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Chapitre 15: Émotion

Deux chapitres en trois jours ?? En pleine période d'examens ??? MAIS QU'EST CE QU'IL M'ARRIVE ?!?

here for you guys : chapitre long ! [4622 mots]

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Le jour fatidique était arrivé . . .

Nagisa avait les yeux fermés et une expression indescriptible. Il avait bloqué sa respiration et fronçait légèrement les sourcils. Sa tête était levée, comme prête à accepter n'importe quel châtiment. Comme s'il allait mourir maintenant, mais qu'il s'y résignait.

À cette vision, le plus grand éclata de rire.
Ne comprenant pas cette réaction, l'androgyne rouvrit les yeux et dévisagea son camarade. Camarade qui essuyait deux perles salées aux coins de ses yeux, avant de reprendre son calme.

- Détends toi, Na-chan, et respire enfin ! Je vais pas te violer . . .

Le visage du surnommé "Na-chan" se décomposa.

- Ah... Ah bon ?

Nouvelle crise de fou rire pour notre chère tête rouge.

- Mais bien sûr que non ! Pour qui tu me prends ?

- Euh. . .

Nagisa se remémora toutes les blagues sexuelles, toutes les remarques sur le genre, et toutes les attitudes déplacées qu'avait déjà eu Karma à son égard. Ce dernier compris immédiatement ce à quoi pensait son souffre-douleur.

- Oui bon d'accord, je ne suis pas un exemple de chasteté, mais tout de même ! Je ne ferais jamais ça sans ton consentement.

- Donc. . . Ça signifie que ça ne te dérangerait par sinon ? Je veux dire : tu pourrais le faire avec ?

Le sadique fit un clin d'œil à son camarade, qui ne savait pas trop comment le prendre. Le bleuté avait surtout la flemme d'y répondre, préféra donc ignorer ce geste provocateur. Il était simplement soulagé que son ami n'ait pas décidé de lui voler sa virginité.

- Tu, euh, tu voulais me parler ?

Le rouge reprit son sérieux.

- Non, je voulais juste sortir observer les coccinelles pendant que la douce brise d'été caresse mon visage. Ne sens tu pas cet air mélancolique qui rappelle notre enfance douloureuse ?

- . . . On n'est pas en été, Karma-

Le rouge reprit son SÉRIEUX.

- Peu importe. Tu te souviens la promesse que je t'ai fait dans le labyrinthe des miroirs ?

- Euh... Où veux tu en venir ?

D'autres souvenirs désagréables remontaient dans l'esprit de Nagisa.

- Ne pense pas aux mauvaises choses. Juste la promesse. Tu t'en rappelles ?

L'androgyne hocha positivement la tête.

- J'étais sérieux. Tu le sais, n'est ce pas ?

- . . .

- Je vais t'aider à te libérer de ton fardeau. Je vais alléger tes frêles épaules du poids que tu portes depuis trop longtemps. Je ferais en sorte que tu ne sois plus obligé d'être hypocrite.

- Mais...

- Tu n'as plus besoin de ça Nagisa ! Plus besoin de te voiler la face. Tu peux être honnête avec moi, montre toi sous ton vrai jour, ne mens plus sur qui tu es réellement !

- Je... Mais... Karma, je ne peux pas !

- C'est bien pour ça que je vais t'aider...

Souriant, Karma s'approcha de Nagisa qui, cette fois, réagi. Le bilingue recula de deux pas alors que l'autre en faisait un en avant. Il ne pouvait pas... Dans sa tête, les images de son combat avec le rouge se mêlaient à celles de son horrible cauchemar. Dévoiler cette part de sa personnalité, ou plutôt cette chose monstrueuse enfouie en lui  -car le bleuté refusait d'admettre qu'il était l'auteur véritable de cette violence-  l'effrayait au plus haut point. A quoi est ce que Karma pensait ?

- Ne me fuis pas, Na-chan, je vais pas te faire de mal...

Le Schtroumpf regardait autour de lui, ne sachant que faire. Il ne comprenait pas comment il était arrivé dans cette situation.. Il chercha dans le regard de son camarade un quelconque réconfort, mais n'y trouva qu'une lueur de folie accompagnée d'un brin de mesquinerie. Rien de très rassurant. Nagisa n'avait aucune idée de ce que voulait lui faire son ami, mais il lui était hors de question de laisser la voix  prendre possession de son corps à nouveau.

