{Chapitre 16} Le voile
Je n'étais pas totalement sûre de ce que j'avançais. Pourtant, ça ne pouvait être que ça.
- Arrête de me tirer comme ça derrière t-
Je l'avais attiré dans le recoin le plus sombre du couloir en voyant un homme aux cheveux blonds platine marcher droit vers nous. Je savais que Drago Malfoy était parfaitement à même de me percer à jour et de dévoiler chacun de mes secrets avec une facilité étonnante, alors il valait mieux que je me tienne loin de lui.
- Que ce soit bien clair, je préfère largement que tu soies en colère contre moi plutôt que Drago Malfoy nous retrouve, alors non, je n'arrêterai pas.
Nous étions proches. Beaucoup trop proches l'un de l'autre à mon goût, et j'avais besoin de plus d'espace.
- Suis-moi, lançai-je lorsque je vis le corps de l'ancien Serpentard disparaître à l'angle du couloir.
Il fallait que nous trouvions un ascenseur libre, et nous n'avions pas beaucoup de temps: ça n' était qu'une question de minutes, voire de secondes avant que l'Auror ne se rende compte de notre disparition et qu'il ne prévienne plusieurs de ses collègues.
- Bon. On est dans un ascenseur, loin du grand méchant dragon, alors j'adorerais savoir où est-ce qu'on va aaaahhhh !
Alek fur surpris par le brusque mouvement de la cabine d'ascenseur, et il lâcha la barre de fer prévu pour se retenir seulement lorsque la voix métallique annonça que nous étions arrivés à destination.
- Département des mystères.
. . .
Les langues de plomb. Les hommes-tombes. Une fois qu'on avait fait le lien, la compréhension était facile et rapide.
- Bon, tout ça, c'est bien sympathique, mais on va où maintenant ?
Il fallait que nous trouvions ce fameux voile supposé nous montrer la vérité, mais je ne voyais tout simplement pas par où il fallait aller.
- Si on ne se dépêche pas quelq-
J'avais posé ma main sur sa bouche pour la seconde fois de la journée, le coupant dans sa plainte.
- Tu entends ?
Alek me regarda avec un air bizarre.
- Entendre quoi ? m'interrogea t-il.
Il ne semblait pas être apte à écouter ce murmure qui provenait d'un couloir plus éloigné.
- Anastasia... Viens...
La voix était une voix d'homme, assez douce. Le genre de voix rassurante qui vous bercait facilement, du moins, c'était mon avis.
- Suis-moi, dis-je ne attrapant sa main.
L'homme ne faisait que de répéter qu'il n'avait pas beaucoup de temps et qu'il fallait absolument que nous venions maintenant.
- Tu sais qu'entendre des voix, ce n'est pas vraiment un-
- Un bon présage, je sais.
Après une petite minute à déambuler dans ses couloirs de briques vertes et à passer devant toutes sortes de portes, nous débouchâmes dans une grande salle beaucoup plus haute de plafond, au centre de laquelle une grande arche se dressait.
- Wow...
Un voile blanc formait une sorte de passage dans cette même arche, justement.
- Anastasia.
La voix était claire cette fois-ci, et ce fit le couinement d'Alek qui me fit me retourner.
Tiens tiens...
Un fantôme se tenait là, tranquillement, juste à côté de mon cousin. Mais pas n'importe lequel.
Parce que ce fantôme, c'était celui de Sirius Black.
. . .
On retrouvait chez lui certains des traits du visage qui étaient également présents chez Regulus et ma mère, mais le plus impressionnant était sans conteste la couleur de ses yeux: la mienne était totalement identique.
- Écoutez-moi bien, les enfants. Je n'ai pas beaucoup de temps. À l'aide de je ne sais quel sortilège, votre ami au retourneur de temps m'a accordé quelques minutes de retour parmi les vivants, soit disant pour vous aider dans votre quête.
Il marqua une petite pause, les yeux dans le vague.
- Ce qui m'étonne, vu que vous vous débrouillez très bien tous seuls depuis le début, d'après ce que j'ai pu observer.
