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Un corps surgit devant l'intéressée et lui fait obstacle. Qui est-ce ? Lenora a beau examiné cet homme de la tête aux pieds, elle ne le reconnaît pas. Cette aura et cette odeur ne lui sont pas inconnues cependant, identifier leur propriétaire demeure impossible. Et avant de pouvoir pousser son analyse, ses jambes cèdent sous son poids et elle s'écroule lamentablement.

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Dès son entrée sur le marché, les discussions et la gaieté qui réside en chacun se meurent sur le champ. Peu à peu, les rires incessants prennent place dans l'allée, les regards, moqueurs pour certains, effrayés pour d'autres convergent sur un seul et même point. Les murmures indiscrets s'élèvent à son passage et les insultes fusent : "Fille du diable !", "sorcière !", "enfant maudite !". Adultes et enfants se mêlent à ce jeu d'humiliation dont le destinataire n'est autre qu'une jeune enfant.

Pas plus haute que trois pommes, pauvrement vêtu en dépit de sa riche filiation et chargée de réaliser des courses bien trop lourde pour son corps frêle. Aucune appellation ne lui est épargnée et pour cause, la rousseur de ses cheveux. Dans les croyances de sa patrie, l'orangé de sa crinière serait le symbole d'un lien étroit avec le Malin et de mauvais présages. Cela s'entend, la logique manque cruellement à ce raisonnement toutefois, comment plaider la génétique lorsque son propre sang la renie ? De toute une lignée de têtes brunes et blondes, elle est la seule à détenir une chevelure de feu, effrayant les siens.

Sa mère, la seule personne à ne pas la haïr en ce monde, a succombé dans l'une des nombreuses attaques incendiaires sur sa demeure. Simple victime collatéral, s'en est suivi d'innombrables autres assauts avant que sa famille ne se voit dans l'impératif de se reclure dans la forêt où les habitants n'osent mettre les pieds. Et pour le lui faire payer, chaque jour, la fillette parcourt plus d'une demi-heure de marche pour atteindre ce village hostile. Y mettre un pied représente le risque de ne pas y sortir mais qui en a cure ? Tous souhaitent la voir disparaître et cela, sans exception.

Se hâtant à sillonner les quelques commerces qui acceptent de la servir, elle se réenfonce dans les bois et adopte un rythme plus lent. Ce n'est qu'un simple jour de plus où elle est objet du mépris populaire. Un simple jour de plus où la haine ensevelit davantage son cœur. D'étranges bruits se font entendre dans cette sylve d'habitude si calme et attirent son attention. Curieuse, la demoiselle abandonne le sentier et ses emplettes et s'avance vers des arbustes qui semblent être à l'origine de cette agitation.

— Charlotte, c'est bien cela ? lui souffle une douce voix à l'oreille.

L'intéressée sursaute à cette soudaine prise de parole et constate avec frayeur que personne ne se trouve à ses côtés. Nul part ailleurs en ces lieux. Son visage se tourne de nouveau en direction des arbustes et la fillette tressaute en découvrant une femme. Cette dernière est parée d'un fin et doux sourire qui fait ressortir quelques plis sur ses joues. 

Au-delà de son charme atypique, ce qui attire toute son attention est sa volumineuse touffe rousse et frisée qui s'accorde à merveille avec sa peau légèrement mate. Un sentiment de soulagement l'envahit car pour la première fois, elle rencontre un être qui lui ressemble.

— Je me prénomme Alev et voilà plusieurs jours que je t'observe, poursuit l'inconnue. Si je me présente à toi aujourd'hui c'est afin de t'offrir un cadeau.

— Un... Un cadeau ? bégaie la jeune fille peu coutumière à ce genre de pratique.

— Tout-à-fait, affirme l'étrangère avec un sourire. Et je ne doute pas une seule seconde que tu en feras bon usage.

Un sourire étire la commissure de ses lèvres alors que l'inconnue s'approche de quelques pas et sa main, qui jusqu'ici se trouve dans son dos, en sort, dévoilant une sublime poupée rousse aux iris écarlate.

— Elle est pour toi, déclare la femme.

— Pour moi...? murmure l'enfant en attrapant l'objet qui lui est tendu avec hésitation.

Absorbée par l'analyse du jouet, Charlotte ne la remarque pas qui se penche vers elle avant d'apposer sur son front quelque chose de chaud et d'agréable. Un baiser d'une telle délicatesse que des larmes se forment dans le coin de ses yeux.

— Je te promets de revenir, lui assure-t-elle avant qu'un vent violent ne vienne balayer sa chevelure. Ma jolie Petite Tête Rousse.

