Jordan y croyait de tout cœur. Cela faisait un mois qu'ils avaient concrétisé les choses, un mois qu'ils avaient ouvert les yeux qu'au final c'était plus qu'une histoire de crush.

En ayant rencontrés Jordan, Eléonore s'était rendu compte qu'elle n'aimait pas que son physique, qu'elle n'aimait pas que son visage d'ange à tomber par terre. Elle aimait sa façon d'être. Elle le savait déjà bien-sûr lorsqu'elle regardait ses vidéos, elle avait comprit qu'il avait une mentalité qui lui plaisait et un grand coeur remplie d'amour. Et ces longs mois de discussions l'avait confirmé.

Eléonore appréciait vraiment tout chez Jordan. Ses yeux, ses cheveux, son nez, sa barbe en bataille, son sourire, ses lèvres, tout. A la base, Eléonore n'était qu'une abonnée timide à qui il avait été imposé d'accueillir pour la soirée deux YouTuber. Mais en faite, à force de lui parler, de la regarder, de l'entendre parler, réfléchir sur de nombreux sujet qui passionnait Jordan, il s'était éprit d'elle et ne se voyait plus avancer sans elle. C'était son point d'encrage. Elle le maintenait les pieds sur Terre tout en lui retournant la tête. C'était une jeune femme incroyablement dégourdie et ouverte d'esprit. Tout ce passait très bien, ils discutaient énormément et partageait beaucoup de choses, que cela soit des petits moments en amoureux comme des désaccords.

Bien-sûr ils se prenaient la tête comme tout le monde, Jordan était d'une susceptibilité incroyable qui agaçait énormément Eléonore. Elle était patiente mais avait du mal avec les gens susceptibles. Malgré ses efforts pour Jordan parfois ça ne passait pas.

— Jordan ?

— Oui ? Dit-il en se tournant vers elle.

— Tu l'as depuis quand ton tatouage sur le torse ?

— Depuis que j'ai 16 ans, avoua t-il.

— Sérieusement ?

— Bah oui, mon frère est tatoueur alors ça joue quoi.

— Et... tu le regrette pas ?

— Pourquoi je devrais le regretter ? Demanda t-il sur la défensive.

— Bah tu étais jeune et pis a cette endroit... ça peut-être délicat.

— Non mais tu sais c'est pas fait pour te plaire en faite Eléonore, donc tes réflexions tu les garde s'il te plaît.

— Non mais Jordan calme-toi, je critiquais pas  ! Arrête de tout prendre mal s'il te plaît.

— Mais je le prends pas mal ! S'agaça t-il. Tu me critiques, tu veux que je le prenne comment ?

— Mais je te critiques pas, je viens de te dire ! Je constate c'est tout, t'es insupportable !

— Mais bien-sûr, de toute façon faut toujours que tu ai raison.

— Ça n'a franchement aucun rapport ! T'es juste vexé encore une fois inutilement et tu vas chercher des éléments à rejeter sur moi. T'es quand trop chiant !

— Gna gna, c'est ça cause toujours ! Bouda t-il.

— Tu as cinq ans ma parole.

Dans ce genre de discussion il était impossible aux deux de s'en sortir en bon termes. Ils étaient bien trop têtu l'un et l'autre pour être assez censé et se calmer direct pour revenir l'un vers l'autre. Il pouvait se passer des heures avant la levée du drapeau blanc.

Puis il y avait le caractère bien trempée de la petite Eléonore. Elle aussi légèrement susceptible mais bien moins que Jordan était plutôt du style rancunière à fond et se la jouait mission impossible prête à faire payer Jordan pour n'importe quoi, ne serait-ce qu'une choses minime.

Jusqu'à un certain point qui faisait peter des câbles à Jordan. Elle n'était pourtant pas du genre à sortir en soirée, à sortir et se bourrer la gueule, mais il suffisait d'une fois ou Jordan se laissait un peu trop aller avec ses amis qu'elle se vengeait deux fois plus sur lui malgré elle. Elle rentrait bourrée a fond à son appartement, Jordan qui avait fait cinq heures de routes pour descendre la voir et qui au final la voyait arriver bourré des heures après, tard dans la nuit. Plus d'une fois il l'avait retrouvé à lui faire ce coup.

— Non mais tu rigoles j'espère ? Eléonore, il est trois heures du matin, tu es ivre morte, et tu.. tu... J'y crois pas ! Et tu as vu comment tu es habillé ?!

