14 | 𝐶'𝑒𝑠𝑡 𝑖𝑛𝑒𝑠𝑡𝑖𝑚𝑎𝑏𝑙𝑒, 𝑀𝑚𝑒
Tout au long des quatre heures restantes, Elo n'avait pas réussit à faire le vide dans sa tête. Elle avait repensé aux moments passés avec Jordan lorsqu'il descendait à Clermont-Ferrand pour quelques jours. Quelques jours de pur bonheur. Quelques jours à se retrouver, rigoler pour un rien, observer l'un et l'autre dormir, caresser la peau douce de Jordan, ses cheveux fraîchement lavé de la veille sans aucun gel, sa barbe peu régulière. Eléonore repensait à tout ça, elle repensait à combien elle avait aimé Jordan, à combien il lui manquait. Mais aussi au temps qu'ils perdaient à se mentir l'un et l'autre.
Malgré ça, elle était en colère contre lui, contre ses actions ridicules. Elle repensait aussi à ce que Maxime avait dit : « Tu sais on ne réfléchit pas tout le temps lorsque ça ne va pas » tout de suite elle s'était senti concerné, mais Maxime parlait peut-être de Jordan aussi ? A force de tout ramener à elle, elle ne faisait plus vraiment attention à tous les petits détails qui aurait pu tromper Jordan sur sa santé mentale ou physique. Pourtant elle le connaissait par cœur, si elle ne s'était pas concentrée que sur elle-même, aurait-elle pût distinguer le problème de Jordan ?
Vers 19 heures Eléonore arriva enfin à Grenoble. Elle suivait avec attention ce que lui indiquait le gps. Après avoir traversé Grenoble et toutes ses petites rues, il ne restait plus que quelques mètres et elle était enfin arrivée chez les parents de Jordan.
— Vous êtes arrivée à destination.
Eléonore stoppa sa voiture devant une grande maison un peu à l'écart de la grande ville, dans la campagne. Une grande maison blanche avec quelques touches de bois. L'extérieur était très beau mais la jeune femme ne prit pas plus de temps que cela à l'observer. Elle aperçut la voiture de Jordan garé devant la maison. Elle attrapa son téléphone rapidement, coupa le contact, ouvrit la portière de sa voiture pour descendre. Elle courut jusqu'à la porte d'entrée et sonna. Un homme à peine plus vieux que Jordan lui ouvrit la porte, en la voyant, il n'eut pas besoin de demander qui elle était. Il avait plongé Le coeur de la jeune femme battait à pleine puissance, il menaçait de sortir de sa poitrine si elle ne le voyait pas de suite. Ses yeux transperçant la tristesse et menaçaient de laisser échapper quelques larmes.
— Où est-il ?
— Entre Eléonore, il est sur le canapé.
Mathieu laissa entrer la jeune femme, il referma la porte derrière elle. Il l'accompagna ensuite jusqu'au salon, elle était derrière lui, timide. Dans le salon se trouvait les parents de Jordan, son frère et Marion. Elle ne voyait pas Jordan allongé sur le canapé, caché par tout ce monde.
— Qui était-ce ? demanda la mère de Jordan.
Tout le monde se retourna. Il ne semblait pas au courant de la venue d'Eléonore au vu de leurs tête. La jeune femme salua timidement tout le monde. Elle était anxieuse, timide et perdu.
— Eléonore ?
C'était la voix de Jordan. Eléonore s'avança doucement, le jeune homme se releva difficilement, le visage crispé de douleur. Marion qui était devant lui se poussa pour le laisser apparaître. Devant Eléonore se trouvait Jordan torse nu, bandé tout autour de l'abdomen, une main posé sur les côtes et des points de sutures à l'arcade. En le voyant, Eléonore se décomposa d'un seul coup. Une rivière de larme tombait de ses joues couleurs pourpre. Elle porta une main devant son visage voyant son ami dans cet état. Jordan affichait une mine déçu et brisé en voyant la réaction d'Elo. Il se sentait mal de lui faire subir ça. Il chuchota entre ses lèvres son prénom en avançant vers elle. La jeune femme fit de même et entoura ses bras autours de lui.
L'impact de leurs corps fit grimacer Jordan à cause de la douleur mais il refusait de la laisser partir, il la serra un peu plus contre lui pour la sentir un peu plus proche de lui. Eléonore se laissa aller, elle pleura toute les larmes de son corps dans les bras de Jordan. Il la rassurait comme il pouvait, il remonta une main dans ses cheveux, à l'arrière son crâne pour la rassurer et déposer ensuite un baiser sur son front. Il avait le visage fermé et fatigué.
