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10:00:09



— Où est-ce que je mets ça ? Jimin me monta un chemisier.

— Dans ses affaires.

Ni une ni deux, le vêtement passa par-dessus la mezzanine pour atterrir sur le sol du salon. J'eus un sourire. Vous êtes-t-il déjà arrivé d'oublier quelque chose d'important ? Un rendez-vous, l'endroit où vous avez mis pour la dernière fois votre téléphone, si vous avez pris vos médicaments, ou même quelqu'un ? Jimin était là, avec moi, dans mon appartement afin de m'aider à faire le tri entre les affaires de Zhu et les miennes. Ce n'était pas elle que j'avais oublié. Pourtant, aucune nouvelle d'elle depuis qu'elle était partie, et donc depuis seulement une semaine. Cela me paraissait être des mois entiers. Je n'étais rentré de Busan qu'hier soir, et n'ayant pas la force de rentrer ici, j'avais demandé à Jimin si je pouvais venir pour la nuit. Chose qui avait été acceptée presque trop rapidement de sa part.

Pendant mes quelques jours à Busan, il s'était occupé de me faire changer ma porte d'entrée que Minkyung avait brisé. De ce que j'avais compris, ce dernier avait remboursé mon ami comme il l'avait dit, ce ne m'avait rien fait perdre ni gagner. Peut-être une nouvelle porte en soi. Jimin ne faisait que d'insister sur le fait que je ne lui devais rien pour en avoir pris soin, car c'était lui qui m'avait forcé à rentrer chez moi dans le sud. Seulement, en ce dimanche d'avril, où la pluie tombait comme si Dieu était dans une profonde tristesse, il m'aidait aussi à ranger mon appartement et à faire du tri dans les affaires.

En réalité, je pensais plutôt que c'était pour faire passer le temps plus vite, car Haneul rentrait demain. Elle était actuellement à l'aéroport de Los Angeles, attendant son avion. J'avais beau insister qu'il n'était pas en obligation de m'aider, un mur m'aurait peut-être moins ignoré. De toute manière, je doutais pouvoir tirer toutes les affaires sans l'aide de quelqu'un. Apparemment, Zhu n'aurait pas cherché à revenir ici ni même à me contacter afin de récupérer tout ce qui était à elle. Jimin en avait donc conclu qu'on pouvait tout donner à Emmaüs.

Vingt-heures cinquante-six.

— Tu crois qu'elle est dans l'avion là ? Me demanda-t-il en jetant un œil à son téléphone.

— Je ne suis pas sûr que je sois la personne appropriée pour te répondre, pouffai-je en fermant une valise remplie de vêtements.

Me redressant, je le regardai zoomer sur une carte du monde, où un petit personnage ressemblant à Haneul apparaissait.

— Elle était connectée y'a dix minutes ! Elle est censée m'envoyer un message quand elle est dans l'avion !

Un rire m'échappa, le voyant se tirer les cheveux. Je ne savais pas s'il était sérieusement stressé ou jouait la comédie, mais cela m'amusait énormément de le voir aussi impatient.

— Peut-être qu'elle est encore aux douanes, ou qu'elle est en train de se préparer à monter, je n'en sais rien.

— Je devrais l'appeler, tu penses ?

— Fous-lui la paix, nom de Dieu !

Cette fois-ci, Jimin se mit à clairement à jouer la comédie. Se tenant la tête, poussant des petits cris plus bizarres les uns des autres, jusqu'à même s'écouler sur mon matelas en proclamant que sa fin était proche. Je levai les yeux au ciel d'un sourire, puis descendis les escaliers en colimaçon avec la valise que je venais de fermer. L'appartement était un vrai dépotoir, entre tous les sacs d'affaires, les cartons d'objets et surtout, une pile de vêtements en bordel projetés depuis l'étage par une certaine personne qui se retournait dans mon lit actuellement. Lit que nous avions bien sûr défait et nettoyer jusqu'à aspirer le matelas lui-même. Nul besoin d'insister à quel point Jimin avait bien failli vomir en voyant à quel point on pouvait dormir dans de la crasse. Je devais désormais lui prêter mon aspirateur spécial à ce genre de nettoyage, proclamant qu'il n'allait plus pouvoir dormir dans son lit tout en sachant qu'il était très probablement aussi sale que le mien.

