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𝐕𝐈 | 𝐖𝐨𝐞

Woe :

terme poétique ou littéraire qui désigne une profonde tristesse ou affliction. Il évoque un sentiment de désespoir ou de chagrin intense, similaire à celui éprouvé lors d'un...

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😇

Bref, personne n'est prêt pour ce chap, je crois


AH

Juste pour info, Han Hye-Jin, c'est notre nationale Hwasa de MAMAMOO que je fous littéralement presque partout dans mes FF :

Si belle

Bref

Trèèèès bonne lecture... 🙂






Namjoon quitta l'école d'un pas rageur, la tête baissée, les mains tremblantes sous l'emprise de la colère. Ses dents étaient serrées et son regard crépitait de courroux et de peine.

Tout son être était agité par une tempête intérieure.

Son cœur battait avec une telle intensité qu'il ne percevait plus rien de ce qui l'entourait. En proie à sa fureur, il heurta brusquement un passant, poursuivant son chemin sans un mot, emporté par son tourment.

Un cri indigné le fit cependant ralentir.

« Namjoon ! Vous auriez au moins pu m'aider ! », s'exclama une voix indignée.

Il tourna la tête, reconnaissant ce timbre féminin. Là, agenouillée, une jeune femme de son âge rassemblait avec des gestes vifs et colériques les rouleaux et les livres qu'elle avait fait tomber.

Son ouïe ne l'avait guère trompé : il s'agissait bien de Han Hye-Jin, la fille du libraire où il se rendait souvent, presque rituellement, pour acheter des livres ou refaire ses réserves d'encre et de papier.

Il se pinça les lèvres, puis se baissa pour ramasser les livres restants, regrettant sa brutalité, tandis que la tempête furieuse en son sein commençait à peine à se calmer, mais encore trop puissante pour se dissiper rapidement.

Il s'inclina légèrement en lui adressant néanmoins un visage d'une neutralité sereine. Il lui présenta élégamment sa main, l'aidant à se relever.

« Pardonnez-moi, Hye-Jin », dit-il d'une voix atone.

Se redressant avec grâce, elle ajusta les plis de son hanbok blanc et parme et leva vers lui ses grands yeux marron, brillants d'une émotion insaisissable.

Il lui tendit ses livres qu'elle arracha de ses mains d'un geste vif.

« Ça ne fait rien, merci », lâcha-t-elle du bout des lèvres avant de lui tourner le dos.

En apercevant le portail ouvert de Sungkyunkwan, elle s'élança à pas rapides, mais toujours habités par la dignité requise, la bienséance l'exigeant.

Namjoon arqua un sourcil, et reprit sa route avec une allure plus mesurée.

« Ce rustre... », marmonna-t-elle.

Heureusement, elle le connaissait. Et heureusement, sa beauté le sauvait. Sa peau délicieusement hâlée, ses yeux noirs dessinés avec une profondeur pénétrante, et les mèches sombres caressant sa nuque et son front composaient un tableau saisissant. Cette beauté, en contraste flagrant avec ses manières rustres, l'avait retenue de lui asséner ses vérités avec des mots peu appropriés pour une jeune femme bien élevée.

Elle s'était simplement empressée de ramasser ses affaires et tourner les talons, fuyant cette rencontre éphémère qui l'avait bien irritée. Un soupir lui échappa. Alors qu'elle s'apprêtait à franchir le portail de l'école, un homme surgit devant elle, lui barrant la route.

« Eh là ! Mademoiselle Han, je crains que vous ne vous soyez égarée », dit le garde avec une bienveillance ferme.

Hye-Jin releva la tête, son regard ennuyé se posant sur lui avec une indifférence désarmante.

« Je ne pense pas », répondit-elle.

Elle se demanda si tous les hommes de Sungkyunkwan partageaient cette même impolitesse.

« Mademoiselle Han, je suis navré, mais vous savez d'ores et déjà que l'accès à cette institution est interdit aux femmes », ajouta un second garde avec indulgence.

Elle leva les yeux au ciel, cherchant à avancer malgré la présence intimidante des deux escogriffes qui lui barraient la route.

« Demi-tour, jeune fille ! », s'exclama le premier en s'efforçant de ne pas lui saisir le bras et paraître impoli.

Elle soupira de nouveau, ses yeux reflétant une consternation mêlée d'une pointe d'irritation.

« Je suis ici pour remettre une commande essentielle à plusieurs professeurs. Auriez-vous l'amabilité de me laisser accomplir ma tâche ? », dit-elle, se contenant avec élégance.

Elle réprima un cri de frustration, tant elle brûlait d'envie de les écarter et de franchir le seuil.

« Dans ce cas, remettez-nous ces livres, dit le premier garde en tendant la main. Nous les livrerons nous-mêmes.

— Je préfère les remettre en mains propres.

— Allons, mademoiselle. Vous n'avez pas la même autorisation que votre père », fit le second d'un ton impatient.

Elle pressa livres et rouleaux contre sa poitrine, déterminée à protéger le fruit de son labeur des mains maladroites de ces deux idiots. Son père, libraire éminent de la ville, alité par une forte grippe, lui avait confié la tâche de livrer la commande urgente à sa place. Les ouvrages d'histoire, de science et de littérature qu'elle avait patiemment copiés témoignaient de l'apprentissage et du talent qu'elle avait cultivé sous la tutelle bienveillante de son père.

Hye-Jin feignit l'abandon, reculant de quelques pas avec une nonchalance étudiée. Lorsqu'elle perçut l'indifférence des deux hommes, elle pivota gracieusement, se faufila entre les gardes et s'élança à toute allure dans l'école.

Elle sourit de toutes ses dents.

Trop lents.

Les cris indignés et le martèlement des sandales retentirent derrière elle. Redoublant d'efforts, elle heurta en plein fouet à un étudiant, son souffle saccadé témoignant de sa fuite désespérée.

Elle chuta, emportée par son élan, et l'étudiant fit quelques pas en arrière, se rattrapant de justesse. Autour d'eux, les rouleaux et les livres s'éparpillèrent en une pluie désordonnée. Les yeux papillonnant sous l'effet de la surprise, Hye-Jin peina à se redresser. Un rouge de honte envahit ses joues alors qu'elle rabattait maladroitement les pans de son kimono pour dissimuler ses mollets dénudés.

Accroupi face à elle, Hoseok la fixait, les paupières papillonnant. Elle l'observa avec méfiance, se demandant un instant s'il avait profité de la situation pour reluquer ses jambes. Mais non, ses yeux sombres se fixèrent sur son visage et il lui offrit un sourire contrit.

« Pardonnez-moi, je ne faisais pas attention.

— Non, non ! C'est moi qui suis en tort », répondit-elle avec un petit sourire embarrassé.

Pour la deuxième fois, elle se mit à rassembler ses effets éparpillés. Hoseok vint à sa rescousse, époussetant délicatement les couvertures du revers de la main.

« Merci », souffla-t-elle, le rouge aux joues.

Ils se relevèrent d'un même élan. Les sourcils légèrement froncés, Hoseok observa avec surprise la main d'un garde se poser lourdement sur l'épaule frêle de la jeune femme.

Elle tressaillit, son visage se froissant dans une grimace involontaire.

« Vous allez maintenant nous suivre jusqu'à la sortie, mademoiselle Han, dit-il d'une voix légèrement essoufflée.

— Que se passe-t-il ? demanda Hoseok.

— Cette jeune fille s'est frauduleusement introduite dans l'école, répondit l'un d'eux, visiblement agacé qu'elle lui ait échappé.

— Je ne veux pas m'attarder, protesta-t-elle. Je veux juste remettre ces livres en personne !

— Pas question. Suivez-nous, dit l'autre en s'approchant d'elle.

— Je pourrais peut-être m'en charger ? », intervint Hoseok.

Hye-Jin esquissa une moue réprobatrice.

« Je prendrai grand soin de ces ouvrages », affirma-t-il, sérieux.

Elle resta silencieuse, ses yeux ancrés dans ceux de Hoseok, s'adaptant lentement à cette idée. Finalement, dans un souffle résigné, elle lui tendit les commandes. Il les prit avec une légère inclinaison de la tête, feuilletant le livre au sommet de la pile tandis que les gardes pressaient Hye-Jin de les suivre sans faire d'esclandre.