- Tu n'as plus besoin de mentir, laisse ressortir ta véritable nature...

Ce fut à ce moment que Nagisa compris que Karma se moquait de lui depuis le début et qu'il était tombé dans un piège. 

-... Ta FÉMINITÉ !

Et il n'eut pas le temps d'y échapper.

- Qu.. ?!?

L'adolescent aux cheveux de feu se jeta littéralement sur son interlocuteur, sortant un tissu clair de son sac. Sac que Nagisa venait de remarquer d'ailleurs ; le rouge l'avait il déjà lorsqu'ils avaient quitté le bâtiment de a Classe E ? Plaqué au sol, le bilingue était trop surpris pour se défendre, et le sadique en profita pour commencer à lui retirer ses vêtements. Nagisa se mit à paniquer. Le choc avec le sol lui avait arraché un cri de douleur mélangé à de la surprise, si bien que le rouge ne le releva pas.

- Hein ?? Mais que... Non, Karma, attends !!!

Emporté par son enthousiasme, le rouge ne ralentit même pas ses gestes. Croyant que son ami avait finalement changé d'avis pour lui prendre sa virginité, le bleu se mit à se débattre fortement. Les efforts qu'il du faire pour tenter de repousser son camarade lui rappelèrent qu'il n'était pas en forme. La peur que Akabane puisse voir ses blessures s'ajouta alors à l'inquiétude de l'agression sexuelle.

- Stop. STOP !!

Karma arrêta son entreprise, mais maintint son emprise sur son camarade.

- Qu'est ce que tu fais ?!? s'exclama le bleuté dans un ton affolé

- Je te l'ai dit Na-chan, je t'aide à t'assumer !

- Quoi ?

- Tu n'as plus à forcer sur ta masculinité. La classe est très ouverte, ne t'inquiètes pas, on t'aime tel.le que tu es. Il ne te reste plus qu'à t'accepter toi-même...

- Mais tu racontes n'importe quoi !

Karma éclata de rire. Un rire à la fois franc et moqueur, dont les vibrations se firent ressentir dans le corps de Nagisa. Sans lâcher sa prise, le premier de classe attrapa le vêtement qu'il avait sorti précédemment. Il s'agissait d'une robe couleur émeraude, simple et légère, avec une ceinture dorée soulignant la taille.

- Regarde, je l'ai acheté spécialement pour toi ! Elle est magnifique, non ?

- Il faut vraiment que t'arrête de dépenser ton argent dans des vêtements que personne ne va porter...

- Personne, vraiment ?

Le sourire de celui qui le surplombait fit douter le plus vieux. Que sous-entendait Karma par là ? Ce dernier ne lui laissa pas le temps d'y réfléchir, et reprit son déshabillage. Nagisa était terrifié.

- A-attend !

- Tu te voile la face depuis trop longtemps. Tout le monde connaît la vérité Nagisa, arrête de faire semblant. Je vais te mettre cette robe et tu vas enfin assumer ton corps ! Tu seras si belle~ 

Il avait l'impression de revivre son cauchemar. Tout devenait flou dans sa tête : sa mère qui l'obligeait à porter des jupes, les flammes qui l'entouraient, Karma qui le dominait, la douleur de ses membres arrachés . . . Il ne voulait pas revivre ça. Les larmes lui montèrent aux yeux tandis qu'il s'était mis à trembler.

- JE SUIS UN GARCON !

Rassemblant autant de force qu'il le pouvait dans son état, Nagisa repoussa le matheux. Je suis une garçon, je suis un garçon, je suis un garçon. Les quatre mots se répétaient dans sa tête comme pour essayer de se convaincre. Comme s'il en doutait. Profitant du fait que Karma ne le surplombait plus, le collégien recula difficilement en prenant appui sur ses mains. Il tenta de replacer ses vêtements à moitiés retirés pour camoufler son corps androgyne et les hématomes qui le marquaient. Ravalant ses larmes, il posa son regard apeuré sur l'adolescent aux cheveux d'un rouge flamboyant.

- Nagisa, calme toi, je ne vais toujours pas te violer !

