
17. Pt 2 | 𝐿𝑒 𝑐𝑎𝑙𝑚𝑒 𝑎𝑣𝑎𝑛𝑡 𝑙𝑎 𝑡𝑒𝑚𝑝𝑒𝑡𝑒
Comme quelques fois depuis leur retour, Elo venait passer la fin d'après midi à la Redbox avec les garçons. Les lieux qui lui étaient si familiers lui avaient tellement manqué. Elle entrait dans le parking avec le petit bip que Maxime lui avait donné. Alors qu'elle garait la voiture sur le parking, elle remarqua le camion Unicorn que la marque avait acheté. C'était la première fois qu'elle le voyait depuis que Val l'avait annoncé. Il était relativement grand, floquée à leur image. Elle longea le camion avant d'arriver à l'arrière où elle se fit interpeller :
— On se connaît ?
Eléonore, étonnée de se faire interpellé ainsi, ici, se retourna rapidement pour voir qui lui parlait. Il descendit du camion, un grand brun, avec une barbe naissante, une casquette en arrière et des lunettes carrés. Elle fronça les sourcils.
— Je ne pense pas que l'on se soit rencontré, mais je pense avoir entendu parlé de toi assez souvent, sourit-elle.
Un sourire qui lui rendit avant de lui tendre la main, qu'elle saisit pour le saluer.
— Quentin, le meilleur ami et coloc de Val.
— Eléonore, ancienne.. enfin, je pense que t'es au courant, dit-elle gênée.
— Oui, je suis au courant de pas mal de truc on va dire, rigola t-il essayant de retirer la gêne présente. Je pense que je suis même au courant de choses que Valentin ne sait pas, tu vois ?
— A ce point là ?
— Oh oui ! Il parle un peu trop en dormant.
Eléonore se mit à dire. A ce moment là, elle repensa a toute les fois où elle avait dormis avec Valentin. Elle avait cru l'entendre marmonner certaine chose, sans vraiment y avoir prêté attention.
— Plus que lorsqu'il est bourré ?
— Alors là... Je dirais que quand il boit, il dit des trucs qu'il ne pense pas forcément. Mais quand il dort... il contrôle plus rien, donc il est honnête.
— Tu l'écoutes souvent parler en dormant ?
Il fronça les sourcils.
— Ah oui, j'avoue que vu comme ça c'est bizarre...
— Légèrement, dit-elle en mimant le geste.
Après avoir rit quelques secondes, Quentin releva la tête vers elle, analysant son doux visage, pour reprendre :
— Il est content que tu sois de retour, avoua t-il. Je ne sais pas s'il te le dira, mais il est content.
— Ah oui ?
Quentin affirma timidement.
— Je suis pas sûre qu'il accepte que tu balances ça comme ça, reprit-elle.
— Non c'est sûr, c'est pour ça que j'en profite pendant qu'il est aps la. Ça serait quand même dommage que tu ne sache pas tout ce qu'il y a, à savoir sur ton ancien meilleur ami.
— Comment ça ?
— Valentin est trop... timide, ou pas assez courageux pour dire réellement ce qu'il ressent en vers les personnes qu'il aime, donc... parfois, quand je sais que ça vaut le coup, je préfère le faire à sa place au lieu de le voir malheureux.
— Je... Quentin ? Qu'est-ce que tu essaies de me dire ?
Bien-sûr, au même moment Vodk entra dans la place s'exclama sur la rencontre qu'il venait de faire.
— Ça, alors ! De toute beauté !
Il s'approcha d'eux, tout sourire, heureux de voir ses amis réunit ensemble.
— Je viens de rencontrer ton meilleur ami, sourit Eléonore. T'aurais au moins pu me le présenter avant quand même, j'aurais tellement passé de bonne soirée avec lui.
— Je partage pas les pierres précieuse, dit-il en lui donnant un coup de coude.
Eléonore laissa ses joues s'empourprer inconsciemment. Vodk continuait de la taquiner sous le regard ébahit et le sourire coquin de Quentin. Il savait des trucs, il en savait beaucoup trop. Elle aimerait pouvoir en discuter avec lui, mais ne voyait pas comment.
Elle décida de repartir, saluer les autres. Mais avant de partir, elle salua correctement Quentin :
— Je suis ravie de t'avoir rencontrer, Quentin. Merci.
