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𝐈𝐈𝐈 | 𝒀𝒖𝒆̀𝒈𝒖𝒂̄𝒏𝒈

Yuèguāng (月光) :

terme chinois qui se traduit littéralement par « clair de lune ».





Allongé dans l'herbe roussie par la chaleur estivale, Jungkook laissait son regard dériver dans l'immensité du ciel azur. Le bleu profond commençait lentement à se teinter de pourpre, tandis que le crépuscule enveloppait doucement les toits de Sungkyunkwan.

Il pensait.

Les soirées qui avaient suivi avaient été marquées par une rigoureuse étude entre lui et Namjoon, maintenue dans une chaste distance.

Parfois, leurs doigts s'effleuraient en cherchant le même livre, et ils retiraient alors leurs mains comme brûlées par une flamme invisible. Les rouleaux se refermaient brusquement, le papier craquait sous leurs gestes nerveux. L'un laissait tomber un pinceau, l'autre heurtait la table en tentant de l'aider en se penchant pour le ramasser. Leurs regards s'évitaient, leurs mouvements maladroits trahissaient leur trouble, emprisonnés dans une retenue mêlée de défi et de gêne.

Depuis le baiser du premier soir, un malaise s'était installé entre eux. Ils agissaient comme si comme une braise s'était allumée et qu'aucun d'eux ne savait comment éteindre. Jungkook ne l'évoqua plus jamais, et Namjoon n'exigea de lui rien d'autre qu'une concentration minimale sur les leçons qu'il s'efforçait de lui réenseigner.

Pendant la journée, ils se comportaient comme des étrangers, chacun ignorant ostensiblement la présence de l'autre.

Seuls Yoongi, Mingyu et Seokjin connaissaient leur secret. Personne d'autre n'aurait pu deviner l'existence de leurs rencontres nocturnes studieuses.

Fidèle à son rôle d'amuseur public et de provocateur, Jungkook masquait habilement la vérité, tandis que Namjoon, enfermé dans un silence sombre et impressionnant, suscitait le respect de ses maîtres, l'admiration craintive de ses camarades et l'irritation de ses seonbaes.

De temps à autre, les yeux de Jungkook se posaient sur Namjoon avec une lueur songeuse et curieuse. Ce dernier, qui n'avait jamais montré d'intérêt pour quelqu'un de son âge, lui paraissait de plus en plus ouvert. Il lui semblait à la fois distant et en quête de contact.

Il fallait dire qu'il l'avait tout de même embrassé...

Seigneur, ce baiser d'une perfection inoubliable.

Mais tout cela défiait la logique. Namjoon cherchait-il à l'humilier ? Se moquait-il de lui ?

Peut-être que Namjoon avait succombé à ses désirs les plus profonds, à cet irrésistible besoin de contact humain, de sentir la présence réconfortante d'une autre âme près de lui.

Ou alors...

Était-il possible que Sunhi ait raison ?

Qu'il était a...

« Sottises ! », aboya-t-il en se redressant, le visage froissé par l'irritation.

Il ignora les regards curieux que son éclat de voix suscita. Avec une allure vive et bondissante, il traversa le jardin baigné de lumière matinale, ses pas le menant inexorablement vers l'aire des entraînements physiques. Les examens approchaient, et l'épreuve de tir à l'arc occupait ses pensées. Confiant en ses talents, il savait toutefois que quelques heures d'exercice ne pourraient que renforcer son assurance.

Il s'arrêta brusquement à l'orée du terrain lorsque ses yeux se posèrent sur une silhouette familière.

Namjoon avait visiblement été mû par la même idée, ayant déjà pris la place que Jungkook convoitait en devançant ses intentions. Délesté de son uniforme scolaire, le Kim arborait une tenue plus légère, un bandeau retenant ses mèches sombres. Des protections de cuir étaient lacées à ses avant-bras, et des bottes robustes enveloppaient ses chevilles, complétant sa panoplie.

Pieds fermement ancrés au sol, il vérifiait son équilibre avec la précision d'un maître archer. Il prit une profonde inspiration, sa respiration devenant lente et régulière alors qu'il élevait l'arc au-dessus de sa tête, le bois poli scintillant sous le soleil. Doucement, il engagea la flèche dans l'encoche, le regard fixé sur la cible distante.

L'esprit en éveil, Jungkook suivait chaque mouvement avec une fascination sans bornes. Il observait l'arme majestueuse descendre lentement, tandis que Namjoon bandait l'arc avec une précision calculée, chaque muscle contracté pour un tir parfait. La corde se tendit, et une atmosphère de calme absolu enveloppa les lieux.

Au maximum de son extension, la corde se libéra dans un chant vif, propulsant la flèche à une vitesse fulgurante. Le projectile fendit l'air, traçant une trajectoire parfaite avant de se nicher avec un claquement net en plein centre de la cible, comme une étoile filante trouvant sa place dans l'univers.

Namjoon relâcha enfin la tension de ses muscles, un petit sourire adoucissant la sévérité de ses traits. La douce lueur du crépuscule naissante transforma son visage d'une manière subtile, presque imperceptible, comme une brise légère qui balaie le silence sans le briser.

