
chapitre 7
Tom poussa un long soupir, une main dans ses cheveux ondulés qui étaient encore humides après la douche qu'il avait prise. Il n'avait pas pris la peine de les plaquer en arrière comme d'habitude car il faisait nuit et qu'il n'avait aucun étudiant à terrifier. Il voulait simplement regarder son lit au plus vite. Il avait passé une heure à arpenter les couloirs sans rien trouver et la frustration le rendait fébrile.
Combien de fois allait-il devoir fouiller le château à la recherche des reliques ? Son père n'allait pas attendre éternellement. Il avança en silence, guidé par les rayons de la lune et se sentit las. Il n'avait encore jamais échoué à une mission et il ne voulait pas commencer maintenant alors qu'il était placé haut dans l'estime de son père.
Eden suivit Rusard en silence, elle avait pris un risque insensé en se jetant dans la gueule du loup pour épargner des ennuis à Mattheo mais elle ne savait pas pourquoi la simple idée qu'il puisse souffrir lui retournait l'estomac. Après tout, c'était son problème alors pourquoi cela lui tenait tant à cœur ? Était-ce parce qu'elle l'avait vu revenir de vacances trop souvent avec des bleus sur le visage ?
Elle n'était pas stupide, elle savait d'où venait les blessures, c'était le fils de Voldemort et il ne correspondait pas à ce que cet être horrible voulait qu'il soit. La jeune fille se mordilla la lèvre, priant pour ne pas croiser le chemin du Professeur Riddle sinon, c'est elle qui allait avoir des ennuis. Certes, elle les cherchaient mais là, ça atteignait un autre niveau.
Rusard la traînait pratiquement, enserrant son bras avec force et elle imaginait déjà la marque rouge sous la veste qui marquerait sa peau pâle. Ce type se croyait tout permis et cela l'agaçait au plus au point.
— Vous n'êtes pas obligé de me tenir comme ça, dit-elle sèchement. Je ne vais pas m'enfuir.
Toutefois, elle aurait pu parce qu'il ne l'aurait jamais rattrapé et il ne connaissait probablement pas son nom mais ses cheveux étaient reconnaissables eux, et il finirait par la retrouver. Le concierge marmonna et Eden cru l'entendre enfoncé des tortures infligés il y a des années. Elle était convaincue que ce n'était pas vrai, Dumbledore n'aurait jamais laisser faire mais maintenant ? Il était mort et le château était à la merci de Rogue et de ces détenus d'Azkaban.
— Lâchez-moi ! s'exclama-t-elle lorsqu'elle le sentit enfoncer ses ongles longs dans sa peau. Vous me faites mal !
Évidemment, il resserra sa poigne et l'envie de le repousser violemment la saisit. Elle avait envie de lui arracher ses vieux cheveux graisseux, lui tordre les doigts jusqu'à ce qu'elle entende le bruit satisfaisant des os qui craquent.
— Les filles faciles comme vous méritent des coups de fouets, marmonna-t-il. Ne croyez pas que je ne sache pas qui vous êtes, Mlle Marks, une petite traînée pourrie gâtée.
Eden serra si fort la mâchoire qu'elle cru un instant que ses dents allaient se casser. Une rage noire éclata dans sa poitrine, brûlante et dévorante. Cet idiot se croyait tout puissant maintenant que Rogue était aux commandes.
— Espèce de vieux Cracmol sans cervelle ! cria-t-elle. Lâchez-moi !
Elle hurla dans l'espoir d'attirer le professeur McGonnagall ou peut-être Flitwick mais personne ne semblait venir à son secours. Rusard resserra sa main et la secoua comme un prunier. Eden se mordit la langue mais elle n'eut pas le temps de ressentir la douleur car il lui asséna une gifle si violente que sa tête partie sur le côté.
Le bruit résonna dans le couloir au moment où Tom le traversait. Il s'arrêta net et aperçu Rusard et Eden. La rouquine porta la main à sa joue, les yeux écarquillés de stupeur.
— RUSARD ! rugit Tom.
Eden sursauta, prise par surprise par ce hurlement menaçant. La main sur sa joue en feu, elle tourna la tête et se figea. Le Professeur Riddle approchait, sa baguette levée en direction du concierge. Il fit un geste du poignet et une lumière jaune fusa, frappant Rusard qui fut projeté contre le mur.
En quelques enjambées, le frère de Mattheo se retrouva devant Eden et lui saisit le bras pour la ramener contre lui tandis que Rusard se relevait en grognant. Tom garda sa baguette pointée sur le vieil homme. Son visage était un masque froid, terrifiant qui semblait avoir été forgé dans la pierre.
— Puis-je savoir ce que vous fabriquez avec une élève en plein milieu de la nuit ? siffla le jeune homme d'une voix glaciale. Et qui vous a donné l'autorisation de lever la main sur elle ?
