{Chapitre 31} Le Manoir
J'étais assise dans le Poudlard express, la tête collée à la vitre, dans l'attente de l'arrivée du train à King's Cross.
Alek serait normalement à la gare pour venir me chercher, et nous prendrons normalement un Portoloin vers le manoir Gaunt, où j'allais passer le reste mes vacances.
- Une partie de bataille explosive ? tenta Ellana malgré mon air fatigué.
Je secouai la tête de droite à gauche, un petit sourire toujours présent sur les lèvres.
- En tout cas, vous avez super bien joué hier ! lança Albus.
Le match Serpentard contre Gryffondor avait eu lieu, et je devais bien avouer être totalement épuisée par celui-ci.
- Qui est-ce qui t'as appris à jouer au Quiddich, Anastasia ?
Vu le regard de Scorpius, je compris rapidement que lui répondre mon oncle ne serait pas suffisant.
- Regulus. Il était attrapeur, quand il était encore étudiant.
Rose fronça les sourcils.
- Il est comme ta mère ?
J'émis une onomatopée de mécontentement.
- Je veux dire, est-ce qu'il est aussi... Mauvais qu'elle?
Un léger sourire prit place sur mes lèvres.
- Non. Regulus est vraiment différent. C'est chez lui que je suis allée cet été, après... Bref. Il a toujours été là dans les pires moments. Parfois, il essaye de prendre ma défense face à ma mère, mais ça n'est jamais très efficace. Pour elle, ce n'est qu'un petit nuisible insignifiant qui retarde légèrement ses actions.
Un long silence prit place dans le compartiment, alors que nous passions sous un tunnel.
- Et elle, en vérité, elle est comment ?
Je soupirai quelques secondes avant de répondre.
- Physiquement ?
Rose hocha la tête.
- T'as déjà vu une photo de Walburga Black ? Parce que c'est un véritable copié-collé. Le même petit air moralisateur, le même regard froid. Mentalement, elle est plus... Complexe.
Scorpius fronça les sourcils.
- Je ne peux jamais rien prévoir, avec elle. Enfin, je suppose que quand on t'enlève tout ce que tu as toujours voulu alors que tu avais enfin obtenu le fruit de tes désirs, ça laisse quelques séquelles.
Une autre pensée refit surface dans mon esprit.
- C'est ce mon père m'a dit. Il paraît qu'elle n'était pas du tout comme ça avant ma naissance.
Je me tus quelques secondes, dans l'attente d'une autre question.
- Et... Tu lui ressembles ?
Un ricanement s'échappa d'entre mes lèvres.
- Physiquement, oui. Beaucoup, même.
Un de mes sourcils s'arqua et un sourire ironique vint à mes lèvres.
- Moralement, je suppose que vous avez pu vous faire une petite idée !
. . .
Je sortis du train, l'air froid me fouettant le visage. Ça me faisait du bien, ça me réveillait un peu.
- Tiens, Anastasia, comment vas-tu ? m'interrogea Ginny Potter.
Je haussai les épaules devant cette question qui ne signifiait pour moi pas grand chose.
- Tu... Où est-ce que tu passes Noël, du coup ?
- Chez un ami, répondis-je le plus naturellement possible. Enfin, un cousin éloigné que j'ai retrouvé il y a un an et que j'ai vu plusieurs fois depuis. On s'entend plutôt bien, donc je pense que ça va être des vacances riches en émotions !
Elle me sourit avant de faire un câlin à Lily, qui venait de sortir du train.
- 'Nastasia !
Alek venait de s'approcher de nous, sous le regard attentif des Potter.
- Ma chère acolyte* ! s'écria t-il en russe, tout en me prenant dans ses bras.
Il avait les cheveux plus courts qu'avant et l'air fatigué, mais il avait vraiment l'air d'aller bien.
- Euh... Bonjour ?
Albus faisait de grands signes dans l'espoir de se faire comprendre. Ce qui était comique, vu qu'Alek était parfaitement à même de lui parler sans aucune trace d'accent.
- Salut. Tu sais, pas besoin de me faire des signes comme si j'étais demeuré. Je crois qu'on parle la même langue, conclut-il, amusé.
Ce fut au tour de James de s'avancer en lui tendant la main, le sourire aux lèvres.
- James Potter. Tu es ?
- Alek...
Il me jeta un regard rapide pendant que je lui faisais un signe négatif de la main. Signe que, d'ailleurs, j'espérais discret.
-... Nagtun.
Il croisa ses mains sur son torse, avant de me poser une question.
- C'est pour lequel des deux que j'ai sacrifié ma scolarité ?
Je lui montrai vaguement Albus à l'aide d'un mouvement de menton.
- Jure moi que c'est ton petit-ami.
- Non, mais...
Je laissai un véritable air malicieux s'imprimer sur mes traits, juste histoire de pouvoir admirer les yeux bleus de mon cousin en train de s'exorbiter.