À quelques pas de lui, Jungkook réalisa qu'il avait retenu son souffle tout ce temps, captif de la prouesse qu'il venait de contempler. Il expira lentement, sentant son cœur reprendre un rythme normal, et secoua la tête, émerveillé par la grâce et la maîtrise dont Namjoon avait fait preuve.

Sur le point de reprendre sa route, Jungkook fut arrêté par un son inattendu : une pluie d'applaudissements qui le cueillit au milieu de sa marche solitaire.

« Félicitations, Namjoon ! », s'exclama une voix grave et radieuse.

Surpris, Jungkook se glissa derrière l'un des piliers de bois qui soutenaient l'auvent du terrain. Le ton lui était familier, mais il ne parvenait pas à y associer un nom. Une silhouette lumineuse et rayonnante apparut aux côtés de Namjoon.

Kim Taehyung.

Il était un de leurs seonbaes, son intelligence remarquable lui valant les félicitations de ses maîtres et la fierté du doyen Jeong. Taehyung était connu pour sa joie de vivre et son énergie débordante, illuminant chaque pièce qu'il entrait et transformant les leçons les plus ennuyeuses en moments de pur plaisir.

Pour lui, chaque activité était une occasion de célébrer la vie.

Nimbé de l'aura de son nom, et fils du ministre de la Guerre et général de l'armée royale, Taehyung inspirait un respect qui transcendait les mots.

« Ne serait-il pas plus sage de t'exercer plutôt que de m'embêter, Taehyung ? », dit Namjoon en saisissant une nouvelle flèche.

Taehyung lui répondit par un petit ricanement.

« Observer tes efforts me comble de joie. Participer moi-même est presque superflu, vois-tu. Et c'est seonbae, pour toi.

— Allons, on est seuls, hyung », rétorqua-t-il, un rictus creusant une fossette.

Taehyung leva les yeux au ciel, amusé.

Ils restèrent silencieux un instant, le temps pour Namjoon de décocher sa seconde flèche, qui alla se nicher près de la première avec une précision impeccable.

Jungkook fulmina intérieurement. Bien qu'il ait toujours vu en Namjoon un solitaire invétéré, il n'ignorait pas que, parfois, Taehyung et Hoseok venaient rompre cette solitude. Et maintenant, plus que jamais, Jungkook s'étonnait de ressentir une sourde jalousie qui enserrait son cœur.

Une colère naquit en lui à cause de ce sentiment qu'il jugeait complètement malvenu et incompréhensible.

« Dis-moi, cher ami, à quoi tu t'amuses avec le voyou Jeon ? » demanda soudainement Taehyung, la mine à présent sérieuse.

Jungkook tressaillit, son cœur bondissant à l'entente de son nom. Les voilà qui parlaient de lui, à présent !

« Je ne saisis pas ton allusion, répondit tranquillement Namjoon, tout en contemplant son arc avec une attention soutenue.

— Je fais allusion à vos charmantes retrouvailles nocturnes », répondit-il avec malice.

Namjoon sursauta légèrement, tandis que, toujours dissimulé, Jungkook écarquillait les yeux, retenant de justesse un juron.

« Comment tu en es informé ? demanda Namjoon, méfiant.

— Allons, tu sais que j'ai mes petits secrets, répondit Taehyung avec un sourire radieux, en joignant les mains derrière sa tête. Ça, et le fait que Jeon galope littéralement dans les couloirs en pleine nuit pour rejoindre ta chambre. Pour la discrétion, on repassera.

— Cet imbécile, je lui avais pourtant dit d'être discret, pesta Namjoon.

— C'est comme demander à la pluie de ne pas mouiller. Il n'empêche que j'aimerais beaucoup savoir ce que vous complotez, tous les deux.

— En quoi ça te concerne ? », soupira-t-il.

Taehyung surveilla rapidement les alentours, avant de s'approcher d'un pas.

« Oh, disons simplement que votre comportement m'intrigue suffisamment pour éveiller ma curiosité. Toi, le solitaire, lui, le provocateur. Vous partagez plus que de simples conversations ? demanda Taehyung avec un sourire goguenard, la voix légèrement plus basse. Vous avez une alchimie irrésistible ? Vous êtes amants ? Vous formez un couple en secret ? »

Face à l'avalanche de questions, Jungkook manqua de s'étrangler d'indignation, tandis que même Namjoon perdit contenance. Vif comme l'éclair, il abandonna son arc et saisit Taehyung par le devant de sa veste. Ce dernier demeura imperturbable et ne parut pas impressionné. Avec un calme légendaire, il desserra la prise de Namjoon, le repoussa doucement, et ajusta son durumagi avec une sérénité inébranlable, l'espièglerie dansant dans ses yeux.

« La violence n'a jamais réglé un problème, Joonie.

— Peut-être pas, mais ça soulage, répliqua-t-il sèchement. Et combien de fois je t'ai dit de ne pas m'appeler comme ça ? grommela-t-il.

— Tu penses vraiment que j'aurais attendu paisiblement que tu m'agresses ? Moi, le fils du général ? », plaisanta Taehyung, ignorant sa seconde phrase.

Progressivement, l'expression taquine de Taehyung laissa place à la gravité.