« Quelle finesse... », murmura-t-il avec un air conquis.

Le cœur de Hye-Jin fit un bond, figée sur place.

« N'est-ce pas une écriture féminine ? », remarqua Hoseok en feuilletant délicatement les pages.

Elle hocha la tête avec hésitation, prise au piège entre les deux gardes dont la présence de part et d'autre ne laissait aucune échappatoire.

« Seriez-vous l'autrice de cette copie du traité de poésie ?

— Et si c'était le cas ? » répondit-elle, sur ses gardes.

Toujours happé par les délicates calligraphies, Hoseok laissa glisser sur lui les éclats tranchants du ton acerbe qui lui était adressé, comme si les mots, aigus et acides, se dissolvaient dans l'air autour de lui sans jamais atteindre son cœur serein.

« C'est remarquable, murmura-t-il. Je ne savais pas que les femmes possédaient ce genre de talent.

— Les femmes ne sont pas moins capables que les hommes, répliqua-t-elle avec sarcasme.

— Ce n'est pas ce que je voulais dire. Vous n'avez pas pu apprendre ça à l'école, puisqu'elles sont interdites aux femmes. Alors, comment...

— Que voulez-vous, je suis naturellement douée, ironisa-t-elle. Mon père est libraire, je vis entourée de livres et j'ai une excellente mémoire.

— Vraiment ?

— Je n'ai besoin de lire un texte qu'une seule fois pour en retenir chaque mot. Mais à quoi bon ? », dit-elle avec amertume.

Perdu dans sa lecture, Hoseok ne prêtait plus attention aux paroles désabusées de la jeune femme. Elle perçut à travers son désarroi un « C'est fascinant » murmuré avec admiration.

« Quel avenir pour une fille dotée d'un tel talent ? Je n'ai pas le droit d'aller à l'école ni de travailler à la cour... Au moins, je retiendrai facilement les recettes de cuisine quand je préparerai de bons plats pour mon futur époux. »

Ravalant ses larmes de frustration, elle se laissa reconduire par les gardes, s'éloignant peu à peu de l'enceinte de l'école, son cœur lourd de chagrin.

Surpris par l'émotion dans sa voix, Hoseok leva les yeux de son texte et réalisa l'ampleur de sa détresse, alors qu'elle le regardait à travers son épaule. Il se précipita à sa suite, appelant les gardes à s'arrêter.

« Mademoiselle, attendez ! », l'appela-t-il d'une voix forte.

Les gardes se stoppèrent puis soupirèrent. Hoseok s'approcha de quelques pas et se planta face à elle. Il esquissa un sourire peiné, touché par les larmes qu'elle tentait de refréner.

« Pardonnez-moi, dit-il en ancrant son regard dans le sien. Je ne souhaitais pas sembler indifférent. Je suis bien conscient de l'injustice que vous subissez, privée des mêmes chances que nous simplement parce que vous êtes une femme. Et croyez-moi, ça me révolte tout autant. »

Les gardes échangèrent un sourire complice, tandis que Hye-Jin se noyait dans ses yeux, le cœur suspendu à ses lèvres et éblouie par un émerveillement inattendu.

« Vous affirmez pouvoir retenir aisément les recettes de cuisine... mais je sais que vous méritez bien davantage. Je vois dans l'éclat de vos yeux un esprit brillant, et il est bien regrettable que vous soyez privée de l'éducation qui vous est due. J'aimerais tant que les choses soient différentes, que des femmes telles que vous aient accès à la même instruction que nous, puissent œuvrer à la cour, partager leurs idées et faire entendre leur voix. »

Il inspira profondément, pressant les livres contre son cœur enflammé par l'injustice.

« Ça va à l'encontre de ce que l'on m'inculque au sein même de Sungkyunkwan, mais je ne partage pas tous les préceptes. Mais je tiens à vous exprimer tout mon respect et mon admiration pour votre talent. Le monde a besoin de personnes telles que vous, mademoiselle, même s'il ne le reconnaît pas encore. »

Il lui offrit un sourire lumineux, comme une promesse de réconfort et de force, là où ses mains n'osaient s'avancer pour capturer les siennes, pour lui transmettre la chaleur sincère de ses paroles.

« Ne vous laissez pas décourager par les contraintes que la société tente de vous imposer. Poursuivez vos lectures, vos apprentissages, vos rêves. Un jour, j'espère que nous unirons nos forces pour faire advenir ce moment où des talents comme le vôtre ne seront plus ignorés ni sous-estimés. »

Le silence.

Même les gardes en étaient troublés, le rouge leur colorant les joues, tandis qu'ils feignaient regarder ailleurs.

Hoseok la regarda, cherchant dans la lueur de ses yeux la preuve que ses mots avaient adouci, ne serait-ce qu'un instant, la douleur qui les habitait.

« Votre père est le propriétaire de la librairie L'Encre et la Soie ? demanda-t-il, sans se soucier du trouble qu'il avait suscité.

— N... non, Les Feuilles du Savoir, répondit-elle d'une voix hésitante, encore envoûtée par les charmantes paroles de Hoseok.

— Oh, la librairie favorite de Namjoon. Dans ce cas, je crois que je vais délaisser ma librairie habituelle. Me voilà désormais fidèle à votre enseigne », déclara-t-il avec un sourire radieux.

Elle n'en croyait pas des oreilles. Ses grands yeux écarquillés trahissaient une surprise innocente, tandis que ses joues s'empourpraient peu à peu d'un rouge éclatant, tel un coucher de soleil timide sur la mer. Hoseok ne put s'empêcher de laisser échapper un sourire discret, attendri par la délicatesse de ses traits.

Il s'attarda sur l'éclat de ses yeux, aussi brillants que des étoiles perdues dans l'immensité, et sur son petit nez fin, ses lèvres pleines d'une couleur foncée. Ses pommettes hautes et ses cheveux soyeux, tombant en une cascade brillante, ajoutaient à son charme.

Son regard glissa sur les petits grains de beauté qui constellaient sa peau, dessinant une carte unique en une poésie qui le captivait. Chaque détail de son visage semblait murmurer un secret, un mystère qu'il brûlait de déchiffrer.

Mais alors que son cœur battait à tout rompre, il prit soudain conscience de l'inconvenance de son examen prolongé, comme s'il avait franchi sans le vouloir le seuil d'un rêve trop intime.

« Bien. Belle après-midi à vous, mademoiselle. Nous nous reverrons. »

Les joues incarnadines, il s'inclina puis s'en alla, dissimulant sous les reliés des livres l'éclat d'un sourire immense.

Han Hye-Jin nourrissait une aversion profonde pour les étudiants de Sungkyunkwan. À ses yeux, ils étaient grossiers, arrogants et imbus d'eux-mêmes, incapables de reconnaître la richesse du savoir qu'ils recevaient.

Pour eux, chaque privilège était un dû, chaque enseignement, un banal acquis. Sungkyunkwan, cette école qu'elle méprisait plus que tout autre lieu, lui apparaissait comme un écrin d'or jeté aux cochons.

Elle exécrait tout particulièrement ces jeunes filles gloussantes qui espéraient, en suivant ces sots, décrocher un mari susceptible de les emmener vers les fastes de la cour royale.

Mais cet homme...

Il venait de briser, à lui seul, l'image qu'elle se faisait de la totalité des garçons de cette école.

Elle aurait dû lui demander son prénom.

« Nous venons d'être témoins d'une manifestation du destin, dit l'un des gardes dans un petit esclaffement ému.

— Comment... comment s'appelle-t-il ? », souffla-t-elle, sans quitter le dos de Hoseok qui s'éloignait, les ombres des feuilles des arbres jouant sur sa silhouette.

Son cœur n'en finissait plus de battre la chamade et de lui colorer les joues.

Elle était irrémédiablement conquise, davantage envoûtée par ses paroles passionnées. Elle s'était simplement abandonnée à ses tourments. Elle avait juste laissé parler son cœur.

Et voilà qu'elle reçut un soutien immense, inattendu, au-delà de ses espérances les plus folles.

Il lui avait murmuré des mots d'une telle douceur...