Karma observa son aîné. Il ne s'attendait pas à ce qu'il réagisse aussi violemment. D'habitude, il se serait moqué de cet excès de peur, mais là il se trouvait à nouveau face à ce regard qui l'avait chassé de la chambre d'hôpital. Cet effroi dans ses yeux dépassaient la simple honte que Nagisa avait ordinairement lorsque le rouge blaguait sur son androgynie.

- Bien sûr que tu es un garçon, Nagisa . . . Je rigolais simplement, ne le prend pas comme ça !

Le rouge mima une approche et le corps du bleuté se tendit au mouvement. Akabane se stoppa avant de réessayer.

- C'était une blague, Na-chan, je ne vais rien te faire.

Le jeune Shiota restait paralysé, fixant son vis-à-vis avec inquiétude. Incapable d'amorcer le moindre geste, il le laissa s'approcher. 

- Ce n'est qu'une robe Nagisa, ça ne va pas te tuer...

- Je... Je ne veux pas- je ne veux pas la porter . . .

- D'accord, je ne t'y forcerai pas alors.

Le plus jeune des deux garçons lâcha le vêtement sous le regard attentif du bleuté, lui prouvant ainsi qu'il abandonnait son plan de travestissement. L'androgyne cessa de trembler. Ses idées redevenaient à nouveau claires. Karma posa enfin sa main sur la tête du garçon, et ce dernier ferma les yeux. Ils restèrent silencieux quelques secondes, puis, sentant que Nagisa s'était calmé, le rouge brisa le silence.

- Ça va ?

Le questionné hésita avant de hocher faiblement la tête.

- Tu es sûr ? insista Akabane

- Je crois . . .

La réponse n'était pas satisfaisante mais elle avait le mérite d'être honnête. Karma soupira. Mal à l'aise, il observa son ami, ne sachant pas vraiment quoi faire. Il n'était pas très fort pour consoler ou calmer les autres, il était bien plus doué pour les provoquer et les énerver.

De son côté, Nagisa reprenait petit à petit une respiration régulière. Le contact de la main de Karma qui caressait son cuir chevelu était apaisant. Il était parvenu à chasser les souvenirs de son cauchemar. Il se rendait compte maintenant de sa réaction excessive.

- P-pardon . . .

- Pourquoi tu t'excuse ? C'était de ma faute, non ?

Le garçon aux couettes bleues osa enfin relever les yeux vers son interlocuteur. Le rouge, lui détourna le regard. Il montrait une expression embarrassée, comme un enfant qui culpabilisait sans vraiment savoir ce qu'il avait fait de mal.

- J'ai voulu t'embêter et tu t'es défendu, c'est... normal.

La dernière fois que Nagisa s'était "défendu" ils avaient tous les deux fini à l'hôpital. Alors, plutôt que de se sentir vexé de voir les plans défaits par une personne censée être plus faible que lui, Karma choisit d'accepter ses tords. Il n'avait pas l'habitude d'abandonner ses caprices aux profits des désirs de quelqu'un d'autre, mais pour Nagisa, il ferait une exception. Perdant ses iris dorées dans les feuillages des arbres, il se mordit la lèvre.

- Karma ?

- Mmh ?

Le bleuté cherchait à croiser le regard fuyant de son ami, mais ce dernier ne tournait pas la tête vers lui.

- O-on... on devrait retourner en classe, non ?

Le rouge soupira. Sans regarder son aîné, il demanda :

- T'as envie d'y aller, toi ?

Nagisa pencha la tête sur le côté, faisant glisser la main du matheux qui la laissa retomber le long de son corps. Le bleuté ne voyait pas ce que l'envie venait faire là. Ce n'était pas comme s'ils avaient le choix, l'école restait obligatoire... En l'absence de réponse, Karma reposa enfin ses yeux sur son camarade. Ce dernier semblait ne pas avoir compris sa question. Le matheux décida d'aller droit au but.

- C'est quoi le problème ?

- Pardon ?

- Pourquoi tu es comme ça aujourd'hui ?