« Tu sais bien que je ne serais jamais celui qui vous trahirait », souffla son aîné.

Le silence qui suivit était chargé de non-dits, un échange muet où leurs regards pesaient plus que mille mots.

« Hé, à propos... On remet ça ? », susurra Taehyung avec un large sourire, les yeux pétillants de malice et d'un brin de séduction.

Namjoon ne bougea pas, fixant toujours Taehyung, impassible. Puis, lentement, un rictus discret étira ses lèvres, tandis qu'une lueur d'amusement et de flatterie traversait son regard, une lueur que Taehyung perçut sans peine.

« Moi ? Pourtant, j'ai entendu dire que tu t'acoquines avec le fils du ministre de la Justice. »

Taehyung éclata de rire, un rire franc et libre.

« Les nouvelles vont vite.

— Quelles nouvelles ? Je vous ai simplement vus. Soyez plus discrets, la prochaine fois. »

Face au ton à peine soucieux de Namjoon, Taehyung hocha la tête, un accord tacite scellé dans le silence.

« Alors ? minauda Taehyung.

— Pour qu'on se dispute encore sur qui prendra qui ? Très peu pour moi.

— Allez, je suis prêt à de nouveau céder ! »

Devant son air presque boudeur, Namjoon lâcha un souffle rieur.

« C'est donc ainsi que tu charmes les gens, en prenant un air de chien battu ?

— Ai-je vraiment besoin de te charmer ? », répliqua Taehyung, avec un sourire malicieux.

Namjoon leva les yeux au ciel, feignant l'ennui, bien que ses yeux plissés trahissent son amusement.

« C'est tentant, mais je n'ai pas la tête à ça. »

Caché dans l'ombre, Jungkook était figé de stupeur. Les mots et les regards échangés ne laissaient aucun doute : ils étaient bien plus que des amis. Il ne prit guère conscience de ses mains fermement crispées contre le pilier de bois derrière lequel il se cachait.

« Bon, tu n'as toujours pas répondu à ma question.

— Je l'aide à réviser », maugréa Namjoon entre ses dents, non heureux que le sujet Jungkook soit remis sur la table.

Taehyung battit des paupières.

« Réviser ? répéta-t-il, incrédule.

— S'il échoue aux prochains examens, il sera renvoyé.

— Ah, je vois. Et dans ta bienveillance infinie, tu viens à sa rescousse, railla-t-il gentiment.

— C'est si étonnant que ça ? plaisanta Namjoon, lui lançant une œillade chargée de lassitude.

— Pour ceux qui ne te connaissent pas, oui, répondit-il d'un ton bienveillant. Ce qui m'étonne, c'est que tu paraissais le détester. »

Namjoon ferma les yeux un instant, avant de fixer son regard sur le gravier, comme s'il cherchait des réponses dans les minuscules fragments de pierre.

« Il n'est pas comme les autres, confia Namjoon à voix si basse que Jungkook dut tendre l'oreille pour saisir ses mots.

— Certainement, il est unique, affirma Taehyung avec un petit ricanement.

— Ce n'est pas ça. Je veux dire... À ses yeux, je suis simplement Namjoon, et non le fils du traître qui a tenté d'assassiner le yangban ou le fils de la traîtresse qui a précipité son époux à l'échafaud. Tous me voient comme un assassin, les élèves, les maîtres. Même Hoseok et toi », ajouta-t-il avec amertume.

Taehyung le scruta un instant, la mine dure, mécontente.

« Quoi ! cracha Namjoon.

— Je m'interroge simplement sur ce qui te préoccupe pour que tu nous associes aux autres de cette manière, Hoseok et moi.

— Je ne saurais le dire moi-même, répondit-il dans un souffle, le ton empreint d'excuses silencieuses.

— Je sais que tu as du mal à accorder ta confiance. Je ne t'en veux pas. Plus important : prends un moment pour réfléchir à ce qui se trame entre toi et Jeon avant que la situation ne t'échappe.

— Je pense qu'il est déjà trop tard », soupira-t-il avec une lueur de mélancolie.

Sous un dernier conseil murmuré, Taehyung tapota amicalement le dos de Namjoon. Puis, avec un sourire rassurant, il décida qu'il était temps de rejoindre la salle d'étude, laissant derrière lui un Namjoon plongé dans ses réflexions.

Jungkook suivit la silhouette de Taehyung du regard, les yeux dans le vague. Une réalisation douce-amère l'envahit : Namjoon et lui partageaient les mêmes incertitudes. Il quitta à son tour l'aire d'entraînement, ses yeux rivés sur le profil immobile de Namjoon jusqu'à ne plus le voir.

Perdu dans ses pensées, il marchait. Ses pas erraient sans destination.

D'ordinaire, lorsque la colère, l'exaspération ou l'indécision s'emparaient de lui, un repas délicieux au Daedongjeong ou la compagnie envoûtante des demoiselles du Jardin des Lys suffisaient à apaiser son esprit tourmenté, balayant ses soucis, qu'ils soient futiles ou profondément ancrés.

Décidé, il fit son chemin.

Le crépuscule enveloppait désormais la ville de ses lueurs rougeoyantes.

