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Inheung inspira longuement, remplissant ses poumons d'air. Il serra lentement ses poings dans ses poches, ses phalanges encore légèrement blessées, entourées d'un bandages de fortune fait par sa petite sœur, faisant traverser une légère décharge électrique dans son avant bras.

Ses yeux noirs étaient fixés sur le petit bout de bois accroché au dessus de la porte devant laquelle il était. Le numéro suivit d'une lettre tremblait devant ses pupilles noires, le sweat noir à capuche qu'il portait cachant ses cheveux noirs.

Il n'était passé au lycée que pour déposer une justification de son absent au proviseur, mais aussi pour discuter des réparations et de leurs prix. Sa mère se trouvait toujours dans le bureau du vieux d'ailleurs, son hanbok bleu pastel et ses longs cheveux noirs bien coiffées contrastant avec le costume noir et les cheveux dégarnis du principal du lycée Han.

Les yeux du capitaine de l'équipe de basket se baissèrent sur la pointe blanche de ses converses noires.

La grenouille dessinée sous sa semelle lui revint en mémoire et un sentiment de soulagement s'était emparé de lui depuis que Noeul était passé dans sa chambre d'hôpital pendant sa convalescence.

Tout s'était arrangé. Mais quelques heures plus tard, alors que sa mère était assise avec lui à la cafétéria pour qu'il mange quelque chose, son portable avait vibré dans son pantalon et sa meilleure amie d'enfance lui avait envoyé un message qui pesait sur ses épaules, alourdissant ses pensées d'un poids qu'il n'appréciait absolument pas.

"Tu devrais parler à Jiae. Et foutre une raclée à Bangchan :)"

Noeul n'avait pas répondu à ses nombreux messages.

Ça l'énervait encore plus.

Alors, comme un idiot, Inheung s'adossa à côté de la porte de la classe de Jiae, relisant le 1-B inscrit sur le petit bout de bois sombre au dessus de l'embrasure .

𝐩𝐢𝐧𝐤 𝐜𝐨𝐧𝐯𝐞𝐫𝐬𝐞𝐬

Jiae ferma les yeux avec force, tentant d'ignorer les regards sur elle. Ses doigts serrèrent le stylo rose avec lequel elle tentait désespérément d'écrire le vocabulaire d'anglais que leur professeur notait au tableau. Mais son esprit ne se concentrait sur rien d'autre que ces regards sur elle.

Qui avait pu prendre ces photos?

Qui avait eu le culot de les accrocher dans les couloirs du lycée?

Qui lui en voulait?

Pourquoi n'avait-t-elle pas eu le courage d'aller voir Inheung?

Jiae se sentait sale. Elle se sentait agressée par ces murmures, par ce silence, par ces regards se voulant discrets mais qui pourtant la frappaient de toute leur virulence.

Elle entendait les murmures contre elle, les salopes, les filles faciles, les chaudasses.

Les lèvres pincées, sa jolie fossette qui apparaissait lorsqu'elle souriait avait disparue sous son expression tirée, sous ses cernes qui continuaient de se creuser sous ses jolis yeux doux. Elle se félicita d'avoir lâché ses cheveux pour qu'ils lui servent de mur contre ces regards.

Son cœur se pinçait inconsidérablement, il s'écrasait contre lui même, se compressait de rage, de honte, de tristesse.

Un souffle libérateur s'échappa de ses lèvres légèrement ouvertes lorsque la sonnerie retentit. Les cours étaient finis et, tandis que les autres élèves se pressaient de sortir de cours, Jiae ne quitta pas sa place. Avec une lenteur calculée pour ne croisait personne, elle rangea avec minutie ses affaires. Lorsqu'elle sortit de la salle, même leur professeur n'était plus présent.

Les couloirs étaient vides et Jiae se sentit en sécurité.

Jusqu'à ce qu'elle remarque la silhouette devant elle.

Elle releva les yeux et ses jolies orbes brunes tombèrent dans celles d'un noir de jais qui l'observaient avec cette sévérité douce qui faisait le paradoxe de Jung Inheung.

Les mains dans les poches, il avait reprit des couleurs depuis la dernière fois qu'elle l'avait vu, avait hurlé son nom entre ses sanglots alors qu'il était inconscient sur cette civière, le crâne ouvert, les cheveux mouillés.

Ils ne détournèrent par les yeux.

Aucun des deux ne fit un seulement mouvement, leurs yeux se promenaient sur le visage de l'autre comme le vent qui parcourait les plaines d'herbe, coulant sur l'autre telle une cascade glacée qui les firent légèrement frissonner.

Inheung fut le premier à faire un mouvement.

Il se racla doucement la gorge, comme s'il se trouvait devant un animal apeuré qui aurait peur au premier bruit trop fort.

- Il faut qu'on parle... Jiae.

Son prénom prononcée par la voix grave d'Inheung sembla la réveiller et elle détourna rapidement les yeux, soudain nerveuse.

- Bangchan m'attend.

Et ainsi, elle contourna le garçon devant elle, ignora son odeur tandis que celle de fraise de Jiae imprégna le corps entier d'Inheung.

Et il ne bougea pas. Il ne fit rien pour la retenir.

Parce qu'il était idiot ou parce qu'il avait peur?

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ChaeRin567