« Hoseok. Jung Hoseok, répondit le garde d'une voix aimable, tout sourire.

— Un jeune homme brillant, doté d'un talent remarquable pour la calligraphie. Il a été pris sous l'aile d'un éminent professeur de littérature, impressionné par son génie. Vous partagez des passions communes, mademoiselle ! s'exclama le second avec un enthousiasme contagieux.

— Tu prends ta mission bien à cœur, toi, répondit le premier en riant.

— Ce n'est pas tous les jours que nous assistons à un coup de foudre, avoua-t-il. Vous avez bien fait de venir, mademoiselle Han. »

Elle mordit son sourire, un éclat amusé dans ses yeux. Elle baissa légèrement la tête, un subtil rougissement teintant ses joues, tout en glissant une mèche de cheveux derrière son oreille. Son regard se fit pensif, mais elle ne put s'empêcher de laisser échapper un petit rire discret, partagé entre la gêne et la tendresse que ces paroles avaient éveillées en elle.

« Hoseok... », répéta-t-elle.

Son cœur s'emballa.

Une nuée de papillons ondoya dans le creux de son ventre.





Namjoon errait dans les rues animées de la ville, ses yeux scrutant chaque coin dans l'espoir fugace de distinguer une silhouette agile couronnée de cheveux soyeux et un visage doté de grandes perles noires scintillantes de malice.

Lourds de révélations, les mots de Taehyung tournaient en boucle dans son esprit, chaque syllabe le blessant plus qu'il n'osait l'admettre. Malgré les arguments de Taehyung supposant que Sooyeon, sa mère, n'était qu'un pion dans la chute de sa famille autrefois glorieuse, Namjoon ne pouvait s'imaginer lui accorder son pardon.

Sa mère avait choisi de croire en des preuves fallacieuses plutôt que de soutenir l'innocence de son époux.

Pour Namjoon, cette trahison demeurerait impardonnable.

Le crépuscule embrasé de pourpre et d'or s'effaçait lentement sous l'encre noire, prélude à la nuit.

Un grondement sourd venant de son estomac lui rappela que l'heure du repas était imminente. Il pensa alors à rentrer à Sungkyunkwan, où un bol de soupe claire et quelques gâteaux de riz l'attendaient sûrement à la cantine. Un festin fade qui repousserait même l'estomac du plus affamé des malchanceux.

Quelle ironie pour un lieu prestigieux...

L'appel du repas en plein air se fit irrésistible. De plus, l'idée de croiser Taehyung et Hoseok à l'institution ne l'enchantait guère. Une poignée de mun* tintait dans sa poche, suffisante pour un repas somptueux.

La décision s'imposa d'elle-même, et il se dirigea vers le hanok* le plus proche.

Alors qu'il s'apprêtait à franchir le seuil de la maison, envoûté par les arômes qui faisaient davantage gronder son ventre affamé, Namjoon sentit un bras s'enrouler autour de son cou, comme s'il était sur le point d'être étranglé.

Un corps chaud se pressa contre le sien, et un souffle léger caressa sa nuque. Un frisson imperceptible parcourut Namjoon, tandis qu'un sourire en coin creusait une fossette. Il avait reconnu la chaleur réconfortante de ce corps familier et le parfum qui charmait toujours son odorat.

« Bonsoir, bel homme », susurra une voix rauque contre son oreille, profonde et douce.

Sous l'assaut d'une vague l'électrifiant, Namjoon ferma un instant les yeux. Avec délicatesse, il saisit le bras pour l'abaisser avant de se retourner.

Son cœur s'emballa, battant à la mesure de l'univers, lorsqu'il ancra son regard dans les perles noires constellées d'étoiles et rencontra son sourire éclatant.

« Bonsoir, Jungkook. »

Il se perdit dans sa contemplation.

« Je t'ai manqué ? Tu me cherchais ? demanda Jungkook, dissimulant sa légère timidité sous ce regard dévoreur.

— Tu n'es pas vraiment au centre de mes préoccupations, répliqua-t-il, taquin.

— C'est bien dommage... Je crois bien être un peu vexé. »

Namjoon esquissa un sourire en arquant un sourcil, tandis que Jungkook, avec une curiosité enfantine, se dressait sur la pointe des pieds pour admirer l'enseigne du restaurant.

Palais des Fleurs Bleues.

Il siffla d'admiration.

« Tu vas dîner ici ? Eh bien, tu ne te prives de rien !

— La cantine ne me tentait pas, ce soir.

— Tu as bien raison. Tu m'invites ? », demanda Jungkook avec son audace habituelle.

Sans attendre de réponse, il franchit les portes du restaurant. Namjoon le suivit à contrecœur, redoutant déjà l'inévitable moment de l'addition. La réputation de Jungkook avec son appétit d'ogre et sa capacité à engloutir des quantités phénoménales de nourriture le précédait comme une ombre menaçante.

La nuit enveloppait le ciel d'un voile étoilé lorsque les deux hommes quittèrent la chaleureuse auberge, le porte-monnaie presque vide, mais l'estomac rempli de délices. Avec un clin d'œil complice, Jungkook avait tenu à régler sa part, au fait de la légère précarité de Namjoon dont les finances étaient aussi fragiles qu'une feuille au vent d'automne.

Tandis qu'ils approchaient du portail de l'école, Namjoon ralentit, observant les alentours dans la pénombre. Jungkook continua sa marche encore quelques pas avant de se retourner, interrogateur.

« Tu ne viens pas ?

— Pars devant. Je te rejoindrai.

— Pourquoi ? lâcha Jungkook, confus.

— Pour ta réputation, dit-il, sévère. Être vu avec le fils d'un traître te causerait du tort », acheva-t-il d'un ton plus doux.

Jungkook battit des cils, puis s'esclaffa doucement.

« Tu penses vraiment que ce genre de bêtise va ternir ma réputation de voyou ? Au contraire, ça pourrait même m'avantager dans la catégorie "mauvaises fréquentations".

— Tu m'épuises, Jeon, soupira-t-il, amusé.

— Et toi, tu es pénible, Kim. Je t'attends dans ta chambre, ne tarde pas.

— Pourquoi toujours ma chambre ? », protesta-t-il.

Il n'eut qu'un clin d'œil en guise de réponse.

Namjoon esquissa un sourire en coin en regardant Jungkook détaler comme un lapin, se fondant dans la pénombre du campus. En sa présence, ses préoccupations familiales s'étaient momentanément évanouies. L'énergie débordante de Jungkook et sa positivité désespérément contagieuse avaient ce pouvoir magique de diminuer ses soucis.

De les rendre presque insignifiants.

Ses fossettes se creusèrent davantage tandis qu'il se précipitait vers leur dortoir, jetant des regards furtifs pour s'assurer qu'aucun préfet n'était en vue, en particulier Park Jimin, le plus sévère et redoutable de leurs aînés.

À peine avait-il refermé la porte de sa chambre que Jungkook bondit sur son dos avec la fougue d'un tigre joueur. Namjoon vacilla sous le poids soudain et s'effondra sur le sol dans un grognement mi-amusé, mi-agacé, l'éclat de rire mélodieux de Jungkook s'élevant dans la chambre.

« Moins fort ! », le réprimanda Namjoon.

Ils roulèrent sur le sol, enlacés dans une mêlée joyeuse, leurs rires étouffés résonnant entre les murs. Ils s'attaquaient avec une vigueur presque enfantine, échangeant des insultes moqueuses et des coups taquins, refusant de céder l'un à l'autre, leur rivalité amicale transformant la pièce en un véritable champ de bataille ludique.

Mais peu à peu, leur chahut bon enfant se mua en quelque chose de plus intime. Les yeux brillants d'une lueur intense, Namjoon réussit à l'immobiliser sur son lit, au-dessus de lui. Les paupières mi-closes, les rires de Jungkook s'éteignaient peu à peu, remplacés par une chaleur naissante dans ses yeux sombres.

Les premières caresses se faufilèrent sur leurs peaux. Douces, aimantes, révérencieuses.