Inconsciemment, le bleuté s'éloigna légèrement de son ami, qui ne manqua pas de le remarquer. Le rouge baissa son regard sur les mains blanches de Nagisa qui serraient ses vêtements contre lui, comme s'il avait peur qu'on les lui retire. En faisant parcourir son regard sur le corps de l'androgyne, Karma remarqua des ecchymoses que le presque bilingue, dans son désarroi, n'était pas parvenu à cacher. Il fronça les sourcils.

- Qui t'a fait ça ?

Surpris, le bleuté suivit le regard de Karma et vit que certaines de ses blessures étaient à découvert. La peur reprenant le dessus, il recula encore en arrangeant nerveusement ses vêtements. Mais Karma avait déjà deviné les hématomes qui parcouraient le corps de son ami, ainsi que leur cause. Il voulu relever le tissus qui les couvraient afin de mieux les observer, mais Nagisa repoussa sa main.

- Ne me touche pas.

Son ton était plus autoritaire et catégorique qu'il ne le souhaitait, mais l'androgyne ne voulait vraiment pas que Karma voie son corps.

- Dis moi qui t'a frappé Nagisa, et je me ferai un plaisir de lui exploser la tronche.

- Non !

- Qui ?!

- Je... Personne. Ce n'est rien, vraiment.

Nagisa essayait de ne pas se souvenir de la veille, lorsque sa mère s'était jetée sur lui alors qu'il venait tout juste de rentrer. Le bleuté essayait de ne pas penser à ce que Karma pourrait faire à sa génitrice pour venger les coups qu'elle lui avait mis. L'androgyne essayait de ne pas imaginer comment Mme Shiota réagirait en apprenant que quelqu'un d'autre savait ce qu'elle lui fait subir.

- A qui veux-tu faire croire ça, Nagisa ?

Le regard azur du collégien se baissa, alors que ses mains s'appliquaient à maintenir les tissus de ses habits sur les marques de violence tachant son corps.

- Tu penses que je suis idiot, ou aveugle peut-être ?

Le regard orangé du sadique s'assombrit, pendant que ses poings se serraient jusqu'à ce que ses ongles s'enfoncent dans sa chair.

- N-non... répondit faiblement l'enfant battu

- J'ai bien vu que tu n'étais pas au meilleur de ta forme aujourd'hui... Et j'ai remarqué tes blessures... Pourquoi tu essaies encore de te cacher ?

En cet instant, Nagisa voulait simplement disparaître. Il aurait tout donné pour que son don de discrétion se manifeste et que le rouge cesse de porter toute son attention sur lui. Pourquoi ne pouvait-il pas juste l'ignorer, comme les autres ? Jusqu'ici personne n'avait remarqué, et pourtant, Karma, seulement 50 minutes, s'était rendu compte que quelque chose n'allait pas. Et Nagisa n'était pas sûr que ce soit une bonne chose. Il n'aimait pas être au centre d'une discussion. Il n'aimait pas parler de lui.

- C'est ta mère, c'est ça ?

L'androgyne plia ses genou pour les monter vers sa poitrine. Il savait que se recroqueviller sur lui-même ne le ferait pas disparaître, mais son corps agissait tout seul.

- Non...

Sa voix était de plus en plus basse, à peine audible.

- Arrête Nagisa, nous savons tous les deux qui est l'auteur de ça.

Le bleuté se mordit la lèvre. D'un côté, il était heureux que son ami s'inquiète et tente de l'aider, mais de l'autre il s'en voulait d'être source d'inquiétude chez ses proches. Karma était si lumineux en arrivant en cours en début d'après-midi, Nagisa ne voulait pas lui retirer sa bonne humeur et lui faisant part de ses problèmes. Problèmes . . . Ce mot est bien exagéré, et puis c'est de ma mère qu'il s'agit, tout de même ! L'androgyne s'en voulu d'avoir des pensées si négatives sur sa génitrice. Elle avait raison : il était un mauvais enfant, ingrat et égoïste, qui ne se rendait pas compte de sa chance. Sa mère l'avait porté, enfanté, nourri, supporté, aimé pendant toutes ces années, et lui, il osait se plaindre ! Pire : il causait du soucis à ses camarades en leur imposant ses tourments. . .

- Ça va, je vais bien.

- Je t'ai déjà dis que tu es un mauvais menteur ?

Le schtroumpf releva timidement ses yeux, et l'inquiétude et la colère qu'il lu dans ceux de son ami l'atteignirent en plein cœur. Il s'en voulu, réellement, d'être la source de cette tristesse.