— Pardonne-moi, Elo...
Elle posa une main sur son torse dénudé puis releva la tête vers lui.
— T'es vraiment qu'un abrutit, répondit Eléonore tout bas.
Jordan lâcha la jeune femme puis lui sourit gentiment en voyant sa bouille d'enfant et ses yeux rougis. Eléonore essuya ses larmes lorsqu'elle reprit ses esprits en voyant que tout le monde les regardaient. Elle essuya son nez avec sa manche comme une enfant. Jordan se mit à côté d'elle pour la présenter mais sa mère s'approcha d'elle tout sourire en lui tendant la main, une main qu'Eléonore saisit timidement.
— On sait qui elle est, coupa sa mère. Bienvenue à la maison Eléonore.
Elle n'eut le temps de répondre que son père s'approcha d'elle pour lui faire la bise et se présenter.
— Tu peux m'appeler Gilles.
Eléonore était vraiment perturbée et subissait un trop plein d'émotions. Julien, le frère de Jordan s'avança aussi pour saluer la jeune femme. Jordan surpris à côté regardait la scène sans rien dire. Mathieu s'avança :
— Pour répondre à ta question Marion, c'est moi qui l'ai appelé.
— Pourquoi tu as appelé Eléonore et pas le reste de la Red Box ? demanda la grande brune.
— C'était la première sur laquelle je suis tombé, expliqua Mathieu.
— Comme par hasard.
— Marion s'il te plaît, intervint Jordan. Laisse tomber.
Pour éviter la gêne et un combat de rue, la maman de Jordan attrapa Eléonore par le bras :
— Jordan tu ferais mieux de te reposer avant de dîner, dit-elle. Pendant ce temps je vais m'occuper de ton amie.
Eléonore sourit puis se laissa entraîner dans la cuisine. Sa mère lui proposa un verre d'eau qu'elle accepta volontiers. Eléonore ne savait pas où se mettre, elle était devant l'évier appuyé juste à côté de l'entrée de la cuisine. Elle sirorotait son verre le temps de trouver quoi dire à sa mère qui avait soudain arrêté de parler.
— Je tenais à m'excuser de m'être invité et imposé, commença Eléonore.
— Il n'y a aucun problème, jeune fille.
— Oui mais bon... on ne se connaît pas, Mathieu m'appelle et je me permets de venir sans demander l'autorisation ou quoi que cela soit. Je tenais vraiment à m'excuser.
— Si Mathieu t'as appelé c'est qu'il avait une bonne raison.
Eléonore ne répondit pas sur le coup. Elle se contenta de finir son verre d'eau lentement pour gagner du temps. La mère de Jordan était tourné à elle, elle préparait le dîner et sortait une assiette de plus.
— Je voudrais pas déranger plus longtemps, je voulais juste prendre des nouvelles de Jordan et...
— Quel lien as-tu avec mon fils ? Demanda sa mère en se tournant face à elle.
— Nous sommes amis. Pourquoi ?
— A quel point tiens-tu à lui ?
Eléonore baissa la tête pour réfléchir. Elle était en train de subir un interrogatoire mais ne savait pas vraiment comment le prendre. Sa mère soupçonnait juste la jeune femme. Eléonore se racla la gorge et joua avec sa bague :
— C'est inestimable, répondit la jeune femme. Je ne pourrais pas répondre à cette question, Madame Rondelli.
— Dans ce cas, récupérait mon fils. Il sera bien mieux avec vous. Croyez-moi, j'en connais pas beaucoup des jeunes filles prête à faire 7 heures de routes pour un garçon.
Eléonore releva la tête flatté part ce qu'elle venait de dire. Elle rigola nerveusement en lui répondant gênée :
— Mais madame, il est avec Marion et c'est une fille incroyablement jolie et intelligente. Elle est très bien pour lui.
— Ai-je dis qu'elle était pas bien pour Jordan ?
— Non, excusez-moi...
— Je n'ai pas dis qu'elle n'était pas bien pour lui, je dis juste qu'il n'aime pas cette fille.
— Ils sont ensemble depuis quelques mois maintenant, si ça dur c'est que ça doit bien marcher...
— Ça ne veut pas dire qu'il l'aime !
