𝒄𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝒔𝒆𝒑𝒕
Abandonner la mission pour sauver ses coéquipiers ou laisser périr ses coéquipiers pour mener à bien la mission ? C'était la lourde décision qu'avait du prendre le père de Kakashi, lors de son vivant. Et c'était également cette décision qui avait causée sa perte. Voilà que cette décision avait maintenant été imposée à Naruto Uzumaki, qui devait choisir entre son meilleur ami et son Sensei. Un choix particulièrement difficile quoi que logique. Et même s'il perdrait une dizaine de minutes à essayer de vaincre Sasuke pour les remmener les deux au village, c'était dix minutes de trop. Le blondinet avait beau vouloir par dessus tout le retour de l'Uchiwa à Konoha, jamais il ne laisserait l'argenté mourir sans avoir fait tout son possible. Mais comment Sasuke avait-il osé faire une chose pareille ? Après ce qu'ils avaient vécu tous ensemble, dans l'équipe numéro 7. Kakashi avait passé beaucoup de temps à entraîner le noiraud, quitte à confier les deux autres à des Sensei différents. Il lui avait enseigné ses techniques, lui avait inculqué les valeurs d'un bon ninja et voilà qu'il se faisait attaquer lâchement par son ancien élève. Drôle de remerciement, pensa Naruto, qui regardait lourdement Sasuke, les yeux remplit de larmes.
- Idiot, pesta Sasuke avant de se retourner pour rebrousser chemin.
Il ne semblait pas du tout mesurer la conséquence de ses actes. Comme toujours, l'expression de son visage était froide, impassible. Il semblait n'éprouver rien d'autre que de la haine. Et c'est ce qui mettait l'Uzumaki en rogne.
- Je vais remmener Kakashi au village. Mais écoute-moi bien, Sasuke. L'idiot, comme tu dis, reviendra. Et si par malheur il lui arriverait quelque chose, fait-moi confiance, je te tuerais de mes propres mains. Tu peux haïr ton frère autant que tu veux... Mais il serait peut-être temps de te remettre en question. Ta haine et ton envie de te venger te font commettre des actes qui te rapprochent beaucoup trop de lui. Tu ne vaux pas mieux que Itachi Uchiwa, souffla Naruto, remplit de désespoir et de rancœur.
Il se dépêcha de prendre son Sensei qu'il glissa sur son épaule comme il pu, puis quitta rapidement le repère d'Orochimaru. La mission avait, bien sûr, été un échec mais Naruto s'en fichait complètement. Déjà parce-que la priorité était de remmener Kakashi sain et sauf au village, bien que ce dernier soit totalement inconscient, mais aussi parce-qu'il avait bien l'intention de revenir et de se confronter de nouveau à Sasuke.
Le blondinet courrait de toutes ses forces, sans relâche. Le célèbre ninja et lui avait mis du temps à arriver jusqu'ici. Combien allait-il en mettre pour faire le retour ? La situation était plus qu'urgente, et il était complètement seul. Livré à lui-même, avec une lourde responsabilité sur les épaules. Il était fatigué, mais qu'importe. Sa volonté le faisait avancer toujours plus vite.
Dans les couloirs du repère, Sasuke courrait lui aussi, mais en direction de ce qui lui servait de chambre. Le brun avait le cœur meurtrit. Cela faisait maintenant trois ans qu'il avait choisi Orochimaru comme maître. Trois ans qu'il menait une lutte acharnée contre lui-même dans l'espoir de devenir aussi fort et puissant que son grand frère pour réussir à le battre. Mais, que Naruto le compare à lui, c'était inconcevable. Faible, il ne l'était plus. Pourtant, lorsqu'il claqua la porte, le noiraud tomba à genoux au sol avant de prendre son visage entre ses mains, y déversant toute sa peine. Ses larmes venaient déformer son doux visage qu'il cachait, comme s'il avait honte de pleurer. La pire chose qu'on puisse lui dire, il l'avait dite. Sans compter le fait qu'il avait blessé son ancien Sensei, mais c'était une autre histoire. La seule chose qui hantait son esprit furent les derniers mots de Naruto : tu ne vaux pas mieux que Itachi Uchiwa.