— Elle ... Elle pretend que vo-vous .. vous l'avez envoyé sur ... sur le toit, bafouilla Rusard. Et elle m'a insulté !
— Vous m'avez traité de traînée ! s'insurgea Eden.
La jeune fille se pinça les lèvres. Rusard venait de faire écarter son mensonge. Son cœur se mis à battre bruyamment et elle fixa ses yeux sur le sol. Elle était certaine que le Professeur Riddle avait se faire un plaisir de démentir ses paroles. Tom haussa un sourire et dû lutter contre le sourire qui menaçait d'apparaître sur son visage.
Elle avait eu le culot de mentir. Jamais personne n'en avait eu le cran jusqu'à présent mais elle, elle avait osé mais ça ne l'étonnait pas vraiment, Eden était différente, il l'avait sentit dès le début.
— Effectivement, lâcha Tom. Je l'ai envoyé sur le toit et je ne vous autorise en aucun cas à poser la main sur MON élève, est-ce bien clair pour vous, Rusard, ou faut-il qu'il arrive quelque chose à votre sale chat pour que vous compreniez ? Je m'occupe de Miss Marks, maintenant. Dégagez.
Rusard devint livide et s'éloigna en tremblant. Eden ne bougea pas, elle craignait même de respirer cependant, Tom posa sa main dans le creux de son dos et l'incita à marcher. Elle le suivit sans protester, encore trop choquée qu'il ai confirmé son mensonge.
Elle sentait la colère qui émanait de lui et elle se douta qu'elle était diriger vers elle. Peut-être qu'il allait la faire disparaître. Après tout, qui l'a chercherait ? Ses parents étaient morts, elle n'avait plus aucune famille. Elle pouvait disparaître et jamais personne ne se demanderait où elle était passée. N'y tenant plus, Eden leva les yeux vers le jeune professeur.
— Je ne pensais pas tomber sur vous, marmonna-t-elle. Mais merci d'être intervenu et d'avoir menti.
— Je dois admettre que tu ne manques pas de culot, Eden, dit-il avec un léger ricanement.
Tom ressentit un sentiment de possessivité malsaine envers Eden. Personne ne devait la toucher à part lui et il se promit de faire souffrir quiconque poserait la main sur elle. Le jeune homme ouvrit la porte de son bureau et poussa la rouquine à l'intérieur. Il observa sa silhouette, dos à lui et grogna, il avait l'habitude de la voir un uniforme pas dans une tenue aussi simple que celle-ci et il se demanda à quoi elle ressemblait sans.
Il approcha et se plaça face à elle afin de planter ses iris sombres dans les siennes. Eden soutint son regard, remarquant les veines saillantes dans son cou.
— Qu'est-ce que tu faisais sur le toit ? demanda Tom.
— Et vous ? répliqua-t-elle, qu'est-ce que vous faisiez dans les couloirs ? Moi, je regardais les étoiles.
Le jeune professeur scruta Eden. Il aimait l'étincelle qui brillait dans ses yeux, cet air de défi qu'elle prenait pour le regarder. Il avait toujours été attiré par les femmes fortes, provocatrices et rebelles mais Eden était différente, Elle était plus que ça. Elle était unique, bien au dessus de toutes ses conquêtes précédentes qu'il avait menées aux ténèbres. Il voulait qu'elle soit entièrement à lui.
Elle l'obsédait.
Eden baissa les yeux sur les mains du jeune homme. Elles étaient longues et fines. Des veines parcouraient sa peau pâle et un frisson la parcouru doucement. Tom suivit son regard mais ses yeux restèrent froids, aussi froids que la mort.
— Tu regardais les étoiles ? C'est étrange car il me semble que le toit est formellement interdit surtout en compagnie mon frère que tu sembles délibérément omettre de mentionner, lâcha-t-il avec mépris. Quant à moi, ce que je fais ne te regarde pas.
Eden serra la mâchoire mais resta naturelle. Elle savait mentir comme personne et son professeur semblait la pousser à franchir les limites. Un sourire étira les lèvres de la rouquine, consciente que tout le monde était à ses pieds. La fille des Enfers vivait en elle même si elle refusait de l'admettre.
— Oui, je regardais les étoiles, répondit-elle. C'est bien pour ça que je monte sur toit, je suis sûre de ne croiser personne. Et malheureusement pour vous, vous avez tort, Tom, je n'étais pas avec votre frère. Mais je suis certaine que cet abruti est quelque part dans le lit d'une fille parce qu'il semble que vous ne surveillez pas très bien les couloirs.
Tom la fixa, incrédule. Elle osait lui mentir en pleine face ? Cette fille n'avait décidément pas froid aux yeux car il ne l'a croyait pas. Il savait qu'elle avait conscience qu'il savait qu'elle mentait mais elle continuait de le prendre pour un imbécile. Il devait presque se retenir de l'applaudir d'avoir un tel culot. Il fit quelques pas et s'arrêta juste devant Eden.
