Je ressentais les mêmes sensations que la dernière fois. Les même odeurs, les mêmes bruits aussi. Tout était identique à la première fois que j'avais eu cette sorte de rêve, à une différence près : cette fois ci, l'image accompagnait le son. Je me voyais dans le salon du Terrier, seule. L'endroit semblait dépourvu de vie, même si je pouvais entendre quelques voix étouffées qui venaient de la cuisine. Un miroir se trouvait juste devant moi, et je fus surprise par mon propre reflet. Je devais avoir un ou deux ans de plus, au moins. J'ai attrapé un cadre qui se trouvait juste devant moi, par curiosité. J'ai observé Lily avec deux ans de plus, James qui était égal à lui même. Puis j'ai observé Harry et Ginny. Ces deux personnes qui avaient l'air d'avoir pris 20 ans d'âge. Ils avaient l'air si tristes, si moroses sur cette photo que j'en ai presque eu les larmes aux yeux. Sauf qu'un autre détail à retenu mon attention : Albus n'était pas présent sur cette photo. Ni sur aucune des autres qui étaient posées sur cette commode.

- Anastasia ?

J'ai immédiatement été projetée dans un autre "souvenir". Cette fois-ci, je me tenais au milieu de nombreux élèves de Poudlard, dans le parc du château. Mcgonagall se tenait devant nous, habillée entièrement de noir.

- Nous sommes ici aujourd'hui pour rendre hommage à Albus Potter, qui a disparu durant la seconde bataille de Poudlard, le 8 juin 2017. Rendons lui dignement hommage, même si nous espérons tous le voir reparaître un jour. Pour Albus Potter, dit-elle en levant sa baguette vers le ciel.

Des centaines de mains se sont levées vers le ciel, nous suivant dans cette célébration funeste. Un détail a pourtant retenu mon attention : les larmes qui voulaient sur mes joues me semblaient plus réelles que jamais.

. . .

J'ai doucement ouvert les yeux, comme si je voulais prendre mon temps avant d'affronter la réalité. J'ai entendu quelques voix à ma gauche, et j'ai pu facilement comprendre ce qu'elles disaient.

- Vous pensez qu'elle va se réveiller un jour ?

Silence.

- Si elle ne se réveille pas, le ministère va interdire la pratique du Quidditch à Poudlard.

- Mais alors, pourquoi garder le corps d'une morte dans cette infirmerie ?

Tout s'entremêlait, les voix, les bruits parasites de la nuit et le bruit des branches contre les vitres de l'infirmerie. J'ai entendu quelques pas dans la direction de mon lit, et le professeur Lupin s'est approché de moi.

- Dites, vous pensez qu'ils vont continuer de se disputer longtemps ?

Mon professeur de DCFM a sursauté en entendant ma voix. Il s'est approché de ses collèges, que je distinguais à peu près dans la pénombre.

- Ce disscusion n'a pas lieu d'être, vu que notre patiente est réveillée !

J'ai entendu quelques pas pressés vers mon lit, puis la voix forte de Mrs. Joy enjoignant tout le monde a sortir de la pièce.

- Ne dites pas aux élèves qu'elle est réveillée. Autant leur faire une bonne surprise.

J'ai entendu la porte de l'infirmerie claquer, et la petite voix à pris toute la place disponible dans mon esprit pour me faire passer son message.

Cette fois-ci, la machine est lancée, petite prophétesse. Cette fois-ci, plus rien ne pourra empêcher la prophétie qui t'es associée de se réaliser.

. . .

J'étais passée à la bibliothèque, j'avais revêtu mon uniforme, fait les devoirs attendus pour aujourd'hui, recopié au propre les notes que Mrs. Joy m'avait passés, étais repassée à la bibliothèque et étais passée discrètement dans mon dortoir. Voilà la longue liste de tout ce que j'avais pu faire avant que les paresseux qui me servaient d'amis daignent se lever. J'étais tranquillement assise à ma place lorsque j'ai entendu Albus et Scorpius s'approcher. Ils sont restés dix bonnes secondes plantés devant moi, la bouche ouverte.

