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- Je suis ce que certains s'amusent à appeler un « Indompté », mais je préfère le terme d'Alpha Originel, commence Chad en portant son regard sur l'horizon à peine visible.

Surprise par ce retournement de situation, Phœbé se retourne et le regarde s'installer au bord de la falaise sans bouger. Elle aimerait se sentir moins odieuse face à ces aveux forcés. Moins coupable. D'ailleurs, ce sentiment faillit la pousser à lui dire de laisser tomber. Qu'elle patientera. Qu'elle attendra qu'il se décide. Mais ce serait tellement faux, que la jeune femme ne l'interrompt pas.

- Je suis supérieur aux autres loups parce que je suis plus instable. Mon loup est plus sanguinaire que la normale. J'ai eu le temps de le maîtriser en trois millénaires, mais en vérité, s'il veut sortir, je ne pourrai rien y faire.

Sans le couper, la jeune femme s'assied à ses côtés, tentant de faire abstraction de ses pieds dans ce vide qui fait de l'œil à son vertige.

- À mon époque, les religieux éliminaient les lycaons de mon espèce. Ils disaient que nous étions des abominations, que nos yeux rougeoyants étaient comme des rubis sortant des enfers, que notre fourrure noire représentait les profonds abysses des ténèbres. Ils pensaient qu'en nous laissant la vie, le Diable descendrait sur terre et viendrait nous chercher au risque d'éliminer tout être vivant de la surface de la Terre.

Un rire amer lui échappe comme si avec le recul, cette histoire lui paraît complètement ridicule et aberrante. Ce qu'elle est réellement.

- J'y ai échappé parce que ma famille est l'une des plus anciennes et était donc très respectée, mais un pas de trop vers l'extérieur et je me faisais trancher la tête. Surtout que certains membres de ma famille, cherchant les bonnes grâces de ces faux croyants, n'hésiteraient pas à nous trahir.

Il fait une courte pause et reprend :

- Ce génocide a provoqué énormément de rébellions dans l'Antiquité. Les Originels avaient des familles, des amis, des femmes, des enfants. Néanmoins, cela n'a fait qu'empirer les choses. Ces charlatans qui prêchaient, soi-disant la bonne parole de Dieu, ont commencé à tuer tous ceux qui osaient s'opposer. Et c'est à ce moment de l'histoire que les loups ont secrètement envahi les rangs humains et qu'avec les membres fiables de ma famille nous avons rejoint l'Argentine. Plusieurs nous ont suivis et c'est pour cela qu'ici, il y a une majorité lupine, finit Chad en passant une main sur son visage.

- À l'Antiquité, il n'était pas question de Dieu, mais des Dieux antiques, intervient Phœbé, les sourcils froncés. Alors pourquoi ces loups en parlaient-ils ?

- Je t'avoue que je me suis toujours posé cette question sans trouver la moindre réponse. Mais il y avait tellement de manigances à cette époque que cela ne m'étonnerait pas si l'on m'apprend que des sorciers étaient mêlés à tout cela.

Le silence revient petit à petit et Phœbé se risque un coup d'œil dans sa direction. Son regard, ayant repris sa couleur ambre et luisant par l'éclat de la lune, est rivé sur le ciel. Jusqu'à ce qu'il croise le sien et plus elle s'y enfonce, plus elle a l'impression qu'un détail lui échappe.

À première vue, sa nature « d'Originel » ne paraît pas si exceptionnelle : un peu cinglé, un peu sadique, le parfait psychopathe pour résumer. Étant enfant, ce titre lui a valu un rejet dans sa société d'antan et a installé une cible constante sur sa tête, lui donnant le statut de victime. Sauf qu'il manque une partie de l'équation, la partie qui se situe entre son enfance et le Chad actuel qui trimbale trois millénaires à son actif, la partie qui suivra, elle l'espère. En attendant, elle n'a rien à lui en échange de sa confession et de l'égoïsme dont elle a fait et fera sûrement preuve dans l'avenir.

- Qu'est-ce qu'il y a ? quémande Chad.

- J'aimerais te dire quelque chose, mais tu connais déjà tout de ma vie, rit doucement Phœbé en détournant ses yeux.

- Tu peux. Je ne connais que les grandes lignes et l'entendre de ta bouche sera plus précieux.

Ses grands doigts enlacent les siens et il conduit sa main à sa bouche.

- Arrête ça, se plaint la jeune femme en fronçant les sourcils.

- Arrêter quoi ? s'enquiert innocemment le lycan.

- De me séduire. C'est sournois.

- Qui te dit que j'essaie ?

- Ça, répond-elle en passant sa main sur son visage. Tes yeux, ton sourire, ta voix, tes baisers... Je suis manipulée, affirme-t-elle sans réussir à décoller ses doigts de la peau de l'homme face à elle. Et je souffre du syndrome de Stockholm...

- Vraiment ? s'amuse le jeune homme. Manipulée ? Et souffrante du syndrome de Stockholm ? Qui est le responsable de tant de tourments, Mademoiselle Brown ?

