SungTaro - Under Kamis Eyes
- Ça fait un moment qu'on marche non ? Fit remarquer le brun dont les jambes commençaient à fatiguer.
- Oui. On y est presque, courage !
Plus les deux garçons avançaient et plus l'humidité de la forêt se faisait ressentir. Finalement, ils arrivèrent devant un Torii, une grande porte rouge à la forme si unique. Elle avait l'air vraiment vieille et abîmée, comme laissée à l'abandon. En voyant Shotaro s'incliner respectueusement pour passer la porte, Sungchan compris alors qu'ils se rendaient dans un Jinja, un sanctuaire Shintô.
- Ne passe surtout pas la porte au milieu, il ne faut pas manquer de respect aux Kamis. Averti le japonais.
Sungchan acquiesça et imita Shotaro en s'inclinant puis traversa la porte en évitant le milieu se retrouvant face à des escaliers couverts de mousses.
- Nous sommes maintenant dans le monde des Kamis.
- Le monde des Kamis ? Est-ce que les Kamis sont ici ? Demanda Sungchan, curieux et intrigué.
- Les Kamis sont toujours présents. Ils écoutent nos prières.
A force d'avancer, les deux jeunes hommes se retrouvèrent face au Haiden, l'autel du Jinja.
- Viens purifier tes mains, Sungchan.
- J'arrive.
Shotaro lui expliqua qu'il s'agissait d'un chōzuya, une petite vasque d’eau située à l’entrée du sanctuaire pour purifier ses mains et sa bouche avant d'entrer.
Le japonais pris de l’eau avec le hishaku, la grande louche en bois, de sa main droite pour verser un peu d’eau dans sa main gauche, puis la guida à sa bouche avant de faire passer le hishaku dans l’autre main pour purifier sa main droite. Il fit ensuite de même pour Sungchan puis reposa la louche sur le socle en bois, la tête de cette dernière inclinée vers le bas, expliquant l'importance de le faire dans l'ordre.
- Viens.
Sungchan suivi ensuite son ami sur le Sandô, chemin dallé qui relie le Torii à l’autel.
- Là, nous arrivons au Haiden. Dit Shotaro en se retournant vers le brun. Qu'est-ce que tu fais Sungchan, il ne faut pas marcher au milieu, tu vas énerver les Kamis !
- Oh désolé pardon j'ai pas fais attention... Répondit-il, une mine désolée.
- Non c'est moi, j'aurais dû te le dire.
Ils échangèrent un sourire avant de poursuivre.
- Voici une pièce de 5¥, ça porte chance. Jette là devant l'autel.
Les deux garçons jetèrent leur pièces devant l'autel avant que Shotaro ne fasse sonner la cloche poussiéreuse et fissurée du Jinja pour éloigner les mauvais esprits.
- Maintenant imite moi. Dit-il.
Les mains jointes, il se baisse alors vers l’avant deux fois, tape dans les mains deux fois également, rapidement imité par le plus jeune.
- Maintenant prie.
Les mains serrées devant la poitrine, les yeux fermés, ils priaient silencieusement. Étant athée, Sungchan ne savait pas vraiment comment prier mais décida de demander la protection des personnes qui lui sont chers ainsi que le courage de parler au Japonais de ses sentiments. Ils se baissèrent de nouveau deux fois à la fin de la prière pour clôturer le rituel.
- Voilà. Prononça doucement Shotaro comme si un poids s'otait de ses épaules. Désolé de t'avoir fait prier mais je voulais te montrer ce sanctuaire, il est à l'abandon depuis une bonne centaine d'années mais il n'en reste pas moins beau. Ça m'est arrivé plusieurs fois de venir ici pour le nettoyer un peu.
- C'est vraiment génial. Ta culture... enfin, ta religion... elle est passionnante.
Il se mit alors assez soudainement à pleuvoir.
- Oh... la météo n'avait pas parlé de pluie. Fit remarquer le plus âgé.
- Tu penses que j'ai mis les Dieux en colère ? Peut-être qu'ils n'ont pas apprécié que je marche au milieu du Sandô...
- Mh... je ne sais pas. Ne te torture pas l'esprit, c'est sûrement une pluie passagère.
Alors que les deux adolescents observaient la pluie tomber, le vent se leva brusquement, bousculant même Shotaro, rattrapé de justesse par son camarade.
- Shotaro, ça va ?
- Je vais bien. J'ai juste été prit par surprise, je n'étais pas sur mes appuies.
- Tu penses que les Kamis sont en colère ?
- Je ne sais pas... Répéta le japonais, sa nervosité grandissante.
- On va pouvoir retourner chez toi ? Tu peux contacter ta mère au cas où ?
- Je ne sais pas, Sungchan. Et puis utiliser son téléphone portable dans un Jinja est impolie envers les Dieux.
- Elle sait qu'on est là ? Si jamais on est coincé...
- Je ne lui ai rien dit non...
Une bonne heure s'était écoulée sans que la pluie ne s'arrête et le vent se faisait de plus en plus violent. Les garçons ne portaient rien de réchauffant si ce n'est un plaid, précédemment persuadé de ne se faire assaillir uniquement que par la chaleur et l'humidité de la forêt. Ils s'étaient finalement assis l'un à côté de l'autre, essayant d'être patient et de supporter la température qui chutait de plus en plus.
- J'ai froid. Murmura Shotaro qui se sentait coupable d'avoir emmené son ami ici.
