Mercredi 24 août, étang de Trasphat, 14 h 48

- Bon, on a déjà le début de l'énigme. Arrêtes-moi si je me trompe, d'accord ?

Alek a hoché la tête.

- La maison qui porte la marque de l'éclair, c'est chez les Potter, ça ne fait aucun doute. À priori, c'est là que l'on pourra trouver quelque chose qui y est caché. Mais la pièce où l'on se retrouve et où l'on se sépare, je sèche.

Je m'étais laissée tomber sur l'herbe à côté d'Alek.

- On dirait un sablier.

J'ai vivement tourné la tête vers mon ami, qui était étendu à mes côtés.

- Pardon ?

Il a émis un petit rire. Ça me faisait du bien de ne plus être seule en permanence. Ça remplissait le vide intersidéral qui s'était installé dans ma vie sans prévenir.

- Le nuage, dit-il en pointant son doigt vers le ciel. Il ressemble à un sablier.

Si on m'avait dit il y a quelques semaines que je me retrouverais avec mon voisin allongée dans l'herbe à regarder les nuages, je vous aurais dit d'aller prendre un petit rendez-vous à sainte Mangouste. Je n'appréciais pas du tout mes étranges voisins avant de rencontrer Alek.

- Effectivement...

Je sentais les rayons de soleil sur ma peau. Ils venaient se réfléchir sur moi comme pour réchauffer mon petit coeur qui s'était progressivement glacé. C'était le bruit d'un Alek qui s'était rapidement levé, euphorique, qui m'avait fait revenir à la réalité.

- Mais oui ! Par la première baguette de Merlin, comment à t-on pu rater ça !

J'ai levé un sourcil, me redressant à l'aide de mes coudes.

- La pièce d'une maison où l'on se retrouve et se sépare ! C'est tellement évident ! Ça ne te dit vraiment rien ?

J'ai secoué la tête , signe de mon ignorance.

- L'entrée, 'Nastasia ! On y retrouve les gens, vu que c'est par là qu'ils entrent ! Et on s'en sépare parce que c'est par là qu'ils sortent !

L'idée m'avait traversé l'esprit, au départ, mais ça m'avait semblé idiot. Note pour plus tard, toujours donner toutes ses pistes.

- Tu penses vraiment qu'on va réussir de le retrouver ?

Une maigre sourire a fendu mon visage.

- Je ne le crois pas. J'en suis sûre.

. . .

Vendredi... août, maison des Rogue,
2 h 34

Je me sentais vraiment très mal de faire ça à mon père. Il allait me hurler dessus quand je reviendrais, c'était sûr ! J'ai descendu les escalier lentement, faisant en sorte que les marches craquent le moins possible. À force d'habiter dans cette maison, j'avais retenu le numéro des marches particulièrement bruyantes: la seizième, la vingt-quatrième et la trente-troisième. J'ai pris le trousseau de clés qui permettait d'ouvrir la porte arrière de la maison, et je suis allée dans le salon. Ça me faisait vraiment bizarre de me dire que je ne reviendrais peut-être pas ici avant plusieurs semaines, voire des mois. C'était plus simple pour Alek et moi si on ne revenait pas chez nous entre les indices. Si on se focalisait uniquement sur notre objectif, on trouverait plus vite Albus, et on serait plus vite rentrés.

- Allez ma vieille, c'est pas le moment de se dégonfler...

J'avais préparé une lettre pour mon père, que j'avais posée dans son laboratoire, entre deux livres de potions. Je me suis approchée du placard dans lequel se trouvait mon sac-à-dos, qui contenait de la nourriture, des vêtements, une tente, ma baguette, de quoi faire des potions ainsi que mon meilleur pote le dictame et toutes mes économies. Lorsqu'il n'était pas là, mon père m'avait toujours envoyé quelques Gallions chaque semaine- une dizaine-, et jamais je ne les avais utilisés. À peu près six ans d'argent de poche, ça commençait à faire pas mal ! Ah oui, pour toutes les autres choses qu'il y avait dans mon sac-à-dos, il ne faut pas t'inquiéter cher journal, on ne se rend pas assez compte que les sortilèges d'extension et d'allègement sont les meilleurs avant de les avoir utilisés. J'ai ouvert la porte à l'aide de la petite clé. J'avais environ jusqu'à demain soir avant que mon père s'inquiète : il m'arrivait souvent de disparaître durant des journées entières, alors ça me laissait un peu de marge.

- Psssst !

J'ai vu le visage d'Alek qui me regardait, caché derrière un buisson.

- Bon, on doit aller à Liverpool. T'as une idée ?

On avait commencé notre progression dans la forêt, avec comme but de rejoindre la route qui nous permettrait de rejoindre Londres dans deux petites heures si on marchait vite, et donc de prendre un train qui nous emmènerait jusqu'à Liverpool. Alek avait réservé les billets de train à l'avance, notre seule préoccupation état d'arriver à l'heure.

L'aventure peu enfin commencer... Même si on sait que tu pourrais être beaucoup plus rapide que ça, бесстрашный охотник.

. . .

Il était environ cinq heures lorsque nous étions arrivés à Liverpool, et on approchait des six heures lorsque notre train finit par démarrer.

- 'Nastasia ?

Je me suis réveillée en sursaut, la main d' Alek s'agitent devant mon visage dans le but atteint de me réveiller.

- On est arrivés. Liverpool nous tend les bras.

Il m'a souri.

- Et on va prendre un petit déjeuner avant d'aller chez les Potter.

Il n'en fallut pas plus pour que je saute sur mes deux pieds, parfaitement réveillée.

. . .

- Bon, je pense qu'il faut qu'on arrête de tourner autour du pot et qu'on parle du réel problème. On va avoir besoin de nos baguettes. Sauf que si on les utilise, on active la Trace et le ministère sera informé de nos moindres faits et gestes.

Il a froncé les sourcils, puis a sorti une gourde de son sac.

- La potion que je vais te présenter est interdite par le ministère. C'est vrai qu'elle leur met des bâtons dans les roues. Avec ça, ils n'ont plus de contrôle sur nous. Cette potion efface la trace.

- Pardon ?!?

Je m'étais levée de ma chaise, m'attirait les foudres du 'un moldu assis un peu plus loin.

- Elle fait effet durant 72 heures, même si il faut compter une heure d' activation et une heure où elle n'est plus très puissante. Mais au moins, on pourra se déplacer comme bon nous semble, utiliser la magie et ne pas se faire retrouver par ces chers Aurors avant quelques semaines. Ça te va ?

J'ai hoché de la tête, l'incitant à continuer.

- J'en ai plusieurs dizaines de litres dans mon sac, dit-il en pointant la masse de tissu bleu qu'il portait sur son dos depuis qu'on était partis.

J'ai approuvé et on a attendu quelques secondes dans le silence.

- On fait quoi maintenant ?

Je lui ai répondu en plantant mon regard dans le sien.

- On attend la nuit. Et on passe à l'action.