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D'ailleurs, contrairement à aujourd'hui, demain, elle ne sera que de l'après-midi. Elle pourra donc prendre de l'avance dans ses révisions pour ses partiels qui approchent à grand pas. Elle est en dernière année et l'échec n'est pas envisageable. Du haut de ses vingt-et-un ans, son plus grand rêve est de devenir une enseignante-chercheuse et rien ne l'empêchera d'atteindre cet objectif.
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Le bruit strident d'un réveil arrache la jeune femme de son sommeil. Dans un enchaînement de mouvements mécaniques, elle prend une douche et revêtit une robe rouge mi-longue avec ses escarpins noires aux bouts ronds et aux talons courts mais épais. Elle attrape son sac et se met en marche pour l'université. En chemin, elle s'achète un café au lait qu'elle sirote en marchant et comme d'habitude, elle arrive avant ses deux amies.
Lenora franchit la barrière de l'université et pour la énième fois depuis son arrivée dans ce campus, il y a trois ans, Lénora est impressionnée par l'architecture du bâtiment. Construit en mille deux cent dix-neuf, soit trois siècle plus tôt, l'université de Salamanque est l'une des plus vieilles d'Espagne. Elle se situe dans la commune de Salamanque, capitale de la province du même nom.
Elle possède un prestige international et est dotée d'une magnifique façade de style plateresque dont le majestueux portail date de mille cinq cent trente-quatre. Ses bâtiments de plan carré s'organisent autour d'un patio et les différentes nuances de brun ajoutent en convivialité. Ce bâtiment historique ne rend ses études en faculté d'Histoire et Géographie que plus intéressantes.
Elle ne regrette nullement son départ de Saragosse malgré la richesse architecturale de sa province d'origine. Toute son enfance, elle l'a parcouru en long et en large avec son père, en quête des meilleurs bovins, alors, en grandissant, elle n'a désiré qu'une chose : s'éloigner le plus possible. Et elle a réussi : Salamanque est à plusieurs heures de sa ville natale. Etant de classe moyenne, elle a eu une chance inouïe de se faire accepter. Ils ne sont que trois milliers dont une majorité masculine car, parmi eux, les femmes ne sont qu'une poignée. L'accès à l'éducation est extrêmement restreinte et amplifie sa motivation.
La jeune femme s'installe sur un banc, un livre en main, et attend ses acolytes à qui il ne reste qu'une demi-heure pour arriver. Rosella est la première à pointer le bout de son nez, toujours aussi ravissante qu'à l'accoutumé.
Cette dernière fait partie de la classe bourgeoise dite libérale. Son père est médecin et sa mère avocate : un couple très réputé qui attend de leur fille qu'elle en fasse de même. Seulement, elle a refusé de se tourner en droit ou en médecine et a tenu tête à ses parents jusqu'au bout. C'est de cette façon que Rosella ORTEGA a fini en faculté de Pharmacie.
— Elle est nouvelle, cette robe, non ? commence-t-elle en s'asseyant à son tour. J'aime beaucoup surtout avec ce carré qui te va à ravir !
— Mais dis-moi, reprend-elle sans laisser Lenora en placer une ; où est Ofelia ? C'est moi la dernière à arriver, normalement.
— Je ne sais pas, soupire l'étudiante. J'espère qu'il ne lui est rien arrivé...
— En parlant de ça ! poursuit son amie, en joignant ses mains. Tu as entendu les nouvelles affaires de ce week-end ?
— Quelles nouvelles affaires ? s'enquiert-elle en rangeant son livre.
— Quatre nou... Ah, voici Ofelia ! s'interrompt-elle avant de reprendre une fois qu'elle est à leur hauteur ; on se demandait où tu étais passée !
— Excusez-moi pour le retard, soupire-t-elle en leur embrassant la joue. La voiture a fait des siennes sur la route, heureusement que mon père était à la maison...
