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                 LE VENT SOUFFLAIT À TRAVERS SES CHEVEUX BLONDS, SUSPENDU AU-DESSUS DU VIDE, À QUELQUES MÈTRES DE HAUTEUR, OLIVE PLUS OU MOINS CONSCIENTE. Sa vie n'était rattaché qu'à un fil. Sa vie ne dépendait que de Jason Todd à cet instant présent.

Ils étaient tout les deux suspendus au-dessus du vide, prêt à s'écraser vulgairement sur le bitume qui les attendaient en bas. Jason ne voyait pas comment ils pourraient s'en sortir. Il ne voulait pas lâcher malgré la douleur de sa main gauche, il se refusait à abandonner. Peut-être que si ça n'avait dépendu que de lui, il se serait résigné à lâcher mais non, la vie de son amie était en jeu. Jason refusait qu'elle meurt pour lui, il s'en voudrait même après la mort.

Dick arriva à toute vitesse en panique, lorsqu'il vit Jason son cœur rata un battement. Il ne disait rien et cherchait le corps de Oli quelques part en bas mais rien. Était-il rassuré ? Oui, lorsque Jason lui fit signe qu'il l'a retenait.

— Jason, attrape ma main ! Tiens bon.

Il lâcha le rebord de la fenêtre pour s'accrocher à la main de Dick, mais à cause des gants du costumes, ils glissaient. Dick était en train de s'imaginer le pire alors que Jason croyait encore une fois en Dick, peut-être et sûrement la dernière fois qu'il croirait en quoi que ce soit.

— Accroche-toi.

Sa voix était plus calme, comme s'il avait comprit qu'il ne réussirait pas à les sauver, comme si il acceptait le fait qu'il allait devoir lâcher.

— Dick, rattrape-là.

Jason commença à faire le balancier de plus en plus rapidement ce qui le fit glisser encore plus, jusqu'à lâcher.

Il propulsa de corps inerte de Olive vers le haut, juste assez pour que Dick l'attrape et la remonte. Il n'avait pas eu le temps de réfléchir que les choses s'étaient passé trop vite. Il avait roulé sur le sol, tenant contre lui le corps frais d'Olive. Il l'a serrait toujours plus fort, inquiet. Il n'osait pas regarder en bas, il ne voulait pas voir ce qu'il s'était passé. Il s'imaginait le pire mais il s'en voulait de ne pas se sentir si mal que cela, il avait sauvé Olive et il s'en voulait d'être soulagé que ce soit lui et non elle.

Dick Grayson culpabilisait une fois de plus.

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JASON TODD ÉTAIT EN VIE, OLIVE SILVERLOCK ÉTAIT INCONSCIENTE ET DICK GRAYSON S'EN VOULAIT. Pendant que Jason continuait encore et encore de revivre sa chute, Dick avait passé le reste de la nuit auprès d'Olive inconsciente sans vrai raison apparente. Les choses ne s'étaient pas passé comme prévue et c'était la faute de Dick, il le savait. Mais il ne pouvait s'empêcher de jouer au héros même si au final il devenait toujours le méchant de l'histoire. Ce soir, il y avait bien trop en jeu et il n'avait pas du tout était objectif.

Il avait eu peur. Dick Grayson avait eu peur de perdre Jason puis Olive. Il se torturait l'esprit à se demander si il se serait sentit moins mal si les deux avaient été à égalité et avaient chutés ensemble. Il se retournait la question dans tout les sens, sans pouvoir fermer l'œil de la nuit.

Il s'était finalement accordé une douche en fin de matinée avant de s'éclipser à l'écart des autres dans la salle des costumes.

— L'habit fait le moine, je trouve qu'une urne funéraire t'irais plutôt bien.

Maintenant il entendait la voix de Bruce Wayne.

Dick allait vraiment finir par devenir fou — enfin un peu plus qu'il ne l'était déjà.

— Hé...

Ce n'était pas la voix de Bruce. Il se retourna et écarquilla les yeux, devant lui se trouvait Olive enfin sur pied après plus de cinq heures à être inconsciente. Il s'approcha d'elle rapidement pour vérifier comment elle allait. Il attrapa son poignet pour prendre son pouls, il vérifia son cou si les rougeurs allaient mieux et si elle n'avait rien de casser mais elle fit un pas en arrière pour qu'il la lâche, elle le trouvait bizarre et silencieux — comme toujours, mais là c'était bizarre.

Dick fit lui aussi un pas en arrière avant de croiser les bras et reprendre son ton froid.

— Pourquoi est-ce que tu es revenu ?

— Est-ce que tu connais un garçon à peine plus jeune que Jason, typé asiatique qui accorde une chemise rouge fleuries d'été et un bonnet gris ?

