— Tu en es fier, dit Eden, d'avoir cette marque, n'est-ce pas ?

— Je ne dirais pas que j'en suis fier mais je sais quel est mon devoir, répondit Tom. Certaines pratiques ne me plaisent pas et je ne suis pas idiot comme mon frère, Eden alors réfléchis bien avant de décider de te brûler les ailes.

Son ton était détaché mais la menace était claire. Il avait toujours apprécié la souffrance psychologiques plutôt que physique, bien qu'apprécié n'était peut-être pas le bon mot car il n'avait pas eu le choix en voyant à quel point il y avait du sang lorsque les blessures étaient physiques.

— Je n'ai pas besoin de réfléchir, lâcha Eden.

La rouquine fit glisser le doigt de Tom sur ses lèvres et le pris entre ses dents pour le mordiller doucement, son regard ancré dans le sien. Elle le voulait, pas comme on voulait un petit ami ou un enfant, elle le voulait simplement parce qu'il avait dit qu'elle lui manquerait si elle venait à disparaître. Il la voyait et c'est pour ça, qu'elle le désirait. Les yeux du jeune homme s'assombrirent à mesure que ses pensées se faisaient plus dangereuse, Eden le rendait fou.

— C'est un jeu dangereux, susurra-t-il, surtout que je n'aime pas partager alors si tu m'appartiens ...

Sa phrase resta suspendue dans l'air mais Eden compris ce qu'il insinuait. Il ne partagerait pas, avec personne, il ne la laisserait pas partir. Tom se pencha et captura les lèvres de la jeune fille avec une lenteur sensuelle. Sa langue caressa sa bouche, s'enroula autour de la sienne. Un frisson parcouru la rouquine et une pensée s'imposa à elle, une pensée qu'elle avait enfouit pour ne plus y penser : elle mentait, en vérité, elle voulait être aimée et peut-être même donner son amour à quelqu'un.

— Ces rumeurs, commença Eden, celles sur moi, elle ne sont pas vraies et puis sérieusement, une succube ? C'est ridicule. C'est vrai que je couche avec Ron mais avec personne d'autres. Évidemment, j'ai couché avec des garçons mais je sortais avec eux, je ne suis pas une fille qui partage le lit de tous les types. 

Tom le savait déjà mais il apprécia de l'entendre dire. Non pas parce qu'il était jaloux mais plutôt parce qu'il n'avait pas envie de devoir gérer une bande d'adolescents en rut se battant pour Eden.

— Je sais, répondit Tom avec un sourire en coin. Mais l'idée que tu sois une succube est ... terriblement érotique.

Eden se mordit la lèvre et enroua la cravate du jeune autour de son poing avant de tirer dessus afin de l'attirer à elle. La jeune fille effleura sa bouche puis y déposa un baiser. Elle frissonna, flirtant avec le danger mais elle se sentait vivante, le trou béant en elle semblait moins lourd. Tom pressa la rouquine contre lui, leur échange devenant plus brûlant à mesure que les secondes s'égrenaient.

— Je suis toute à toi, souffla Eden.

Tom frémit, un grognement rauque lui échappa. Eden recula son visage pour l'observer puis, traça la ligne de sa mâchoire du bout du doigt. Elle caressa sa gorge puis replongea sur ses lèvres. Leur baiser, brutal et affamé, devint vite hors de contrôle, leurs mains touchant tout ce qu'ils pouvaient d'eux.

—Tue-moi.

Le jeune professeur se figea, certain d'avoir mal entendu. Il se recula et dévisagea Eden, incertain. Venait-elle vraiment de lui demander de la tuer ?

— Pas maintenant, rajouta-t-elle en voyant sa confusion. Mais quand le moment viendra. Nous savons tous ce qui va arriver, le nombre de mangemorts augmente, Mattheo et ses amis en sont devenus ... Ton père va attaquer un jour prochain, c'est certain alors je te demande de me tuer, quand il le faudra parce que je ne veux pas devenir une esclave d'un régime comme le sien.

Un silence passa durant lequel Tom digéra les paroles d'Eden. Elle n'avait pas tord, une guerre était sur le point d'éclater mais il n'était pas certain que son père garderait des esclaves, il préférait les voir tous morts.

— D'accord, consentit-il. Je peux bien faire cela pour mon élève préférée.

Eden le fixa puis pencha la tête sur le côté.

— Avec combien d'élèves tu fais ça ? demanda-t-elle, leur promettre des choses, vouloir les posséder, leur faire croire qu'elles comptes ?

Un soupçon de jalousie lui perça le cœur parce qu'elle voulait être unique, spéciale, qu'il l'ait choisi, elle et seulement elle. Tom le comprit et un sourire narquois se dessina sur son visage anguleux. 

— Aucune, répondit-il, il n'y a que toi.

— Bien, lâcha Eden, mais ne va pas imaginer des choses, je ne tomberais pas amoureuse de toi.

— Parfait, je ne compte pas tomber amoureux non plus.

— Personne ne tombe jamais amoureux de moi, on me veut pour tout sauf de l'amour alors si tu étais le premier, ça me décevrait, venant de toi.

Tom sentit l'excitation le gagner, si elle savait que c'était faux, que Mattheo, lui, il était amoureux au point d'en mourir. C'était un avantage que Tom possédait et il pouvait l'exploiter comme il l'entendait. Il hocha la tête et, satisfaite, Eden le lâcha et s'installa à côté de lui, posant sa tête sur son épaule. Juste pour voir ce que cela faisait, elle glissa sa main dans la sienne. La jeune fille releva les yeux vers les étoiles et son chagrin revint.

Elle n'avait pas envie de quitter le toit, d'aller dormir et à quoi bon de toute manière puisqu'elle ne dormait presque pas ? Que lorsqu'elle réussissait, elle était hantait par de terribles cauchemars ? Elle ne pouvait pas fermer les yeux sans voir surgir les flamme, sans sentir leur chaleur et ressentir les brûlures. 

— J'aurai le droit à des bonnes notes ? taquina-t-elle en tournant la tête vers lui.

— Oh, crois-moi, tu auras les meilleures notes puisque je compte bien te donner des cours particuliers, dit Tom.

— Particuliers, hein ? 

Conscient de son pouvoir de séduction, le jeune homme lui adressa un clin d'œil puis se pencha en avant pour capturer les lèvres d'Eden. La rouquine y répondit, soupirant doucement. Tom embrassait divinement bien et elle poussa un grognement frustré lorsqu'il s'éloigna.

— Je suis souvent dans ma salle de classe durant mon temps libre, murmura-t-il, si jamais tu as envie de t'amuser un peu.

Eden le regarda et haussa un sourcil. Peut-être que le manipuler serait plus facile que ce qu'elle pensait. Prenant la main de Tom, elle l'observa. Il avait de grandes mains aux longs doigts fins. Sa peau pâle laissait entrevoir les veines sous la peau. 

— Qu'est-ce que tu feras ? demanda Eden. Quand tout sera fini, si ton père gagne, ce sera quoi ton but dans la vie ?