Nous étions tous rassemblés aux tables correspondant à nos maisons. Tu sens le truc étrange qui va se passer, cher journal ? Ça faisait trois minutes que tous les profs essayaient de rassurer les élèves comme ils le pouvaient. En fait, ils essayaient de noyer le poisson, en changeant immédiatement de sujet.

- Vous pensez qu'il se passe quoi ?

La voix d'Albus à moitié endormi me tira de ma contemplation.

- Attaque de mangemorts.

Ma voix était atone, et le résultat de ma petite bombe ne se fit pas attendre: Scorpius a ouvert les deux yeux grands comme des soucoupes.

- Tu le penses vraiment ?

J'ai hoché la tête, et j'ai jeté un petit coup d'œil à la table des Gryffondor. James a levé un sourcil, selon le code que l'on avait établi pour "tout va bien ?". J'ai hoché la tête, et mon regard est passé vers Rose. Rose qui était en train de rire avec Elanna. Rose qui ne se doutait pas une seule seconde que le ciel allait tous nous tomber sur la tête dans quelques heures.

- Chers élèves, vous vous demandez sûrement pourquoi vous êtes tous réunis dans cette salle en plein milieu de la nuit. Votre question est légitime. Nous subissons actuellement, selon nos soupçons et ceux du ministère, un attaque de mangemorts. Les aurors sont en route, et nous vous demandons de rester calmes.

Personne, pas même l'ensemble de l'équipe enseignante ne parvint à faire taire la clameur grandissante dans la salle. Clameur qui ne faisait que de grandir, encore et encore.

La clé, Anastasia. La clé...

L'idée me traversa l'esprit pendant un quart de seconde, mais ma décision état déjà prise. J'ai tiré de ma poche la clé argentée, sous les regards inquisiteurs des élèves assis à côté de moi.

. . .

- Professeur?

J'avais réussi à m'approcher du professeur Lupin, qui m'a regardé, surpris.

- Que puis-je faire pour toi, Anastasia ?

- Mon père m'a donné cette clé. À priori, elle ouvre un coffre que mon père a laissé dans la réserve de son bureau. Il m'a dit d'ouvrir le coffre en question si les choses tournaient mal à Poudlard.

Il a levé un sourcil.

- Qui te dit que les choses tournent mal ?

Je l'ai observé, manifestement, il ne se rendait pas compte de la situation.

- Vous avez les cheveux verts, professeur. Si je ne me trompe pas, cela veut dire que vous êtes très inquiet.

Il m'a attrapée par le bras, sous le regard attentif de toutes les personnes présentes dans la grande salle. Et il m'a conduite jusqu'à l'importante table de chêne, ou tous les professeurs étaient rassemblés.

- Minerva, cette petit possède une clé qui pourrait ouvrir un coffre dans le bureau de son père. Ce coffre pourrait à priori tous nous sauver.

Elle a haussé les épaules.

- Bien. Slughorn. Passez moi les clés de votre salle, s'il vous plaît.

Mon directeur de maison avait la tête de quelqu'un de profondément choqué.

- On ne va tout de même pas croire cette gamine !

Mcgonagall s'est tournée vers lui, l'air manifestement agacée.

- Si, Horace. On va lui faire confiance parce que Severus Rogue était sûrement l'homme le plus intelligent et astucieux que vous ne le serez jamais.

Tête encore plus indignée de la part de Slughorn.

- Pertificus Totalus.

Mon professeur s'est immédiatement immobilisé, ses clés à la main.

- Merci, Ted. Tenez, Miss. Allez-y.

J'avais commencé de partir, sous les regards interrogateur de l'ensemble des élèves présents dans la grande salle.

- Rogue ?

Je me suis tournée vers mon professeur de métamorphose, sous les yeux ébahis de l'ensemble de Poudlard.

- Il est temps que vous repreniez votre véritable identité.

. . .

Je marchais dans les couloirs déserts de Poudlard. Jamais je n'avais trouvé ce lieu lugubre, mais là, vu que la seule âme qui vive que j'avais croisée - enfin, tout est relatif- était Nick Quasi-Sans-Tête, qui m'avait adressé un salut craintif, le fait que tout soit vide me semblait encore plus réel.

Dépêche toi, Anastasia. Ils ne tarderont pas.

J'ai pressé le pas. Depuis que j'avais quitté la Grande Salle, la voix se comportait comme une sorte d'instinct le poussant à avancer toujours plus vite. J'avais presque atteint les cachots, et, quelques minutes plus tard, je me retrouvais dans le débarras du professeur Slughorn, à la recherche d'un coffre qui ne semblait pas vouloir pointer le bout de son nez.

- Mmh... Sortilège d'attraction... Sortilège d'attraction....

J'avais lu beaucoup de choses sur ce sortilège, ce qui pourrait peut-être me permettre de la réaliser.

- Accio coffre. ( NDA: Vous dites Aksio ( phonétiquement parlant, hein) ou bien Akkio ? Perso je dis Akkio, mais je sais pas vraiment comment il faut le prononcer)

Un coffre de bois noir est arrivé dans ma main. Il semblait assez vieux, comme si personne ne l'avait touché depuis longtemps. Le bois semblait presque brûlé, tant il était noir. J'ai tiré la clé de ma poche. Son aspect propre, soigné, détonait avec le coffre qu'elle était censée ouvrir.

- Quand faut y aller, faut y aller...

J'ai introduit la clé dans la serrure.et au fait plusieurs tours, jusqu'à entendre le petit clic familier de la serrure.

- Yes !

J'ai doucement soulevé le couvercle,peut être de peur de briser cet équilibre parfait qu'était le coffre. À l'intérieur, des dizaines de fioles étaient remplies de liquide jaune que je n'ai eu aucun mal à identifier comme du Polynectar. Accompagné de tout cela, il y avait des dizaines de mèches de cheveux,ainsi qu'un petite feuille ne contenant que quelques mots.

Aide à ta façon.

J'allais partir, faisant léviter le coffre derrière moi grâce à un sortilège,lorsqu'une voix que je connais bien me fit faire volte face.

- Tu me déçois, Anastasia.

- Expecto Patronum.

Le serpent argenté est sorti de ma baguette, se faufilant par la porte, échappant au contrôle de la personne devant moi. Ce serpent allait prévenir le monde que j'avais besoin d'aide, et ça, Bellatrix ne pourrait rien y faire.

. . .

- Tu es comme ton père. Terriblement lâche.

J'ai serré les dents face à cette phrase remplie de rancœur.

- Tant que je ne vous ressemble pas, tout me va.

Elle a éclaté d'un rire fou.

- Ta mère a demandé à toute l'équipe de ne pas te tuer si ils te voyaient. Mais elle ne nous a néanmoins pas interdit de te lancer un petit Doloris à l'occasion... Endoloris !

Je n'ai même pas bougé, même pas cillé. J'ai tout simplement encaissé le coup, comme j'avais appris à le faire au cours des années.

- Endoloris ! ENDOLORIS !

- Désolé ma tante, mais la fille de Severus Rogue ne mourra pas aujourd'hui.

Drago Malfoy se tenait dans l'encadrement de la porte, son arme pointée sur Bellatrix.

- Et bien désolée mon cher neveu, mais je ne mourrai pas non plus aujourd'hui.

Et, sur cette conversation éclairante, ma chère grand-tante a disparu, me laissant avec un Drago Malfoy totalement sonné, en plein milieu du champ de bataille géant qu'était devenu Poudlard.