— Prends soin de toi, j'espère qu'on se reverra.
Elle lui sourit avant de pénétrer à l'intérieur du bâtiment. En entrant, elle ne fit pas attention à l'environnement. Elle était plongé dans ses pensées, à ce demander ce que Quentin pouvait bien savoir. Elle savait qu'elle ne pourrait pas le revoir tout de suite et encore moins passer du temps seul à seul avec lui. Mais étais-ce réellement la solution de soutirer des informations sur Vodk à son meilleur ami ? Objectivement, non, absolument pas.
Lorsqu'elle entra dans le hall d'entrer, Maxime, Jordan et Chris se trouvait réunit tout les trois, face à un homme, qui tournait le dos à Eléonore. De derrière, il lui semblait familier. Les garçons semblait quand à eux, perturbés, frustrés voir déçu, c'était ce qu'elle voyait sur le visage de Jordan, de la déception. Plus elle s'approchait, plus elle pouvait reconnaître sa voix :
— Et vous dites que...
— Vous êtes son frère ?
C'était bien pire que ce qu'elle pensait. Laissant tomber son téléphone au sol lourdement, Eléonore attira l'attention sur elle lorsqu'elle se rendit compte de la situation. Après des années sans le voir, son frère, il était là, à la Redbox. Tout le monde se tourna vers elle, elle entendant le bruit du téléphone qui tombe contre le sol, mais surtout en entendant son cri d'alerte et sa respiration haletante. Contre toute attente, ce n'est pas Jordan qui fit le premier pas vers elle, c'est Chris. Il s'approcha d'elle, l'attrapa par les épaules essayant de la calmer. N'en ayant rien à faire, elle continua de paniquer, essayant de parler :
— Mais... Qu'est... Qu'est-ce... Pourquoi ? Pourquoi maintenant ?
— Eléonore, il faut qu'on parle.
— Qu'est-ce que tu leurs a dit ?! S'agaça t-elle.
— Elo, calme toi ! Intervint Chris.
Elle le poussa violemment pour passer, elle empoigna le bras de son frère fortement pour le traîner à l'extérieur de la Redbox. Elle le fit monter dans sa voiture sans un mot, elle ouvrit le portail, démarra la voiture et sortit du parking de la Redbox. Pendant le trajet, les larmes lui montait aux yeux bien qu'il n'ait sortit aucun mots. A l'abord du parc le plus proche, elle stoppa la voiture et descendit au plus vite.
Sa respiration était haletante, Elo ne savait pas quoi faire pour se calmer. Habituellement, elle pensait à Jordan mais là, ce qui lui venait en tête dès qu'elle pensait à lui était l'engueulade qui allait suivre à son retour. Son seule point d'encrage venait de partir à la renverse. Elle trouva un banc, elle s'assit dessus et essaya de reprendre son calme. Le grand brun s'approcha peu à peu avant de s'assoir à côté d'elle.
— Tu n'as pas ta vantoline, je suppose.
Elle lui fit signe que non. Louis poussa un soupir. Elo réussit à se calmer petit à petit.
— Qu'est-ce que tu fais là ? Demanda t-elle.
— Je suis venu te parler, te pousser dans tes retranchements.
— C'est eux qui t'ont demandé, c'est ça ?
Il poussa un nouveau soupir alors qu'elle ne trouvait pas le courage d'affronter son regard.
— Ne signe pas, c'est tout ce qu'il demande.
— Fallait peut-être y penser avant de détruire ma vie !
— Ils ont accepté de te donner quinze mille euro lorsque tu les a menacés, ils ont accepté et tu n'as pas tenu ta parole.
— Pourquoi est-ce que tu insiste à te mêler de ce qu'il ne te regarde pas et de ce qu'il t'échappe, hein ?
— Ils souffrent tout les deux que tu ai décidés de porter plaintes contre eux, mais ils ont donc accepté la procédure pour te déshériter pour te laisse partir et devenir orpheline.
— C'était tout ce que je demandais.
— Tu n'es pas forcé de faire ça, Lenny. Tu n'es pas obligé de les forcer à faire ça. Tu les détestes tant que ça ?
— Cesse de t'entêter à comprendre quelques choses qui t'échappe, Louis !