En réalité, ce n'était pas la casse qui m'importait pour ce genre de nettoyage. Cela faisait bien sûr du bien de se dire que l'on allait pouvoir dormir dans un vrai lit propre, mais je voyais plus ça comme effacer tout ce qu'il avait pu bien se passer ici. Cela n'effaçait pas les faits, mais peut-être, les apaisait un peu.

Brutalement, quelque chose me frappa l'arrière de la tête et je me retournai, pris d'une peur qui disparue complètement lorsque je vis Jimin rire de plein cœur en haut des escaliers. Il riait tellement qu'aucun son ne provenait de sa gorge, à part quelques étouffements. Puis il descendit les marches, imitant le cri et le geste de King Kong en se frappant le torse à l'aide de ses deux poings.

— Oh mais va faire un tour dehors ! Hurlai-je en me retenant de rire face à son sketch. Putain j'ai l'impression d'avoir un gosse là !

Baissé, les deux mains sur les genoux, mon ami ria bruyamment cette fois-ci, le cœur ouvert. Je ne l'avais jamais vraiment vu dans cet état-là, peut-être que l'adrénaline de revoir Haneul venait d'être surdosée. Même lorsque nous avions été disputés par cette dernière et que Jimin avait inventé une sorte de mission de secours. Rien qu'en y repensant, j'eus un sourire en ramassant les affaires sur le sol. Un t-shirt s'était ajouté, sûrement celui qu'il m'avait balancé à la tête afin d'attiré mon attention. Toujours plié de rire, il arrivait à peine à respirer et reniflait de temps à autre.

Vingt-et-une heure dix.

Dans mon bureau, nous avions déposés tous les sacs contenant les affaires de Zhu afin de ne pas encombrer le reste de l'appartement. Jimin m'avait convaincu de le laisser se charger de tout ce bazar. Il allait déjà envoyer un message à Zhu afin de savoir si elle voulait récupérer ses affaires, et si la réponse tardait de deux jours maximum, Erasmüs allait s'en donner à cœur joie. Personnellement, je préférais que cette tonne de vêtements parte aider des personnes en difficulté plutôt que de prendre la poussière dans une garde-robe d'une misérable gosse de riche. Soudain, quelque chose me vint à l'esprit et je me ruai vers ma bibliothèque. D'une main, je tapotai l'arrière de la dernière étagère, derrière les livres, jusqu'à trouver ma boîte. En vitesse, je la sortie et l'ouvris afin de vérifier le contenu. Cela faisait presque un mois que je n'avais pas mis les pieds ici, et je ne savais absolument pas ce qu'elle avait pu faire. A ma plus grande surprise, tout était resté pareil. L'argent que j'y avais mis la dernière fois n'avait pas bougé. Ce n'était pas difficile à m'en souvenir, je m'étais fait la réflexion que je devais aller tout poser à la banque car la boîte était quasi pleine.

Connaissant Zhu, elle aurait tout pris sans rien laisser si elle avait trouvé cette boîte. Et je ne saurais même pas étonner si j'apprenais qu'elle avait tenté de fouiller dans mon bureau. Au moins, j'avais toujours mes économies de la dernière fois. Quand je pensais au montant qu'elle avait pu me voler par insistance, je ne pouvais pas m'empêcher de ressentir de la honte.

Brutalement, un poids s'affala sur mes épaules, et la tête de Jimin apparût dans le coin de mon regard. Son bras autour de ma nuque, il tapa mon torse de sa paume de main.

— On se bourre la gueule ce soir ?

D'un haussement de sourcils, je tournai la tête vers lui, étonné par sa proposition. Ses yeux étaient fixés sur la boîte que j'avais entre les mains, remplie de billet. A peu près vingt-et-un million de won si je me souvenais bien.

— Eh ben ! Monsieur Kim n'a pas fait semblant.

