ℂ𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 4 𝑇𝑎𝑒ℎ𝑦𝑢𝑛𝑔
Après un après-midi passé chez Lindsay McCartney, je me dirigeais lentement vers chez moi. Les parents de Lindsay, Américains établis en Corée bien avant la naissance de mon amie, étaient aimables et accueillants, toujours très attentifs. C'était agréable d'être dans leur maison, où des rires et des discussions animées avaient résonné pendant tout l'après-midi. Lindsay et moi avions notre étrange coutume, un rituel presque sacré : nous nous retrouvions régulièrement pour nous adonner à notre petite affaire charnelle, puis nous nous séparions. Nous savions tous les deux que notre affection était profonde, mais nous avions choisi de la cantonner à cette dimension.
Il fallait bien admettre que Lindsay avait quelque chose d'envoûtant. Ses cheveux, d'après ce que je pouvais voir, étaient aussi sombres que les abysses, et ses yeux étaient décrits comme d'un bleu éclatant, comparable à l'océan. Elle attirait tous les regards au lycée, et c'était fascinant à observer. Nous nous connaissions depuis le collège, et c'était avec elle que j'avais vécu ma première expérience charnelle, tout comme elle. À l'époque, nous n'avions que 14 ans, un âge auquel beaucoup auraient douté de la maturité d'une telle décision. Mais nous avions décidé de franchir le pas ensemble. Depuis lors, nos retrouvailles s'étaient transformées en une série d'enlèvements passionnés.
Notre relation était atypique, presque déroutante. Par moments, nous nous embrassions en public, donnant l'impression aux autres que nous formions un couple, même si ce n'était pas tout à fait vrai. Cette ambivalence créait de la confusion pour ceux qui nous observaient, ce qui nous amusait également. Cela nous procurait une étrange complicité. Malgré tout, au fond de nous, nous savions que notre lien restait limité à ces moments intimes, sans véritable promesse ni engagement.
Lindsay jouissait de la liberté de flirter et de coucher avec qui bon lui semblait, tout comme moi. Pourtant, cela ne nous empêchait jamais de nous retrouver, inlassablement. À l'école, les rumeurs nous cataloguaient comme le couple le plus libre qui ait jamais existé, mais la vérité était que nous n'étions en aucun cas un couple. Nous entretenions simplement des relations charnelles, c'était tout, et c'était suffisant. Lorsque Lindsay se mettait en couple, je respectais son choix et la laissais tranquille. Mais dès que sa relation prenait fin, elle revenait toujours vers moi, comme à chaque fois. C'était devenu notre routine, une façon de fonctionner bien ancrée dans nos vies.
En marchant, je repensai à notre après-midi, à la légèreté de nos échanges et à la passion qui s'était intensifiée à chaque étreinte. La façon dont elle riait, la manière dont elle m'appelait, tout cela résonnait encore en moi. J'imaginais un instant à quel point les autres auraient été surpris s'ils savaient à quel point nous étions éloignés des conventions traditionnelles de couple.
En approchant de chez moi, une légère brise fit danser les feuilles des arbres sur mon chemin. La soirée tombait lentement, plongeant le monde dans une teinte de gris. Quand je pensais à Lindsay, j'entendais souvent les autres parler de ses yeux d'un bleu captivant. Je ne pouvais que répéter ces descriptions, me fiant aux mots des autres.
Quand je franchis la porte de la maison, je me retrouvai une fois de plus face à ma mère, les bras croisés, me fixant avec une intensité suffisante pour me faire sentir comme si j'avais commis un meurtre. Un rapide coup d'œil vers l'horloge me fit remarquer qu'il n'était que six heures du soir, à peine.
« Quoi ? » dis-je, me déplaçant d'un pas indécis. « Je ne suis pas en retard, nous dînons toujours à 19h. »
Elle me demanda de la rejoindre d'un ton autoritaire qui ne laissait aucune place à la discussion. Je soupirai, mais je m'exécutai, marchant lentement vers le salon. En entrant, je vis ma sœur, Ari, penchée sur son portable, probablement absorbée par ses réseaux sociaux, tranquillement installée sur un pouf dans un coin de la pièce qui servait de salle de détente. Elle leva les yeux vers moi et murmura quelque chose que je pouvais interpréter comme un « Tu es dans de beaux draps. »
Je roulai des yeux, ne sachant pas ce que j'avais encore fait pour lui valoir ça. Elle ne manquait jamais une occasion de faire la remarque.