Puis, elles se firent plus affirmées, brûlantes, avides, réclamant tout ce qu'elles effleuraient. Leur souffle était court, haletant. Le désir prenait racine. La tension entre eux monta, électrique. Leurs lèvres se cueillirent, une valse grisante mêlant langueur et ivresse.

Ils se détachèrent, transcendés. Une nouvelle allégresse flottait, leurs cœurs frémissant encore au souvenir du baiser.

Namjoon le regardait intensément, son sérieux contrastant avec les jeux enjoués qu'ils venaient de partager. Ses mains parcouraient les flancs de Jungkook, froissant doucement le tissu du hanbok entre ses doigts.

« Je peux te proposer quelque chose de nouveau ? », demanda Namjoon d'une voix basse.

Son pouce caressait tendrement la hanche de Jungkook à travers son vêtement. Un geste discret, mais révélateur.

« Oh. »

Il saisit le sens profond des paroles de Namjoon.

« Tu parles de... tu veux pousser un peu plus ? »

Namjoon acquiesça.

« Seulement si tu me l'accordes. Sinon, repousse-moi immédiatement, précisa-t-il.

— Mais... tu veux aller beaucoup plus loin ou... ? »

Attendri par ces grands yeux où se mêlaient curiosité et timidité, scintillant d'une myriade d'étoiles, Namjoon se pencha et déposa un léger baiser sur la pointe de son nez. Les joues de Jungkook s'embrasèrent, accentuant l'incarnadin en un doux carmin.

Adorable.

« Non, pas jusque-là. »

Habitué aux plaisirs du corps, Jungkook n'eut aucun mal à deviner l'offre implicite de Namjoon. Presque malgré lui, son regard glissa vers les lèvres de ce dernier. Une douce chaleur envahit ses joues. Il se tortilla sous l'idée délicieuse qui s'insinua dans son esprit.

C'était tentant.

Pourtant, les sourcils froncés, il réfléchit longuement, ses yeux allant et venant dans ceux de son vis-à-vis. Égaré un instant dans leur contemplation, Jungkook sentit son âme réagir à cet amour sans frontières qu'il percevait.

Un amour presque étouffant par sa sincérité.

Il n'était pas aveugle. Il voyait clair, bien trop clair, dans les sentiments de Namjoon. Il avait toujours perçu cette tendresse plus profonde que les mots ne sauraient le dire. Une chaleur à la fois réconfortante et effrayante l'envahit. Flattée par cette dévotion, son âme vacillait, prise entre l'allégresse et anxiété.

Était-il seulement capable d'aimer Namjoon avec la même intensité ?

Le voulait-il ?

Depuis le début de leur rapprochement, Jungkook s'était abandonné avec insouciance dans les bras de Namjoon, porté par l'ivresse qu'il faisait naître en lui. Jamais il n'avait songé à se questionner sur la nature de leurs étreintes échangées à l'abri des regards.

Tout en Namjoon avait dissipé ses doutes avant même qu'ils ne voient le jour, comme un courant tranquille aux abysses insoupçonnés.

Ses regards éloquents, sa voix au timbre grave, velouté et ensorcelant, ses sourires marqués par ces fossettes auxquelles il vouait un culte secret, ses caresses presque révérencieuses, ses baisers qui l'emportaient bien au-delà de tout comme nul autre...

Et son amour presque inconditionnel.

Mais à cet instant précis, sous le poids intense de son regard, Jungkook sentit la réalité le frapper. Aussi réconfortante qu'inquiétant, l'ampleur de ce lien s'imposait à lui avec une clarté brutale, révélant une intimité bien plus profonde qu'il ne l'avait jusque-là osé envisager.

Namjoon observait Jungkook dont le silence trahissait une lutte intérieure. Derrière chaque seconde d'hésitation, il percevait une curiosité brûlante, celle d'un esprit toujours avide de repousser ses propres frontières. Pourtant, une étrange indécision semblait l'emprisonner, comme un doute inédit venant contrarier son naturel audacieux.

Aurait-il peur ?

Alors qu'il s'apprêtait à le rassurer, à lui murmurer qu'ils ne feraient finalement rien, Jungkook le devança.

« J'accepte », souffla-t-il, avant de déglutir.

Ses paroles se perdirent dans le silence feutré de la pièce.

Légèrement méfiant, mais irrésistiblement attiré par la curiosité, Jungkook se demandait ce que Namjoon avait précisément en tête. Pourtant, il était étrangement apaisé par sa présence à la fois écrasante et rassurante, par ce respect mêlé de désir qui brillait dans ses yeux presque révérencieux.

Sous ce regard, Jungkook sentit ses joues s'empourprer.

Il se sentait vénéré, presque révéré.

Il tressaillit lorsque les coins des yeux de Namjoon se plissèrent en un de ces rares sourires donnant naissance à deux fossettes pleinement apparentes.

Un sourire d'une douceur infinie.

Un sourire rassurant qui lui insuffla un soupçon de paix, le transportant vers des hauteurs éthérées où il se sentait flotter, léger comme une plume dans le ciel serein.

Que c'est agréable de se sentir aimé...

Et pourtant si effrayant.

Par tous les dieux, pourquoi suis-je saisi d'effroi chaque fois que ses yeux se déclarent ?

Suis-je capable de...

Il fut coupé dans ses pensées par une main chaude se déposant avec une délicatesse infinie sur sa joue, suivie d'une voix inquiète.

« Jungkook... tu es certain ? Rien ne t'y oblige, on peut faire autre chose, discuter ou simplement dormir », murmura Namjoon, caressant délicatement sa pommette de son pouce, percevant l'hésitation dans son regard.

Ce dernier hocha timidement la tête, accentuant son accord. Un léger sourire réconfortant illumina le visage de Namjoon.

« Je veux te l'entendre dire.

— Oui, rétorqua-t-il aussitôt, complètement happé par le jeune Kim.

— Très bien, chuchota-t-il, le cœur chaviré par ce regard ensorcelant et ensorcelé. Tu as toujours le pouvoir de m'interrompre à tout moment. Ne l'oublie pas, s'il te plaît. Je t'obéirai sans réserve. »

Rassuré par ces mots pourtant souvent prononcés par Namjoon à chacune de leurs étreintes, Jungkook laissa son esprit vagabonder encore un instant, où une légère crainte se mêlait à un intérêt évident, avant de se décider.

« D'accord », dit-il du bout des lèvres.

Avec la certitude que le feu vert lui était donné, Namjoon s'efforça de dompter la tempête ardente qui l'envahissait, un désir insatiable le pressant de succomber immédiatement à ses instincts primaires et dévorer Jungkook.

Pourtant, c'était avec une tendresse infinie qu'il s'inclina, et effleura ses lèvres tant désirées, comme on cueille la plus délicate des fleurs.

Se redressant légèrement, il ne put s'empêcher de laisser échapper un soupir d'admiration en découvrant Jungkook, les joues empourprées, les lèvres entrouvertes, complètement offert à son bon vouloir.

Maîtrisant le tremblement de ses mains, il les posa délicatement sur la ceinture du hanbok de Jungkook. Sans jamais détourner ses yeux des siens, il entreprit de défaire les liens, lentement, chaque geste mesuré, offrant à son vis-à-vis l'espace pour l'arrêter si tel était son désir.

Namjoon entendit un souffle ténu et tremblant. Il s'arrêta, attentif, guettant la moindre protestation. Mais seul le silence lui répondit. Rassuré, il reprit sa tâche. Délicatement, il dénoua la ceinture et laissa le tissu souple glisser le long des hanches. Il écarta les pans de la chemise de lin après l'avoir longuement déboutonnée, poursuivant son geste avec une douceur infinie.

Ses yeux glissèrent du visage de Jungkook à sa peau dénudée. S'il était possible de dévorer des êtres par le simple pouvoir du regard, Jungkook aurait déjà disparu de ce monde.

La nuit noire était complètement déployée, mais grâce à la lueur mystique de la pleine lune, Namjoon distinguait sans effort les contours sculptés du ventre sous son regard ardent. Ses doigts errèrent sur cette peau soyeuse, se délectant du toucher velouté. Fermant les yeux, il s'abandonna à la caresse qu'il offrait, s'immergeant dans les frissons qu'il suscitait, ne vivant plus que pour le souffle haletant qu'il prodiguait à celui qu'il aimait à en mourir.