Devant son restaurant favori, Jungkook demeurait immobile, ses yeux errant sur les éclats de vie qui jaillissaient des rues commerçantes animées de l'autre côté. Pourtant, l'appétit lui manquait, tout comme la motivation de se lancer à la conquête des lumières et des rires qui emplissaient le quartier des plaisirs.

En vérité, son esprit, comme envoûté, ne cessait de revenir à cette vision obsédante : un arc bandé, le sifflement d'une flèche déchirant l'air, et surtout l'expression mélancolique qui avait voilé le visage de Namjoon.

Et d'une partie de la discussion qui l'avait ébranlé.

Il revoyait la discussion avec Taehyung, chaque mot, chaque inflexion de voix, ébranlant les certitudes qu'il croyait avoir. Une vague de confusion mêlée de colère s'empara de lui, remplaçant l'indifférence par un tourbillon de sentiments contradictoires.

Finalement, dans un souffle, Jungkook abandonna toute velléité d'évasion. Changeant de cap, il fit volte-face et, d'un pas plus déterminé qu'il ne l'aurait cru, se dirigea vers Sungkyunkwan, cherchant, peut-être, des réponses au tumulte qui l'habitait.

Drapée dans un silence précaire dû au couvre-feu, la soirée imposait sa vigilance. Évitant les préfets en patrouille, il pénétra dans la cour déserte, où seuls les échos de ses sandales troublèrent l'immobilité nocturne. À pas feutrés, il se dirigea vers le dortoir comme une ombre fuyant l'éclat de la lune.

Devant la porte de Namjoon, il toqua discrètement. Le battant s'entrouvrit, laissant apparaître un œil noir qui le transperça d'un regard fulgurant.

« N'avais-je pas mentionné le milieu de la nuit ? Tu as oublié comment utiliser les Si* pour estimer l'heure ?

— Il ne reste plus que trois jours et la tâche est encore immense, répliqua Jungkook en maugréant. Si tu le permets... »

Il poussa la porte avec détermination, poussant Namjoon sur le côté, puis s'installa avec assurance devant le bureau. Les bras croisés, il lança un regard de défi à son camarade, prêt à résister à toute tentative d'expulsion. En réponse, les épaules de Namjoon s'affaissèrent légèrement, trahissant une résignation silencieuse.

« Vivement que cette comédie se termine... », soupira-t-il en le rejoignant.

Jungkook pinça les lèvres, tentant de maîtriser l'élan d'une réplique cinglante.

Laissées pour la fin, les leçons de calligraphie exigeaient à présent leur attention. Entretemps, Namjoon s'était déplacé pour s'asseoir près de lui, guidant ses gestes. D'une main assurée, Jungkook trempa le pinceau dans l'encre noire et, avec une délicatesse infinie, traça le premier caractère sur la feuille immaculée.

« C'est ce que tu appelles un hanja* ? Recommence. »

Les doigts crispés autour de l'encrier, Jungkook réprima l'élan furieux qui le poussait à le lancer au visage de Namjoon. Son regard flamboyant se posa sur Namjoon, cherchant à comprendre, à apaiser la tempête qui menaçait de l'emporter tout entier.

« Un enfant de cinq ans réussirait mieux. Applique-toi. »

Il serra les dents et se lança de nouveau dans l'effort, l'irritation faisant rougir son visage et son cou.

« Ce n'est pourtant pas si difficile, fit remarquer Namjoon.

— Dans ce cas, je t'en prie, fais-le toi-même ! », s'écria Jungkook, à bout de patience.

Namjoon leva les yeux vers lui, et un rictus naissant effleurant ses lèvres.

« Très bien. Tu ne me laisses pas d'autre option. »

Il se redressa avec élégance et s'approcha davantage de Jungkook qui, visiblement confus, recula instinctivement son buste.

« Qu'est-ce que tu fais ? demanda-t-il, méfiant.

— Fais-moi confiance.

— Jamais de la vie, répondit-il, sentant son cœur s'emballer.

— Ne bouge pas. »

Namjoon se glissa avec fluidité dans l'ombre de Jungkook, s'alignant parfaitement derrière lui.

« Repousse-moi si tu ne veux pas », dit-il d'une voix tranquille.

Les jambes repliées, il enserra les flancs de Jungkook, son torse frôlant son dos. Ses bras se refermèrent doucement autour de lui, posant ses mains sur les siennes.

Paralysé, Jungkook sentit son cœur s'affoler, un tambour battant frénétiquement dans sa poitrine. La chaleur monta en lui, envahissant son cou, se répandant comme une traînée de poudre jusqu'à ses clavicules, colorant la pointe de ses oreilles d'un rouge brûlant. Il tenta de respirer, mais l'air semblait se dérober.

Il paniqua intérieurement.

Qu'est-ce qu'il fait encore, par tous les dieux !

« Détends-toi, dit-il, son souffle effleurant l'oreille de Jungkook. Je ne vais pas t'étrangler, je veux juste te montrer comment tenir correctement le pinceau pour réussir tes calligraphies.

— Mais tu n'es pas obligé de...

Shhh.

— Mais Ki...

