{Chapitre 34} Le Procès
- Miss Rogue!
Quelqu'un était en train de me secouer.
- Réveillez-vous.
Le professeur Lovegood se trouvait tout près de moi, me secouant par les épaules afin que je regagne le royaume des personnes éveillées.
- Nous avons reçu une lettre de votre oncle. Le procès de tiendra dès six heures au Ministère, et il faut que vous partiez maintenant pour Londres. Habillez-vous le plus vite possible et montez directement dans le bureau du professeur Mcgonagall. Vos absences aux cours d'aujourd'hui seront excusées, bien sûr.
Ele se redressa, me jeta un dernier regard rêveur, m'adressa un sourire et quitta le pièce, alors que je ramassais toutes les feuilles de calcul éparpillées autour de moi.
- Aller ma veille, va falloir se bouger maintenant, murmurai je pour moi même en poussant la porte de mon dortoir.
Dortoir que je ne partageais avec personne, ce qui m'arrangeait bien ce matin là, vu le bruit que j'étais en train de faire.
À peine dix minutes plus tard, j'étais en train de marcher rapidement dans les couloirs froids, dans une tentative désespérée de ne pas arriver en retard.
Tentative qui fut immédiatement abandonnée lorsque je percutai quelqu'un qui se révéla être le professeur Lupin.
- Ah, Anastasia! Je voulais te croiser avant que tu partes, dit-il en se mettant à marcher à mes côtés.
Il reprit son souffle, les cheveux violets. Je ne me rapellais plus ce que cette couleur signifiait, mais il le semblait que ce n'augurait rien de bon.
- Je serai dans le public pendant le procès. C'est avec moi que tu transplaneras jusqu'ici.
Il s'arrêta devant le bureau de l'ancienne professeure de métamorphose, et s'avança vers moi avant de me prendre dans ses bras.
- Ça va bien se passer. T'inquiète.
Il me lâcha, se dirigeant vers son bureau à grandes enjambées.
Pendant que je me retrouvais encore une fois devant cette imposante statue dorée.
Seule.
. . .
- Pourquoi est-ce qu'ils ont avancé le procès ?
Regulus haussa les épaules.
- Je ne sais pas. C'est un tel bazar médiatique qu'ils ont voulu en finir le plus vite possible, je suppose.
Un long silence s'installa entre nous.
- Écoute....
Il passa sa main sur son visage dans un geste emprunt de fatigue. Il était à bout et ça se voyait dans tous les sens du terme.
- Je sais que ce qu'elle fait est impardonnable, je sais pertinemment qu'elle te fait du mal, Anastasia, mais...
Un de mes sourcils s'envola en direction du plafond alors qu'un air incrédule se peignait progressivement sur mon visage.
- Mais ça reste ma sœur et je ne peux pas permettre qu'elle finisse à Azkaban. Je sais que ça ne te plaira pas, mais il faut vraiment que je la sorte de là. Si tu étais à sa place, crois-moi, tu aimerais que je fasse pareil.
Tout mon sang semblait s'être retiré de mon visage. Je devais être plus blanche que jamais, malgré ma peau déjà pâle.
Je savais bien que la loyauté ne faisait pas partie de ses qualités, mais ça ne m'empêchait pas de me sentir incroyablement trahie.
- Je... Je dois envoyer une lettre, dis-je en avisant le panneau qui menait à la volière du Ministère.
Je me dirigeai vers la pièce remplie de chouettes en tout genre, le souffle court.
Il n'avait pas le droit de faire ça, et j'avais besoin de me calmer avant de perdre le contrôle sur cette magie qui s'était réveillée en moi et qui courrait dans mes veines comme une rivière intarissable.
Rivière intarissable qui ne demandait qu'à déborder de son lit.
- Calme-toi, ma vieille. Calme-toi...
Je m'adossai au mur froid, tentant de reprendre ma respiration qui redevint plus régulière après quelques minutes.
Mes yeux parcoururent la pièce du regard. Plusieurs centaines de chouettes se trouvaient ici, au bas mot, ce qui tombait particulièrement bien.
J'avais besoin d'envoyer une lettre.
. . .
- Nous sommes ici aujourd'hui dans le cadre du procès à l'encontre de Callista Black, qui se tiendra en deux sessions réparties sur les cinq prochains mois.