Il rouvrit des yeux noirs de désir, les verrouillant avec une violence implacable et une intensité profonde dans ceux envoûtés d'un Jungkook pris au piège, tressaillant sous la brusquerie de l'émotion.

Le désir gronda en Namjoon tel un océan impétueux, son souffle devenant plus lourd à mesure qu'il écartait les pans du vêtement, révélant davantage avec une tendre volupté la peau nue qui s'offrait à lui.

Il se faufila avec une douceur mesurée entre les jambes repliées de Jungkook, une proximité délicate, contenue dans une passion maîtrisée. Ses lèvres glissèrent le long du cou offert, dévalant avec langueur les omoplates pour effleurer d'un souffle léger la poitrine, frôlant du bout des lèvres un bouton de chair.

Jungkook hoqueta en arquant légèrement son dos, surpris par l'intensité du contact inédit et pourtant doux. Ses mains se glissèrent instinctivement dans les cheveux de Namjoon, s'y agrippant pour s'ancrer dans l'instant.

Namjoon savoura sa réaction, tandis qu'une chaleur embrasait son bas-ventre. Il vivait l'instant présent. Il se délectait de chaque frémissement recueilli, chaque accroc à la respiration, chaque réaction du corps qu'il choyait.

Jamais il n'aurait imaginé que ses sens puissent ainsi s'intensifier. Comme une transe lui offrant une acuité telle que chaque sensation devenait absolue. Il sentait tout, il vivait tout. Leurs corps vibraient en résonance.

Namjoon leva les yeux, scrutant avec attention son visage, cherchant le moindre signe d'inconfort ou d'hésitation. Mais il n'y trouva rien d'autre que l'abandon et le désir.

Encouragé par ce silence complice, sa bouche cajoleuse dériva plus bas, parsemant des baisers le long du ventre ciselé. Avec malice, il mordilla un muscle saillant. Ce geste taquin arracha un son unique à Jungkook. Un savant et parfait mélange de soupir, gémissement et rire léger. Un son exquis qui résonna comme une musique aux oreilles de Namjoon, l'ensorcelant davantage.

Face à cet être d'une beauté presque surnaturelle, il ne douterait pas un instant s'il apprenait que Jungkook n'appartenait pas au monde des Hommes.

Jungkook lui avait toujours apparu si irréel.

Namjoon sourit en réponse, ses lèvres s'étirant dans un mélange de tendresse et de malice.

Il se pencha, ses cheveux caressant l'intérieur de sa cuisse, provoquant chez Jungkook un souffle bruyant et saccadé, son corps secoué par un léger spasme.

Namjoon sentit une satisfaction profonde le traverser en voyant le désir brûler dans les yeux de Jungkook, reflétant le sien. Il se redressa pour mieux le contempler, mais Jungkook tourna la tête, ferma les yeux et s'humecta nerveusement les lèvres.

« Jungkook. »

Un frisson le parcourut à l'entente de cette voix profonde et veloutée, bien que douce.

« Regarde-moi. »

Sans même s'en rendre compte, il obéit à l'appel envoûtant de son timbre caverneux. Ses mouvements semblaient guidés par une force mystérieuse. Ses yeux se perdaient dans ceux de Namjoon avec la folle certitude de ne jamais vouloir en retrouver le chemin.

Namjoon se perdit dans une constellation, une mosaïque de timidité amplifiée par l'envoûtement qu'il exerçait inconsciemment sur Jungkook. Mordre sa langue devint une nécessité pour rester ancré, focalisé sur le plaisir de son amant.

Jamais il n'aurait imaginé réagir avec autant de ferveur à la docilité naturelle de Jungkook, qui ne se révélait qu'à lui.

Il avait la sensation d'avoir dompté l'indomptable.

Une victoire qui transcendait même l'impossible.

Namjoon fut happé par une force obscure et envoûtante, une gravité nouvelle l'aspirant vers un espace où chaque souffle, chaque geste de Jungkook semblait n'exister que pour lui.

Il aspirait à le briser, à le plier à ses désirs les plus inavoués, à sonder les frontières de son emprise jusqu'à l'épuiser. Jusqu'à le traire de toute énergie. À s'abreuver amoureusement et cruellement de cette vulnérabilité qui exaltait sa propre dominance.

Un besoin profond de le marquer de son empreinte

Une vague dévastatrice comprima son bas-ventre, lui coupant le souffle.

Il effleurait la frontière fragile où son instinct brut se muait en une bataille entre maîtrise et abandon. Il se fit violence pour ne pas le retourner ici et maintenant, et l'user jusqu'à le laisser inconscient, combattant cette soif brûlante de le consumer. De le réduire en cendres avec l'intensité de son amour.

Cinq années à attendre, à imaginer, à rêver, à façonner des chimères, des fantasmes.

Et pourtant, rien, pas même les plus sublimes visions forgées par son esprit, ne pouvait égaler la splendeur qui s'offrait à lui.

C'était à se damner.

Jungkook était à se damner.

Il se mordit la langue, plus fort cette fois. Il serra fortement les poings. Puis, avec la force de son esprit, l'ouragan s'apaisa en tempête, puis en orage grondant.

La lucidité régnait désormais. Perdu dans le regard envoûté de Jungkook, un souffle tremblant lui échappa, ébranlé par l'intensité inédite de ce qu'il venait de vivre. Namjoon avait senti, avec une clarté troublante, qu'il était aspiré dans un univers inconnu, pourtant étrangement familier, comme une terre nouvelle qui l'accueillait avec une bienveillance inattendue.

Est-ce ainsi que se manifeste l'ampleur de son emprise sur moi... ?

Son âme s'enfiévra d'une joie presque incontrôlable. Il se retint de se laisser aller à un rire libérateur. Il devait plonger toute son attention sur cet être irréel alangui sous lui, qui le fixait comme si Namjoon était une merveille du monde.

À cette vue enchanteresse, son esprit vacilla presque, désireux de se fondre dans ce monde qui, une fois encore, l'appelait irrésistiblement.

« Je continue ? Dis-moi, Jungkook. »

Sa voix était à présent sombre de désir. Plus profonde que jamais. Jungkook eut un accroc à sa respiration. Il crut sentir la folie frôler son esprit, le plongeant dans une dimension où il se trouvait prêt à s'offrir corps et âme à Namjoon.

Une sensation étrange qui agissait comme s'il avait consommé de l'opium.

Doux et dévastateur.

Tout son corps semblait flotter, se détachant de la réalité, bercé par un calme étrange, tandis que la tension entre eux continuait de monter.

Puis, brusquement, une pointe de conscience émergea, une lucidité poignante qui lui rappela que l'asphyxie n'était pas loin. C'eut le don de fissurer l'éther de cette dimension. Dans un effort désespéré, il chercha l'air, ses poumons haletants luttant pour une bouffée salvatrice, mais déjà la frontière entre le contrôle et l'abandon semblait presque définitivement franchie.

« Jungkook ? Est-ce que tu vas bien ? », s'enquit-il, inquiet.

Jamais il n'avait ressenti un tel désir, tremblant d'envie à cet instant précis.

Puis, il fit claquer sa langue contre son palais.

« Combien de fois tu vas me le demander ? Je ne suis pas une jeune vierge devant sa première fois », grommela Jungkook.

Il fut frappé par l'étrangeté de sa propre voix. Il battit des paupières, hébété par la manière dont elle avait résonné à ses oreilles comme un écho lointain. Plus grave, alourdie par une vulnérabilité qu'il se découvrait que sous le joug de Namjoon.

Une facette de lui-même qu'il n'avait jamais pensé exister.

Cette réalisation le fit frissonner.

Namjoon lâcha un souffle amusé, attendri.

« D'une certaine manière, si.

— Je te demande pardon ? Moi ? Vierge ? s'indigna-t-il avant de rire brièvement, outré. Tu veux que je te rappelle où je passe mes nui... »

Namjoon scella les lèvres de Jungkook avec un baiser si délicat et aérien que les mots de ce dernier se désagrégèrent dans une douce amnésie.

« Ce n'est pas la question, mon doux. Je m'assure simplement que tu te sentes bien. L'idée de te causer le moindre mal m'est insupportable », dit-il avec une gravité évidente.

