Le mystère de la salle 208
Il était 7 h 20 lorsque elle arriva en classe.
De petites gouttes perlaient sur ses joues, glacées par l'hiver. Elle entra dans la salle encore plongée dans l'obscurité, entourée de stores fermés et d'une lourde odeur de renfermé qui flottait dans l'air, lourde comme une brume épaisse.
Elle s'assit à sa table habituelle, alluma la lumière, ouvrit les fenêtres et tira les stores. L'air frais envahit la pièce, comme un souffle glacé qui chassait la lourdeur de la nuit.
Elle était seule et adorait cette atmosphère d'hiver matinal, où tout semblait suspendu, figé dans un silence absolu, sans voix pour troubler ses pensées.
D'habitude, elle n'était jamais en avance, mais ce matin-là, elle était déterminée. Un test de mathématiques allait avoir lieu dans l'heure qui suivait.
Elle se sentait prête, presque excitée à l'idée de montrer ce qu'elle savait.
Une fois ses affaires posées sur la table, un crayon dans une main, une gomme dans l'autre, les exercices de mathématiques défilaient devant elle, doux et fluides, comme une rivière calme.
7 h 27
7 h 28
7 h 29
7 h 30
Un bruit soudain se fit entendre, venant de la porte. Celle-ci, fermée quelques instants plus tôt, était désormais grande ouverte.
Pensant à une blague, la jeune fille sourit et lança dans l'espace :
— Lou, si tu voulais me faire peur, c'est peine perdue, je sais que tu es là.
Elle se remit à travailler, inconsciente de ce qui se passait autour d'elle.
7 h 36
7 h 37
7 h 38
7 h 39
7 h 40
Un frisson glacial la parcourut soudainement, léger comme le frôlement d'une feuille morte, mais aussi mordant, comme si une main glacée s'était posée sur son cou.
Son cœur s'emballa. Il battait dans sa poitrine, puissant, presque douloureux, mais elle tenta de se calmer. Elle était convaincue qu'il ne s'agissait que d'une blague de son amie.
- Lou... ?
...
- Viens réviser avec moi au lieu de me faire des frayeurs pareilles.
...
Mais plus elle réfléchissait, plus un doute insidieux se glissait dans son esprit. Elle n'était plus sûre de rien. Elle continua à travailler, figée, le corps tout entier engourdi par la peur, mais elle n'osait pas bouger.
Quelque chose clochait.
Une sensation de malaise grandissait en elle.
7 h 44
7 h 45
7 h 46
7 h 47
Elle sentit alors une silhouette se glisser derrière elle, discrète, presque imperceptible, mais pourtant bien présente. Un frisson d'angoisse la traversa.
Elle se figea.
Son instinct lui ordonnait de crier, mais sa voix était gelée. Elle restait dur sur place, incapable de bouger.
La peur la paralysait.
7 h 54
7 h 55
7 h 56
7 h 57
7 h 58
7 h 59
8 h 00
...
Un cri strident déchira l'air, perçant, tellement aigu qu'il sembla faire trembler les murs.
Le professeur de la salle voisine, fidèle à son habitude, était arrivé en avance pour attendre ses élèves.
Il entendit ce cri déchirant et se précipita dans la salle 208, le cœur battant, la peur nouant ses entrailles.
La salle 208
La salle 208
La salle 208
La salle 208
La salle 208
La salle 208
À l'intérieur, une élève était allongée par terre, le visage enfoui dans ses genoux, tremblant de convulsions.
Elle hurlait presque, secouée par des spasmes.
Lorsque le professeur leva les yeux, il découvrit l'horreur qu'il n'avait jamais voulu voir.
Une élève était suspendue au plafond, une corde enroulée autour de son cou, ses bras et ses jambes couverts de sang, depuis sa bouche perlait une infinité de gouttes, brisant le bruit d'une salle devenue d'un coup silencieuse, rythmant une mélodie
mortelle.
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