Dick se raidit. Il prit une grande inspiration et lui tourna le dos.

— Oui, pourquoi ?

— Je sais pas, pour savoir. Qui est-ce ? Il ne m'a pas dit qui il était...

— Comment ça ? Dit-il intrigué en se retournant vers elle bien décidé.

Elle venait de se griller toute seule. Olive ne voulait pas lui en parler mais elle n'avait pas le choix.

— Je- J'ai rêvé de lui, enfin... quand Deathstroke me tenais, je me suis... assoupis, et je suis entrée dans sa tête. Sans le vouloir. J'ai vu ce garçon.

— Il était quelle heure ?

— Je sais plus...

— Olive ! Il était quelle heure ?! Hurla-t-il.

— Trois heures ! Fit-elle de même.

Dick assimila plusieurs éléments de la soirée a ce des derniers années. Il faisait les cent pas sans dire un mot, elle savait qu'il bouillonnait au fond de lui.

— Tu continues t'es cauchemars et tu ne m'as rien dis.

Il avait compris.

— Oui et ? Tu voulais que je te le dise comment ? S'agaça-t-elle. Qu'est-ce que ça aurait changé de toute façon ?

— Ça aurait tout changé !

— Ça fait plus de cinq ans que je dois me contraindre à survivre, à combattre seule mes démons, alors que je te le dise... ça aurait changé quoi, Dick ?

— Ça aurait tout changé, je te dis !

— Dis-moi ce que ça aurait changé !

— Je ne m'en voudrais pas à l'heure actuelle de m'être sentit soulagée de t'avoir rattrapé à la place de Jason ! Beugla-t-il.

— Quoi ?

Olive s'appuya contre le mur, les larmes lui montaient aux yeux.

— Jason est-

— Non ! Il est en vie, il va très bien... un gars monté à la testostérone l'a sauvé de justesse, il va bien.

— Je ne comprends pas où est-ce que tu t'en veux, Grayson ?

— Bon sang Oli ! Ouvre les yeux ! Je m'en veux de t'avoir laissé nous aider alors que tu ne te gères toujours pas toute seule et je m'en veux d'avoir été soulagée de pouvoir te serrer contre moi alors que Jason aurait dû mourir ! Est-ce que tu comprends ?!

— Tu aurais préféré que je tombes à sa place, alors ?

Ses yeux étaient humides, Dick tourna sur lui-même en se tirant les cheveux.

— Pourquoi est-ce que tu es revenu, Olive ? Demanda-t-il une nouvelle fois calmement. Qu'est-ce que tu fais, là ?

— Je voulais rentrer...

— Comment- Je ne comprends pas ? Comment après tant d'année à se gueuler dessus, s'insulter, se dire d'horribles choses et se battre tu souhaites revenir ? Ça ne t'as pas suffit ? Tu en veux plus ? Il est où ton problème ?

— Pourquoi est-ce que tu n'accepte pas le fait que je puisse simplement vouloir te retrouver ?

— Parce que c'est impossible, rit-il froidement. C'est impossible, pas après ce que j'ai dis.

— Si c'est possible ! La preuve ! S'avança-t-elle vers lui. Il est où le problème Grayson ?

— Le problème il est que j'essaie, tant bien que mal, d'avancer et de laisser derrière moi les mauvaises choses de ma vie, ce qui me retenait à cette noirceur et... tu es là.

Ce qu'il venait de lui dire fit l'effet d'une bombe. Elle échappa une larme qui se déversa sur sa joue, elle l'essuya à la volée avant de reculer de quelques pas.

— Tu aurais peut-être dû rattraper Jason à la place.

— Olive, je voulais pas dire ça.

— Non, ça ne fait rien, tu as toujours su placer les bons mots au bons moments, dit-elle en reniflant. Je pense que c'est en partit pour ça que tu es toujours seul, Dick.

Elle s'apprêta à sortir lorsqu'il ouvrit la bouche.

— Tu es malade Olive, ce n'est pas rien. Pourquoi est-ce que tu n'as rien dit ?

Elle revint sur ses pas et s'approcha au plus près de lui, le menaçant avce son petit index.

— Et toi tu es un con, Dick Grayson.

Il détourna le regard, il refusait de voir toute cette haine dans son regard. Il s'en voulait et se sentait idiot, mais il fallait qu'il la blesse pour s'éloigner d'elle, encore une fois.

Le problème d'Olive pour Dick, c'est qu'elle revenait toujours, peu importe ses mots.

