
chapitre 8
Une semaine. Une semaine que Tom ne pensait qu'à Eden. Son obsession grandissait, le noyait, le tournantait.
Il la voulait.
Cela faisait sept jours qu'elle avait passé la nuit dans son bureau à nettoyer les étagères et sept jours qu'il ne cessait de penser à la façon dont ses doigts avaient travaillés sur les livres. Il avait réfléchit à comment l'atteindre car elle semblait sans failles mais il devait bien y avoir quelque chose qu'il pourrait utiliser pour la briser.
Et cette veste qui le rendait fou de rage.
Elle l'avait oublié sur la chaise et Tom avait passé les dernières heures avant l'aube à la fixer comme s'il pouvait lui mettre feu rien que par son regard. Mattheo l'avait trouvé en entrant en classe et son estomac s'était noué. Eden était venue ici. Est-ce que Tom lui avait fait quelque chose ?
De son côté, Eden n'était pas mieux que Tom. Elle repensait sans cesse à cette nuit-là surtout lorsqu'elle était avec Elina et Josh. Elle avait réussi à les convaincre de laisser tomber Mattheo et de séduire le professeur Riddle à la place. Josh avait été hésitant mais Elina avait approuvé l'idée.
Tu es une super actrice, trouve ses failles, avait dit Elina. Nous les detruiront un par un s'il le faut.
Eden ne pouvait pas manipuler Mattheo, il en était hors de question mais elle pouvait manipuler son frère qui lui, devait trouver le moyen de la faire tomber dans ses bras. Quittant ses pensées, Tom soupira et passa une main dans ses cheveux. Eden était encore attachée à Mattheo même avec le sort d'oubli qu'il lui avait jeté et cela compliquait les choses.
Il ne fallait surtout pas que Mattheo, trop faible, craque et ne révèle la vérité à Eden sinon, tout le plan de leur père tomberait à l'eau et il serait furieux. Le jeune homme devait passer un maximum de temps avec elle, quitte à enfreindre toutes les règles qu'il devait suivre en tant que professeur.
Tom se leva et attrapa sa veste qu'il enfila en marchant dans le couloir. Encore une fois, il devait chercher ces reliques mais ça commençait à l'irriter. Elles étaient introuvables. Il pouvait sentir la colère de son paternel à travers sa marque et savait que Voldemort allait finir par exploser s'il n'avait pas ce qu'il voulait.
En passant devant la salle commune des élèves de Serdaigle, il hésita à entrer, foncer dans le dortoir d'Eden et ....
Et quoi ? pensa-t-il, qu'est-ce que tu ferais ?
Aucune réponse ne lui vint. Ou plutôt, trop pour qu'il puisse les trier et mieux valait ne pas prendre de risques.
Pas encore.
À seulement quelques mètres de lui, Eden était devant un miroir, dans sa chambre et retirait son maquillage. Rusard lavait griffé en la giflant et la marque commençait à s'estomper. Un grognement lui échappa, si elle pouvait se debarasser de ce sale bonhomme, elle le ferait sans une once d'hésitation. La jeune fille attrapa un pull et un pantalon de pyjama qu'elle enfila puis, noua ses cheveux en tresse.
Sortant discrètement de son dortoir, Eden se glissa dans le couloir et se dirigea vers les escaliers lui donnant accès au toit. En montant les marches, elle repensa à Mattheo et à ce surnom qu'elle lui avait donné sans aucune raison. Le vide en elle s'approfondit et lui coupa le souffle.
— Bon sang, grogna-t-elle.
La rouquine ouvrit la porte, frustrée. Pourquoi se sentait-elle aussi vide ? Certes, ses parents étaient morts et elle coulait mais cette sensation était différente, ça venait d'autre chose et ça la terrifiait. Elle marcha sur le toit puis, se laissa tomber sur les fesses et s'allongea pour observer le ciel. Distraitement, elle fouilla la poche de son pull et pris une cigarette qu'elle alluma.
Elle n'avait jamais fumé avant de l'avoir fait avec Mattheo et quand elle avait vu le paquet dépasser de la poche de Cormac McLaggen, elle n'avait pas pu résister. Elle toussa et grimaça en recrachant la fumée.
Tom traversa un couloir en maudissent ce château d'être aussi grand et se dirigea vers le toit. Il y trouverait peut-être son frère ou Eden et l'un comme l'autre pourraient lui être utile. En ouvrant la porte, le froid fouetta son visage mais il ne cligna même pas des yeux. Comparé aux cachots, ce vent n'était qu'une brise. Il aperçu Eden, qui, croyant qu'il s'agissait de Mattheo, ne s'était pas retourné.
Le jeune professeur fourra les mains dans les poches de son pantalon de costume et approcha. Ses sourcils se froncèrent en voyant la lueur de la cigarette. Depuis quand fumait-elle ? Il n'avait jamais sentit la moindre odeur sur elle. Il crispa la mâchoire, la vue de à rouquine qui fumait ne lui plaisait pas, il n'aimait pas ça chez Mattheo non plus.