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Enseigner, motiver, encourager ; telles étaient les intentions d'Iruka envers ses élèves. Assurer la perpétuité du monde ninja et inculquer les valeurs aux plus jeunes, c'était la promesse qu'il s'était faite en demandant sa mutation à l'Hokage troisième du nom des suites d'une mission qui s'était soldée par un échec. Ses débuts en tant que professeur n'avaient pas été simples. Et, il faut dire que le petit garçon qu'il eu été, fragile et terriblement seul car orphelin, s'était vu "forcé" de prendre sous son aile l'enfant qu'il considérait comme responsable de la mort de ses parents. Cette petite tête blonde qui ne faisait que des bêtises, beaucoup trop turbulent à son goût. Seulement voilà... à force d'observation, le jeune Umino s'était rendu compte que ce garçon était exactement comme lui. Seul. Car oui, Konoha avait beau prendre en charge les enfants orphelins, cela ne voulait pas dire qu'il s'en occupait pour autant. On se contentait simplement de leur donner un petit appartement ou une chambre, de quoi vivre convenablement, au sein de l'académie et c'est tout. Dès le plus jeune âge, il n'y avait pas d'autre option que d'apprendre à se débrouiller tout seul. Iruka en avait terriblement souffert, et il était hors de question pour lui, pour sa fierté d'homme, de laisser ce garçon livré à lui-même sans lui donner la moindre chance. Ce fut seulement à ce moment précis qu'il commença à apprecier son travail à sa juste valeur.
Cependant, les journées étaient répétitives. Chaque jours différents, mais au final, la rengaine était la même. Une routine qu'il n'avait pas lorsqu'il était ninja. Lorsqu'il partait en mission, il ne pouvait même pas assurer de rentrer vivant. Même s'il s'agissait d'une simple quête d'informations. Ce fut l'une des raisons qui avaient poussée Iruka dans son retranchement. Et il ne regrettait pas, même si parfois, il n'avait que très peu envie de se rendre à l'académie pour aller travailler. Comme tout le monde, il y avait des jours avec et des jours sans. Et aujourd'hui en particulier fut un jour sans. Rien ne c'était passé comme prévu. Les élèves n'en avaient fait qu'à leur tête et le jeune professeur avait fait exploser son quota de punition.
Enfin, lorsqu'il avait annoncé la fin des cours, il pouvait prétendre à un moment de tranquillité. Il se laissa lourdement tomber sur sa chaise et pris sa tête entre ses mains, une méchante migraine venant lui titiller les globes oculaire. Il était fatigué. Peut-être même épuisé. Depuis quelques jours maintenant, ses nuits ne dépassaient pas les quatre heures. Trop courtes pour récupérer correctement, trop courtes pour affronter des journées en compagnie de petits monstres. Il croisa ses bras entre lesquels il vint cacher son visage afin de s'accorder quelques secondes de répit.
Les ténèbres de la nuit avaient déjà grappillés les rayons du soleil lorsque Iruka ouvra les yeux. Sa première réaction fut de froncer les sourcils. Il était plongé dans le noir complet, mais étonnement, ce n'était pas dans son lit qu'il se trouvait. Mais j'ai dormis combien de temps bordel, pensa Iruka en se relevant. Sa seule source de lumière fut celle du couloir, dans lequel un silence de mort régnait. Il secoua la tête, complètement déboussolé, s'apprêtant à allumer les néons de sa classe pour pouvoir ramasser ses affaires et quitter l'établissement au plus vite. Mais des voix dans le couloir l'interpelèrent.
- Et alors ? Dans quel état est-il ?
- Ses jours ne sont pas en danger, de ce que j'ai cru comprendre. Mais enfin, son poumon a été lourdement touché. Tu veux savoir le pire ? C'est son ancien élève qui a fait ça, Sasuke Uchiwa.
- Non ? Mais quel traitre ce gamin !
- C'est pas tout. Des rumeurs courent que c'est à cause de Sasuke qu'il a disparu aussi longtemps. Tu veux mon avis ? Franchement, il se trame quelque chose et ça ne laisse rien présager de bon.
Les yeux d'Iruka s'écarquillèrent. Poumon lourdement touché ? Ancien élève ? Sasuke Uchiwa ? Disparu aussi longtemps ? Le jeune homme resta figé durant plusieurs secondes avant d'appuyer sur l'interrupteur machinalement. Tiraillé entre l'inquiétude et les millions de questions qui lui venaient à l'esprit, le brun n'arrivait pas à faire la part des choses et à rester cohérent. Son cœur lui hurlait de rejoindre l'hôpital maintenant, mais son esprit menait une lutte acharnée pour le maintenir englué au sol. L'homme qu'il aimait autant qu'il détestait avait faillit perdre la vie, peut-être n'aurait-il pu jamais le revoir, et la seule chose à laquelle il pensait était de se forcer à ne pas y aller pour ne pas lui donner satisfaction. Toute cette histoire devenait absurde. Ne pouvait-il pas simplement mettre sa rancœur de côté juste une fois pour se rendre au chevet de celui qui hantait son esprit jour et nuit ?