Ce serment doublé de ce compliment font le rouge lui monter aux joues. Que lui vaut une attention si particulière ? Un soupçon de joie soulage son cœur empli de haine et sa vie la rattrape très vite en passant le pas de sa maison. Instantanément, les reproches jaillissent à propos du temps mis pour revenir, à propos de légumes manquant, à propos de son incapacité à faire ci ou ça. La parcelle de bonheur à laquelle elle tente désespérément de s'accrocher se noie sous une déferlante de rancœur et ses ongles s'enfoncent dans sa paume pour tenter de la canaliser. Elle maudit tant ceux qui l'entourent.

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Qu'était donc ce rêve ? En ouvrant les yeux sur ce plafond blanc, cette question accapare toutes ses pensées. Pourquoi ce rêve paraissait-il si réel ? Et plus intrigant encore, pourquoi la vie de Charlotte semblait être la sienne ? Alors que Lenora tente d'ordonner ses pensées, les événements qui se sont produits plus tôt lui reviennent et elle comprend que ce songe n'est que la continuité de l'étrange envoutement dont elle a été victime.

Lentement, la vampire se redresse et le premier détail qui lui saute aux yeux quand elle s'intéresse à son environnement est qu'elle ne se trouve pas dans ses appartements. Malgré les rideaux tirés, plongeant la chambre dans une noirceur semi-opaque, elle sait que cette gigantesque pièce aux tons rougeoyant n'est pas la sienne. Le délicieux parfum qui y flotte lui permet de reconnaître le propriétaire avec aisance. Monsieur De BERKELEY... Que fait-elle dans sa chambre ? Serait-ce lui cet inconnu devant lequel elle s'est gracieusement évanouie ?

La Saragossane titube en se dirigeant vers la porte d'entrée et au moment d'abaisser la poignée, quelqu'un la devance et lui fait perdre l'équilibre. Seulement, avant de se retrouver sur les fesses pour la énième fois de la journée, une main entoure sa taille et la retient de justesse.

— Cela en fait des sauvetages aujourd'hui, Mademoiselle BORGIA, lui fait remarquer son "sauveur", amusé.

— Je vous dirais bien merci mais la satisfaction que vous semblez éprouver en me disant ces mots m'en dissuadent, Monsieur De BERKELEY, réplique la jeune femme.

Leurs iris, ancrée dans celles de l'autres, sont teintées de provocation. Une tension émerge entre eux, tellement intense que Lenora s'en retrouve elle-même écrasée. La main du vampire ne déloge pas du creux de sa taille et sa prise qui se raffermit est si puissante qu'un corps humain en souffrirait assurément. Le sien apprécie cette assurance presque dominante et ses doigts ne désirent qu'une chose, entourés son cou.

Subitement, tout contact s'interrompt. L'homme exécute un pas en arrière, créant une distance qui se veut convenable mais qui s'apparente bien plus à un gouffre, et cette bulle pleine d'électricité éclate. Des pas surgissent alors dans le couloir et un groupe de vampires apparaît tandis que pour une raison inconnue, Lenora se sent vexée.

— Vous devriez vous reposer encore un peu, lui conseille-t-il avec une énigmatique arrogance. Vous ne semblez pas totalement remise.

— Une fois dans mes appartements, je n'y manquerai pas, approuve la concernée d'un ton plus dur qu'elle ne le souhaite. Maintenant si vous permettez, je m'en vais les rejoindre.

Elle ne lui accorde pas un dernier regard et prend la direction opposé de celle des autres vampires. En vérité, elle ne connaît pas cette partie du manoir. Elle ignore où elle se trouve ou encore, comment regagner sa chambre et bien que souvent elle soit d'humeur à errer dans les couloirs, cette fois-ci, elle ne l'est pas du tout. Son seul désir est de s'affaler sur son lit et de ne pas ressortir de la journée.

— Je ne comprends toujours pas ce qu'elle fiche ici ! s'exclame une femme.

Toute cette véhémence provient de derrière une imposante porte blanche ornementée de motifs dorés. La présence d'une telle entrée la laisse supposer avec contrariété qu'elle s'engage du côté de la haute hiérarchie vampirique.

— Cette "enfant" s'apparente davantage à une sorcière qu'à un vampire ! reprend-elle, toujours avec sympathie. Attendez-vous qu'elle tue un millième vampire pour la faire exécuter ?!

— Allons, Lilith, un peu de tenu, la reprend calmement une seconde femme. Charlotte a autant sa place en ce lieu que chacun d'entre nous. Je sais que tu conserves de vieille rancœur mais ce n'est pas une raison.

Ils parlent donc de la rousse et il semble que ce ne soit pas la première fois qu'elle s'attaque à un vampire. Pour sa part, Lenora n'en veut pas à la fillette. Elle ne détient pas une once de colère à son égard. En dépit de son atypique méthode d'approche, elle lui parait moins agressive que tous ces vampires qui la considèrent avec supériorité.

Peu intéressée par cette discussion, Lenora poursuit son acheminement et tombe nez-à-nez avec Ichabod. Dans d'autres circonstances, elle s'en agacerait mais actuellement, c'est un véritable soulagement et avec son aide, elle peut enfin retrouver ses appartements.

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