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Ce matin là, lorsque Jiwon arriva au lycée, il rejoignit directement Inheung et Jinyoung pour leur annoncé la nouvelle ; Yoh et NoEul avaient trouvés une solution pour son université. Le jeune homme aux cheveux violets fronça ses sourcils en voyant l'air faussement choqués que ses deux amis prenaient.

- Eh, vous étiez au courant ?

Inheung et Jinyoung s'échangèrent un regard malicieux avant que le plus âgé et capitaine de l'équipe de basket ne pouffe d'amusement.

- Ma sœur parle beaucoup, tu le sais.

Les bras croisés sur son torse, Inheung sourit avec amusement alors que Jiwon roulait ses yeux au ciel, sautillant légèrement avec ses béquilles dans le couloir menant à leur prochaine salle de classe. Dans les couloirs, ils croisèrent NoEul accompagné de Woo Jiho et, chacun d'entre eux s'inclina d'un air théâtrale devant la déléguée des terminale.

Celle-ci frappa Inheung sur son crâne avant de rire avec frustration, continuant sa marche avec détermination. Ils l'énervaient vraiment et Jiwon ne savait pas vraiment comment remercier la déleguée ; ils n'étaient pas amis, loin de la. NoEul ne considérait Jiwon que comme une épine dans son pied ; mais pour une raison obscure, il la voyait comme une grande sœur sur laquelle il pouvait se reposer. Son aura douce et chaleureuse était confortable, il l'appréciait réellement.

Alors, lorsque la déleguée des terminales parti en trottinant, suivie de près par Woo Jiho, Jiwon soupira et se laissa choir contre le mur, son dos rencontrant la surface dur. Il lança un regard a ses deux amis qui attendait tout comme lui l'arrivée de leur professeur de littérature, madame Yi.

Puis, voyant qu'elle tardait à arriver et que le reste de leur classe commençait à s'impatienter, murmurant et riant entre eux, Jiwon se tourna vers ses deux compères et Jinyoung haussa un sourcil.

- Comment je devrais remercier Yoh et NoEul pour ce qu'elles ont fait à votre avis ?

Les deux autres garçons se regardèrent un instant avant qu'Inheung ne commence à sourire de manière enigmatique. En vérité, des trois amis, Inheung était toujours celui aux idées farfelues ; la peinture rose sur les casiers des terminales était son idée, celle des piments dans les gâteaux de Noël aussi, tout comme le mannequin sans tête dans les toilettes des filles.

Alors, ce sourire là ne voulait vraiment rien dire de bon, Jiwon le savait.

- Pour NoEul, on connaît tous sa grande histoire d'amour avec monsieur Yoon, rigola sarcastiquement Inheung.

Oh ça, oui. Quasiment tout les élèves savaient que NoEul ne portait pas monsieur Yoon, le professeur de physique, dans son cœur. Et vice versa. Jiwon le comprenait : lui non plus, monsieur Yoon ne lui faisait pas de cadeaux. Le jeune homme aux cheveux violets lui fit signe de continuer, intéressé par la suite alors que Jinyoung écoutait le tout d'une oreille distraite.

- Rend lui la monnaie de sa pièce, ça fera sûrement plaisir à NoEul même si elle ne te l'avouera jamais. Tiens, Jinyoung ! L'appela doucement Inheung.

Le plus calme des trois tourna son visage digne d'un acteur de drama vers eux, haussant un de ses sourcils pour leur demande ce qui leurs arrivait.

- Tu as toujours les laxatifs sur toi ?

Jinyoung hocha calmement la tête ; il fouilla dans son sac pendant plusieurs secondes avant de sortir un petit sache de coleur orange de celui-ci. Le glissant entre ses doigts, il le tendit à Inheung avec un sourire arrogant. Des trois, Jinyoung avait toujours été celui qui fournissait tout : les pinceaux, les boîtes de piment, le mannequin... Son père tenait un magasin de fourre tout, c'était simple pour lui de se procurer de quoi les garçons avaient besoin pour leur petites farces.

Inheung tendit le sachet de poudre laxative à Jiwon qui le regarda avec un sourire amusé, fourrant le sachet dans sa poche avec un air carnassier sur lui.

- Fous le sachet dans son café pendant la pause de midi, on verra qui rigolera, chuchota Inheung avec un clin d'œil conspirateur.
- Je me demande si t'es vraiment sain d'esprit des fois, rigola Jiwon.
- En attendant, si j'étais pas là, vous vous feriez bien chier.
- Merci vieux.
- T'en fais pas. Et en ce qui concerne Yoh...