Ennuyé, je me retirai de son étreinte et rangeai cette mini banque derrière mes livres.

— Dois-je rappeler à qui la faute ?

Les deux mains sur les hanches, il leva les yeux au ciel en comprenant à quoi je faisais référence. C'était assez étrange d'y repenser à vrai dire, comme si tout ces souvenirs faisaient parti d'une autre vie. La façon avec laquelle je parlais à Jimin chez Mid Studio, dont je le regardais, tout cela avec une profonde haine et incompréhension du pourquoi mon scénario était toujours celui choisi. Et le voilà, actuellement dans mon appartement, à jeter un œil curieux à mon bureau. Tous mes scénarios étaient encore éparpillés dessus, certains terminés, d'autres pas commencé ni fini. Silencieux, il en déplaçait quelques-uns du bout des doigts afin de voir les titres de ceux cachés. Je ne me souvenais plus de la raison du pourquoi tout était en bordel, peut-être était-ce moi, peut-être était-ce Zhu. D'un œil, je vérifiai l'heure sur mon téléphone.

Vingt-deux heures vingt-deux.

Aucune notification.

— J'aimerais bien avoir la suite de celle-ci.

Intrigué, je regardai Jimin, qui tenait une pochette remplie avec pour titre OO:SA:KA. Mon cœur eut un léger saut, une bouffée de chaleur monta soudain en moi et je bégayai quelques mots incompréhensibles, le faisant ricaner. Où l'avait-il trouvé ? Un simple coup de menton vers mon bureau, en bordel. Là. Mes sourcils se foncèrent légèrement, je ne me souvenais pas l'avoir laissé trainer ici. Zhu essayait de le lire à chaque fois qu'elle le trouvait, alors je me devais de toujours bien le cacher. D'aussi loin que je me remémorais, je l'avais mis au fond d'un tiroir, ou d'un carton. Où précisément ? Cette fouine s'était sûrement autorisée à le lire, et rien que d'y songer me rendait mal à l'aise. Il m'était clairement insupportable que des personnes de mon entourage lisent cette histoire. Même Jimin, voir cette autobiographie dans ses mains me rendait extrêmement nerveux.

En silence, je soupirai à mes pensées. De toute manière, je n'avais pas spécialement quelque chose à lui cacher. Si l'on ne me connaissait pas un minimum en profondeur, on pourrait croire à une simple histoire portée sur la psychologie. Au diable cette formule.

— Moi aussi, j'aimerais bien, répondis-je simplement en lui prenant le dossier des mains. Ca fait deux ans que c'est en suspens.

D'un geste tendre, Jimin me frotta le dos.

— Bon, on se la met cette cuite ?

La douce caresse se transforma en une tape, qui me valut un toussotement. Je n'avais pas réellement envie de boire, mais comme c'était la première vraie soirée entre nous, peut-être que je pouvais faire une exception afin de lui faire plaisir. Et que pouvait-il arriver ?

Vingt-deux heures trente-et-une.

Se ventant de sa prouesse d'avoir fait quelques courses plus tôt, Jimin servait déjà à boire lorsque je revins dans le salon. Son téléphone, posé sur le bar de la cuisine ouverte, affichait une petite carte provenant d'une application de commande en ligne. Au-dessus de celle-ci, des petits ustensiles faisaient mine de cuisiner. Mais avant que je n'ai pu dire quelque chose, mon ami, une bouteille de scotch à la main, m'annonça qu'il avait commandé des pizzas. Après tout ce boulot à l'appartement, je n'avais pas réalisé que nous n'avions pas dîné. Malgré mes insistance, Jimin n'a jamais voulu que je lui rembourse ma part. Jusqu'à même aller mettre son téléphone en hauteur afin que je n'aille pas regarder les prix. Bien que je sois plus grand que lui et que cela ne servait pas à grand-chose, je finis par abandonner au bout de quelques minutes.