— Je t'ai dit de me repousser si tu ne veux pas, le coupa-t-il d'une voix sereine. Tu ne fais que parler.

— Bon sang, tu es tellement paradoxal que je me perds, croassa-t-il, désemparé.

— Je suis tout aussi désorienté que toi.

— Alors arrête, balbutia-t-il d'une petite voix.

— C'est ce que tu veux ? », s'assura-t-il.

Jungkook se mura dans le silence, l'âme égarée.

Oui !

...Non ?

L'étreinte chaleureuse de leur proximité lui apportait un réconfort inattendu, tout en suscitant en lui un trouble qui le laissait pantois. Son esprit était tourmenté de la pire des manières.

Prenant le silence de Jungkook comme un accord tacite, Namjoon guida sa main avec aisance et une douceur mêlée de fermeté. Il plongea le pinceau dans l'encrier, traçant d'abord un signe, puis un autre, et encore un, dans un ballet silencieux de gestes délicats et précis.

Les muscles tendus, Jungkook se laissait emporter, indifférent aux traits qui se déversaient sur la feuille ivoire en colonnes méthodiques. La respiration de Namjoon effleurait la courbe de son cou, faisant naître de discrètes décharges le long de son échine. Il savait que Namjoon percevait chaque frisson. Chaque tension. Chaque souffle retenu.

Lui, il sentait chaque battement contre son dos.

Ils étaient rapides, martelant le rythme avec une intensité égale à celle de son propre cœur.

Serait-il aussi perturbé que moi ?

Un souffle ténu et tremblant lui échappa, et il clôt fermement les paupières.

Personne, pas mêmes Minseo, ni Sunhi, ni même Chan n'avaient jamais su éveiller en lui un bouleversement jusqu'alors inconnu. Une fusion de curiosité et de désir se déployait en lui, une chaleur enivrante mêlée à un frisson électrisant.

Pourquoi ce geste maintenant, pourquoi cette tendresse inattendue ? Son esprit hurlait des questions sans réponse, son cœur continuant de s'emballer, comme s'il s'apprêtait à sauter dans le vide.

« Qu... qu'est-ce que je suis en train d'écrire... ? », demanda-t-il d'une voix ténue, vulnérable et méconnaissable.

Son propre timbre lui semblait étranger, un murmure tremblant porté par la confusion.

« Yuèguāng », répondit Namjoon d'un accent impeccable, effleurant délicatement et délibérément la nuque offerte de ses lèvres.

Le simple contact fit naître un frisson, une onde de chaleur parcourant l'échine de Jungkook. Son souffle se brisa en de légers éclats irréguliers, comme un oiseau battant des ailes dans une cage trop étroite.

« ... Pourquoi, clair de lune ? demanda-t-il.

— C'est le premier mot qui m'est venu. »

Namjoon murmura ces mots contre sa peau, sa voix basse et intime, vibrante d'une émotion que Jungkook ne pouvait déchiffrer.

C'est plutôt la blancheur de ta peau qui m'a inspiré.

Jungkook hocha timidement la tête. Son cœur battait de plus en plus vite, une pulsation folle, comme s'il cherchait à s'aligner avec le rythme du souffle de Namjoon contre sa peau. Tout ce qu'il percevait était sa chaleur de contre lui, son souffle chaud et doux, et ce mot – Yuèguāng – qui résonnait dans son esprit.

Namjoon se perdait dans l'ivresse des souffles coupés et des frémissements que son toucher léger éveillait sur le corps de Jungkook. Chaque réaction l'enivrait comme une drogue précieuse. Il en redemandait, pris dans l'étreinte enchanteresse de ce rituel sensoriel.

Mais le pinceau sécha finalement, le mot entièrement calligraphié, et l'instant fut terminé.

Une étrange sensation de vide s'installa en Namjoon, comme si quelque chose de précieux venait de lui échapper. Il se redressa légèrement, rompant leur proximité sans totalement s'éloigner.

« Alors ? », dit Namjoon, son souffle chaud toujours proche de son oreille.

Jungkook mit un moment avant de comprendre qu'il parlait du mot calligraphié, et non de ce moment étrange et intime qui les avait enveloppés. Il détourna lentement les yeux, ses doigts toujours tremblants sur le manche du pinceau, et contempla les traits sur la feuille.

Quelle délicatesse.

Les courbes et les lignes se déployaient avec une grâce naturelle, chaque mouvement de la plume laissant une empreinte parfaite, sans la moindre bavure. Les caractères étaient si propres, si élégants, que la blancheur de la feuille en semblait sublimée, exaltée par la pureté de l'encre.

Ce qui le frappa le plus était l'harmonie inattendue de l'écriture de Namjoon mêlée à la sienne. Comme deux arts entremêlés, chaque trait apportait sa singularité, sa texture, son émotion. Ensemble, ils formaient une calligraphie unique, une fresque où deux âmes semblaient se rencontrer et dialoguer silencieusement.

« Passable », déclara Jungkook, tentant de masquer son admiration derrière un masque de nonchalance.

Namjoon esquissa un rictus amusé, un éclat de rire contenu au fond de ses yeux.

« Donc, tu parviendras à le réitérer seul ?