Cette fois grandement attentif, Jiwon plissa ses yeux déjà fins tandis que Inheung échangeait un sourire doux avec Jinyoung. Il se pencha vers Jiwon, faisant attention à ce qu'aucune des commères de leurs classes ne soient dans les parages avant de sourire, passant sa langue sur ses lèvres.

Il tarda à continuer sa phrase, s'amusant de l'air impatient que Jiwon arborait. Il semblait vraiment apprécier la petite japonaise, Inheung l'avait bien remarqué. Ça l'amusait de voir son ami ainsi, c'était rare de la part de Jiwon de s'intéresser aux filles et Inheung savait bien que Yoh n'était en aucun cas son style de fille. Cependant, le plaisir de voir Jiwon dans un état pareil était bien trop grand pour passer à côté.

- Propose lui de passer un après-midi avec toi.

Sa phrase terminée, il se délecta de l'air embarrassé que Jiwon venait de prendre, ses joues rouges et son regard paniqué alors qu'il lâchait ses béquilles pour lever les mains, les secouant d'embarras devant nes yeux amusés de ses amis. Désormais, quelques personnes de la classe s'étaient retournés en entendant le bruit de ses béquilles tombant au sol mais haussèrent leurs épaules ; ce n'était que Jiwon.

Alors, bégayant, il tenta désespérement de faire entendre raison à ses amis :

- Je... je peux pas faire ça !
- Ah ouais ? Dis nous pourquoi, sourit legèrement Inheung en croisant ses bras.
- Mais enfin, on est même pas amis ! S'exclama Jiwon.
- Personne n'a dit qu'il sagissait d'un rendez-vous galant, Jiwon, fit Jinyoung avec un sourire en coin.

Se rendant compte de sa bétîse, Jiwon souffla avec agacement, ses joues ne se décolorèrent pas et il passa une main sur son visage. Son cœur s'était mit à battre étrangement fort rien qu'à l'idée d'un rendez-cous avec Yoh et il ne se comprenait pas. Le peu de fois où il avait invité une fille à un rendez-vous, la chose ne lui avait strictement rien fait.

Actuellement, il n'avait encore rien proposé à Yoh et pourtant, il était aussi stressé qu'un marié aurait pu l'être le jour de la céremonie.

- Tu sais, ça lui fera plaisir. Yoh a vraiment envie de devenir amie avec toi, elle en a parlé à Iseul, ajouta Inheung.

Jiwon sourit doucement, l'air rêveur sous le regard protecteur d'Inheung, alors qu'il imaginait Yoh parlait de lui à sa meilleur amie. C'était adorable, se dit-il en se mordant lentement la lèvre, observant avec des yeux brillants ses deux amis.

Oui, peut-être que c'était une bonne idée, il en avait envie aussi, de se rapprocher de la japonaise. Elle était mignonne et être ami avec elle ne pouvait que le rendre heureux. Cependant, à cette pensée, son cœur se pinça sans qu'il ne sache pourquoi. Il ne put pas en discuter avec ses amies, leur professeur aux allures de hippie venait d'arriver en s'excusant, obligeant Jiwon à ramasser ses béquilles tandis que les premiers élèves rentraient en classe.

- Ouais, je vais y réflechir, marmonna Jiwon en soufflant.

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Lentement, tel un voleur sur le point de faire le plud gros casse de sa vie, Jiwon approchait le bureau bien rangé de son professeur de physique. Monsieur Yoon, assit sur son fauteuil en cuir coûteux, était assoupi de manière peu gracieuse, un léger filet de bave coulant le long de son menton. Son éternelle tasse de café encore fumante posée sur la surface de son bureau n'était plus qu'à quelques centimètres à peine et, Jiwon, ignorant la douleur dans sa cheville alors qu'il boîtait, continuait de s'approcher lentement tel un félin vers sa proie.

Le sachet de laxatif ouvert dans sa main, il s'accroupit devant le bureau du professeur, l'air chaud dans la salle commune au professeur le faisant transpirer, l'adrénaline n'aidant pas. Caché au pied du bureau, Jiwon se satisfit de la poudre qu'il plongea dans le liquide amer et brun de la boisson preférée de son professeur, l'amusement se lisant dans son regard.