— Oh mais ferme-là, t'es qui au juste pour dire ce que je dois faire ou non ? On va se calmer pépé, je crois que je te laisse faire assez de choses sans rien dire.

— Mais joue pas avec l'alcool comme ça ! Tu sais ce que je t'ai raconté ?! Tu sais ce qu'il m'est arrivé, alors arrête. Juste... bon sang ne joue pas cette carte avec moi, je veux vraiment pas te retrouver à l'hôpital.

— Tu l'aura bien... bien cherché dans tout les cas.

— De quoi ?

— Oh fais pas l'innocent beau gosse ! Tu te payes bien des soirées en pleine semaine avec tes potes à la Red Box ? Ça sert à rien de me répondre je le sais. De un je suis Banania et Niouxi sur Instagram et pis tu me répondais pas et pis j'ai eu Mamixem ! Je l'ai eu, et t'étais bourré !

— Tu me surveilles ?

— Non, je me venge trou de balle ! Se moqua t-elle sarcastiquement.

— Mais tu es quand même grave ? Tu es prête à tout pour le gore souffrir ? Quitte à te mettre en danger ?

— Et juste... Oh... je vais gerber.

Même quand il lui en voulait il l'aidait. Il l'avait attrapé comme il avait pu pour la transporter jusqu'aux toilettes pour qu'elle vomisse. Il lui avait tenu les cheveux à chaque fois pour l'aidait, pour la protéger. Il n'était pas du genre à être protecteur à tout contrôler mais elle était tellement rancunière et n'avait peur de rien qu'elle en devenait inconsciente qu'elles serait prête à faire des trucs qu'elle ne ferait même pas pour elle même. Jordan avait beaucoup de fil à retordre avec elle. Eléonore lui faisait péter des câbles, la faisait sortir de ses gonds à un point qu'il ne pensait pas atteindre. Il devenait donc violent dans ses propos.

— Mais bordel ! T'es vraiment conne à ce point ou quoi ?! Maintenant que t'as les idées clairs tu vas m'écouter ! Tu es vraiment insupportable Eléonore, ok ? Tu es une vraie chieuse, pourrit gaté qui vient chialer quand elle a pas ce qu'elle veut ! Franchement tu m'énerves, tu me fais sortir de mes gonds ! T'es un inconsciente ! Tu te promènes habillé comme une pute dans les rues tard le soir et en plus t'es bourrée ? Mais tu te rend compte ? Et tu sais quoi ? Fais-toi violer, c'est pas mon problème. Mais vient pas chialer.

Il allait parfois loin. Cette fois-ci, Eléonore l'avait mal vécut et avait réfléchit à plusieurs reprises sur ce qu'elle avait fait, sur ce qu'elle était et ses réels intention. Un week-end en amoureux c'était transformé en un vrai calvaire pour l'un et pour l'autre. Il avait passé le week-end chacun dans leurs coin. Eléonore pleurait en pensant à ce que Jordan avait dit, et lui s'en voulait en pensant à ce qu'il lui avait dit. C'était que très tard dans la journée du dimanche que Jordan avait levé le drapeau blanc pour aller se faire pardonner au près d'Eléonore, qui n'avait pas recommencé de soirées ainsi.

Ils ne se voyaient que très peu, 6h30 de routes séparés Angers et Clermont. Jordan ne pouvait pas se permettre de monter tout les week-ends sur Clermont et l'emploie du temps de la jeune femme ne lui permettait encore moins d'elle monter sur Angers. Les moments où ils se voyaient se faisaient rare, souvent gâché par ces altercations ridicules qu'ils auraient pu éviter. Jordan était fatiguée de faire autant de route pour venir la voir, il était fatigué de descendre tard le vendredi et devoir repartir tôt le lundi matin. Ils ne profitaient pas, ils en pouvaient plus l'un et l'autre. Les week-ends en amoureux à bouger tout le temps, à profiter, se baigner, se promener devenait des week-ends à se reposer et regarder Netflix.

La flamme du début s'éteignait peu à peu. Jordan rentrait le lundi matin toujours aussi tôt, et n'avait qu'Eléonore deux, trois fois dans la semaine contrairement à avant. Leurs conversations se faisaient rare, Eléonore justifiait cela avec les examens qui arrivaient et les vidéos de Jordan. Mais il le sentait, il sentait qu'ils s'éloignaient l'un de l'autre. Jordan s'isolait seul lorsqu'il était à la Redbox. Il passait beaucoup moins de temps à profiter de ses amis, de ses collègues. Il préférait bosser toute la journée seul pour se vider la tête.