— Évidemment... », grommela Jungkook, la mauvaise foi colorant ses mots.

Namjoon esquissa un léger mouvement de tête, le sourire aux lèvres, captivé par le profil renfrogné de son camarade, qui s'efforçait de conserver une apparence impassible. Et il y parvenait, du moins, si l'on omettait le rouge vif qui teintait ses joues et le bout de ses oreilles.

Il retira le pinceau des doigts crispés de Jungkook. Puis, d'un geste doux, il posa ses mains sur ses épaules et le fit lentement se retourner, avant de le lâcher. Ils se firent enfin face.

Le temps semblait figé dans une pause éternelle. Les sabliers s'égrainaient de leur substance pour s'étirer en instants infinis, comme si dans un geste d'une générosité rare, l'univers leur offrait des instants supplémentaires à l'écriture de leur histoire.

« Tu as peur ? », murmura Namjoon.

Jungkook secoua doucement la tête, rejetant la vérité qu'il cachait derrière un voile de dénégation.

Il était terrifié.

Pourtant, une fascination perturbante le retenait.

Car, malgré tout, il aspirait encore à cette proximité qu'il feignait de vouloir fuir.

Je ne me reconnais plus. Que m'arrive-t-il ? Par quel enchantement parvient-il à me désorienter au point de me rendre incapable de m'en aller ?

« Tu n'as vraiment peur de rien, n'est-ce pas ? demanda Namjoon d'une voix douce et basse, son timbre rauque résonnant presque en Jungkook. Ni des gens ni des rumeurs à ton sujet.

— Les racontars me laissent indifférent, répondit-il finalement dans un murmure. Qu'ils parlent de moi, ça m'importe peu. Ou de toi.

— Pourtant, tu connais la tragique histoire de ma famille.

— Ça m'est égal, Kim.

— Ne mens pas, s'il te plaît.

— Je pense que tu me connais suffisamment pour savoir que je n'ai aucune raison de le faire. »

Dans un instant de vulnérabilité, Namjoon baissa la tête, dissimulant à quel point ces paroles le touchaient. Jamais personne ne lui avait adressé de tels mots avec une telle sincérité.

Jamais.

Pourtant, en secret, il avait prié de longues nuits pour n'en connaître que la saveur.

« Jeon, ce n'est...

— Tu as oublié l'année de nos quinze ans ? »

Namjoon tiqua à ce souvenir.

Il se battait contre la vague de honte qui le submergea jusqu'à le faire vaciller.

Se mordant la lèvre, il exhala un souffle ténu, puis porta sa main à son visage, cherchant à dissimuler un trouble qu'il savait trop évident.

Jungkook fut ébranlé par le souffle fragile qui s'échappait des lèvres de Namjoon. Son cœur se serra. Il ne sut guère pourquoi à cet instant, il n'aima pas le voir dans cet état. Son esprit sembla s'éteindre. Ignorant ses dernières hésitations, il combla les quelques centimètres qui les séparaient.

Tout ce qu'il voulait, c'était l'apaiser.

Avec une lenteur hésitante, il enlaça le cou de Namjoon de ses bras, le serrant contre lui. Ignorant le souffle suspendu et l'immobilité stupéfaite du Kim, Jungkook inclina sa tête, posant sa joue sur l'épaule accueillante.

Il se réjouit que Namjoon ne l'écartât pas.

Mais il tremblait à l'idée que, désormais, Namjoon ne le ferait plus jamais.

Il tenait désormais dans ses bras un homme brisé, plus vulnérable qu'il ne l'avait jamais été. Le plus troublant ? Namjoon se permettait de s'effondrer ainsi en sa présence. Et, partagé entre désarroi et souffle de confiance, Jungkook ne savait plus où trouver son propre équilibre.

« Tu me détestes parce que tu penses que je te juge bêtement comme les autres ? », demanda Jungkook dans un murmure.

D'un geste désespéré, Namjoon agrippa ses avant-bras, le cœur tambourinant sous la surprise de cette proximité inattendue. Il en était si heureux, il ne pouvait le contrôler.

« C'est une question stupide.

— Réponds-moi », chuchota-t-il.

Namjoon clôt douloureusement les paupières, inhalant profondément la douce odeur de camphre et de musc émanant des cheveux de Jungkook.

Il m'était aisé de me bercer de l'illusion de te détester.

« Tu es habitué à la solitude ? renchérit Jungkook, respectant son silence.

— L'es-tu ?

— Non.

— Pourquoi ?

— Elle m'effraie.

— Tu as donc ta réponse.

— Pourtant, je suis venu te voir, il y a cinq ans, avec Seokjin.

— Pourquoi... ? souffla-t-il, dans une supplique.

— On ne te voyait pas comme tout le monde. On avait quinze ans, mais on n'était pas des idiots.

— Justement... pourquoi ? insista-t-il.

— Seokjin fait partie de ton clan, il ne supportait plus de te savoir isolé à cause de ton passé, et encore moins d'être rejeté par la majorité des Kim. Moi non plus. On était sincèrement peinés pour toi.

— Vous n'auriez jamais dû, murmura-t-il avec toute la peine du monde.