Jungkook entendit distinctement son cœur bondir dans sa poitrine, une pulsation vive et inattendue. Ou peut-être n'était-ce qu'un mirage.

Mon doux.

Un soupir s'échappa de ses lèvres, lourd de sentiments. Un souffle de ceux que l'on exhale face à l'être qui vient de nourrir, par un mot tendre, l'amour timide dans notre poitrine qui ne demande qu'à brûler.

Je pourrais totalement succomber sans possibilité de retour...

À cette pensée, l'angoisse revint au galop. Il la réprima en se perdant dans les yeux rassurants de Namjoon.

Rassurants, mais tentateurs.

Dévoreurs.

Ardents.

Noirs d'un désir que jamais personne ne lui avait encore témoigné.

Deux abîmes ténébreux agités d'une tempête silencieuse que Namjoon domptait avec une maîtrise tranquille, laissant pourtant l'orage rugir de tout son soûl.

L'âme de Jungkook s'en damnait, asservie, ensorcelée.

« Ne... ne t'inquiète pas, Namjoon. Je te ferai savoir si je souhaite arrêter. Maintenant, silence, et poursuis ce que tu as commencé, sinon je m'en vais et tu ne me toucheras plus jamais... ! »

Sa voix mêlait fermeté et supplique.

Face à l'éclat de frustration dans sa voix, Namjoon exhala un souffle rieur.

« À tes ordres, bel homme. »

Il sourit. Il aimait le rendre aussi pourpre qu'une rose rouge.

Il discernait en Jungkook une dualité troublante : à la fois craintif de ce qui l'attendait et ardemment désireux. Ses yeux reflétaient cette oscillation intérieure. Savourant l'instant, Namjoon patienta quelques secondes de plus, amusé par la lutte intérieure de son amant qui s'efforçait de soutenir son regard, trop intimidé pour le maintenir, mais trop orgueilleux pour le détourner.

Il ricana silencieusement.

L'ego de Jungkook dans toute sa splendeur.

Jusqu'ici, leurs lèvres n'avaient connu que l'ardeur des baisers, leurs mains, la douce hésitation des caresses, offertes avec une ferveur teintée de crainte, redoutant qu'un geste trop audacieux n'efface à jamais leur tendre complicité. Si Namjoon se sentait flotter dans un rêve fragile en redoutant chaque instant de se réveiller, Jungkook était toujours en proie à une confusion délicieuse, ne parvenant pas à comprendre ce désir brûlant qui l'animait chaque fois qu'il était avec Namjoon, cette dépendance naissante à ces instants volés.

Jusqu'à présent, leurs plaisirs s'étaient limités à de doux jeux qui suffisaient à les combler. Jungkook savait arrêter Namjoon au moment où leurs ardeurs menaçaient de les entraîner trop loin. Et Namjoon savait l'écouter.

Il sentait toujours en Jungkook cette crainte viscérale de céder à une passion proscrite par une société impitoyable, prête à les bannir et à les marquer à jamais du sceau de l'exclusion, les condamnant à une vie de parias, à jamais privés du respect et de l'honneur qui leur était promis dans ce cursus scolaire.

Namjoon comprenait avec une clarté sereine, sachant que Jungkook possédait un esprit assez ouvert pour avoir déjà exploré l'intimité avec un homme sans le secret le plus total. La joie emplissait son cœur lorsque Jungkook acceptait ses baisers, ses touchers, ses étreintes loin des regards indiscrets.

Cela lui suffisait. Il recevait plus qu'il n'avait jamais osé imaginer.

Alors oui, c'était suffisant.

Jungkook était son secret, tout comme il était le sien.

Pourtant, ce soir-là, il était heureux que Jungkook lui permette de franchir la limite qu'il avait érigée entre eux. Il voulait sonder les sentiments de Jungkook, découvrir enfin si leurs étreintes n'étaient pour lui qu'un simple divertissement parmi d'autres.

Peut-être Namjoon cherchait-il aussi à éprouver ses propres sentiments...

🌝🍋

Un grognement léger, à peine un murmure, s'échappa des lèvres de Jungkook lorsqu'il sentit une main s'enrouler autour de lui, le prenant par surprise. Un spasme le secoua. Les caresses qui suivirent, à la fois tendres et assurées, firent frémir ses muscles et son souffle.

Namjoon pencha doucement la tête, rapprocha ses lèvres de l'objet tant désiré et, avec toute la dévotion qui l'habitait, lui prodigua toute l'attention avide dont il était capable.

La voix de Jungkook se déploya soudain, grave et profonde, son souffle se fracassant en éclats. Il mordit son poing pour étouffer un gémissement de plaisir qui menaçait de franchir les murs de la chambre, étonné par la dextérité et l'expertise exquise.

Dans une danse langoureuse, Namjoon découvrit son rythme, jouant sans relâche avec la contraction de ses lèvres, l'aplatissement de sa langue, le mouvement fluide de son poignet et la cajolerie de ses bourses, effleurant les zones érogènes alentour. La vitesse variait, chaque geste guidé par les souffles anarchiques, les gémissements étouffés et son prénom soupiré, qui le charmaient et l'encourageaient à poursuivre cette mélodie intime.

« Bon sang, Namjoon, balbutia-t-il entre deux souffles saccadés. Même Sunhi n'a pas une telle maîtri... Ah ! »

Ses yeux s'écarquillèrent et un halètement surpris lui échappa. Une onde de douleur mêlée à un plaisir foudroyant lui coupa le souffle. Une poigne se referma impitoyablement autour de lui. Deux sillons de larmes tracèrent leur chemin le long de ses tempes, se perdant dans ses cheveux, tandis que son corps, par un mouvement inconscient, tentait d'échapper à cette torture délicieuse.

C'était orgasmique. Une tentation diaboliquement exquise.

Derrière le voile humide de ses yeux, il perçut dans le regard de Namjoon une lueur de mécontentement à l'évocation de la belle courtisane. Il laissa échapper un petit rire moqueur, le souffle saccadé, vite remplacé par un long gémissement plaintif, alors que son corps se tortillait et son dos s'arquait vivement.

La vengeance de Namjoon était immédiate et impitoyable : il l'avait englouti avec une telle intensité et une telle profondeur, puis se figea pour déglutir autour de lui, son nez enfoui dans le duvet pubien.

Jungkook n'était plus qu'une symphonie de voix incontrôlées, un flot de murmures inintelligibles, des suppliques contradictoires se dissolvant peu à peu dans une folie dévorante. Ce que Namjoon lui faisait défiait toute description, échappant aux mots. Son esprit, vidé de toute pensée, n'était qu'un éclat immaculé où ne résonnait plus qu'un nom : Namjoon, Namjoon, Namjoon.

Soudain, ce dernier se redressa, un sourire en coin, malicieux, mettant fin à tout d'un geste, laissant Jungkook suspendu à l'abîme du plaisir. Il se délecta avec sadisme du long gémissement désespéré qui s'ensuivit.

« Non... ! », se plaignit-il d'une voix grondante, déplorant la soudaine disparition de la chaleur.

Son corps n'était plus qu'un amas nerveux alors qu'il enfouissait ses mains dans sa chevelure éparse, lui intimant silencieusement de poursuivre.

« Contrôle ta voix. »

Namjoon lui asséna une tape vive et dure sur l'intérieur de sa cuisse, faisant délicieusement rougir sa peau blanche. Surpris par ce plaisir inattendu, Jungkook geignit en tremblant. Dans un état second, il lâcha un petit sanglot mécontent, puis gesticula, ses mouvements trahissant son émoi.

Intrigué, Namjoon haussa les sourcils, tandis qu'un rictus machiavélique étira ses lèvres, observant l'effet de sa punition.

Encore une fois, il maîtrisa cette fièvre irrésistible qui tentait de lui faire ployer le genou.

Jungkook tenta de resserrer ses jambes, mais Namjoon les maintint fermement et outrageusement écartées.