Par l'importante puissance délégués aux policiers par l'Etat, cette fille de commissaire peut être considérée comme appartenant à la classe moyenne supérieure. Au niveau des études, elle a eu la liberté de choisir la voie qui lui plait et c'est ce qui a mené Ofelia VARGAS en faculté des Sciences Agronomiques et de l'Environnement.
Toutes les trois se connaissent depuis leur première année et leur rencontre n'était pas des plus exemplaires. Lors de la réunion d'accueil, leur premier jour, elles étaient déjà en retard et complètement perdues. Cela a été, en quelque sorte, un coup de foudre amicale : elles se sont tout de suite entendue, oubliant presque la situation dans laquelle elles étaient. A l'aide d'un enseignant, elles ont fini par trouver l'amphithéâtre et bien qu'elles aient dû se séparer par faculté, le lendemain, elles étaient toutes les trois en avance devant les grilles. Elles ont pu faire plus ample connaissance et elles ne se sont plus séparées.
— On se retrouve à dix heures pour la pause ? propose Rosella, interrompant son fil de pensées.
En effet, le temps d'être au complet, l'heure d'aller en cours est arrivée, les empêchant d'entamer toutes discussions. Les deux autres opinent et le trio se sépare.
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Attablées à une terrasse face au campus, les jeunes femmes profitent du beau temps tout en se partageant une tortilla, du pain à la tomate et des churros à tremper dans un chocolat chaud épais. Leur appétit est tel, qu'elles n'auront aucun mal à finir tout cela.
— Donc, commence Rosella ; avant qu'Ofelia n'arrive, je disais : est-ce que vous avez entendu les nouvelles de ce week-end ?
— Je n'ai rien entendu de nouveau, avoue Lenora, attirant sur ses épaules leurs regards perplexes. Excusez-moi de ne pas écouter la radio...!
— Pas d'inquiétude, nous allons t'informer, jeune insouciante, se moque Ofelia face à sa mine renfrognée. Ce que j'ai entendu de mon côté, c'est qu'il y a eu quatre nouvelles victimes. Un groupe d'amies, le samedi et une seule, le dimanche.
— Toutes vidées de leur sang, intervient la brune. Ce... truc qui s'en prend aux jeunes femmes se fait de plus en plus violent. Les premières victimes ne présentaient pas de grandes marques sur leur corps mais là, les cadavres sont couverts de multiples griffures profondes.
— "Ce truc" ? questionne la Saragossane. C'est par rapport à leur jugulaire arrachée ?
— C'est par rapport à tout ! s'exclame-t-elle. Un homme ne peut pas produire ce genre de blessures, il n'y a pas d'animaux sauvages capable de telles choses à Salamanque et quand bien même, pourquoi ne les mangeraient-ils pas ?
Pourquoi leurs discussions prennent-elles de telles tournures ces derniers jours ? Ne peuvent-elles pas rester sur des sujets complètement banals et légers ? D'ailleurs comment cela se fait-il qu'elles possèdent autant d'éléments ? A croire que ce sont-elles les responsables des enquêtes... En même temps, elle ne peut pas s'attendre à autre chose venant de ces deux fouineuses aux informateurs sûrs. Un commissaire, premier sur les lieux, et un médecin en lien étroit avec la police.
— Il se peut que cette chose soit en réalité plusieurs, continue Ofelia. Mon père soupçonne que ce soit deux affaires distinctes, que les auteurs de samedi et dimanche ne soient pas les mêmes, ce qui expliquerait l'apparition de cette agressivité.
— Plusieurs ? s'étonne Rosella. C'est décidé, je ne sors plus de chez moi ! Je n'ai aucune envie de me faire décimer au tout début de ma jolie vingtaine !
— Dis de cette manière c'est ridicule mais je suis bien d'accord, appuie Ofelia. Tant que ces meurtriers ne seront pas derrière les barreaux, je ne sors plus ! Seul le matin me verra. Je te conseille de faire pareil 'Nora, la vingtaine c'est vraiment leur style.
Sceptique face aux nouveaux éléments de cette affaire, la jeune femme hoche doucement la tête. Que se passe-t-il dans cette ville d'habitude si calme ?
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