— J'ai le droit de savoir pourquoi ma sœur ne veut plus l'être !
Elo prit une grande inspiration avant de lui donner une explication.
— On sait tout les deux que dans cette famille, ça devait être le garçon avant la fille. Ça a toujours été comme ça, jusqu'à moi. Déjà, à ma naissance, tout le monde savait que ça ne se passerait pas si facilement. Tu connais nos putains de parents, hein ? Tu sais à quel point ils sont à cheval sur la croyance et les règles à la con ?
Il affirma.
— Ils m'ont éduqué comme pouvait être éduquer un garçon en espérant que je devienne le premier né qu'ils auraient espérait. Ils ont passés 18 ans de ma vie à essayer de me faire devenir une autre personne que moi. Ils ne m'ont jamais aimé, ils se sont toujours servit de moi comme le souffre douleur, ils m'ont toujours insulté et rejeté la faute sur moi.
Louis ferma les yeux.
— Tu sais ce que ça fait d'entendre tes parents te dire que tu es une honte pour eux ? Tu le sais Louis ? Non ! Non tu ne peux pas et tu ne pourras jamais parce que tu as toujours été le petit prodige et l'enfant qu'ils auraient aimé avoir en premier. A la place, ils ont eu moi. Une putain de fille avec des troubles de la personnalité qui n'est pas capable de garder auprès d'elle les gens qu'elle aime. Est-ce que tu vois à quel point je ne suis personne ? Est-ce que tu vois ce qu'ils ont fait de moi ?
Eléonore attrapa le visage de son frère entre ses mains.
— Louis, regarde-moi et dis-moi que je ne suis pas malade.
Il saisit à son tour le visage de sa sœur et lui caressa les cheveux.
— Je suis désolé, Lenny.
Elle le repoussa violemment, se renfermant sur elle-même.
— Pardonne-moi d'avoir gâché ta vie.
— Tu n'y est pour rien, c'est moi. À la seconde où j'ai mis un pied sur cette terre, mon existence était voué à l'échec. A quoi bon ? Tu n'y aurais rien changé, petit frère.
Il ne voulait pas continuer cette conversation houleuse et sans convictions.
— Lenny, c'est ce que tu souhaites vraiment ? Ne plus avoir à faire à ta famille ? À tes parents ? Être oublié de tout le monde ? C'est vraiment ce que tu souhaites ?
Eléonore ne lui répondit pas. Elle était assise sur le banc, les coudes sur les genoux, le visage dans les mains puis lâchait de long soupire. Louis était déçu. Il insista :
— Tout ce qu'il te reste c'est ton nom.
— Plus pour longtemps, dit-elle en essuyant quelques larmes se redressant. Je vais me marier, Louis.
Il ne répondait pas. Il la regardait, bouche bée, ne sachant plus vraiment quoi dire. Il s'installa au fond du banc et fixa le sol.
— Jordan et moi allons nous marier.
— Pourquoi tu nous fais ça Lenny ?
— Je l'aime, dit-elle en retenant quelques larmes.
— C'est comme... c'est comme une déclaration de guerre. Quand papa et maman l'apprendront, tu les détruira.
— Ça n'a rien avoir, crois-moi. Mon nom, je m'en fiche. Ce que je veux c'est être aimé à ma juste valeur, comme je suis.
Louis poussa un long soupire, il décida d'achever cette entretient là. Il ne souhaitait pas revenir sur quoi que cela soit, il venait de régler les dernière choses avec elle avant de ne plus la revoir. Il se releva, Eléonore laissa couler plusieurs larmes sur ses joues. Louis se retourna une dernière fois vers elle.
— Est-ce-qu'il mérite vraiment ça ?
— J'en sais rien... mais je l'aime.
— Tu devrais peut-être penser à lui avant de penser à toi.
— Il me pardonnera, je le sais.
— J'espère qu'il n'est pas aussi borné que toi.
Elle essuya les quelques larmes qui tombaient sur ces joues.
— Au revoir, grande sœur.
Elle ne lui répondit pas et le laissa repartir, sans vraiment s'inquiéter de comment il allait repartir.
Eléonore resta un moment assise sur ce banc au milieu du parc repensant a toute sa vie et les souffrances endurées.
08.01.20
1958 mots.
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