Le brun se surprit lui-même lorsqu'une perle salée vint rompre son chemin à la commissure de ses lèvres. Ce sentiment, il le haïssait. Celui de la solitude. Comme si ses vieux démons s'accrochaient à ses jambes et le tirait un peu plus du côté des enfers. Encore une fois, on avait failli arracher la vie à ce qu'il avait de plus précieux dans ce bas monde, fait de haine, de chaos et de sang. Son combat contre lui-même le poussait à commettre des actes qu'il finissait toujours pas regretter, tout ça pour nourrir sa fierté, pour se faire croire à lui-même qu'il était plus capable que quiconque à rendre la pareille. Et pendant qu'il menait sa misérable petite vengance, il venait à en oublier les choses essentielles. La vie était forcément parsemée d'embûches, nous mettant constamment à l'épreuve pour nous forcer à nous relever, plus fort, de nos chutes. Et lui, il avait choisi la facilité. Il s'était arrêté en chemin car il refusait catégoriquement d'avoir échoué, menant ainsi une lutte contre le destin de sa vie.
Sac en main, il daigna enfin quitter sa salle de classe ainsi que l'établissement. Son cœur était lourd, tout comme son esprit. Même s'il reconnaissait agir comme un lâche, la question demeurait toujours : devait-il céder à la tentation ? Sans réfléchir, et pour une fois, le jeune professeur laissa son cœur guider ses pas. La nuit était tombée mais il n'était pas excessivement tard. Peut-être que les patients étaient seulement en train de souper, ce qui voudrait dire qu'il aurait sûrement la chance de pouvoir lui rendre visite. Si ces dernières étaient acceptées, bien évidemment.
Cette odeur, Iruka la détestait par dessus tout. Lorsqu'il venait dans cet établissement, c'était uniquement en cas de force majeure. À croire que les cas de forces majeures furent nombreux depuis quelques années, pensa-t-il, lorsque la jeune femme à l'accueil lui adressa un doux sourire avant de le saluer par son prénom ainsi que son grade.
- Bonsoir. Dites-moi, est-il encore possible de rendre visite à quelqu'un ?
- Les visites sont autorisées jusqu'à 21h. Il vous reste une petite trentaine de minutes, alors bien entendu. Qui souhaiteriez voir ?
- Et bien je... Kakashi Hatake, dit-il d'une voix basse.
- Chambre 21. Mais je crois que Monsieur Hatake a déjà de la visite et nous n'accordons qu'une seule personne à la fois pour ce patient, souffla d'une voix très douce la demoiselle qui semblait désolé.
- Je vais aller voir, je vous remercie.
Un signe de ce foutu destin ? Iruka n'en croyait pas un mot. Il adressa un faible sourire à l'hôtesse puis se dirigea d'un pas lent jusqu'à la chambre numéro 21. Un chiffre qu'il allait probablement détester jusqu'à la fin de ses jours.
Lorsqu'il arriva devant la porte, celle-ci était à peine entrouverte. Le bruit du cardiogramme et du respirateur glacèrent le sang d'Iruka qui ferma un instant les yeux, comme pour se donner un peu de courage ou tout simplement pour éviter de fondre en larmes. Une voix qui lui était bien trop familière attira son attention.
- Vous savez, Kakashi Sensei, tout ça... C'est de ma faute. Si je n'étais pas aussi faible, peut-être que j'aurais pu, dès le début, remmener Sasuke à Konoha. Ainsi, j'aurais pu honorer la promesse que j'avais faite à Sakura et vous ne seriez pas là. Mamie Tsunade m'a dit que tout irais bien pour vous, mais j'ai peur. Je n'ai déjà plus de parents. Mon meilleur ami m'a abandonné, maître Jiraya est parti je ne sais où, et voilà que vous vous retrouvez dans un lit d'hôpital.
Naruto, souffla Iruka tout bas. Le discours que venait de tenir son petit blond avait eu raison de son cœur qui s'était brisé une fois de plus en morceaux. C'était donc ça, la vie ? Souffrir, encore et encore, sans relâche ? Pourquoi rien ne pouvait se dérouler normalement, pour une fois ?
Perdu dans ses pensées, ce n'est que lorsqu'il entendit la porte s'ouvrir accompagné d'un reniflement qu'il releva la tête. Son regard croisa celui de Naruto. L'adolescent semblait à bout de forces, lourdement affaiblit par la quantité de larmes qu'il avait certainement versées auprès de son Sensei. Un petit sourire vint cependant illuminer son visage pâlichon quand il constata que celui qu'il considérait comme un membre de sa famille se tenait devant lui.