- Je t'assure, ça va. Je suis juste fatigué, mais ça ira mieux... Souris Karma, s'il te plaît, je n'aime pas quand tu es comme ça.

- Et moi je n'aime pas quand tu mens. Je n'aime pas quand tu souffres sans rien dire. Je n'aime pas quand tu ne vas pas bien.

Nagisa écarquilla les yeux, ne s'attendant pas à tant de douceur de la part du sadique. Puis il sourit tristement en baissant à nouveau son regard. Le rouge avança sa main vers le visage de son interlocuteur pour capter ses iris cérulée.

- Nagisa.. regarde moi, explique moi.

Le jeune Shiota tourna la tête pour esquiver les doigts du premier de la classe.

- Je t'ai fait une promesse, celle de t'aider. La parole d'un Akabane est sacrée, et j'ai beau ne pas être une personne de confiance, tu es bien forcé d'avouer que je ne laisse jamais tomber un truc que je me suis juré. Crois moi, je vais te sortir de là. Alors, s'il te plaît, parle moi . . .

L'androgyne avait juste envie de pleurer. Il percevait un léger désespoir dans la voix de son vis-à-vis, et était sensiblement touché par les mots du rouge. Jamais Karma ne s'était montré ainsi devant qui que ce soit. Jamais il n'oserait faire part de son humanité, de son affection face à leurs camarades de la Classe E. La sadique avait une fierté sans limite et, malgré ses airs de je-m'en-foutisme, il faisait attention à maintenir son image d'anti-social sadique et surdoué. Alors savoir que cet adolescent le considérait suffisamment pour s'ouvrir à lui, ça ne pouvait qu'émouvoir le collégien blessé. Mais cela l'effrayait aussi. Pourquoi ? Pourquoi moi ? Entre un sourire et un soupire, l'androgyne lâcha :

- Tu devrais arrêter...

- Quoi donc ?

- De... t'intéresser... autant à moi.

Le rouge eut un rire fade et changea de position pour s'asseoir en tailleur.

- Et pourquoi je devrais faire ça ?

- Parce que... je ne suis pas... intéressant. Je suis faible et inutile et... je ne veux pas te causer de problèmes.

Karma dévisagea son interlocuteur en fronçant les sourcils.

- Je ne suis pas d'accord. Déjà, je n'en ai rien à faire de m'attirer des problèmes. Et puis si ça permet de t'alléger un peu des tiens, ça m'arrange bien.

- Non ! J-je.. je n'ai pas de problèmes. Aucun. Tout va bien.

- Je ne te crois pas le moins du monde. Si tout va bien, pourquoi t'as l'air si effrayé ? Pourquoi t'es autant blessé ? Pourquoi tu fuis mon regard ?

- Mais toi, pourquoi tu poses toutes ces questions ?! Tu t'en  fous de moi ! Je ne suis qu'un jouet avec lequel tu t'amuses quand tu t'ennuies ! Je suis juste un faire-valoir pour engrosser ton ego...

Akabane resta quelques secondes bouche bée. Alors c'était comme ça que Nagisa croyait qu'il le voyait ? C'était ça l'image qu'il renvoyait au bleuté ? Un connard égoïste et égocentrique ?

- Non, je fais ça parce que j'en ai envie Nagisa. J'ai envie de t'aider, envie de comprendre, de...

Il s'arrêta, ne sachant pas comment continuer sa phrase. Nagisa semblait au bord des larmes et le sadique voulait empêcher ça. Il fallait qu'il redresse l'atmosphère, la tension qu'il y avait entre eux était bien trop lourde, et bien trop triste.

- Tu es une personne intéressante, Nagisa Shiota.

- C'est faux...

- Tu m'intéresses moi.

Nagisa se retourna brusquement vers Karma et rougit. Il ouvrit la bouche mais aucun son n'en sortit. Le matheux, conscient de l'ambiguïté de sa phrase et amusé par la réaction du bleuté, pouffa de rire. Un rire sincère et mélodieux qui réchauffa le cœur de l'androgyne. Ce dernier préférait largement le voir comme ça.

- Ne te moques pas de moi...

Une lueur de malice brilla dans les orbes dorées du sadique.