En silence, il s'installa à côté d'elle et l'observa. Eden semblait toujours pensive depuis la rentrée, elle était distraite en cours de plus en plus fréquemment.
— Je ne suis même pas surpris de te trouver ici, dit Tom. Je dois admettre que tu as du courage de revenir après avoir déjà été prise sur le fait.
— Vivre sans danger, je n'appelle pas ça vivre, répliqua-t-elle en soufflant la fumée de sa cigarette.
Tout ce qu'elle disait était vrai, peut-être cherchait-elle les problèmes pour ressentir autre chose que la douleur de l'absence qu'avait laissé ses parents. Elle avait mal et c'était de pire en pire.
— J'aime cette mentalité, répondit Tom en la regardant. Mais je dois admettre que te savoir sur ce toit en pleine nuit n'est pas l'idée la plus rassurante qui me vienne à l'esprit.
Eden haussa un sourcil, surprise par les paroles du jeune homme. Il s'inquiétait ? Elle qui pensait qu'il ne pouvait ressentir que de la haine. Un ricanement lui echappa et elle inspira la fumée de sa cigarette avant de la libérer.
— Ne me dites pas que vous avez peur que je glisse ou que je le fasse pousser, professeur ? dit-elle avec sarcasme. De toute façon, ce n'est pas comme si je manquerais à quelqu'un. Si j'étais Einstein à la rigueur, et encore ...
— Disons que ce serait désagréable que tu tombes, répondit Tom. Et tu me manquerais à moi.
Il était évident que ce n'était pas pour les mêmes raisons que Mattheo mais il disait vrai. Tom aimait les défis, les mystères et Eden était une boîte de Pandore. La jeune fille tourna la tête vers lui, son cœur s'emballant comme un fou. Pas parce que c'était lui qui le lui disait mais parce que c'était la première fois que ces mots lui étaient destiné.
— Vous ne venez jamais sur le toit, remarqua Eden. Donc soit vous pensiez me trouver ici, soit vous êtes venu pour vous débarrasser de quelqu'un, sauf que je penche plutôt pour la première option.
Tom sourit, narquois, elle était douée, très douée. Il voulait la cerner, comprendre le mystère, ouvrir la boîte de Pandore et la briser. Le jeune homme inclina la tête et l'observa avec un intérêt non dissimulé.
— Tu as raison, dit-il, c'est toi que je voulais voir.
Eden se pinça les lèvres, c'était le seul à lui porter autant d'intérêt et quelque chose remua en elle. Tant pis s'il s'agissait de Tom, au moins, on la voyait. Elle coinça la cigarette entre ses lèvres puis saisit le poignet du jeune homme. Elle lui ferma le poing et prit un de ses doigts qu'elle pointa vers une étoile.
— Et dans la nuit sombre, seule l'étoile des Ténèbres conduit à la compassion, récita-t-elle. C'est l'étoile noire, je trouve que ça vous correspond. Je ne sais pas si vous comprenez cette métaphore, mais je vais l'appeler comme vous, désormais, l'étoile de Tom.
Il émanait de lui une aura sombre et profonde mais par delà, Eden percevait autre chose. Il restait de l'humanité en lui, ce qui signifiait qu'il y avait encore de l'espoir car elle était certaine que s'il l'avait voulu, il aurait déjà tué des élèves. Tom garda le silence, observant l'étoile. Un frisson le parcouru, elle avait donné son nom à une étoile.
— Vous avez la main douce, constata Eden.
Le jeune homme esquissa un sourire et la regarda. Il n'était pas certain de savoir qui séduisait l'autre mais il aimait ce jeu. Ses iris sombres se posèrent sur Eden et il se pencha légèrement en avant.
— Je sais faire beaucoup de chose avec ces mains, Eden, dit-il.
Son souffle chaud caressa le visage de la rouquine. Elle avait bien compris le sous-entendu et il le savait parce que son sourire s'élargit. Eden ne répondit pas mais l'image de ses grandes mains veineuses sur elle lui traversa l'esprit. Avec un haussement d'épaules, elle lui relâcha la main et s'allongea. Ses parents devaient être tellement déçus d'elle, elle n'était pas quelqu'un de bien, sa réputation, flirter avec un professeur, s'attirer des ennuis .. Que devaient-ils penser d'elle ?
— On dit que les étoiles sont des âmes, murmura-t-elle. Que celles qui brillent le plus sont des âmes sœurs qui se sont retrouvées. C'est stupide, cela voudrait dire que l'amour existe. Pourtant, la seule chose que l'amour apporte, c'est la souffrance. Je ne comprends pas pourquoi les gens s'infligent ça. Enfin, peu importe, en réalité, ce sont deux étoiles qui ont fusionné.
L'amour n'était pas pour elle, elle ne l'avait jamais donné, pas dans ses souvenirs en tout cas et le considérait comme une absurdité. Les gens la désirait parce qu'elle était jolie, qu'elle pouvait rentre un homme fou mais ils s'en fichaient tous de savoir qui elle était réellement. Tom l'observa, il méprisait l'amour autant qu'elle bien qu'il savait que c'était un mensonge, elle ne se souvenait simplement pas d'avoir aimé Mattheo.
