Dimanche 1 septembre, gare de King's Cross, 10 h 44

Pour la première fois de sa vie, Rose Weasley n'avait aucune envie de retourner à Poudlard. La disparition de sa meilleure amie lui avait fait l'effet d'un Doloris. Il ne lui restait plus que Scorpius. Scorpius qui se tenait devant elle, sur le quai. Le même Scorpius qui en ce moment même ressemblait à l'ombre de lui-même.

- Hey...

Le silence était un peu pesant. Trop pesant pour être supportable. Rose sentait qu'ils ne tiendraient pas longtemps sans se mettre à pleurer. Elle ne pouvait pas faire ça à ses parents. Depuis la disparition d'Albus, elle avait choisi de se montrer forte. Quand on lui avait dit qu'Anastasia avait à son tour disparu, elle s'était enfoncée dans un gouffre sans fond.

- Comment ça... va ?

Scorpius lui aussi allait se mettre à pleurer, ça se sentait rien qu'en le regardant. Mais quitte à partager la douleur, autant la partager ensemble, non ?

-Je... je-

Rose s'était jetée dans les bras de Scorpius, éclatant en sanglots. Après tout, même les plus forts avaient le droit de craquer, non ?

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James Potter en avait marre de s'accrocher désespérément à quelque chose qui ne faisait que de lui échapper. Ses amis étaient déjà montés dans le train, sans faire attention à lui. Il avait l'impression de tout perdre d'un seul coup. Son frère, un idiot véritablement agaçant qui lui manquait tant. Puis celle qu'elle avait considéré comme un pilier. Un point de repère au milieu d'un océan de douleur. Le calme dans la tempête intérieure qui régnait en lui. Il avait l'impression que, depuis qu'elle avait disparu à son tour, le monde tout entier avait perdu son éclat. Le plus compliqué était que personne ne comprenait son chagrin. Personne ne savait à quel point ils étaient proches l'un de l'autre. Mais surtout, ce que personne ne savait c'était que James Potter était atteint de la pire des maladies qu'il puisse exister sur terre. Avec le temps, il était irrémédiablement tombé amoureux.

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Albus Potter, lui, croupissait dans une cellule. Il avait perdu la notion du temps. Les visages joyeux de ses proches dansaient dans son esprit. Il voulait s'accrocher, loin de penser que l'on avait déjà arrêté les recherches qui avaient pour but de le retrouver.

- Alors mon mignon... Comment vas-tu aujourd'hui ?

La voix de la sadique se mélangeait avec son enfer intérieur.

- On va tester quelque chose de nouveau aujourd'hui... Quel jour sommes-nous, d'après toi ?

Albus ne savait pas. Il n'avait plus la réponse à toutes ces questions.

- Je te le donne en mille: nous sommes le 1 er septembre... 2019.

Albus sentait les larmes affluer.

- On ne te cherche plus.

Il sentit une larme couler.

- Ils t'ont oublié.

L'eau creusait de véritables sillons sur sa peau.

- Alors je te pose la question un dernière fois. Acceptes-tu ma proposition ?

Ses yeux se sont ouverts. Il devait prendre la solution de la survie. Il espérait que ses parents comprendraient un jour. Il se devait de survivre.

- J'accepte.

Un sourire cruel étira les lèvres de Bellatrix Lestrange.

- Parfait, dit-elle en s'approchant de son visage. Tu deviendras mon enfant maudit... Et tu me vengeras de tous ces sang-de-bourbe, des traîtres à leur sang ou encore des sang-mêlés. Tu seras le seul que j'épargnerai...

Le chemin de la noirceur venait de s'ouvrir devant Albus Potter.

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Harry Potter était véritablement soucieux. Plus qu'il ne l'avait jamais été. L'un de ses collègues avait fait un tour au département des mystères ce matin, et il avait trouvé une nouvelle prophétie plus qu'inquiétante. Non étiquetée. Mais facilement décryptable par une personne possédant l'art du troisième oeil. Des jours sombres étaient à prévoir, Harry le savait. Il avait déjà senti ce sentiment d'inquiétude. Son instinct lui avait déjà hurlé à plusieurs reprises de reculer et d'enfin sortir du tableau.

- Harry ?

La voix de sa femme le tira de ses pensées.

- Tu pense qu'ils sont en sécurité à Poudlard ?

Il aurait aimé pouvoir lui répondre de façon affirmative, mais l'école avait souvent montré des failles trop importantes dans ses défenses.

- Je ne sais pas, Gin'.

Il avait été l'Elu. Mais son époque était révolue. Il faudrait qu'il laisse la place à un nouveau personnage. Le personnage principal qui construirait une nouvelle légende.

- Je ne supporterais pas qu'ils nous en enlèvent un autre. Je ne supporterais pas, dit sa femme en se réfugiant entre ses bras.

Harry Potter regarda par la fenêtre. L'histoire ne faisait que de commencer.

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Depuis le ciel, les morts assistaient à tout. Lily et James Potter étaient là depuis le début de l'histoire, présents à leur façon. Remus Lupin et sa femme avaient vu leur fils grandir. Sans eux. Et Sirius Black, en cachette, observait sa nièce. Les autres maraudeurs n'y accordaient aucune attention. Mais il voyait en cette petite ce que personne d'autre ne voyait. Il voyait en elle un chemin nouveau, et malgré le fait qu'elle soit la fille de l'horripilant et horrible Servilius, elle était sa nièce. Il devait rester là pour elle, sans se préoccuper de ce que penseraient ses amis. Il devait veiller sur elle, l'aiguiller et la conseiller, à sa façon.

- Patmol ? Tu penses quoi de notre débat ?

Il n'avait pas écouté un seul mot de la conversation. Pas une seule phrase.

- Et bien, Mr.Black, vous avez perdu votre langue ?

Dumbledore l'observait par dessus ses lunettes en demi-lune, un petit sourire affiché sur ses lèvres.

- Elle est plus importante qu'elle ne le croit. Mais laissez-la vivre. Elle est assez intelligente, rusée et brave pour faire correctement ses choix.

Pour une fois, l'éternel briseur de règles se dit qu'il faudrait peut-être qu'il suive ce conseil. Quitte à la laisser se perdre. Après tout, elle était assez âgée pour comprendre les règles appliquées en ce bas monde, non ?

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Minkus Gaunt venait de se réveiller en sursaut. Et il avait eu une vision du futur relativement proche. L'éveil des fondateurs aurait bientôt lieu. Mais surtout, il avait eu une réponse à la fameuse prophétie qu'il avait écrit le jour de sa majorité. La prochaine détentrice des pouvoirs ancestraux allait arriver. Il pourrait désormais dormir sur ses deux oreilles et arrêter d'avoir peur que son fils soit écrasé par le poids de la malédiction. Un sourire heureux éclaira son visage. Sa petite-nièce allait revenir. Et ça, c'était le plus important.