- Mmh... Je vois. On aurait donc une préférence pour les garçons plus âgés, miss Rogue ?
Je lui frappait l'épaule, avant d'adresser un signe de main à mes amis et de faire la bise à Rose.
- On se voit dans deux semaines, hein !
J'adressai un dernier regard à James avant de retourner et de rattraper Alek en courant.
Ces vacances s'annoncaient comme les meilleures depuis des années.
J'y mettrais ma main à couper.
. . .
J'étais dans ma chambre. Il faisait déjà nuit, dehors. Un rire m'échappa alors que je venais de me jeter sur mon lit.
Cette soirée resterait gravée dans ma mémoire à jamais. Katarina, la fille de Minkus et donc par conséquent la sœur d'Alek était absolument adorable. Son fils, un nouveau-né du nom de Dimitri, tenait sans contexte de sa mère.
Alek m'avait promis d'aller voir les aurores boréales le lendemain, chose que j'avais envie de faire depuis des années.
Cette partie de ma famille semblait, au premier abord du moins, la suite me dirait si mon sentiment était le bon, absolument parfaite.
Sans même m'en rendre compte, ce fut sur cette pensée que je m'endormis, toute habillée, gardant en mémoire tous ces éclats de rire, toutes ces anecdotes évoquées au cours de la soirée.
Sans que je ne puisse vraiment me contrôler, un souvenir récent s'imposa dans mon esprit.
Un souvenir heureux comme ceux de cette soirée.
FLASH-BACK
- Dur de faire partie de la Très Noble et très Ancienne maison des Black, n'est-ce pas ?
La question de Ted avait provoqué chez moi un océan d'émotions contradictoires où le perdurait quasiment plus que la peur.
- Comment est-ce que tu peux être au courant ?! Je... J'ai-
- Oh, crois-moi, ton secret a été assez difficile à découvrir, mais j'ai fini par y arriver. En vérité, ça fait depuis trois ans que je fais des recherches sur les membres de ma famille restants. Depuis la mort de ma grand-mère, j'ai toujours voulu savoir si il me restait quelqu'un !
Un sourire rêveur naquit sur ses lèvres avant d'être chassé par la réminiscence d'un souvenir.
- Quelle ne fut pas ma surprise de voir qu'il restait en vérité toute une partie de la branche principale de la famille qui vivait cachée des yeux de tous ! Enfin, je dois bien avouer que j'ai mis énormément de temps à faire le lien entre toi et Callista Black.
Ses cheveux virèrent à un rose rassurant.
- Donc, si ça peut te rassurer, tout le monde ne risque pas de t'appeler "Black" de sitôt.
Je l'observais attentivement, un autre question se frayant un passage dans le conglomérat d'interrogations qui me traversaient l'esprit.
- Comment est-ce que tu as compris pour ma mère ?
Il haussa les épaules de manière désinvolte avant de me répondre.
- J'ai retrouvé de vieilles photos au Square Grimmaud. Elles dataient surement de l'adolescence et de l'enfance de Sirius. Au départ, je regardais les images sans me poser de questions, puis je suis tombé sur une photo de Callista alors qu'elle n'était pas beaucoup plus âgée que toi, et la ressemblance sautait aux yeux.
Il laissa échapper un petit rire.
- Je suis allé dans la chambre de Sirius , histoire de voir si je ne pouvais pas trouver une photo des maraudeurs. À la place, j'ai trouvé une photo de Sirius seul dans la salle commune de Gryffondor. Si tu veux tout savoir, vous avez exactement le même air concentré.
Je souris de toutes mes dents.
- Elle me dit souvent que je lui ressemble. Pour elle, c'est une insulte. Pour moi, ça a toujours représenté quelque chose de positif, me remémorai-je.
Le bruit de quelqu'un qui toquait à la porte me tira hors de mes souvenirs.
- Le professeur McGonagall voudrait voir Anastasia. Tu connais le mot de passe, Ted ! lança le professeur Londubat avant de refermer celle-ci.
Un frisson me parcourut, comme si chacun de mes membres était devenus plus raides, plus durs. J'étais littéralement paralysée par la peur.
- Ana- Oh, je vois.
Ted me sourit largement, avant de m'ouvrir en grand ses bras.
- Viens par ici, cousine !
Sans vraiment savoir où me mettre, je me retrouvai comprimée dans l'étreinte de mon... cousin.
- Dis-toi que c'est juste un mauvais moment à passer. Et puis... Pour profiter des arcs-en-ciel, il faut savoir tolérer la pluie, non ?
FIN DU FLASH-BACK
Dans mon sommeil, un sourire apparut sur mes lèvres. J'allais faire bien mieux que de simplement tolérer cette pluie.
Je comptais carrément danser juste dessous.
. . .
A.
*En russe dans le texte.
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