Le directeur du Magenmagot parlait d'une voix claire et posée. Manifestement, il savait se faire entendre et était autoritaire. Il avait l'allure sévère et un air grave pouvait se deviner aisément sur ses traits.
- Ne vous inquiétez pas, Miss. Tout va bien se passer.
Mon avocate -du moins la personne qu'avait engagé mon père de son vivant- était une femme très jeune à l'allure sympathique.
- Callista Walburga Tatiana Black, reconnaissez-vous avoir quoi que ce soit à voir avec les affaires de violences sur sorcier mineur dont on vous accuse ?
Ma mère resta stoïque face à cette question.
- Ma cliente ne régira pas à cette allusion basée sur les déblatérions d'une adolescente de quinze ans. Cette jeune fille est simplement en manque d'attention depuis la mort de son père, et elle aura voulu inventer une histoire lui permettant de se retrouver sous le feu des projecteurs !
Son avocat à elle était un grand homme maigre et, il fallait bien se l'avouer, très vieux.
Mais je savais parce que je l'avais souvent vu dans des articles de la Gazette du Sorcier qui parlaient de procès célèbres et importants qu'il s'agissait d'un homme de talent.
- Malheureusement, la médecine a prouvé que Miss.Rogue avait subi plusieurs fois des coups récurrents et des coupures qu'elle n'aurait pas pu s'infliger d'elle-même sur le dos, par exemple, contra mon avocate. De plus, on a interrogé ma cliente sur les sortilèges impardonnables et notamment sur les sensations provoquées par le sortilège Doloris. Nous avons en parallèle interrogé Drago Malfoy, qui a été soumis plusieurs fois au même sortilège devant témoins. Figurez-vous que nos deux sujets "tests" en ont donné exactement la même définition.
Elle reprit son souffle quelques secondes.
- Définition qui est, je cite "l'impression que vos entrailles implosent, que vous ne pourrez plus jamais vous sentir normal et que vous allez vous rouler en boule dans un coin sombre et y rester à tout jamais." Les deux individus ont ensuite déclaré qu'au bout d'un certain moment, vous préféreriez mourir plutôt que de subir le sortilège.
Un lourd silence plana sur la salle, avant que le président du Magenmagot n'ouvre sa bouche à nouveau.
- Mrs.Black, qu'avez-vous à dire pour votre défense ?
Elle secoua la tête de droite à gauche avant de planter sons regard gris dans le mien.
- Elle a tout inventé. Jamais je n'aurai été capable de lui faire subir le sortilège Doloris.
Elle s'interrompit brusquement.
- Vous pouvez vérifier, dit-elle en posant devant elle une baguette.
Cette baguette ne lui appartenait pas. Elle était en train de tous leur mentir et de les manipuler, et, au vu des murmures de plus en plus présents dans l'assistance, elle y arrivait très bien.
- Attendez !
Un voix d'homme, forte et parfaitement reconnaissable à mes oreilles venait de s'élever.
- Je me présente, commença t-il en tirant sur son manteau pour le remettre correctement. Minkus Nagtun.
Un sourire innocent prit place sur son visage.
- Je viens pour témoigner contre Callista Black. Elle a bel et bien déjà utilisé les sortilèges impardonnables.
Un brouhaha prit place dans tout l'amphithéâtre.
- Comment pouvez-vous en être sûr ? demanda une femme assise à la droite de l'imposante chaise du président de la session.
- Vous me demandez comment, Madame ?
Il sortit une nouvelle baguette de sa poche et la posa juste devant le pupitre de l'avocat de ma mère.
- Mais tout simplement parce que je l'ai vu, déclara t-il le plus naturellement du monde.
Et il me sembla voir ma génitrice ciller quelques instants. Parce que cette baguette, je l'avais reconnue.
C'était la sienne.
La chance tourne, on dirait...
. . .
J'espère que ce chapitre vous a plu ! Je n'ai pas du tout la scène du procès, mais bon, je suppose que je ne peux pas être contente de tout ce que j'écris :)
J'ai super hâte de commencer à écrire le nouveau tome, car ça va être très différent de celui-ci et de celui d'avant !
À votre avis, pourquoi Minkus a t-il en sa possession la baguette de Callista ? Comment est-il arrivé ici ?
À la semaine prochaine !
A.
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