— Je sais à quel point la solitude tue à petit feu, dit-il en fronçant les sourcils sous l'incompréhension. Et je n'ai jamais saisi la raison pour laquelle tu nous avais rejetés.

— Je n'étais pas prêt. »

Pas prêt à accepter d'aimer de nouveau, et risquer de perdre des êtres chers.

Jungkook ferma à son tour les yeux. Namjoon n'avait fait que se protéger des cruautés du monde. Une vérité qu'il avait toujours sue.

Mais...

« Je t'ai tellement détesté depuis que tu as levé la main sur Seokjin. »

Namjoon se tendit.

« Je suis désolé, murmura-t-il, le cœur compressé.

— C'est à lui que tes excuses sont dues. Même s'il ne t'en a jamais voulu, contrairement à moi. »

Namjoon ressentit une poignante douleur au cœur, un remords lourd comme une pierre. Le seul Kim – avec Taehyung et son père – à lui avoir offert une main secourable s'était retrouvé victime d'une fureur déchaînée, battu sans merci par la colère et la terreur qui l'avaient alors envahi.

Sa rage avait été incontrôlable.

Une rage contre le monde qui s'était hélas abattue sur la mauvaise personne.

Sur Seokjin qui n'avait pipé mot, accompagnant seulement Jungkook qui lui parlait. Il s'était simplement tenu face à lui et lui avait souri, ses yeux illuminés d'une clarté soucieuse, sereine et sincère.

Avant qu'il ne s'élance vers Seokjin, une seule lucidité persistait dans son esprit saturé par ses émois douloureux : son cœur refusait farouchement l'idée de blesser Jungkook, malgré le fait que ce dernier ait été celui qui lui avait adressé la parole.

Pourtant, il devait expulser sa rancœur, comme une marée déchaînée brisant les rivages de sa conscience. Sans un souffle d'hésitation, il avait frappé Seokjin. Un coup, deux, trois, jusqu'à ce que celui plus violent de Jungkook sur sa mâchoire le ramène brutalement à la réalité.

Le regard empli de haine que Jungkook lui avait jeté était gravé dans son âme, un souvenir pénible et déchirant qu'il ne pourrait jamais effacer.

Il savait qu'il l'avait mérité, mais il aurait tout donné pour que Jungkook le comprenne, à cet instant.

Le regard des gens l'avait détruit.

« Je n'étais pas disposé à accepter qui que ce soit, à cette époque, j'étais déjà assez tourmenté à repousser Hoseok et Taehyung chaque semaine, dit-il d'une voix si basse et peinée. J'étais... »

Ses mains tremblantes serrèrent davantage les avant-bras de Jungkook, accablé par une vague de détresse.

« J'étais une mer déchaînée de colère, sans distinction ni clarté envers ceux qui avaient de bonnes intentions. »

Pourtant, tu es le seul rayon de lumière dans mon monde enténébré.

« Tu sais ce qui me surprend le plus ? dit Jungkook après un instant de silence. Il continue de s'inquiéter pour toi et te défendre chaque fois que l'un de nous dit du mal de toi. Ça ne me plaisait pas. Si ça ne dépendait que de moi, je t'aurais déjà refait le portrait. Tu ne peux imaginer sa colère lorsque j'ai seulement suggéré de te faire regretter ton acte. Je ne l'ai plus envisagé. Il t'a préservé de ma colère. On s'était violemment disputés, ce jour-là, à tel point que j'ai cru que notre amitié s'était brisée. »

Le souffle de Namjoon vacilla. Il contenait à grand-peine son désarroi mêlé d'un choc vibrant dans chaque parcelle de son corps.

« Il existe des personnes prêtes à veiller sur toi. Tout le monde ne te veut pas du mal. »

Ses poings se refermaient une fois de plus sur les avant-bras de Jungkook, serrant avec une force désespérée, comme s'il tentait de contenir la vague de tristesse prête à se muer en pleurs déchirants. Il sentait la douleur monter en lui, un torrent amer qu'il repoussait tant bien que mal, résolu à ne pas laisser les larmes couler devant lui. Il voulait garder cette souffrance pour lui, l'enfermer jusqu'aux heures solitaires qui l'attendaient, où seul, dans l'obscurité, il pourrait enfin laisser libre cours à sa peine.

Comme tant de nuits précédentes.

Ce sujet, celui que Jungkook venait de soulever, était pour lui l'un des plus douloureux. Un souvenir qu'il avait enterré profondément, qu'il n'avait jamais osé aborder avec quiconque.

Cela l'avait longuement rongé, consumé de l'intérieur.

Les remords le hantaient, la culpabilité pesait lourdement sur ses épaules, et une envie dévorante de tout réparer le tenaillait. Il aurait voulu effacer ce souvenir, faire disparaître la trace de ce regard noir et furieux, ce regard qui l'avait ébranlé jusqu'au fond de son âme.

À présent que Jungkook lui en parlait, Namjoon se sentait mis à nu, exposé devant ses propres erreurs. Il était incapable de détourner le regard, contraint de faire face à ce qu'il avait tenté de fuir pendant si longtemps. La tristesse de Jungkook était là, palpable, et il savait qu'il en était la cause.

Cela rendait Namjoon vulnérable, fragile.

