- Psst!

Ce fut un appel sec qui provint de l'angle d'un des couloirs du ministère.

Je retournai sur mes pas, avant de me pencher en arrière pour savoir qui se trouvait là.

- Je voulais te voir avant que tu ne retournes à Poudlard. Il me semble que ton professeur de Défense contre les forces du Mal t'a laissé une bonne demi-heure pour reprendre tes esprits seule, non ?

En effet, en voyant dans quel état j'étais à la fin du procès, mon cousin et professeur avait décidé de me laisser déambuler au hasard dans les couloirs du Ministère pour reprendre mes esprits. La seule consigne était que je devais le retrouver trente minutes plus tard dans le grand hall pour retourner à l'école.

- Minkus, murmurai-je, avant de m'écrouler dans ses deux bras qu'il avait tendu devant lui.

Il me tapota le dos dans un geste maladroit avant de me lâcher et de m'éloigner de lui en me tenant par les deux épaules.

- C'est justement pour ça que je voulais te voir, Anastasia. Je me doute que tu ne dois pas aller très bien vu que ça fait beaucoup de choses à avaler d'un seul coup, mais je pense qu'il faut que nous parlions de ce qu'il va de passer après ce procès, car rien n'est en vérité totalement conclu pour le moment.

Il me dévisagea comme si il cherchait à lire quelque chose dans mes traits, avant de reprendre ses explications.

- Maintenant que ta mère a été emprisonnée, ou qu'elle va l'être dans très peu de temps du moins, tu n'as plus de tuteur légal au sens propre. En tant normal, tu aurais été placée sous la protection de Regulus, mais le Ministère ne prendra pas ce risque. Dans les affaires comme celles-ci, on essaye plus de placer les mineurs sous la tutelle d'une autre partie de la famille, ce qui est relativement logique.

J'hochai la tête.

- Il faut donc que tu deviennes la pupille de quelqu'un d'autre. C'est là que je me propose d'entrer en jeu.

Il prit une grande inspiration.

- Je voudrais t'adopter sous l'identité de Minkus Nagtun.

. . .

Jusqu'à là, il n'y avait rien de vraiment fou dans son plan.

Rien qui causerait ma perte.

- Ça ne fera pas bizarre que tu adoptes la fille d'une détenue à Azkaban dont tu as participé au procès ?

J'étais quelque peu surprise par sa démarche, mais tout cela restait logique, donc ça ne me perdait pas totalement.

Pour le moment du moins.

- Non, je pourrais dire que ton petit air attristé m'a fait -attention, tu vas détester ce terme- pitié lors du procès, et que j'ai voulu te rendre service. J'ai plein d'autres arguments en réserve, mais je n'ai pas le temps de tous te les exposer maintenant. Est-ce que tu es partante ?

Ma bouche s'ouvrit puis se referma plusieurs fois sans pour autant que je ne trouve quelque chose à dire durant ce laps de temps.

- Oui, réussi-je à articuler après plusieurs tentatives infructueuses. Je pense que ça se tient.

Il se gratta la tête, avant d'être pris d'un éclair de génie.

- Ah, et Alexandra m'a dit de te donner ça. Il paraît qu'il y a un bal bientôt à Poudlard, donc elle s'est dit que ce serait une bonne idée.

Il me tendit une boîte, avant de regarder sa montre un air ennuyé.

- Bon. Notre temps est bientôt écoulé.

Minkus planta ses yeux dans les miens, avant de reprendre la parole.

- Il nous reste néanmoins un petit détail à régler...

. . .

- Alors elle va vraiment passer le reste de sa vie à Azkaban ?

Je secouai la tête. Pas le reste de sa vie, non.

- Non. Mais assez de temps pour que je les oublie, elle et ce qu'elle m'a fait.

Scorpius prit un air concerné, avant de tourner la tête vers Albus qui avait pris la parole.

- Autre chose te préoccupes, je me trompe ?

Il était vrai que ce qu'avait ajouté Minkus à la fin de notre conversation me perturbait. Il fallait que je fasse un choix.

- Non, tu ne te trompes pas. Mais je ne peux pas t'en parler pour le moment.

Mes deux amis s'arrêtèrent brusquement.

- Mais tu nous en parlera un jour, hein ?

- Évidemment !

Ils finiraient bien par être au courant de toute façon.

Quelle que soit ma décision.

. . .

Il faisait enfin nuit, et j'allais profiter de ce soir pour réaliser une petite escapade nocturne.

Seule.

J'avais besoin de réfléchir calmement pour mettre fin au tumulte qui avait lieu dans ma propre tête.

- Essaie de ne pas te faire prendre, ma vieille, un préfète qui se promène seule dans les couloirs c'est plutôt moyen, lançai-je pour moi même alors que je m'engageais dans les couloirs froids.

Je faisais le moins de bruit possible, et j'employais tout ma volonté à cela.

Un bruit de miaulement proche me fait reprendre mes esprits, et je me mis à marcher plus vite.

La tour d'astronomie était mon objectif.

Mais les escaliers qui y menaient étaient mon principal obstacle.

- On y va...

Chaque marche me rapprochait du ciel étoilé, et ça, ça n'avait pas de prix. J'avais toujours apprécié les étoiles. Les astres. Leur brillance.

Et leur pérennité. En une vie, jamais une étoile n'arrêtait de briller. Sa lumière qui mettait trop de temps à nous parvenir restait là pour toujours.

Je m'approchai du vide, avant de me laisser tomber par terre et de lever la tête en l'air.

- Salut, Sirius.

Parler aux étoiles. Passe temps principal et essentiel pour ne pas que je devienne folle dans ce monde dérangé.

- Tu ne t'arrêtera jamais de briller, n'est-ce pas ?

J'aurais bien aimé qu'il soit encore là. Il aurait été innocenté, et je pense que je me serais bien entendue avec.

Du moins, si il avait bien voulu me parler.

C'était vrai. J'étais la fille de Severus Rogue, alors il aurait pu avoir des milliers de raisons de me détester.

Pourtant, son fantôme m'avait aidé à retrouver Albus.

J'aurais pu refaire le monde, avec des si.

- Dis-moi, qu'est-ce ce que je devrais faire ?

Il me sembla que l'astre brillait plus fort, d'un seul coup.

C'était inévitablement une vision de l'esprit, mais cela me conforta dans mon choix et je sortis l'enveloppe qui contenait la lettre que j'avais écrite le soir-même.

Je sentis le papier sous mes doigts, avant d'observer le petit sceau de cire que j'avais apposé sur l'enveloppe.

Un serpent.

- J'aimerais bien que tu sois là.

J'inspirai fortement.

J'avais fait mon choix, et il ne me restait plus qu'à espérer qu'il soit le bon.

Un phénix renaît toujours de ses cendres, Anastasia.

- Véridique, Sal'.

J'observai encore une fois le ciel, avant de tourner les talons.

- Véridique...

.  .  .

Mais quelle est donc cette fameuse décision ?

Quelque chose d'important, il n'y a pas à en douter...

Deux chaaaaapitres pour le savoir, en fait !

Le prochain parle du Bal, et le suivant conclura ce tome en beauté.

Sur quoi pensez-vous que toute cette avanture s'achèvera ?

Donnez-moi vos pronostics !

A.