Maxime savait ce qu'il se passait, mais ne voulait pas en parler avec Jordan. Lui aussi était resté très amis avec Eléonore et les avaient toujours soutenus dans leur relation, ils les avait toujours poussé à aller de l'avant et continuer. Mais voir son ami ainsi lui faisait mal au cœur. Ils fallaient qu'ils fassent autrement rien ne se passait correctement. Jordan ne pouvait pas continuer à faire semblant dans ses vidéos. Ils ne pouvaient pas non plus continuer à mentir. Il était livré à lui même et ne savait vraiment, vraiment pas quoi faire.

Un vendredi, il était partit plus tôt d'Angers. Ce qui voulait dire pas de vidéos pour cette semaine pour les abonnés. Il était bien décidé à descendre sur Clermont pour parler de leur situation avec Eléonore. Il avait réfléchit à toutes les options possible pour qu'ils continuent ensemble. Il l'aimait, il l'aimait plus que tout. Elle était sa plus belle rencontre, celle avec qui il avait eu le plus de sensation, de sentiments, un lien fort les unissaient. Il ne voulait vraiment pas tout couper, il voulait arranger cela.

En arrivant à l'appartement de la jeune femme en début d'après midi, il l'a retrouva sur son canapé en train de pleurer toutes les larmes de son cœur. Jordan avait été prit d'un sentiment de panique, il ne savait pas ce qu'elle avait. Il s'était jeté vers elle et l'avait redressé gentiment sur le canapé, il avait saisit son visage maladroitement entre ses grandes mains abîmés, lui demandant ce qu'elle avait. Il avait été prit par les sanglots elle n'arrivait pas à articuler. Jordan lui avait demandé de se calmer avant de lui expliquer :

— Je peux pas continuer Jordan, je peux pas... c'est beaucoup trop dur. Je me sens si seule ici, sans toi, tu es beaucoup trop loin de moi,je peux pas continuer. Je peux pas vivre sans toi aussi loin de moi. Je suis désolée Jordan, je peux pas continuer. Je suis désolée. Je t'aime, mais c'est impossible... je peux pas continuer. Jordan... il faut que tu me laisse partir...

La distance avait eu raison du petit couple merveilleux qu'ils avaient formé sur un laps de temps. Ce n'est pas parce qu'ils n'étaient ensemble que depuis deux mois, trois mois qu'ils n'y avait eu aucun sentiments réels, ou aucun lien. C'est faux. Ils s'aimaient d'un amour immense, d'un amour inimaginable mais bien trop dur à vivre, à gérer et à vivre.

À son retour express sur Angers, Jordan n'avait plus eu un seul contact avec la jeune femme qu'il aimait. Les premières semaines étaient compliqués. Il ne gérait pas du tout. Maxime l'aidait énormément alors qu'Eleonore était livré à elle-même à Clermont. Maxime avait très peur pour elle, et avait décidé environs deux semaines plus tard de se pointer sans prévenir chez son amie. Eléonore était très triste mais faisait avec, elle essayer de s'en sortir, d'aller de l'avant même si c'était très compliqué. Peut-être le fait qu'elle sache qu'ils s'aimaient encore l'avait aidé à aller mieux plus rapidement que Jordan qui lui broyait du noir total et était convaincu du contraire.

Les mois passaient. Chacun évoluaient comme il devaient, comme il avait envie. Jordan était passé à autres choses, il avait réussit à retrouver la patate et la pêche qu'il avait avant. Eléonore quand à elle avait décidé de tout quitter, de quitter Clermont pour aller vivre dans une autre ville. Une ville qu'elle n'avait pas vraiment choisit, mais plutôt l'école là-bas lui plaisait énormément comme si le destin y jouait quelques choses.

Elle avait fait ses cartons prête à renouer avec de vieux souvenirs, ou tout simplement avancer vers un autre horizon. Tout deux avaient grandit, tout deux avaient évolué et s'était trouvé. Ils avaient enfin accepté la rupture environs neufs mois après sans avoir eu aucun contact nouveau.

Jordan enchaînait les soirées avec ses amis mais n'arrivait pas à conclure avec n'importe qu'elle autre fille. Eléonore elle n'essayait même pas. Elle ne se sentait pas prête à vivre quoi que cela d'autre avec une personne différente que Jordan. Il restera sa meilleure histoire et elle estimait que personne ne pouvait la satisfaire autant que lui. Comme si elle attendait qu'il revienne un jour.

[03.07.19]
2108 words.