Son cœur se serra, une pointe de douleur perçait chaque battement, alimentée par la conscience de son propre échec.

« Je m'excuserai auprès de lui. Je t'en fais la promesse », souffla-t-il d'une voix étouffée, décidé à réparer son erreur et saisir l'occasion qui lui était offerte.

Les mots étaient maladroits, lourds de regrets, mais ils portaient en eux toute la sincérité de son cœur. Il voulait que Jungkook sente combien il tenait à lui, combien il était prêt à tout pour réparer ce qu'il avait brisé. Il avait peur, peur de ne jamais pouvoir effacer cette douleur, mais il refusait d'abandonner.

À cet instant, ce fut comme si Jungkook abandonnait enfin ses armes après un combat acharné contre lui-même.

Un simple murmure d'excuses et une promesse soufflée avaient suffi à fissurer la carapace de rancœur qui l'entourait, à dissiper le brouillard qui l'empêchait d'apprécier Namjoon à sa juste valeur.

Pour la première fois depuis longtemps, il sentit une paix fragile naître en lui, un apaisement qui, bien que timide, réchauffait son cœur.

Il se redressa légèrement, se détachant juste assez pour regarder Namjoon.

Leurs yeux se rencontrèrent, se frôlant comme des étoiles dans l'immensité d'un ciel nocturne.

Il y avait tant de choses que Namjoon aurait voulu dire, tant de sentiments qui brûlaient en lui, mais aucun mot ne semblait assez juste, assez fort pour exprimer tout ce qu'il ressentait.

Jungkook inclina doucement la tête et déposa un baiser tendre sur le front l'homme sans défense qui s'accrochait à lui. Namjoon ferma les yeux sous ce contact, ses doigts se resserrant involontairement autour des avant-bras de Jungkook, comme s'il craignait de le voir s'éloigner à nouveau.

Ce baiser était léger, éphémère, comme une plume caressant la surface de l'eau. Mais il portait en lui tout le poids du pardon de Jungkook, toute la douceur qu'il avait retenue.

Toute la compassion qu'il n'avait pas su exprimer autrement.

C'était comme si sa conscience s'était arrêtée, figée dans une attente indéfinie, laissant son âme seule régir ses véritables intentions. À cet instant, l'idée de l'embrasser d'une manière aussi pure et innocente lui avait paru la plus éclatante des inspirations.

Il sut qu'il avait agi avec sagesse lorsqu'il s'engouffra dans l'infinité noire des yeux de Namjoon. Il fut prisonnier de ce gouffre sans fin, intense et magnétique que dévoilaient les iris brumeux, légèrement embués, mais brillants de reconnaissance. 

Dans ce regard, Jungkook perçut une profondeur qu'il n'avait jamais remarquée auparavant, une vulnérabilité tendre qui lui fit comprendre que, peut-être, il n'avait jamais vraiment regardé Namjoon.

Pas comme ça.

Pas avec cette ouverture d'âme, ce désir de comprendre tout ce qui se cachait derrière ces yeux sombres et captivants.

Le regard de Namjoon n'avait jamais été aussi doux qu'à cet instant. Un éclat de lumière semblait y danser, comme si la tendresse même avait trouvé refuge dans ses prunelles.

Un frisson ténu secoua Jungkook, remontant le long de sa colonne vertébrale. Son cœur défiait la vitesse de la lumière, battant avec une frénésie qu'il n'avait jamais connue, comme s'il tentait de rattraper des années de silence, des années de non-dits.

Son âme chantait la plus belle des mélodies, une harmonie délicate qui résonnait en lui s'élevant comme une prière muette vers le ciel étoilé de ses pensées.

Car à cet instant, Namjoon était plus beau qu'il ne l'avait jamais été à ses yeux. Ce n'était pas une beauté physique, bien que cela fût indéniable, mais une beauté plus profonde, plus spirituelle, qui émanait de son aura.

Et, à cet instant, le cœur de Jungkook s'éveilla.

S'éprit.

S'enivra.

Et découvrit un paradis insoupçonné dans les profondeurs de ses perles noires.

Quant au cœur de Namjoon...

Cette éclosion était déjà une vieille compagne.



Une explosion de couleurs et de carillons dont il avait longtemps connu les résonances en son âme.


À suivre...


Alors, ce chap ? Plein de douceur, je sais, héhé. C'est inattendu ? 😚

Et nope, ce n'est pas vraiment un slow burn, mais leur relation évoluera quand même avec une certaine « lenteur » et douceur !

... Sauf si tu veux une histoire de 40 chapitres mdrrrrr

Je te rappelle que c'était un OS, à la base, donc si les choses vont « vite », c'est voulu (le but des histoires courtes, quoi) 

Enfin « courte »... 🙄 On s'est compris mdrrr

ANYWAY 

À dimanche ! Et j'espère que tu aimes toujours ce début, il va vite se passer des choses, parce que n'oublie pas, c'est aussi une histoire avec une intrigue politique ! 🤭


𝑾𝒊𝒕𝒉 𝑳𝒐𝒗𝒆, 𝑫𝒂𝒓𝒌 𝑬𝒚𝒆𝒍𝒆𝒕 🖤

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