« Peux-tu m'expliquer pourquoi tu as séché les cours aujourd'hui ? » commença ma mère, avec un ton déjà en colère. « Ton proviseur a appelé. »
S'ensuivit une bonne demi-heure de réprimandes qui raisonnaient comme un bourdonnement lointain dans mes oreilles. Les mots de ma mère me parvenaient entremêlés de colère et de déception. Je me repliai dans mes pensées, essayant de fuir cet assaut verbal. Elle semblait complètement déchaînée, et moi, je me sentais comme un animal traqué, au fond d'une grotte, loin de la lumière.
« Tu gâches ton potentiel, Taehyung », disait-elle. « Les autres élèves s'en sortent bien, et toi, tu ne fais que traîner. Que va-t-il se passer si tu continues comme ça ? Tu crois que je vais supporter de te voir finir comme ça ? »
Ces mots, tranchants comme des lames, semblaient s'enfoncer dans ma chair. Il y avait une part de moi qui voulait hurler ma douleur, l'injustice de tout cela, mais je ne le fis pas. Au lieu de cela, je me contentai de hocher la tête, comme un pantin que l'on manipule. Je remarquai qu'Ari m'observait du coin de l'œil, et je savais qu'elle profitait de cette scène pour se délecter de mon humiliation.
Après cette séance de réprimandes, ma mère se dirigea gracieusement vers la cuisine, baignée de lumière, et s'adressa à Madame Min d'une voix douce et bienveillante, comme si la tempête qui venait de s'abattre sur moi n'avait jamais eu lieu.
« Yoonji, vous pouvez vous arrêter désormais, puisque vous avez achevé la préparation des plats. Mes enfants et moi prendrons soin du reste. Vous pouvez regagner votre foyer. »
Madame Min lui offrit un sourire reconnaissant, et comme un automate, elle se dirigea lentement vers la pièce voisine, celle où elle se réfugiait d'ordinaire lorsque les circonstances l'obligeaient à passer la nuit ici.
Quant à moi, je lançai un regard chargé de colère vers ma mère, ou peut-être serait-il plus juste de dire une colère amère. Cette duplicité me révoltait. Toujours aussi douce et attentionnée avec les autres, elle semblait s'efforcer de montrer à quel point elle était une mère formidable devant autrui. Cela m'exaspérait au plus haut point, et je sentais un mélange de rage et de désespoir grandissant en moi.
Je ne voulais pas pleurer. C'était quelque chose que je m'interdisais avec zèle, comme si chaque larme perdue serait une défaite. Mais la douleur était là, sourde, profonde, tapie sous la surface de mon façonnement extérieur. Elle me vrillait l'estomac, me laissant sur le fil d'une anxiété omniprésente. Combien de fois avions-nous eu ces conversations ? Combien de fois avais-je entendu ces mots cruels, répétés inlassablement?
« Tu n'iras jamais loin avec cette attitude », avait-elle ajouté. À ces mots, je sentis un frisson de révolte inonder mes veines. Je voulais crier, mais la colère se mêlait à la tristesse, créant un tourbillon émotionnel que je ne pouvais partager.
Je fermai les yeux un bref instant, cherchant désespérément un endroit où me cacher, où me protéger. Cet endroit, hélas, n'existait pas. Je savais que ma mère s'était installée dans son personnage de la mère parfaite, profitant des égards de Madame Min pour se donner une image impeccable. Mais je connaissais la vérité derrière le masque : la façon dont elle pouvait être manipulatrice, la manière dont elle couvrait son mauvais caractère sous un vernis de gentillesse.
Quand je rouvris les yeux, Ari était toujours là, imperturbable, déjà plongée dans son écran. Je me sentais comme un étranger dans ma propre maison, une silhouette perdue parmi des murs qui m'étouffaient.
En fin de compte, je pris une profonde respiration pour balayer mes pensées troublées alors que je me dirigeais vers la cuisine, forcé de sourire de façon désinvolte alors que, derrière cette façade, mon cœur se brisait doucement. « Tout va bien se passer », me murmura alors une voix intérieure, mais je savais que ce n'était pas vrai. Mon esprit bourdonnait d'un bruit sourd, un mélange de colère et de tristesse, des émotions que je n'avais pas le droit d'exprimer.
Et ainsi, je jouai mon rôle, attendant que cette journée ne prenne fin, espérant un moment de calme, de compréhension, même si je savais qu'ils seraient rares.