Eléonore n'admet pas ce que sa mère dit. Elle enchaîne sur une autre question :
— Comment vous avez su qui j'étais ? Demanda la jeune femme.
— Je l'ai vu dans les yeux de mon fils, sourit-elle.
— Comment ça ?
— Tu sais, ce n'est pas parce que vous êtes restés peu de temps ensemble et qu'il ne t'as pas présenté, qu'il ne nous parlait pas de la jeune fille incroyable qu'il avait rencontré !
— C'est vrai ? J-Je n'en savais rien...
— Bien-sûr que oui ma grande ! Maman est au courant de tout, dit-elle en faisant un clin d'œil.
Eléonore se mit à rire face à la réaction de la maman de Jordan. Elle trouvait ça adorable que Jordan ai parlé d'elle à ses parents, il ne lui avait jamais dit. Elle se sentait flatté et appréciait déjà sa mère. Elle continua de préparer le repas en souriant. Eléonore essayait de se retenir de sourire pour ne pas montrer à quel point ce qu'elle venait de lui dire la mettait en confiance.
Quelques secondes après Jordan entra dans la cuisine en enfilant un teeshirt difficilement. Eléonore se retourna vers lui, le voyant grimacer elle l'aida à le faire glisser sur son corps, elle effleura délicatement son corps, elle le vit frissonner. Le jeune homme la remercia, elle continua de le regard, un regard inquiet qui se demandait ce qu'il lui avait prit. Jordan connaissait ce regard, il posa une main dans la nuque de la jeune femme pour la tirer amicalement vers lui.
— Tout va bien, sourit-il. Calme-toi.
— On pourra dire que tout va bien quand tu sera totalement remis sur pieds et que tu n'aura plus mal rien qu'en rigolant.
Jordan fit un signe de tête montrant qu'il capitulait et qu'il lui donnait raison. Sa mère les regardaient en souriant. Elle voyait son fils se comporter différemment qu'avec Marion. Si l'un et l'autre ne le voyait pas c'est qu'ils étaient vraiment aveugle.
— En attendant, je suis ravis de te rencontrer Eléonore, coupa sa mère. Tu es bien-sûr invitée à rester manger et dormir à la maison.
— Je vous remercie !
Sa mère s'en alla de la cuisine emportant un nouveau couvert pour ajouter Eléonore à la table. Jordan et Eléonore se retrouvèrent seuls dans la cuisine. Il se mit en face d'elle appuyait doucement contre l'îlot central. Il souriait doucement regardant la jeune femme jouait avec ses bagues.
— Qu'est-ce que ma mère t'as dit ?
— Rien de spécial, que c'était courageux d'avoir fait autant de route pour toi, elle m'a demandé le lien qu'on avait, etc...
— Tu as répondu quoi ?
— Bah on est amis il me semble, sourit-elle.
— Oh oui certes, rigola Jordan.
— Commence pas, dit-elle en plissant les yeux.
Le portable d'Elo se mit à vibrer, un nouveau message. Elle le sortit.
— Oh merde, j'avais oublié Maxime !
— Pourquoi ?
— Il m'a appelé dans la voiture quand je suis partis d'Angers et il m'avait demandé de lui dire quand je serais arrivée. Et je l'ai pas fais...
Jordan rit doucement. Eléonore en profita pour répondre à Maxime lui informant qu'elle était bien arrivée et que Jordan était sur pied que c'était déjà un bon début. Elle rangea ensuite son téléphone. Eléonore releva doucement la tête vers Jordan, elle fixa son visage un long moment avant de parler :
— Qu'est-ce qu'il t'a prit Jordan ?
Il baissa la tête honteux.
— On en parlera plus tard, répond t-il. Dis-moi plutôt comment c'est passé ton week-end ? Parce que tu m'as abandonné après donc...
— On en parlera plus tard, sourit Eléonore.
— Bon très bien, si tu le prends comme ça...
— Oh aller, si on allait manger avec ta famille ? Proposa Eléonore un peu anxieuse.
— Dis-donc, Madame Lamy, seriez-vous en train de stresser de connaître la famille Rondelli ? Enfin une partie.
— Disons, ils ont l'air d'avoir un avis bien tranché sur moi qui risque d'être compliqué à changer.
— Je vois vraiment pas de quoi tu parles, sourit Jordan gêné.
Ils sourirent tout les deux ensemble avant d'aller dans le salon retrouver le reste de la famille de Jordan.
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[16.07.19]
2027 words.
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