- Dis moi que je rêve, avait interrogé Albus. Pince moi Scorp', s'il te plaît.

Scorpius, le prenant au mot, lui a pincé le bras tellement fort qu'il n'a pas pu retenir un petit cri de douleur.

- Non, je peux t'assurer que tu ne rêves pas.

Il m'a regardé quelques instants, puis à finalement ouvert la bouche.

- J'ai jamais été aussi heureux de voir quelqu'un de tout ma vie, se sont-ils écriés en même temps.

J'ai souri. Je ne savais pas ce que l'avenir nous réservait, mais j'espérais que l'on serait encore tous les trois.

N'oublie jamais que l'avenir est incertain, . Ne l'oublie jamais.

. . .

La journée avait été éprouvante. À toutes les heures de cours, quelqu'un venait m'a dire qu'il était content de me revoir. Genre un dérivé du petit "je suis content que tu ne sois pas morte finalement" de James.

- Ana'!

En parlant de l'hyppogriffe, le voilà qui vient.

- Ça fait trois cent ans que je te cherche !

Il est arrivé à côté de moi, essoufflé. Je n'ai pas pu retenir un petit sourire face à sa tête. Il était tout rouge.

- J'ai trouvé un bouquin intéressant sur les Gaunt. Comme je sais que ça t'intéresse, je te l'ai apporté.

Il a tiré un vieux grimoire de son sac, et je l'ai mis dans ma sacoche.

- Merci beaucoup ! C'est sympa d'avoir pensé à moi, le remerciais-je.

Moment effroyablement gênant, parce qu'aucun de nous deux ne savait quoi dire.

- Heu, je vais y aller, j'ai un truc à faire à faire par là...

Au moment où j'allais partir, il m'a attrapé le poignet.

- Dis, tu veux voir deux trucs cool ?

. . .

Il m'a traîné dans un dédale de couloirs qu'il avait l'air de connaître quasiment par cœur. Il m'a fallu quelques secondes pour me rendre compte que nous nous trouvions au
7 ème étage, juste devant la salle sur Demande.

- Fais-moi confiance.

Il a fait apparaître la petite porte, et m'a fait rentrer dans la salle. Elle s'était transformée en une bibliothèque lumineuse et chaleureuse. Le genre d'endroit que j'adorais, pour résumer.

- Tu sais garder un secret ? m'a t-il demandé lorsque nous étions assis face à face dans deux fauteuils.

Un rapide calcul à l'intérieur de mon propre esprit m'a permis de répondre à cette question.

- Tu serais surpris d'apprendre le nombre de choses que je te cache.

Il a légèrement froncé mes sourcils avant de continuer.

- Ne répètes à personne ce que tu vas voir, d'accord ?

Nouveau hochement de tête de ma part. Il a sorti un vieux bout de parchemin de son sac. Je n'ai d'abord pas compris ce que c'était, jusqu'à ce qu'il pointe sa baguette dessus, et que certaines inscriptions apparaissent.

- Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises.

Sous mes yeux qui devaient à mon avis être exorbités, des inscriptions sont apparues.

- Je te présente la carte des maraudeurs. C'est mon grand père, dont je porte le prénom, qui l'a créée, avec d'autres amis à lui.

J'avais le souffle coupé.

- Et mon défi depuis que mon père me l'a passée en première année est de la reproduire. Que cette fois-ci, ce soit ma carte du maraudeur, une dont je pourrai aussi être fier.

J'étais totalement captivée par les paroles de James.

- Sauf que j'ai décidé que je n'y arriverai pas tout seul. Du coup, est-ce que tu veux bien m'aider ?

J'étais sans voix.

- Wow, aurais-je réussi a captiver l'attention de la grande Anastasia Rogue !?

J'ai souri, peut être comme je n'avais jamais souri jusqu'à là.

- Bien sûr que veux t'aider ! Sauf que j'estime qu'un secret vaux bien un secret.

J'ai pris un longue inspiration, et je me suis lancée, mettant des mots sur l'idée qui me germait dans l'esprit depuis quelques temps.

- J'aimerais essayer de devenir une Animagus. Tu voudrais bien m'aider ?

Le visage de James parla pour lui même.