°
Alors que je me trouvais dans la chaleur de la cuisine, occupé à rincer délicatement les assiettes qui avaient servi à notre dîner, Ari s'activait à débarrasser le reste de la table. Je détestais cette corvée. Les bulles d'eau se mélangeaient à la chaleur ambiante et à mon irritation. Tout à coup, elle s'avança vers moi, tenant entre ses mains les derniers couverts, puis se laissa reposer contre le plan de travail.
"Pourquoi te comportes-tu de la sorte envers maman ?" lâcha-t-elle doucement, presque timidement. "Elle essaie tant bien que mal d'arranger les choses entre vous, mais toi, tu n'y mets aucun effort. Parfois, je la surprends en train de pleurer à cause de toi."
Je soupirai, agacé par ces reproches qui s'échappaient de ses lèvres comme des flèches.
"Oh, elle fait des efforts, c'est ça," fis-je, un sourire amer apparaissant sur mon visage alors que je posais un verre dans l'évier. "Elle peut bien pleurer davantage, ça ne me touche en rien."
Le regard blessé d'Ari me transperça, mais je décidai de l'ignorer, poursuivant ma tâche. Quelque part, je savais que mes mots touchaient une corde sensible, mais je ne pouvais pas m'en empêcher. La profonde tristesse qui me rongeait me faisait agir ainsi.
"C'est injuste de lui en vouloir parce que ton père l'a abandonnée alors qu'elle était enceinte !" cracha ma sœur, la voix tremblante de rage. "Je suis sûre que tu agis ainsi envers elle à cause du fait qu'elle n'a jamais voulu te révéler qui était ton géniteur. Et surtout, parce qu'elle a fini par épouser mon père et du fait qu'ils nous ont eu, So-mi et moi. Même lorsque maman et mon père étaient ensemble, tu restais tout aussi exécrable !"
Le flot de paroles qu'elle venait de déverser ne provoqua en moi qu'un rire sincère, presque provocateur. Je me tournai alors vers elle. "Je me fiche éperdument de savoir qui est mon père biologique. Et je me moque complètement du fait que toi et So-mi ne soyez que mes demi-sœurs. Tu te trompes lourdement, ma pauvre. Tu sais ce que je pense ? Que ton père est un idiot qui n'a jamais su voir plus loin que le bout de son nez. Il n'a jamais vu quoi que ce soit derrière les portes de cette putain de maison. Et je pense que tu es tout aussi aveugle que lui!" Ma voix résonnait avec arrogance, mais à l'intérieur, je me débattais avec un torrent d'émotions.
Soudain, je fus pris au dépourvu par la claque qui frappa ma joue. Ari, pleine de rage, avait dû y mettre toutes ses forces simplement parce que j'avais traité son père d'idiot. Comment osait-elle ? Doucement, je tournai la tête vers ma demi-sœur, une vague de colère déferlant sur moi. Comment cette fille pouvait-elle encore une fois se permettre de m'atteindre de la sorte ?
Nos trois années de différence semblaient toujours nous entraîner dans des disputes incessantes, mais cette fois-ci, une nouvelle colère montait en moi. J'avais l'impression qu'elle me forçait à porter le poids de ses émotions. Elle hurlait que j'étais vraiment un imbécile, criant si fort que la détonation de sa voix me fit exploser.
- Mais tais-toi, espèce de pauvre merde ! Je me fiche de toi, de maman ou de qui que ce soit d'autre ! Tu comprends ? criai-je, ma voix résonnant comme un écho désespéré dans la cuisine.
À ces mots, elle me gratifia d'une nouvelle gifle, et là, je me précipitai sur elle, la saisissant par les épaules, la secouant frénétiquement. Un élan d'agressivité grondait en moi, mais une partie de moi peinait à renouer avec cette colère qui me consumait. Je voulais lui rendre, je voulais crier que je souffrais et que c'était à cause cette mère qu'elle idealisait tant, mais je ne pouvais pas.
À l'intérieur, mes pensées tourbillonnaient, se heurtant à une réalité douloureuse. Une honte tenaillante m'étouffait. Comment pouvais-je avouer les secrets qui nous liaient ma mère et moi, à Ari ? Elle penserait que j'étais faible. Elle ne savait pas. Elle ne pouvait pas savoir.
Mon cœur battait la chamade, se mêlant à la rage et à la tristesse insupportable que je portais en moi, comme un boulet. Combien de fois avais-je ressenti cette douleur intérieure, cette colère sourde qui ne trouvait pas de voix ? Combien de fois avais-je souhaité pouvoir partager ce fardeau lourd comme une montagne ? Pourtant, à chaque fois, je me retrouvais à m'enfermer davantage, à tourner en rond dans ce labyrinthe de souffrance.