- Iruka Sensei, dit Naruto avant de se blottir tout naturellement contre le corps du jeune professeur.
Sans la moindre hésitation, le concerné glissa ses bras protecteurs autour du blondinet afin de resserrer leur étreinte. Même s'il avait hésité à l'aider il y a de ça quelques années, désormais, Iruka était prêt à donner sa vie pour protéger ce garçon. Il berça un court instant l'adolescent, comme pour le soulager des nombreuses peines qui affligeaient son cœur au quotidien.
- Prend les clefs de l'appartement et viens dormir chez moi cette nuit Naruto. Tu as besoin de sommeil, je veillerais sur toi, murmura Iruka qui glissa ses clefs dans la poche du garçon.
Le blond, cernés comme il était impossible, accepta l'invitation et quitta sans attendre l'hôpital. Il avait compris que Iruka avait à faire et qu'il serait de retour dans peu de temps. De toute manière, lorsqu'il allait rentrer, il était évident que l'Uzumaki dormirait profondément. Il était juste rassuré de savoir qu'il pourrait garder un œil sur lui cette nuit.
C'était désormais au tour du professeur de rentrer dans la chambre. Le tableau qui se dressait devant lui n'avait, en soit, rien d'insupportable. La seule chose qui fit réprimer un sanglot à Iruka était sa colère. Il le haïssait de le faire souffrir encore une fois. Même à moitié dans le coma, Kakashi lui faisait du mal. Un douleur vive, immense, qui donnait la nausée. Après avoir disparu, voilà que maintenant il revenait de mission à moitié mort. La suite ? Est-ce-que Iruka avait-il assez de force psychologique pour surmonter toutes les chutes ? Il commençait à douter de ses facultés. Tout ça devenait beaucoup trop lourd à supporter, surtout quand on savait qu'il menait en parallèle un combat contre lui-même afin faire payer à l'argenté son acte odieux qu'il désapprouvait au possible.
Mais l'heure n'était pas aux remords. Iruka s'avançait doucement près du corps endormi. Le visage de Kakashi avait été mis à nu, mais son respirateur tâchait de masquer le nécessaire. Il avait l'air paisible, comme si sa vie ne connaissait pas le moindre tourments. Hors, tout le monde savait que Kakashi Hatake avait des tourments. Avec une vie si complexe, on ne pouvait guère faire autrement.
Le professeur pris alors place sur le siège précédemment réchauffé par Naruto et observa le ninja copieur en silence. Il avait besoin de s'assurer qu'il dormait bien et qu'il n'était pas en train de faire semblant. Pour l'avoir regardé pendant des heures durant à dormir, Iruka savait pertinemment faire la différence. Il poussa alors un long soupire de soulagement avant d'attraper délicatement la main de Kakashi pour y déposer un baiser auquel il ne voulait pas mettre fin.
- Si je te fais vivre un enfer, c'est uniquement parce-que tu le mérite. Et alors que je pensais commencer à parvenir à mes fins, tu fais, une fois de plus, échouer mes plans. Mais si tu savais à quel point tu me manques. À quel point j'ai envie de te sentir près de moi, à quel point j'ai envie de te voir dans l'appartement quand je rentre le soir. J'ai besoin de tes étreintes, j'ai besoin que tu m'embrasse, j'ai besoin que tu laisse ton parfum sur la totalité de mes vêtements pour t'avoir avec moi au quotidien. La partie est loin d'être terminée, on va juste dire qu'on l'a met en pause parce-qu'un des joueurs est blessé. Mais tu sais très bien que quand tu iras mieux, je reprendrais la main et je te ferais payer pour tout le mal que tu m'as fait même si mon cœur le refuse. J'en ai besoin, pour avancer avec toi. J'en ai besoin, pour pouvoir te faire confiance à nouveau. Je suis faible, je le sais, plutôt que de surmonter mon chagrin, je me venge, mais que veux-tu... C'est ainsi. Et quand tout ça sera terminée, peut-être te confirais-je la lourde tâche de réparer le cœur que tu as fait voler en éclat. Mais en attendant, profite de ton répit, mon amour, dit-il contre la main de l'argenté.
Il y déposa un autre baiser avant de la reposer tendrement le long de son corps, se relevant pour quitter la pièce. À l'encadrure de la porte, Iruka tourna une dernière fois la tête vers l'homme qui fut son amant, un sourire étirant ses lèvres.
- Parce-que la partie va bientôt reprendre.
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