu'on devrait le cacher ici.

- Hum..

Il lance un regard vers Felix calmement calé dans ses bras.

- Pauvre enfant...

La mine dépitée, Chan s'affale sur le canapé, comme si gérer son travail et sa vie sentimentale chaotique ne suffisait pas. Il fallait maintenant qu'il s'occupe d'un enfant capable de se transformer en chat...ou l'inverse, un chat capable de se transformer en enfant ?
Fermant les yeux, il se rappelle de bien maudire sa sœur encore une fois. Son cerveau fulminait.

Non, c'était juste un long et mauvais rêve, quand il se réveillera, il serait encore seul dans son lit. Dans son appartement sombre et vide. Tout cela n'était qu'un mauvais rêve, et à son réveil, il reviendra au soir où Minho l'avait quitter.
Les heures sombres et les fantômes reviendraient à la charge. La solitude, et la sensation de vide atroce...

C'est ça, il n'avait qu'à fermer les yeux. Et il allait finir par se réveiller.

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