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              OLI ÉTAIT ASSISE DANS LA CUISINE A SE TORTURER L'ESPRIT, ALORS QUE DICK FAISAIT DE MÊME DANS LA SALLE D'ENTRAÎNEMENT. Tout deux allaient mal, très mal et ce n'était pas pour autant qu'ils reviendraient l'un vers l'autre. Olive était seule dans la cuisine à se retourner le cerveau tout en se demandant qui était ce jeune homme qu'elle avait vu, il avait l'air si... pure, si gentil, il n'avait pas sa place dans un tel endroit. D'ailleurs, elle ne comprenait toujours pas vraiment quel était cet endroit. Enfin... elle avait une idée, qu'elle pensait improbable mais après tout, elle était une descente de la famille Silverlock et Arkham, maudite par son ancêtre sorcière avant elle, qu'est-ce qui ne serait pas improbable dans ce genre de situation ?

Si il s'était réellement passé ce qu'elle pensait, cela voulait dire que Olive avait eu un déclic et que la situation évolué, encore.

Olive était entrée dans la tête de Deathstroke.

Voilà la conclusion qu'elle en faisait; elle avait maintenant la capacité d'entrer dans la tête des autres. Mais elle ne savait pas vraiment si c'était l'heure et le moment qui avait joué en sa faveur ou si elle pouvait le faire à n'importe qu'elle moment ?

Une petite discussion avec Rachel s'imposait.

En allant trouver Rachel, elle passa devant la chambre de Jason un léger pincement au cœur. Elle aurait voulu s'arrêter et lui parler, lui demander comment ça allait mais elle le connaissait que trop bien, il aurait simplement répondu « oui » avec son air suffisant avant de dire quelques choses de désagréable pour qu'elle lui fiche la paix. Finalement Dick Grayson et Jason Todd n'étaient pas si différents.

Elle continua son chemin jusqu'à trouver Rachel dans sa chambre. Elle frappa mais entra sans attendre qu'elle lui propose, elle s'installa ensuite sur le bord de son lit; Rachel assise à son bureau la regardant bizarrement.

— Qu'est-ce que tu fais, là ?

Elle haussa les épaules et regardait autour de elle partout analysant sa chambre.

— Dick sait que tu es réveillée ?

Elle affirma d'un hochement de tête, ce qui amusa Rachel qui se tourna sur sa chaise de bureau pour lui donner toute son attention.

— Et c'est pour ça que tu es là ? Roula-t-elle des yeux. Qu'est-ce qu'il a encore fait ?

— Dis, plutôt.

— Ne l'écoute pas, souffla-t-elle. C'est imbécile, il est parfois-

— Je ne suis pas ici pour parler de Dick Grayson et ses problèmes sociales, la coupa-t-elle. Je suis plutôt venu chercher des renseignements techniques ?

— C'est-à-dire ?

— Je crois que je suis entrée dans la tête de Deathstroke.

Rachel écarta les yeux avant de cligner à plusieurs reprise et de mettre à rire nerveusement lui demandant confirmation; ce qu'elle fit.

— C'est pas rien ça, dis-donc. Tu en a parlé à Dick ?

— Non ! Leva-t-elle l'index. Et c'est hors de question que tu lui dises quoi que cela soit.

— Pourquoi est-ce que-

— Tu veux vraiment la réponse ?

Elle fit signe que non avant de reprendre.

— Et qu'est-ce que tu as vu ?

— Un jeune garçon asiatique avec un look assez spécial, dit-elle en fixant le sol en se repassant les images dans la tête. Il devait être à peine plus jeune que Jason, mais c'était bizarre... l'endroit était faux et malsain. On s'est retrouvé dans une pièce toute blanche, très impersonnel, j'étais mal à l'aise. Ça me passait dans le dos...

— C'était peut-être Deathstroke jeune, non ?

Elle lui fit signe que non, elle jouait avec ses doigts.

— Non, il était trop gentil et il m'a dit cette phrase : Sauve Dick.

Rachel s'installa au fond de sa chaise, elle observait Oli attentivement.

— Qui était-ce et comment je suis entrée dans sa tête ? Je ne savais pas faire ça avant...

— Peut-être que l'heure a joué en ta faveur.

— Ça me serait arrivé avant, pouffa-t-elle.

— Es-tu déjà sortit aussi tard au moins ?

Olive baissa la tête; c'était un non.

— Peut-être que tu avais tellement peur de ce qui pourrait se passer si tu affronte tes peurs, seule... Que tu n'as jamais été plus loin dans l'exploitation de tes capacités, non ?

— Donc j'aurais évolué ?

— T'es pas un Pokémon, roula-t-elle des yeux. Ça marche pas comme ça, c'est plus comme... comme une prise de conscience tu vois ?

— Tu as peur de ce que tu es capable de faire ?

Rachel baissa la tête.