Les larmes montaient à mes yeux, mais je me forçai à les contenir. Non, je ne pleurerai pas. Pas devant elle. Au lieu de cela, je relâchai mes mains et reculai, m'exprimant par une seule phrase chargée d'amertume.
"Tu n'as aucune idée de ce que c'est d'être moi, Ari. Alors garde tes leçons de morale pour toi."
Je la voyais, ma sœur, là, pleine de colère, mais aussi de douleur, et quelque part, je savais que nous étions tous les deux coincés dans ce même filet de souffrance, incapables de nous en sortir. Mais je devais préserver ma façade, même si cela signifiait sombrer seul dans mes démons.
Alors que la tension dans la pièce atteignait son paroxysme, notre mère fit irruption dans la cuisine, interrompant notre échange houleux. Elle nous sépara brusquement d'un geste autoritaire, presque désespéré.
"Toi, va également dans ta chambre ! Nous réglerons ça demain !" gronda ma mère, en désignant ma sœur d'un doigt accusateur.
Ari s'exécuta, ses pas résonnant lourdement sur le sol, et je la vis quitter la pièce, la déception et la colère gravées sur son visage. Mon regard s'accrocha à ma mère, dont la colère se retournait maintenant contre moi. Elle avait encore cette expression, celle qui évoquait la déception et la frustration. Je ne pouvais pas supporter son regard.
Je me retournai, furieux, sans dire un mot, négligeant de finir de rincer la vaisselle que ma mère continua à ma place, comme si cela ne me concernait plus. Une fois dans ma chambre, la colère bouillonnait en moi. Je désirais tout détruire, réduire en miettes tout ce qui m'entourait. Les marques vives laissées par les deux gifles de ma sœur brûlaient sur mes joues, me rappelant à quel point nous étions pris dans cette spirale destructrice.
Je fis plusieurs allées et venues dans ma chambre, le cœur battant à tout rompre dans ma poitrine. Mon souffle devenait irrégulier, et une pression comença à s'insinuer dans ma poitrine, comme un poids insupportable. C'est ainsi qu'une crise tiraillait mon être, golfant mes pensées déjà troublées. Je ne pouvais pas laisser cette douleur m'envahir, je devais trouver un moyen d'évacuer tout ça.
Dans un moment d'angoisse, je pris la décision d'ouvrir mon tiroir. Je saisis un classeur, l'emportant sur le bureau, et je me procurai un stylo, plongeant ma main sur la feuille vierge. Les premières lignes que je traçai étaient hésitantes. Ma respiration se calma peu à peu alors que je me concentrais sur le dessin, la feinte réalité s'accordant avec la douleur que je ressentais.
Dans ces moments-là, seul le dessin et Miaou, mon chat, étaient capables de me calmer. La colère dissipée, les traits se multiplièrent, se mêlant à mes frustrations et mes angoisses, à mesure qu'une image se formait lentement. C'est comme un échappatoire, une bulle où je pouvais laisser libre cours à mes émotions sans être jugé. La douleur s'évanouissait au fur et à mesure que le crayon glissait sur le papier, me permettant d'être pleinement absorbé dans cet univers que je contrôlais totalement.
Soudain, j'entendis un bruit léger à ma porte, un petit miaulement familier. Je sus immédiatement que c'était Miaou qui demandait à entrer. Cela me réchauffa le cœur. Je me levai rapidement pour lui ouvrir la porte, et il se faufila à l'intérieur, grignote bienveillante à la patte, avant de grimper agilement sur mon lit comme s'il avait toujours su que c'était l'endroit idéal pour se réfugier.
Le simple fait de voir mon chat réconforta mes pensées tumultueuses, un sourire se dessina sur mon visage, apportant une lueur d'espoir à ma soirée. Mais au fond, je savais que la tempête intérieure persistait, que la colère et les blessures psychologiques s'enracinaient profondément en moi. Je caressai doucement Miaou, sentant le ronronnement rassurant de son corps contre ma main.
Pourtant, la réalité me rattrapa rapidement. L'angoisse s'insinuait à nouveau dans mes veines, accompagnée de cette horrible sensation d'oppression dans ma poitrine. Je fermai les yeux et tentai de respirer profondément, mais chaque inspiration semblait devenir une tâche difficile. Une sueur froide perla à mon front, et je me rendis compte que la proximité de mes peurs me paralysait, chaque pensée devint une vague titanesque qui m'envahissait.
