
quatre.
l'infirmerie était au fond du bâtiment, au rez-de-chaussé. il fallait traverser un long et silencieux couloir.
seul problème pour jaemin: la salle des profs.
le brun ne voulait absolument pas être vu avec ce "psychopathe", si un professeur le voyait bras-dessus bras-dessous avec jeno, il serait assimilé à la "racaille étrange" et les professeurs seraient sur son dos jusqu'à la fin de sa scolarité. jaemin força jeno à avancer plus vite, priant pour que la salle soit fermée.
- dépêches-toi! chuchota le brun.
- ouais mais j'ai mal, geint jeno en exagérant sa blessure.
le plus jeune souffla et avança en tirant jeno par le bras, ils passèrent devant la salle, qui était fermée et le brunet pût enfin respirer. arrivés devant l'infirmerie, jaemin salua l'infirmière, jeno à son bras.
- tu t'es encore battu jeno?
jaemin recula du noiraud en voyant l'infirmière lui jeter un regard étrange.
- je suis tombé, répond-il.
- et qui est-ce ? demanda la femme en montrant le brun d'un hochement de tête.
jaemin se tenait droit, sans rien dire. jeno allait-il le considérer comme une connaissance, ou pire: un ami? le silence dura quelques secondes avant que le noiraud ne prenne la parole.
- un mec qui passait par là.
jeno eu un rictus sur ses lèvres en voyant l'expression rassurée de jaemin. le plus vieux se mit à le fixer, accroché à ce garçon qui le rendait bien faible. jeno était comme dependant à jaemin, comme une drogue dure, il avait besoin de le regarder, de l'avoir dans sa zone de vue, de l'avoir près de lui. mais pour l'instant, jaemin ne le savait pas. alors jeno restait le jeno habituel avec lui.
- d'accord, tu peux l'aider s'il te plaît? demanda l'infirmière, je dois partir en urgence.
jaemin allait protester mais, c'était de sa faute si le psychopathe se sentait mal.
-oui madame.
la femme s'en alla et jeno marcha tranquillement jusqu'à un lit où il s'affala en soupirant, les yeux fermés.
- bon, je vais chercher de la glace, lâcha rapidement le plus jeune en se retournant pour se diriger vers le congélateur situé dans une autre salle.
- non ! j'ai vraiment mal, dit jeno en se retenant la joue, une grimace se dessina sur son visage.
- justement...
- et si je mourrais de douleur durant ton absence?
- deux secondes. ça prends deux secondes.
jeno tentait vainement de garder jaemin avec lui, pensant que celui-ci pourrait s'enfuir.
oui. s'enfuir.
- je vais compter alors, lâcha jeno.
- t'es vraiment pas normal.
le blessé se mit à compter et jaemin se rendit dans l'autre salle en traînant des pieds, déjà fatigué en ce début de matinée. il ouvrit le congélateur et prit une poche de glace.
- tiens, déclara-t-il en revenant.
- quinze secondes, répondit le noiraud, t'aurais pu faire mieux.
jaemin plissa ses yeux en imitant de façon exagéré le noiraud. il n'avait plus vraiment peur de lui, il ne le supportait juste pas.
jaemin continuait de tendre la poche glacée au garçon allongé.
- qu'est-ce que t'attends pour la prendre?
- bim bam boum.
- hein?
jeno sourit à jaemin et s'assit en tailleur sur le lit, le sourire se manifestant dans ses yeux.
- boum.
- quoi encore ? dit jaemin complètement soûlé.
- les fleurs, tes fleurs.
- elles vont mal, à cause de t-
- tu me mets la glace?
jaemin avait mal à la tête. cette conversation n'avait plus aucun sens.
- mais non, dit jaemin, vraiment perdu.
- c'est de ta faute si je suis comme ça. j'agonise tu sais ? dit le noiraud.
ce dernier avait donc fermé ses yeux et levé le menton vers un jaemin dégoûté.
- qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça, gémit-il.
il posa violemment la poche contre la joue, qui fit sursauter le plus vieux, il ouvrit ses yeux pour regarder intensément jaemin. le brunet se calma directement, le regard intense du noiraud avait effacé toute tentative de "vengeance" chez jaemin, il ne devait pas oublier: lee jeno était surnommé "le psychopathe" tout de même.
- ok ok...
et jaemin se pencha pour poser la glace, l'enlever quelque fois pour poser un mouchoir (au cas où du sang apparaîtrait) et reposa de la plus délicate des façons la glace en prenant soin de ne plus lui faire mal, tapotant contre la joue rouge et gonflée, le froid glaciale de la poche.
jeno regardait jaemin s'atteler à la tâche, il voulait sourire mais sa joue l'en empêchait pour le moment. alors il se contenta d'admirer le brun en gardant un visage neutre. le regarder d'aussi près était absolument... fascinant: sa peau laiteuse où s'installait d'ingrates petites imperfections brillait grâce à la lumière du jour, elle avait l'air tellement douce, deux yeux en amandes, des cils longs et fins, deux pupilles concentrées sur sa tâche. jeno s'approchait, inconscient, du visage tant observé, happé par une beauté envoûtante.
- bouges pas.
le plus vieux s'arrêta directement à la voix du plus jeune et continua ses observations: ces lèvres qui faisaient une moue sérieuse, étaient rosées et pulpeuses, les commissures de ses lippes toujours relevées, comme si jaemin souriait toujours, elles étaient presque face à jeno, jolies et envoûtantes...
- mais tu vas arrêter de bouger? s'énerva jaemin, le visage maintenant proche de jeno qui s'était un peu trop approché du brun.
- et puis me regardes pas comme ça, tu fais peur.
le noiraud cligna des yeux et les referma pour profiter de l'attention du brunet.
jaemin posa son regard sur lui pendant que la glace faisait effet sur la joue légèrement gonflée pour le moment.
- je pense que c'est bon, dit doucement jaemin en observant le visage calme de jeno.
ce dernier ouvrit un oeil et lui sourit.
- je vais dormir un peu.
et il s'allongea sur le lit, les yeux toujours dirigés vers le plus jeune qui posa la poche de glace sur une table.
- je me casse alors, dit le garçon en souriant enfin libéré de ce fardeau.
- non. tant que je dors pas, tu restes.
le brunet soupira une nouvelle fois.
- je dois aller en cours moi.
le plus vieux prit le poignet du plus jeune et fit une moue.
- s'il te pl-
- m'en fous. non.
jaemin était assez surpris du comportement de jeno mais ne voulait plus le voir. alors jeno fronça les sourcils, un rictus se forma sur son visage.
- sinon je met des pétards dans ton jardin, dit-il d'une voix grave, une lueur étrange brillait dans ses yeux.
- ok ok! cria jaemin effrayé par cette menace.
il ne voulait plus voir son joli parterre de fleurs saccagé. alors il prit une chaise et s'assit à côté du lit, jeno qui souriait de toutes ses dents.
- je te déteste... marmonna t-il.
jeno nageait en plein bonheur. il prit la main de jaemin (celui-ci fit une mine dégoûtée) et s'endormit dans l'infirmerie.
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