Perfectionniste, Jiwon s'autorisa même à touiller le café, evitant un maximum de faire le moindre bruit. Son cœur battait la chamade ; l'adrénaline boostait ses mouvements, il ne fallait pas que monsieur Yoon le voit, sinon il allait mourir. Ce vieux débris avait un certain poids dans le lycée, il était capable de faire renvoyer n'importe qui d'un simple claquement de doigts et son caractère execrable avec certains élèves n'arrangeait rien.

La perspective d'humilier son professeur de physique qui devrait courir aux toilettes, communs aux élèves et aux professeurs, sans pouvoir se retenir délecta Jiwon dans son travail.

Glissant ses doigts de la tasse en porcelaine, contournant la paire de lunettes en demi-lune du vieux monsieur Yoon dont la vue sans ces fameuses lunettes étaient presque nulle, Jiwon souffla, content, son méfait accompli. Pourtant, sa satisfaction fut de courte durée lorsque la porte de la salle des professeurs s'ouvrit et qu'une petite tête de cheveux châtains donc quelques mèches était retenus par un nœud blanc dépassa d'une pile de manuels.

Jiwon écarquilla les yeux en même temps que Yoh aui le fixait, ses sourcils arqués sous sa courte frange droite.

- Jiwon ?

Le jeune homme, alors que les grognements de monsieur Yoon qui se réveillait au son de la voix de la japonaise se faisaient plus forts, réagit au quart de tour. Se relevant rapidement, il attrapa avec force le poignet de la jeune femme la faisant s'écrier de surprise, réveillant définitivement le vieux professeur de physique.

Celui-ci, encore endormi de sa sieste, sursauta en entendant le bruit des livres qui tombaient au sol, plissant les yeux pour essayer de voir quelque chose mais il n'aperçut qu'une silhouette floue et de longs cheveux chatains. Rouspétant alors que la porte se fermait derrière les fugitifs, il se leva de son siège, posant ses lunettes sur son nez. Il marcha rapidement jusqu'à la porte dans l'espoir d'attraper les chenapans qui avaient eu l'audace d'entrer dans la salle des professeurs sans autorisation, il sortit dans le couloir, mais là...

Personne. Le couloir étair désert. Monsieur Yoon fit quelques pas en avant mais abandonna rapidement en ne voyant pas âmes qui vivent. Il haussa ses épaules fatiguées et bailla avant de rerourner dans la salle.

À quelques mètres de là, le cœur de Jiwon et Yoh battait à l'unisson de panique. Tout deux enfermés dans la salle de classe vide juste à côté de la salle des professeurs, leurs souffles se coupèrent au même moment lorsqu'ils aperçurent l'ombre de monsieur Yoon sur le sol devant eux. Dans la pénombre, Jiwon ne décelait pas les rougeurs de Yoh alors que cette dernière avaient ses mains aggripées à celle que Jiwon avait posé sur sa bouche, la faisant taire.

Son cœur battait rapidement dans sa poitrine alors que ses joues chauffaient drasticalement face à la position dans laquelle elle était avec Jiwon. Le jeune homme n'avait pas réflechit ; il avait rapidement ouvert la porte de la salle, traînant Yoh derrière lui alors qu'il boîtait en courant, sa cheville le lançant. Il s'était rapidement assit au sol, le dos contre la porte coulissant de la salle, et avait obligé Yoh, en l'entraînant avec lui, à s'asseoir entres ses jambes. Le dos de la jeune femme contre son torse, elle ne put ignorer la douce chaleur qui émanait du corps de Jiwon alors que celui-ci observait de ses fins yeux la silhouette de monsieur Yoon qui s'éloignait.

La jeune fille ne savait pas ce qu'il faisait dans la salle des professeurs alors que les élèves -sauf les délégués- n'y étaient pas autorisés, mais au vue de sa réaction, ce n'était sûrement pas quelque chose de sympathique.

Alors que Jiwon soufflait, soulagé de ne pas s'être fait prendre, ses muscles tendus se relâchant, il sentit les mains de Yoh qui aggripaient la sienne encore sur la bouche douce et mouillée de la jeune femme. Rougissant avec force, il éloigna rapidement sa main des lippes de la jeune femme qui souffla de contentement.

Encore elle aussi rouge, elle se tourna vers le visage de Jiwon qui la regardait avec gêne, les yeux ronds.

- Yah ! Kim Jiwon !