— Tu devrais faire attention à la manière dont tu parles aux gens, Eden, murmura-t-il en glissant un doigt sur sa pommette marquée par la gifle. Il pourrait t'arriver de mauvaises choses et je ne serais pas toujours là pour confirmer tes mensonges.
Eden frémit sous son doigt froid. Elle savait qu'elle aurait dû ressentir de la crainte mais elle n'y parvenait pas. Quelque chose en lui l'attirait et peut-être voulait-elle le voir perdre contrôle.
— Je n'ai pas peur, lâcha-t-elle avec assurance puis, elle poussa un soupir. Je suppose que je suis punie pour avoir menti et m'être promenée en pleine nuit ?
— Tu supposes juste, c'est fou comme tu es perspicace, railla Tom.
Eden leva les yeux au ciel et se laissa tomber sur une chaise, près du bureau du professeur. Elle croisa les jambes, révélant un peu de peau. Tom suivit le mouvement et se pinça les lèvres. Des pensées inavouables se bousculaient dans son esprit.
Toutefois, il savait qu'un jour, il lui enlèverait une à une chaque couche de vêtements.
— Pourquoi est-ce que vous m'avez aidé avec Rusard ....
Eden s'interrompit et se releva. Elle avança vers Tom et dans un mouvement rapide, lui attrapa le poignet pour relever sa manche. Ses yeux se posèrent sur la Marque des Ténèbres, aussi noire et terrifiante que celle de Mattheo mais à la différence que lui, il l'acceptait probablement.
— Alors que vous êtes comme les autres, un mangemort ? termina-t-elle.
Tom resta stoïque, le visage impassible comme s'il était fait de cire. Il n'avait pas peur car tout le monde s'en doutait. Ce n'était que la confirmation de ce qu'il était. Contrairement à son frère, il ne se laissait pas envahir par des sentiments et c'était logique qu'il la porte sur sa peau. Eden passa doucement un doigt sur le contour du tatouage et remarqua les différences subtiles avec celle de Mattheo.
Celle du jeune professeur etait également récente mais un peu moins que celle de Mattheo. Lui, il n'avait plus de boursoufflures. La peau n'était que simplement rougit. Tom frissonna en sentant le doigt d'Eden dessiner son tatouage.
— Tu te trompes, dit-il en se penchant vers elle, je ne suis pas comme les autres, Eden. Un autre t'aurais laissé te faire torturer par Ruqard. Tu vas donc rester avec moi cette nuit, imagine que tu n'y vois aucun problème.
— Aucun, professeur, répondit-elle avec un air défiant.
La jeune fille relâcha son poignet et se recula mais ne quitta pas Tom des yeux. La tension était lourde et s'ils s'en déléctaient tous les deux, leurs raisons étaient différentes. La rouquine croisa les bras sur sa poitrine et Tom fut incapable de s'empêcher de regarder bien que la veste qu'elle portait ne laissait rien apparaître.
Elle était comme le serpent tentateur qui avait convaincu Ève de goûter au fruit défendu. C'était ironique que la fille des Enfers porte le nom du paradis. Le jeune homme connaissait les rumeurs sur le bout des doigts. Toutefois, il ne savait pas laquelle il préférait. Il y en avait tellement.
Certains affirmaient qu'Eden était un démon déguisé en sorcière, qui venait d'un monde où même les mangemorts n'osaient pas s'aventurer.
D'autres, étaient sûrs qu'elle avait passé un pacte avec le diable qui lui avait donné la beauté en échange des âmes de ceux qui tombaient sous son charme.
Il y avait la rumeur qui la faisait passer pour une succube, hantant les rêves des élèves pour goûter à leur chair.
Ou encore celle qui disait qu'Eden était capable d'invoquer des inferni à volonté.
Une des meilleures restait la rumeur sur les hommes qu'elle dévorait s'ils osaient poser les yeux sur elle.
Malgré l'absurdité de tout cela, Tom aimait les entendre car ça ne faisait qu'accentuer le mystère autour d'Eden.
— Bon, lâcha-t-elle. Aussi amusant que soit ce petit jeu de regards, je doute que ce soit une façon productive de passer toute la nuit donc, qu'est-ce que je dois faire ?
Un sourire amusé se dessina sur le visage de Tom. Il leva une main et designa les étagères derrière elle. En se retournant, Eden découvrit la multitude de livres entassés et poussiéreux.
— Je veux que tu nettoies tout, dit-il. Chaque livre, un par un et chaque étagère. Et peut-être qu'ensuite, tu seras suffisamment fatiguée pour ne plus quitter ton dortoir pendant un bon moment.
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