— Je comprend, moi aussi.

Rachel et Olive se comprenaient très bien sans avoir à communiquer avec des mots, elles étaient assez similaires.

— Maintenant, tu me dis comment ça se fait que t'es yeux soit de cette couleur ?

— Qu'est-ce que tu tiens tant à savoir ? Demanda Oli. Tu veux savoir si c'est à cause de Dick ?

Rachel baissa la tête alors que Olive haussait le ton, elle poussa un soupire en se rendant compte qu'elle n'y était pour rien avant de s'allonger sur le lit en arrière.

— Oui, c'est lui... indirectement, soupira-t-elle. C'est- La seule fois où j'ai perdu le contrôle total et que je suis peut-être devenu le monstre qu'il espérait.

— Je suis désolée.

— J'aurais du tomber à la place de Jason. (Une larme coula dans le coin de son œil) J'aurais du mourir cette nuit, ça aurait réglé beaucoup de chose.

— Comme ça en aurait compliqué, dit-elle en se relevant de sa chaise pour venir s'assoir à côté d'elle. Crois-moi Olive, c'est mieux pour tout le monde que tu sois en vie.

— Dick ne s'en voudrait pas d'avoir choisit de me sauver à la place Jason, renifla-t-elle.

Rachel poussa un soupir avant de s'allonger perpendiculairement à Olive sur le lit. Elles étaient toutes les deux en train de regarder le plafond perdu dans leur pensées.

— Quand est-ce que vous arrêterez de refouler vos sentiments ?

— Quoi ?

— Je suis entrée dans ta tête comme dans sienne, je sais ce que vous cachez.

— Tais-toi, tu veux ?

— C'est ça qui vous fait souffrir tout les deux, comprît-elle. Vous êtes incapable de ne rien foutre en l'air si vous êtes séparés mais vous avez trop peur de vous perdre pour accepter d'être réunit. C'est idiot !

— Laisse tomber, Rachel.

Olive se redressa, elle essuya ses joues humides et renifla un bon coup.

— Si tu ne fais pas un pas vers lui, il continuera de s'enfoncer, toujours plus loin dans sa propre noirceur et il sera trop tard.

— C'est plus compliqué, s'agaça-t-elle. Dick est plus compliqué.

— Olive ! Il faut que-

— J'ai peur de lui faire du mal ! Hurla-t-elle avant de se tirer les cheveux honteusement.

Rachel se redressa étonnée de la voir ainsi. Olive avaient les yeux rouges — encore plus que d'habitude — et humide. Elle essayait de ne pas pleurer mais elle avait accumulé trop de chose et il fallait que ça sorte.

— Je suis une bombe à retardement, Rachel ! Je ne sais combien de temps il me reste avant de plus jamais être moi... Je refuse de lui infliger ça, je ne peux pas.

— Je pensais que tu lui en voulais de t'avoir abandonné... mais en faite, c'est bien plus que ça, comprit-elle; elle s'avança vers Olive et lui attrapa les mains. C'est peut-être le seul jour où tu as perdu le contrôle, mais c'est aussi le seul jour où tu t'es rendu compte que tu pouvais être heureuse.

Olive papillonnait des yeux.

— Malgré votre relation ambiguë et très... complexe, tu y trouvais un certain équilibre qui te convenais et qui a fait naître en toi, ce qu'on appelle-

— C'est ridicule, dit-elle en la repoussant.

— Olive, regarde-moi dans les yeux et dis-moi que Dick ne t'as fait éprouver que de la haine.

Olive détourna les yeux, elle refusait de le dire puisque c'était faux. Dick ne lui avait pas fait ressentir que de la haine, au contraire. Il avait été à l'origine de sentiment qu'elle n'avait jamais su gérer et identifier mais elle ne lui avait jamais dis, ni même à qui que cela soit, elle ne voulait pas créer de liens plus personnel avec Dick de peur qu'un jour il la perde à son tour... comme il avait perdu ses parents.

Elle l'avait interdit à aimer et l'avait poussé à la détester tout ça pour qu'il réussisse à le repousser, totalement pour lui éviter de souffrir un peu plus.

Olive avait bien des démons à combattre, mais ce n'était pas ce que Dick pensait et l'aider à combattre. Ses démons étaient l'amour et l'attachement, des sentiments qu'elle repoussait mais qui attirait Dick chaque nuit, le poussant à rester avec elle jusqu'au petit matin.

Était-elle vraiment folle comme Dick le disait ou s'était-elle infliger cette folie jusqu'à s'en convaincre, donnant une raison à Dick de partir pour de bon ?

Peut-être qu'au final, Olive Silverlock avait plus de problème à régler que Dick Grayson.

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