— Les gens aiment souffrir, répondit-il d'un ton neutre. C'est bien connu. Ils aiment se faire peur, repousser leurs limites jusqu'à toucher la douleur pure. Ensuite, ils se vantent, racontent à qui veut l'entendre qu'ils ont connu l'Enfer, puis, ils recommencent, encore et encore.
— C'est idiot, trancha Eden. Les gens sont stupides. Je ne vois pas en quoi la souffrance est nécessaire. Ils se l'imposent, puis viennent se plaindre, alors qu'il y a tant d'autres façons de se sentir vivant. L'amour est inutile, il ne mérite pas qu'on souffre pour ce genre de conneries.
— Je sais, dit Tom gravement, les gens sont stupides.
Le jeune homme n'avait jamais compris l'obsession des gens pour l'amour, le mariage et les enfants, ce n'était que des faiblesses.
— Alors, vous n'avez jamais été amoureux ? demanda Eden. Vous n'avez jamais rien ressenti pour personne ?
— Je n'ai pas de cœur, Eden, et encore moins de sentiments, déclara Tom.
Dans un geste rapide, il attrapa Eden par le bras et la redressa, lui arrachant un couinement de surprise. Elle se retrouva sur lui et le dévisagea.
— Tu es une énigme, Eden, murmura-t-il. Une âme torturée qui, malgré tout, prend encore la peine de tester les limites de ceux qui l'entourent. Alors, dis-moi ...
Il marqua une pause, scrutant le visage de la jeune fille. Il fit glisser son pouce sur sa lèvre inférieure et la relâcha doucement.
— Qu'est-ce que tu veux vraiment ? Ça ? murmura-t-il en effleurant l'écorchure laissée par Rusard sur sa peau, ou ça ?
Sa bouche se posa sur la sienne, ce n'était ni brutal ni doux mais intense et électrisant. Le cœur d'Eden s'emballa rapidement alors que le professeur qui hantait les rêves des filles de l'école était en train de l'embrasser. Elle recula légèrement le visage et plissa les yeux.
— Vous jouez à un jeu dangereux, professeur, souffla-t-elle. Mais je sais jouer, moi aussi et j'aime le danger. Alors je veux que vous m'embrassiez encore.
— Je ne vais pas m'en priver, répondit-il.
Les mains d'Eden glissèrent dans les cheveux de Tom et les emprisonnèrent dans ses poings. Leurs lèvres se trouvèrent et elle sentit sa langue chaude caresser la sienne. Le jeune homme grogna, posa les mains sous les cuisses de la rouquine et approfondit leur baiser, sauvage et passionné. Son corps répondait au sien comme des aimants. Il trouva les fesses d'Eden et les pressèrent fermement entre ses paumes. Il serra le tissu de son pantalon.
Ils brisaient toutes les règles mais Tom n'y pensait même pas, il était prêt à tout pour réussir à la manipuler et s'il pouvait prendre plaisir en même temps, il ne s'en priverait pas. La jeune fille frissonna et mordit la lèvre de Tom. Il grogna et enroula sa langue à la sienne avec plus d'urgence. Il enroula les cheveux roux dans son poing, les tirant doucement puis, se recula. Eden passa son pouce sur la lèvre du professeur pour essuyer les traces de gloss qu'elle n'avait pas retiré en se démaquillant.
Poussée par une impulsion, elle prit la main de Tom et l'approcha de sa bouche pour embrasser ses doigts. Ce geste était si sensuel que Tom frémit. Son regard glissa sur elle alors qu'elle repoussait sa manche, la marque ondulait légèrement.
— Depuis combien de temps es-tu un Mangemort? demanda-t-elle.
Elle avait toujours pensé que sa curiosité morbide finirait par la tuer mais elle avait toujours été fascinée par la magie noire même si elle ne basculerait jamais de ce côté, elle voulait en apprendre beaucoup. Quoi qu'on en dise, elle Eden était un ange mais les paroles d'Elina surgirent dans son esprit.
Trouver un moyen de détruire Voldemort, de découvrir sa faiblesse, et de l'anéantir pour toujours.
Cela ne signifiait pas quelque part qu'elle allait devoir plonger dans les ténèbres ? Cette idée la terrifiait, pourrait-elle franchir cette ligne si ça permettait de sauver le monde ?
— Depuis quelques années, deux ou trois, peut-être, répondit-il. Il me fait plus confiance qu'à mon frère.
Son ton était trop calme, terrifiant, il avait toujours été le fils prodige, l'élu. Mattheo n'était qu'une nuisance qui s'était laissé affaiblir par Eden. Tom, au contraire, se réjouissait de manipuler et de jouer avec les esprits. Le jeune homme caressa la joue d'Eden, il sentait la fascination de la rouquine pour la magie noire et bien qu'elle était encore du côté de la lumière, il était certain de pouvoir la faire basculer.
Il n'aurait qu'à la pousser légèrement pour la faire franchir la barrière.
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