- Moi ? Me moquer ? Je n'oserai pas !

Malgré lui, malgré ses douleurs, et malgré ses peurs, Nagisa sourit. Un sourire mince et toujours empreint de tristesse, mais un sourire quand même. Un faible étirement de lèvres que le rouge ne manqua pas de remarquer.

- Ne dis pas de bêtises, Karma..

- Tu sais très bien que je ne dis jamais de bêtises !

- Bien sûr . . .

- J'ai l'étrange impression que tu ne me crois pas... Mais je t'assure que je suis toujours honnête !

Nagisa toisa son interlocuteur. Karma avait reprit son expression habituelle mi-blasée et mi-amusée, cet air indéchiffrable qui ne permettait pas de savoir ce qu'il pensait. A cause de ça, de ce regard et de ce sourire, le bleuté ne parvint pas à savoir s'il avait été sérieux lorsqu'il disait qu'il l'intéressait, ni même la signification exacte de cette phrase. L'androgyne était déstabilisé. L'attitude de Karma était incompréhensible... un coup il manquait de le violer, puis il se mettait à s'inquiéter pour sa santé, et ensuite il se remettait à blaguer. Tout cela n'avait aucun sens. Mais le collégien était soulagé qu'ils aient changé de sujet, il se sentait mal à l'aise sur les interrogations insistantes du rouge. Et puis, il préférait le voir comme ça : souriant quoique moqueur. Le rouge semblait avoir retrouvé sa bonne humeur. La colère avait disparu de ses iris pour laisser place à l'amusement. Et c'était amplement plus agréable de voir un ami rire plutôt que de voir un ami inquiet.

- Tu pourrais me mater un peu plus discrètement !

Nagisa sursauta. Et rougit. Il n'avait pas remarqué que, pendant son monologue intérieur, il avait continué de fixer Karma et s'était même mordu la lèvre inférieure. Gêné, il ne savait pas quoi répondre.

- Je ne te mate pas-

- C'est ce qu'ils disent tous...

Le bleuté leva les yeux au ciel avant de les reposer sur son camarade.

- Arrête Karma.

- Sinon quoi ? Tu vas pleurer ? Me frapper ? Me manger ?

- Qu- Mais pourquoi je te mangerais ?!?

Le rouge haussa les épaules en souriant mystérieusement.

- Bah j'sais pas, j'ai pas l'air délicieux ?

La bouche entrouverte comme s'il s'apprêtait à répliquer quelque chose, l'androgyne fixait silencieusement Akabane. Il ne savait même pas quoi répondre face à tant de bêtise. Le comportement du sadique le dépassait complètement. Comment pouvait-on déblatérer autant d'absurdités en trente secondes ?

- T'es en train de juger la qualité de ma chair, ou bien tu te retiens de la dévorer ?

Remarquant qu'il dévisageait Karma depuis un certain moment, le bleuté referma la bouche et détourna les yeux, embarrassé.

- Tu sais, Nagisa, y a pas de mal à me trouver à croquer . . .

Clin d'œil exagéré que Nagisa s'efforça d'ignorer.
Sourire gourmand soulignant des pensées que Nagisa ne voulu pas connaître.
Regard plein de sous-entendu que Nagisa essaya de ne pas comprendre.
Ton sincère auquel Nagisa ne résista pas.

Karma . . . Idiot.

Les joues toujours rosées par la gêne, les yeux légèrement baissés par timidité, et les doigts agités à cause du malaise ; Nagisa souriait.

- Je suis rassuré, souffla le matheux

Le schtroumpf posa sur lui un regard interrogateur.

- Tu as l'air d'aller mieux, expliqua le rouge.

L'androgyne mit quelques dizaines de secondes à percuter. En comprenant, il se rendit compte d'une chose : pour la première fois de la journée, Nagisa avait ressenti autre chose que la fatigue. Ils avaient beau s'être plus ou moins disputés par rapport au vêtement, Nagisa s'était finalement détendu et avait sourit. Karma avait réussit à lui faire oublier son état d'épuisement, ses problèmes, ses douleurs.

- Désolé . . .

Karma haussa un sourcil.

- Pourquoi tu t'excuses ?

- Je t'ai inquiété, aujourd'hui... Et tu dois maintenant faire des efforts pour me remonter le moral...