J'étais quasiment sûre de le regarder avec une expression me faisant passer piyr la dernière des gourdes, et pourtant, ça ne me dérangeait pas.
- Enfin si. Je sais pourquoi je suis ici.
Il nous jeta un regard légèrement moralisateur, peut-être pour se remettre dans le rôle d'adulte, puis il fixa durant quelques secondes le voile blanc de l'arche.
- Je suis le seul de nous trois à pouvoir passer à travers ce foutu voile.
Il m'obsevra pour la première fois avec beaucoup d'attention.
- Dites-moi à quoi ressemble ce que vous cherchez. Je me charge de vous le ramener.
. . .
C'était trop simple. Beaucoup trop simple, et un seul regard jeté vers Alek me permit de comprendre qu'il partageait mon opinion.
- J'ai... J'ai d'abord une question.
Il leva un sourcil avant de m'y autoriser d'un hochement de tête.
- Les objets de l'autre côté ont-ils la même "dimension" une fois passés à travers le voile ? Je m'intéresse plus particulièrement au papier, en fait.
Il m'adressa un bref sourire puis se dirigea à toute vitesse vers l'arche.
- C'est ce qu'on va voir, lança t-il avant de disparaître, emporté par cette masse quasi-translucide.
Une seconde fois depuis le début de sa vie.
. . .
Il revint quelques minutes plus tard, avec ce qui ressemblait à une feuille de papier. Ce qui y ressemblait, oui, vu que celle-ci s'était désintégrée sous mes yeux à la seconde où elle était apparue hors du voile.
- Bon. Ce qu'on cerche n'est pas sous la même forme que d'habitude, je suppose.
La voix d'Alek ne ressemblait plus qu'à un bourdonnement à mes oreilles. Je n'avais aucune traître idée de ce que l'on cherchait, cette fois-ci, et un profond sentiment de découragement m'envahissait progressivement. Je pensais à James. Je pensais à Harry, et à son parrain qui était mort juste sous ses yeux. Parrain que j'avais le privilège de revoir sans lui. Puis, en pensant à Harry, je me mis à penser à Dumbledore. Si Sirius nous avait observés de là haut depuis tant de temps, peut-être qu'il le faisait également. Harry et Dumbledore virent à mon esprit ensuite. Puis...
- Des souvenirs... murmurai-je, à moitié consciente de ce que je disais.
J'avais pensé à la pensine du mage que le père de mon ami gardait dans son bureau. Puis à l'étrange rangement qui m'avait poussé à poser des questions à propos de lui. Étrange rangement qui contenait l'ensemble des souvenirs de ce vieil homme. Puis une phrase que le Survivant m'avait lancée juste après que j'aie laissé mes ongles faire un peu de bruit sur les centaines de fioles.
"- Tu sais, je pense que la chose la plus intemporelle que l'on puisse trouver sur cette planète, ce sont les souvenirs. Pas autre chose. Pas l'art, pas les gens qui vivent autour de nous. Simplement des souvenirs, comme Dumbledore me l'a appris."
Les mots tourbillonant encire dans ma mémoire, je pris une décision.
- Sirius ?
Il se tourna vers moi, interrompant sa conversation animée avec Alek.
- On ne cherche pas un morceau de papier. On cherche une fiole contenant un souvenir.
Albus se rapprochait tellement que ça me faisait mal de le savoir si proche et pourtant si loin. Dans ce genre de moments d'abattement et de douleur, James aurait probablement cherché à me faire parler de ce que ressentais. Il m'aurait aidé à reprendre espoir, puis m'aurait redonné le sourire.
Il fallait se rendre à l'évidence: j'avais irrémédiablement besoin de James Potter.
. . .
Hey!
J'ai enfin pu trouver un coin tranquille pour écrire ce chapitre, et j'espère qu'il vous a plu !
Je suis contente d'avoir pu intégrer Sirius dedans, vu que c'est mon personnage préféré :)
Et vous, qui est votre favori dans tous les personnages rencontrés dans la saga ?
À la semaine prochaine chère bande de gobelins !
A.
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