Sungchan passa son bras autour des épaules du plus âgé pour qu'il se blottisse contre lui.
- Ça va aller 'Taro, tant qu'on est ensemble on a aucun soucis à se faire.
Les joues du japonais avait pris une teinte rosé que le ciel sombre ne permettait à personne de discerner.
- Sungchan...
- Oui ?
- Parfois je me demande ce que j'aurais fais sans toi. On est tellement différent, mais quand je suis avec toi je me sent...à ma place.
Sungchan avait sourit, posant sa joue sur le haut du crâne du plus petit.
- Est-ce-qu'on a le droit de se confesser dans un Jinja ? Osa-t-il demander.
- Q-Que- j'ai- j'ai pas- enfin, si tu veux le prendre comme une confession...
- Ah non ! Je veux dire- enfin c'est moi qui voulais me confesser. Avoua le brun en se détachant de son camarade pour le regarder dans les yeux.
Un silence avait prit place entre les deux garçons souriant jusqu'au oreilles avant d'éclater de rire. C'était un silence entendu, comme si ils avaient silencieusement convenu qu'il n'y avait rien à ajouter.
Voyant que le soleil allait bientôt se coucher et que la situation n'évoluait pas, Shotaro se décida à sortir son téléphone portable.
- Il n'y a pas vraiment de réseau ici. Je vais quand même écrire un message à ma mère et avec un peu de chance il passera quand il y aura un peu de réseau.
Le grand brun acquiesça et une fois la nuit tombé proposa alors à son guide de dormir. Ils s'allongèrent à même le sol du Jinja, l'un contre l'autre, essayant du mieux qu'ils pouvaient d'exploiter la chaleur de leur simple plaid. Dans son sommeil, Sungchan souhaitait très fort que la pluie s'arrête ; à l'instar de Shotaro qui priait les Dieux Fujin et Taka-Okami de calmer le vent et la pluie.
Le lendemain, le soleil se leva, illuminant l'humide forêt ainsi que les visages détendus des deux endormis. Sungchan fût le premier à ouvrir les yeux, réalisant alors très vite que son aîné avait la tête posée sur son épaule, le bras avachi sur son torse et une jambe par-dessus la sienne. Son premier réflexe fût d'abord de paniquer, mais voyant à quel point il avait l'air paisible, il se mit à l'observer.
Shotaro avait une belle peau colorée, digne de quelqu'un dont l'épiderme affronte chaque jour le soleil de la campagne pour se rendre en cours. Il avait de jolies cils et de belles lèvres dont le sourire restait gravé dans la mémoire du brun. Ce dernier, réalisant qu'il analysait Shotaro, prit soudainement une teinte rosé.
- Shotaro... il fait jour...
- Mh, d'accord... encore quelques minutes.
- Tu penses que les Kamis nous ont regardé dormir ?
- Les Kamis... uh ?
Le garçon se redressa alors d'un coup, se remémorant leur situation actuelle. Il jetta donc un coup d'oeil autour de lui, admirant la beauté des rayons du soleil qui jouaient entre les feuillages des arbres robustes de la forêt.
- Sungchan, vite ! Rentrons !
- O-Oh, d'accord.
Après avoir rangé leurs affaires, les deux garçons prirent le chemin inverse veillant bien à ne pas passer au milieu du Sandô et du Torii pour enfin rentrer à la maison. En sortant de la forêt, le réseau était revenu. Shotaro réalisa alors qu'il avait 6 appels manqués de sa mère, ce qui n'était pas bon signe, et une réponse à son message qui lui était parvenue dans la nuit.
- Elle a répondu quoi ?
- Elle a dit « je croyais tu étais plus intelligent, on va avoir une discussion sérieuse. ».
- Elle est énervée tu penses ?
- Ma mère ? Biensure qu'elle est énervée. On a disparu sans rien dire depuis hier après-midi et elle découvre que je suis partie dans la forêt avec toi.
- On a rien mangé depuis et elle doit sûrement s'inquiéter aussi.
- Chez ma mère, l'inquiétude et la colère font la paire. Elle va sûrement me gifler d'inquiétude et me gronder de soulagement.
- C'est mieux que des parents qui s'en foutent non ?
L'aîné hocha la tête.
- Oui, c'est pour ça que j'accepterais mon châtiment sans rien dire.
Sungchan souriait mais il était tout de même très inquiet pour Shotaro. Sa mère n'est pas méchante mais savoir qu'elle risquait de punir le châtain ne le ravissait pas vraiment. En le voyant inquiet, le japonais glissa sa main dans celle de son partenaire.
- Ne t'inquiètes pas, Sungchan. Si je suis avec toi, je peux bien me prendre des tonnes de gifles sans crainte !
- Ne dis pas ça ! Rigola le brun.
- Je t'aime.
Le cœur de Sungchan bondit dans sa poitrine, c'était inattendu mais il se sentait d'un coup plus léger.
- Moi aussi. Répondit Sungchan à voix basse, en faisant passer ses doigts entre ceux du plus âgé.
Shotaro avait juste ricané, mais ce rire signifiait tout pour lui, et si il y avait un Kami de l'amour, Sungchan pourrait le prier tout les jours, pour passer chaque instant aux côtés de son amoureux.
☖༺ END ༻☖
nda : mon premier one-shot de 2022 !
Disclamer : y'a pas de kami de l'amour malheureusement...
Merci d'avoir lu <3
Et bonne année à vous !!
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