Je me forçai à rassembler mes esprits, mais mon cœur continuait de battre frénétiquement, comme un tambour de guerre. La rage bouillonnante et la tristesse se mêlaient dans une danse douloureuse que je ne parvenais pas à déchiffrer. Pourquoi ne pouvais-je pas être comme les autres ? Pourquoi chaque interaction à la maison se soldait-elle par de la douleur ?
Je remerciai silencieusement Miaou de sa présence réconfortante, mais alors que je détournai mon regard de la feuille et de mes griffonnages, je réalisai que l'évasion à travers le dessin n'allait pas suffire pour écarter les ténèbres qui menaçaient de m'engloutir.
Je n'étais pas sûr d'avoir la force de surmonter cela, mais je savais que je devais résister, coûte que coûte. Dans un dernier geste désespéré, je pris mon stylo et traçai une ligne plus sombre sur ma feuille, comme pour ancrer mes émotions tumultueuses dans cette illustration fragile. Peut-être qu'un jour, je trouverais les mots justes pour décrire cette souffrance, mais pour l'instant, je me concentrais sur chaque coup de crayon qui pouvait, pour un instant, me libérer de ma douleur.
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Mes nerfs étaient à vif, tendus comme des cordes prêtes à céder. Pour une raison obscure que j'ignorais, le proviseur avait jugé nécessaire de rencontrer ma mère aujourd'hui. Je me demandais si son intervention était en rapport avec mon absence d'hier, bien que convoquer des parents pour si peu paraissait inhabituel. Assis en tant que passager dans la voiture de ma mère, nous avions d'abord déposé Ari au collège et So-mi à la crèche.
Lorsque nous arrivâmes au lycée, un soupir de soulagement m'échappa en réalisant que les cloches avaient déjà retenti, indiquant que tous les élèves avaient rejoint leurs cours. Je ne voulais pas qu'on remarque mon arrivée aux côtés de ma mère. Ce n'était pas que j'avais honte de son apparence ; je devais admettre qu'elle avait des atouts indéniables. Non, c'était simplement que je ne désirais pas attirer l'attention sur moi en sa compagnie.
En pénétrant dans les bureaux administratifs du lycée, un frisson d'attention palpable envahit l'air. La secrétaire inclina légèrement la tête en signe de respect envers ma mère, puis nous guida avec bienveillance vers la salle où le proviseur nous attendait, comme une âme en quête de réponses. Nous prîmes place en face de lui, et il débuta la conversation.
"Je suis heureux que vous ayez pu vous déplacer, madame Kim," accueillit le proviseur avec une courtoisie sincère.
À cet instant, ma mère laissa échapper un soupir, comme si un poids invisible pesait déjà sur ses épaules.
"Qu'a donc fait mon fils cette fois-ci ?" marmonna-t-elle, la lassitude perceptible dans sa voix.
Déjà agacée.
Je roulai des yeux, incapable de contenir mon désarroi.
"Eh bien, nous avons remarqué que ses résultats scolaires sont dans une chute alarmante. Au premier semestre, il arrivait sans aucun problème à atteindre la moyenne, mais maintenant, c'est encore pire. Il sèche les cours, se laisse entraîner dans des bagarres et ses notes sont incroyablement basses," expliqua le proviseur sous le regard inquisiteur de ma mère.
Ma mère fixa intensément le proviseur après avoir entendu ses constatations. À cet instant, je compris que ma soirée serait particulièrement mouvementée.
"Et bien, quelle est votre proposition ? Si vous m'avez fait venir ici, c'est bien pour trouver une solution, n'est-ce pas ?" répondit-elle avec une fermeté manifeste.
Une possible exclusion du lycée ne m'inquiétait guère. Après tout, qu'est-ce qu'un établissement de plus ou de moins ? Les seules personnes qui pourraient me manquer seraient mon meilleur ami et Lindsay. Mais je savais que je pourrais toujours les voir en dehors des cours, donc ça n'avait rien de grave.
"Que diriez-vous de l'inscrire à des cours de soutien ? Nous avons justement un excellent élève qui propose son aide dans trois matières, et ce sont précisément celles qui posent problème à votre fils," suggéra le proviseur.
"Des cours de soutien ? Vous êtes perchés ou quoi ? Je n'ai pas besoin qu'un imbécile vienne me donner des leçons !" grondai-je, emporté par ma colère, avant de quitter la pièce sans même attendre une réponse.
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Voilà que pensez-vous de Taehyung ?
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