Jiwon venait de réaliser leur position : assis par terre, elle entre ses jambes collée contre lui, son autre main posée sur sa hanche alors que l'autre portait encore la présence de ses lèvres et de son gloss brillant sur sa paume. C'était la seule chose à laquelle il pensait, ça et son cœur qui battait face à la présence de la jeune femme.

- Je ne sais pas ce que tu faisais là-bas mais si c'est encore une de tes farces tu as intérêt à me le dire ! Ça commence à bien faire, un jour le proviseur en aura marre et il ne passera plus sur tes conneries, tu crois qu'une université voudra d'un délinquant ?!

Sa voix, teintée d'autorité et d'inquiétude le ramena à la realité alors qu'il sentait la chaleur de la jeune femme en jupe l'envelopper. Ses yeux dérivèrent sur ses longues jambes pliés, ses chaussettes blanches hautes et sa jupe courte qui lui arrivait au milieu des cuisses.

Elle était vraiment jolie.

- Tu m'écoutes là ?!
- Tu t'inquiètes pour moi ?

Son sourire malicieux la fit frémir mais elle n'en laissa rien paraître. S'il croyait s'en sortir avec ses belles paroles... Elle n'était pas une groupie, elle, ça ne marchait pas avec un sourire. Fort heureusement, la salle de classe plongeait dans le noir ne permettait pas à Jiwon de voir ses joues rouges.

- Je n'ai pas rampé devant monsieur Jung pour que tu fiches tout en l'air.

À cette phrase, Jiwon fronça ses sourcils.

- Comment ça, tu as rampé ? Demanda-t-il d'une voix menaçante.

Il était hors de question qu'elle se courbe pour lui. Il ne l'accepterait pas, ça jamais.

- Calme toi, c'est une façon de parler. Mais je suis sérieuse Jiwon, pense à ton avenir, souffla-t-elle.
- Mmh.

Les yeux plongés dans ceux de l'autre, il y eut un moment de battement où aucun des deux ne parla. Ils se regardèrent avec une certaine douceur tandis que leurs cœurs battaient fort contre leurs cages thoraciques et puis, soudainement, se rappelant de leur position et se rendant compte de leurs visages trop près, Yoh se leva brusquement, plissant sa jupe avant de reculer.

Jiwon, toujours assit au sol, leva les yeux pour la regardait alors qu'elle soufflait, semblant gênée. Il sourit alors lentement, au moins, il ne la laissait pas indifférente.

- Tu n'as pas tes béquilles ?
- C'est chiant, râla Jiwon.
- Si tu veux te remettre vite, tu devrais marcher avec, fronça-t-elle ses sourcils.
- Oui, oui.
- Yah, je rigole pas Jiwon, prend soin de toi.

Se rendant soudainement compte de ce qu'elle venait de dire, Yoh écarquilla les yeux en sentant ses joues devenirs cramoisies. Brusquement, elle partit vers la porte, l'ouvrit pour s'enfuir, les pants de sa jupe frappant ses cuisses alors qu'elle courrait.

- Soit à l'heure pour tes cours de soutien ! Lui lança-t-elle en s'enfuyant.

Devant so visage rouge et son air paniqué, Jiwon ne put s'empêcher d'éclater de rire, cachant sa bouche de la paume de sa main. Cette même main qui quelques minutes auparavant était sur les lèvres de Yoh, il s'en rendit compte en sentant la texture douce du gloss de la jeune femme, passant sa langue sur sa lèvre.

Du gloss à la fraise.

Doucement, Jiwon laissa sa tête tomber contre le mur auquel il était addossé, soufflant en fermant les yeux, tentant de calmer les battements de son cœur qui s'emballait beaucoup trop lorsque la japonaise était dans les parages.

- Vraiment, cette fille..., souffla-t-il.

Un sourire amusé apparut sur ses lèvres alors qu'il sentait encore le gloss à la fraise de la jeune femme sur sa lippe inférieur. Il se fit alors la réflexion que ce n'était pas désagréable, cette texture douce et sucrée de fraise ; il pourrait le porter chaque jour. Souriant legèrement il pouffa devant sa bêtise, rouvrant ses yeux. Bien sûr que non, il ne pourrait pas y goûter chaque jour, ça signifierait toucher les lèvres de Yoh et il ne pouvait pas.

Après tout, ils n'étaient même pas encore amis.

Mais cette fille était vraiment quelque chose.

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