Karma s'approcha et posa une main sur l'épaule de son ami. Il percevait des sentiments qui ne lui plaisaient pas du tout dans le regard de l'androgyne.

- Arrête de te sentir coupable de tout, tu n'as rien fait de mal.

Nagisa avait l'impression de ré-entendre la psy de l'hôpital. Il se souvint d'ailleurs que suite à la discussion avec elle, il avait modifié la vue qu'il avait de lui-même par rapport au monde. Mais là, il semblait avoir régressé. On ne change pas si facilement... Sa mauvaise habitude de s'excuser tout le temps parce qu'il a l'impression de déranger ne le quittait pas.

- Mais tu es en colère à cause de moi...

- Pas à cause de toi. A cause d'elle. De la femme qui te fait du mal.

Certain qu'aucun de ses mots ne pouvaient satisfaire Karma, il choisit de ne rien rajouter. Le regard fixant le paysage, le corps parsemé d'hématomes, les cheveux encadrant son visage aux traits féminins,  Nagisa Shiota menait un combat interne dans lequel son cœur se déchirait devant sa raison.
Il était partagé entre l'envie de se réfugier dans les bras de Karma afin de se sentir en sécurité, et celle de protéger sa mère en montrant au rouge qu'il n'était pas malheureux de sa situation. Il ne savait pas quoi faire entre profiter de l'amitié de son camarade et fuir ces sentiments dangereux naissants en lui. En eux.

Nagisa avait peur de comprendre tous les sous-entendus que Karma avait fait.
Il le draguait.
Mais non, c'est impossible.
Et l'androgyne appréciait.
Pas du tout, c'est faux.

Il était absolument improbable que le grand et fier Karma Akabane aie des sentiments pour le faible et discret Nagisa Shiota. Qui pourrait croire une chose pareille. Qui pouvait le prévoir ?

Personne. Car c'était totalement improbable. Impossible.

Le rouge continuait de fixer son aîné, sincèrement inquiet et en colère. L'adolescent aux couettes bleues ne l'avait jamais vu avec une telle expression. Il avait l'impression de le redécouvrir. Il ne savait pas Karma capable d'être aussi expressif. Lui qui est si blasé d'habitude, avec simplement un sourire moqueur peint sur son visage d'ange pour accompagner son regard indéchiffrable... Mais là, on pouvait clairement lire son expression. Et Nagisa n'aimait pas du tout ce qu'il y voyait.
Était-ce contre lui que le matheux était en colère ? Ou bien contre sa mère, qui lui infligeait ces blessures ? Ou alors, il s'en voulait à lui-même d'être incapable de l'aider . . .
Mais la question qu'il fallait surtout se poser n'était "à cause de qui" mais "pourquoi Karma était-il si énervé ?"

Nagisa pensait avoir une idée de la réponse, mais ça ne pouvait pas être ça. Malgré toutes ses réflexions logiques et raisonnables par rapport à la chose, une petite voix continuait de murmurer : Peut-être que Karma est en colère car on m'a fait du mal . . . Parce qu'il tient réellement à moi...
Une interrogation illogique, sans fondement mais auquel Nagisa ne pouvait s'empêcher de penser. De croire. Car, avec tout ce qu'il s'était passé entre eux auparavant . . . Car avec tout ce qu'il se passe entre eux actuellement . . .

Mais non, ça ne pouvait pas être de l'amour.

Si ?

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Parce qu'on ne se débarrasse pas d'un traumatisme facilement . . .

Ce suspens . . . Allez vous tenir jusqu'au prochain chapitre ?
Merci pour vos réponses en tout cas, je les ai toutes lues (même si je n'ai pas forcément répondu)
Puisque vous m'avez tous demandé de longs chapitres, vous m'en direz des nouvelles.

Cette semaine est ma session de partiels pour le Second Semestre. On passe les épreuves en ligne, mais faut quand même travailler ! Mais moi, je trouve quand même le temps d'écrire... Enfin bon, on verra bien le jour des résultats !

J'ai un peu (beaucoup) modifié ce chapitre, je le préfère comme ça.

J'espère le confinement  -et le déconfinement-  se passent bien pour vous.

LOVE ON YOU DEARS READERS

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