« Comprends bien que, de par ma nature d'homme, je connais mieux qu'une pauvre femme ce qui peut réellement te transcender, articula-t-il, le timbre froid. Et je ne veux plus t'entendre mentionner une de tes viles courtisanes en ma présence, Jungkook. »

Ce dernier frémit au timbre féroce qui résonna si puissamment entre les parois de son esprit, faisant vibrer son bas-ventre, le projetant presque dans une transe dévastatrice, un vertige irrésistible.

Le souffle court et saccadé, il n'eut d'autre choix que de hocher frénétiquement la tête, pris dans l'espoir fiévreux que ce geste suffise à obtenir le pardon de Namjoon et à prolonger cette attention voluptueusement affolante.

« Bien. »

Il reprit ses gestes, accéléra le rythme, l'intensifiant avec une maîtrise savante. Incapable de s'ancrer dans sa lucidité, Jungkook savourait d'être le centre de son intérêt, ses gémissements étouffés par sa paume mordue trahissant son plaisir grandissant. Ses cheveux collés à son front moite de sueur ajoutaient une note de frénésie. Il luttait pour maintenir son bassin immobile, évitant de se perdre davantage dans la bouche experte qui le torturait avec une délicieuse lenteur.

« Namjoon... », geignit-il d'une voix tremblante et implorante, incapable de maîtriser le mouvement instinctif de son bassin qui se souleva légèrement.

Namjoon l'immobilisa d'une main ferme sur sa hanche, intensifiant à la fois la cadence et la profondeur. À la limite des sanglots sous l'effet de ces caresses qu'il jugeait divinement mortelles, Jungkook se laissa emporter par les vagues de plaisir. Ses mains frémissantes, perdues dans un geste désespéré, se cramponnèrent aux mèches de Namjoon, tiraillées entre l'envie de le repousser et celle de l'inciter à continuer.

Son esprit dérivait, perdu dans les abysses d'un plaisir indicible, incapable de trouver un ancrage dans cette tempête de sensations, comme un ouragan irrésistible qui se glisse dans l'âme.

Son corps s'abandonnait progressivement à son contrôle.

« Arrê... arrête-toi, Na... ! Je vais... ! », l'avertit-il d'une voix haletante.

Il se tortillait en de mouvements de plus en plus incontrôlés, ondulant sous l'intensité croissante du brasier qui commençait doucement à consumer son bas-ventre.

Namjoon ne s'attendait pas à ce que son amant soit si proche d'être emporté par la volupté aussi rapidement.

Pourtant, avec une détermination brûlante de le mener jusqu'à l'extase, il scella son œuvre d'une habile caresse, suivie d'une succion précise, ponctuée d'une friction experte qui fut suffisante.

Une violente vague électrifia et compressa son bas-ventre lorsqu'il entendit Jungkook exhaler un son de pure allégresse mêlée à un sanglot euphorique. Il accueillit avec délectation le plaisir brûlant en lui, ingérant goulûment chaque goutte.

🌝🍋

Les paupières alourdies par un désir vibrant et une fascination inébranlable, Namjoon contemplait son œuvre avec une euphorie teintée d'une adoration proche du culte. Le frémissement du corps de Jungkook éveilla en lui une fierté profonde, tandis que les mouvements erratiques de sa poitrine dessinaient sur ses lèvres un tendre rictus arrogant.

Il admira le visage paisible de son amant, ses joues rivalisant avec l'éclat d'un champ de coquelicots, songeant combien cette teinte lui seyait à merveille, l'embellissant comme un être délicat. Son cœur s'emplit d'une joie éclatante lorsqu'il aperçut le petit sourire satisfait de Jungkook.

Jamais il n'aurait imaginé qu'il puisse être encore plus éblouissant après l'extase.

Cette vision enchanteresse le rendit plus épris que jamais, son cœur se contractant douloureusement sous l'assaut de cette vague d'amour défiant les cieux.

Oublié, son propre désir.

Cette simple vue lui suffisait.

Il était comblé.

Il ne s'agissait plus de lui, malgré les souvenirs des nuits passées à se toucher, des yeux, des mains, du cœur... C'était un fardeau qu'il avait peiné à supporter durant de longues années, mais l'idée même de contrarier les limites de Jungkook lui était insupportable. Un respect si profond l'empêchait d'agir en égoïste, ancré dans une admiration si intense qu'elle en devenait sacrée.

Alors il ne fit rien d'autre que le contempler.

Son cœur sembla s'arrêter un instant lorsque les cils de Jungkook frémirent doucement, battant l'air avec une lenteur paresseuse.

Lorsque leurs regards se croisèrent, son âme s'embrasa des accords paradisiaques, comme si les lyres d'or des séraphins la faisaient vibrer.

Puis, un froid glacial le paralysa.

Jungkook détourna le regard et se redressa lentement.

Son visage exprimait une contrariété amère, une honte poignante et une contrition profonde, comme si les sombres notes d'une harpe brisée l'avaient atteint en plein cœur.

En proie à un vertige désagréable, Namjoon sentit sa gorge se serrer et sa bouche s'assécher. L'euphorie laissa place à un malaise oppressant lui étreignant la poitrine. Son cœur battait douloureusement sous le poids du choc.

Que se passe-t-il ? Pourquoi est-il soudainement aussi fermé ? N'était-il pas favorable ?

Cette idée lui coupa le souffle, le plongeant dans un abîme de doutes effroyables.

Et si tel était le cas ? Aurais-je mal interprété son accord ?

Un lourd sentiment de culpabilité s'empara de lui.

Il se sentit comme le pire des hommes.

« Jungk... »

D'un geste impérieux, ce dernier leva une main, exigeant le silence sans accorder un regard. Les lèvres de Namjoon se serrèrent, se transformant en une ligne droite, tandis que ses yeux affolés trahissaient le tumulte qui l'habitait.

Jungkook se redressa péniblement. Ses mains fébriles luttaient frénétiquement pour ajuster ses vêtements froissés, couvrant son corps qui tremblait encore par spasmes. Sans un regard, il se dirigea vers la porte, les jambes peinant à le porter.

L'orgasme fulgurant l'avait laissé sans emprise sur son propre corps. Ses muscles étaient engourdis.

« Jungkook ! », l'appela Namjoon, comme une âme en peine.

Son appel désespéré s'éteignit dans la chambre, se perdant dans les échos silencieux d'un Jungkook d'apparence indifférent.

« Ai-je mal interprété ton accord ? demanda Namjoon, l'affolement perçant dans sa voix. Tu t'es contraint d'accepter pour me satisfaire ?

— Non, répondit-il aussitôt dans un souffle tremblant, sans daigner le regarder, la tête baissée et une main fortement crispée sur la poignée.

— Non quoi ? s'insurgea-t-il, au bord de la folie.

— Tu ne m'as rien imposé. »

La voix de Jungkook n'était qu'un murmure fugace, se dissolvant dans l'air comme s'il portait le poids d'une honte insurmontable, incapable de lever les yeux pour le regarder.

Et cela transperçait le cœur de Namjoon.

« Alors pourqu...

— Kim. »

Son ton se fit glacial, à tel point que même les hivers les plus arides paraissaient doux aux yeux de Namjoon.

Kim.

En cet instant précis, l'évocation de son nom suscita en lui une profonde désapprobation, comme si Jungkook voulait élever une barrière invisible entre leurs âmes.

« Ne te blâme pas. J'ai accepté de mon plein gré.

— Mais tu regrettes ? », demanda Namjoon, serrant les poings afin de cacher le tremblement de ses mains.

Seul un silence lui répondit.

Un silence plus éloquent que ne l'auraient été les mots les plus soigneusement choisis.

« Jungkook, parle-moi, je t'en prie, implora-t-il avec un cœur prêt à se briser. Pourquoi m'avoir laissé faire pour finalement me fuir comme un voleur ? »

Il supportait mal le poids écrasant de ce mal-être poignant, oscillant entre la fureur brûlante de l'humiliation et la tentation de s'excuser humblement et promettre de ne plus jamais franchir cette ligne interdite.

Mais Jungkook venait de lui affirmer qu'il avait été pleinement conscient et consentant lorsqu'il lui avait donné son accord.

Une furie embrasa ses joues et broya son cœur dans un étau de douleur. Le rejet, cruel et dévastateur, lui brûlait l'âme.