- Allez savoir, Monsieur Mora-Gonzàles. Mais je crains que ces tourments ne soient pas si ennuyeux que mes mots ne pourraient le laisser paraître.

Le sourire de Chad s'agrandit et son cœur en semble tout émoustillé au vu de son petit bond. L'étudiante baisse la tête, afin d'avoir le regard sur l'emplacement de son organe vital, et s'interroge. Est-il, malgré tout, en train de s'approcher de lui ?

- Me voilà fort ravi de cette réponse, très chère, poursuit Chad. Et je constate avec plaisir que vous maniez avec élégance ce dialecte fort agaçant.

La concernée rit d'un rire qui se rapproche du nerveux et ôte sa main de son visage. Toutefois, d'après l'air surpris de Chad, elle a dû la retirer trop vivement.

- J'ai été retrouvée le onze novembre deux mille vingt-six devant la porte de mes « parents ». J'étais dans un panier avec mon prénom et ma date de naissance qui indiquait que j'avais six mois pile. La personne qui m'a déposé là avait bien préparé son coup parce que tout me liait à la lune.

- Comment ça ? la questionne Chad avec curiosité.

- Le jour de ma naissance, était un jour de pleine lune, ma date d'abandon également et mon prénom est d'un point de vue mythologique lié à une déesse associée à la lune.

- Tes yeux aussi, commente Chad.

- Je parle dans le sens figuré, Chad, conteste Phœbé en souriant. Le panier dans lequel j'ai été retrouvée était en forme de croissant de lune et un pendentif en argent était accroché dessus. Une étoile à huit branches avec une pierre de lune à l'intérieur. Ça paraît tirer par les cheveux, mais j'aime bien l'idée que cette femme n'a rien laissé au hasard et qu'elle m'a indirectement fait part de son admiration pour la lune.

- Pourquoi tu ne le portes pas ? lance l'Alpha avec intrigue.

- Je ne sais pas, sourit l'intéressée en haussant les épaules. Je l'ai en permanence, mais je n'ose pas le mettre.

Son compagnon lui sourit, un brin de moquerie dans ses traits, et se redresse avant de lui tendre la main. Cette action soudaine lui rappelle son emplacement et lui fait comprendre qu'il suffit d'un mauvais geste pour que Chad tombe. Une pensée qui interpelle immédiatement son instinct de survie qui l'oblige à s'éloigner.

- J'ai le vertige, explique-t-elle face au regard sceptique du jeune homme.

- Phobie de l'avion, vertige, autres choses ?

- Je n'aime pas les légumes verts, à quelques exceptions près, déclare-t-elle avec sérieux.

- C'est bon à savoir, rigole Chad. Maintenant, viens, insiste-t-il, la main toujours tendue vers elle.

L'air inquiet, elle fixe Chad puis sa main de longues minutes et finalement, à son grand étonnement, elle se lève et le rejoint au bord de la falaise.

- Tu veux voir quelque chose de magique ? lui demande ce dernier en la scrutant.

- Du moment que ce n'est pas lié au suicide, plaisante-t-elle.

Le silence dont il fait preuve et l'intensité de son regard font considérablement monter son inquiétude. Il n'a tout de même pas l'intention de l'entraîner dans son projet de suicide ? Son sourire disparaît petit à petit et la poigne de Chad se raffermit sur sa main.

- Chad ? l'interpelle-t-elle avec anxiété.

- Tu me fais confiance ?

- Sur ce coup, non. Pas du tout. Je préférerais rejoindre le paradis après avoir vécu un petit peu plus. Tu vois ?

Il ricane en ancrant son regard au sien et elle se force un rire pour le distraire. Seulement, ça ne fonctionne pas et Chad saute, l'entraînant avec lui. La peur. La peur. La peur... Souvent, sa mère lui a répété qu'elle n'a pas le vertige, mais juste peur de tomber. Son père, lui, s'est amusé à lui dire qu'elle n'a pas peur du noir, mais uniquement de ce qui s'y cache. Bien sûr, le rapport ne lui a jamais sauté aux yeux et jusqu'à maintenant, c'est toujours le cas.

Cependant, aujourd'hui, ces deux situations sont réunies : une chute de plusieurs mètres et un atterrissage inconnu par la noirceur des lieux malgré l'éclat de l'astre nocturne. Pourtant, la main chaude de Chad, à qui elle a accordé un brin de confiance, lui fournit un peu de courage pour la suite. Et lorsque son corps rencontre une texture limpide qui l'engloutit, elle ne regrette pas. Ses yeux s'ouvrent enfin après qu'elle ait regagné la surface et la magie des lieux l'émerveille instantanément.

L'eau qui parcourt ce profond courant de rivière est phosphorescente. Elle l'est davantage autour d'elle et de ses doigts qui, glissant dans ce liquide, créent des traces de ce magnifique bleu fluorescent. Son rire résonne dans l'air et en levant les yeux de cette eau, elle aperçoit la plus belle merveille au monde qui fait chavirer une seconde fois son cœur. Chad la regardant comme si c'est elle, la plus belle au monde. Elle lui fait son plus grand sourire afin de le remercier et se laisse tomber dans ce paradis sur Terre.

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