« Pourquoi détournes-tu le regard ? Me voir t'est devenu insupportable, maintenant ? », dit-il dans un souffle, sa voix éraillée, brisée par l'affliction.

L'amour, dit-on, était une merveille.

Vil mensonge.

Naïveté scélérate.

Il est un poignard glacé enfoncé lentement dans le cœur.

Il ne laisse derrière lui que souffrance.

« J... je suis désolé, souffla Jungkook, toujours sans daigner le regarder.

— Pas autant que moi. »

Jungkook sursauta à l'entente de son ton froid. Ses dents se serrèrent avec la même intensité que sa main autour du loquet. Il voulut pivoter et le regarder pour s'imprégner de son expression, mais une voix tranchante l'en empêcha.

L'effet fut celui d'une douche glacée, le laissant transi et confus, glacé jusqu'aux os.

« Disparais. »

Les lèvres tremblantes, les yeux voilés de larmes retenues, Jungkook rassembla tout son courage pour tourner lentement la tête vers Namjoon.

Ce qu'il découvrit alors le frappa en plein cœur comme une vague dévastatrice. Une douleur insondable. Une colère muette. Peut-être même une trace de déception. Mais par-dessus tout, il y avait une détresse sans fin, une détresse qui semblait engloutir l'âme même de Namjoon.

Une détresse de ceux qui avaient déjà goûté à la blessure de l'abandon.

L'âme de Jungkook se brisa en mille éclats, et un son semblable à celui d'un verre se fracassant résonna dans son esprit. Était-ce son cœur qui venait de se pulvériser ainsi ? Il voulut remonter le temps pour ne pas avoir réagi de manière aussi cruelle.

Il se sentait comme un barbare insensible.

Qu'est-ce que j'ai fait... ?

« C'est ainsi que tu choisis d'exploiter la rare vulnérabilité que je ne dévoile qu'à toi, Jungkook ? Pour m'humilier ensuite ?

— N... non ! balbutia-t-il, horrifié, en s'avançant d'un pas vers lui. Non, Namjoon, pas du tout, je suis juste terrif...

— Je ne veux rien savoir. Pars. »

Sa voix était saturée d'un venin à peine dissimulé.

Jungkook se stoppa net.

« N... Namjoon, ne le prends pas comme ça. Il faut que tu me compr...

— Je t'ai dit de partir », cracha-t-il.

Son regard furieux et désillusionné se verrouilla dans celui affligé et affolé de Jungkook.

Le cœur au bord des lèvres, il obéit, l'âme lacérée par le remords non sans murmurer un énième et tremblotant « pardonne-moi ».

La porte se referma, sonnant comme le glas d'un amour à l'agonie.

Namjoon resta seul dans la pièce, son souffle saccadé trahissant l'orage intérieur qui menaçait d'imploser et le détruire. D'ordinaire maître de ses émotions, ce soir, il était submergé, englouti par une marée d'incertitudes et de douleurs.

Il se leva, fit quelques pas, ses jambes devenues soudainement lourdes, et s'appuya contre le muret surélevant sa fenêtre. La pleine lune l'éclaira de ses rais argentés. Ses doigts tremblants se crispèrent sur le bord, comme s'il cherchait à en absorber la solidité.

« Pourquoi... » murmura-t-il, sa voix se brisant dans le silence oppressant de la pièce.

Son regard se perdit dans le néant, en quête de réponses que seule l'obscurité pouvait abriter. Le rejet de Jungkook le dévastait, ravivant des blessures anciennes.

Celles d'un cœur trop brisé par la peur de l'abandon.

Il se remémora chaque détail de leur échange, chaque mot, chaque geste. L'éclat dans les yeux de Jungkook, brillant d'un plaisir ineffable et d'une émotion indéfinissable qu'il n'avait peut-être pas su saisir à temps, hantait désormais son esprit.

Il ne savait pas. Il ne savait plus rien, son esprit en dérive dans un océan d'incertitudes.

« J'aurais dû être plus attentif... ! » se reprocha-t-il, la gorge nouée par le regret.

Un cri de frustration lui échappa, brutal et animal, écho de la souffrance qui le consumait. Son poing s'abattit sur le muret, une fois, puis une autre, cherchant dans la douleur physique une échappatoire même éphémère à la tempête qui broyait son cœur. Les yeux clos, il lutta pour contenir les larmes prêtes à jaillir, essayant désespérément de dompter l'ouragan de tristesse qui l'engloutissait.

Il n'en voulait pas à Jungkook.

Il se haïssait lui-même.

Il haïssait son cœur qu'il avait eu la folie d'écouter.

Il haïssait cette exception insensée qu'il avait faite pour cet être qui venait de le briser.

Il avait cru, si naïvement, que son doux amour ne lui ferait jamais de mal.

Un sourire amer froissa son visage. Une larme solitaire traça un sillon sur sa joue. Son cœur était sur le point d'imploser. Inconsciemment, sa main se posa sur son cœur meurtri, cherchant à étouffer l'insupportable chagrin.

Quelle naïveté. Ma propre mère m'a détruit. Tout le monde peut le faire.

À cet instant, plus que jamais, il nourrissait une aversion profonde pour l'Amour.

L'Amour qu'il avait jadis chéri.

Qui n'était plus qu'une illusion désormais teintée d'agonie.

Un sentiment devenu fardeau.

Il haleta. Ferma fortement les paupières dans un geste de désespoir. Sa main broya son pectoral gauche.

« Dis-moi, mon doux amour... »

La douleur irradiait. Dévorante. Insupportable.

Un unique sanglot.





« Pourquoi est-ce si douloureux ? »





À suivre...





Me frappez pas rooooh

ALOOOOORS ? Dis-moi tout 😇


Alors, je sais pas si j'ai bien décrit pour que ce soit assez clair, mais NJ a frôlé le domspace et JK s'est presque laissé à l'appel séduisant du subspace 🌝

Mais ils n'ont pas complètement et réellement lâché prise, sinon ils auraient été bien loin, litteraly in heavendans cet état immersif (comme mon KookNam dans le recueil « All members », titre : « Gathering Storm » *wink wink y a du daddy kink wink wink*  HM PARDON-)

Mais la relation de confiance entre eux n'est pas encore totalement construite. Même si NJ sait qu'il aime JK, JK reste complètement perdu, il a peur de ce qui s'éveille en lui. Donc ils ignorent encore qui ils sont réellement l'un pour l'autre, ce qui freine l'exploration de ce lien pourtant déjà très puissant, perceptible dès leur première vraie interaction intime.

Je voulais montrer par ce biais à la fois l'intensité de leur connexion et la confiance naissante qui les unit déjà, mais pas encore assez ancrée pour une immersion psychologique profonde (seul le respect qu'ils ont l'un pour l'autre leur a permis de la frôler).


(Déf en bref pour ceux qui ne connaissent pas)

Subspace :

état mental dans lequel une personne soumise (sub) peut entrer lorsqu'elle se sent totalement en confiance et qu'elle s'abandonne à son partenaire dominant (dom). C

et état peut créer un sentiment d'euphorie, de détente profonde, ou même de déconnexion temporaire avec la réalité. C

'est souvent décrit comme une sensation de « flotter » (high, comme si t'as pris une drogue), où la personne se sent protégée, vulnérable et libérée des responsabilités, car elle a remis le contrôle à son partenaire dominant.


Domspace :

état mental et émotionnel dans lequel une personne dominante (dom) entre lorsqu'elle assume pleinement le rôle de guide et de protecteur dans une relation BDSM, à la base (pas nécessairement !).

Contrairement à l'idée qu'il s'agit simplement de « prendre le contrôle », cet état est bien plus complexe et subtil. Le dominant peut ressentir une forte concentration, un sens aigu de responsabilité, et même une sorte de bien-être en sachant qu'il/elle prend soin de son partenaire et respecte ses limites tout en guidant l'expérience.

Cet état renforce souvent la connexion et la satisfaction mutuelles.


À MERCREDIIIIIIII ♡

Merci d'être toujours là.

𝑾𝒊𝒕𝒉 𝑳𝒐𝒗𝒆, 𝑫𝒂𝒓𝒌 𝑬𝒚𝒆𝒍𝒆𝒕 🖤

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