Devant une série humoristique qui tournait dans le vide, nous buvions, rions jusqu'aux larmes. Assis en tailleur sur le canapé, j'écoutais Jimin raconter les histoires et dramas qu'il pouvait y avoir à Mid Studio. Disputes de couples, karma, embrouilles croustillantes, et dans sa façon de raconter les choses, il était impossible de ne pas rire. J'apprenais même des choses dont je n'avais pas forcément eu envie de savoir en temps normal. L'alcool me montait à la tête, le tournis s'installait et l'euphorie grandissait. Mon esprit était silencieux, mes pensées ne tournaient plus en continu, tout était d'un si grand calme que j'avais l'impression d'être dans un rêve. L'œsophage qui brûle, l'estomac qui souffre mais si confortable.

Regarder Jimin devenait de plus en plus difficile, mes yeux partaient souvent dans tous les sens, sans même que je ne m'en rende compte réellement. Pour lui aussi, ses paroles commençaient à ne plus avoir de sens et les rires prenaient plus de place que l'histoire elle-même. Une ambiance euphorique, presque surnaturelle. La série télévisée s'était mise en pause, la pluie tombait en trompe sur le balcon, nos corps se mouvaient en fonction de la musique. Du métal, je crois. Je ne connaissais pas les paroles, mais rien que le rythme m'était suffisant pour apprécier le moment. D'extérieur, peut-être avait-on l'air de danser comme deux poissons dans une marmite bouillonnante. Plus rien n'existait ; mon cancer, ma dépression, ma rupture, Zhu. Tout.

Et bon Dieu, qu'est-ce que ça faisait du bien.

Jimin chantait les paroles, les connaissant par cœur tout en mimant les instruments. La guitare jusqu'à la batterie en passant par le violon pour les parties de solo. Qu'est-ce qu'il pouvait se passer à ce moment-là, dans sa tête ? Tous les deux, dansant au milieu du salon sur une chanson sortant d'un simple téléphone. Un son si ridicule, mais si fort pour deux personnes alcoolisées. Cela faisait quelques chansons qu'il avait fermés les yeux, se laissant guider par les notes et les paroles. Un monde parallèle. Jamais je n'aurais cru pouvoir me demander quelque chose de ce genre après tous ces mois ; est-ce que je pouvais dire que j'avais retrouvé mon meilleur ami ?

Une télécommande en guise de micro, Jimin était concentré dans les notes de musiques, jusqu'à ce qu'il se mette à chanter les paroles :

I wake up every morning with my head up in a gaze,

Soudainement, mon corps cessa de bouger. Les bras ballants, figé, obnubilé. C'était sa chanson préférée. Combien de soirs avions nous passer à hurler sur les paroles ensemble, le son tambourinant dans ses enceintes, dans son immense salon ? Yeontan montait à chaque fois à l'étage car c'était beaucoup trop fort pour ses petites oreilles. Et nous chantions jusqu'à en perdre haleine, jusqu'à en tomber raide mort sur le canapé, essoufflé, comme si nous venions de faire l'amour. Jimin continuait. Le refrain allait bientôt arriver.

Alors je l'accompagnai.

☯︎

Minuit.

La pluie continuait de tomber, le vent poussait les gouttes contre les baies vitrées, créant une mélodie douce et constante. Le regard figé sur mon réveil numérique, j'attendais que le temps passe. Les paupières aussi lourdes qu'une porte de prison, le sommeil ne me trouvait pas. Allongé sur le ventre, mes doigts, mes pieds, mon corps entier était endormi, impossible à bouger. Cela faisait peut-être une vingtaine de minutes que nous nous étions effondrés de fatigue dans mon lit. Minuit pouvait paraître tôt pour certains, mais après une journée entière à ranger et de l'alcool dans le sang, il n'avait pas été possible de tenir plus longtemps. C'était la première fois que je dormais dans le même lit que Jimin. Avant que l'appartement ne s'éteigne, il pensait rentrer chez lui avant d'être trop épuisé, mais j'avais insisté pour qu'il reste. Je savais à quel point il avait bu et ne voulais pas qu'il lui arrive quoique ce soit sur la route par ma faute. Pour être honnête, je n'avais pas non plus envie de me retrouver seul après une telle journée. Cela faisait si longtemps que je ne m'étais pas senti aussi vivant. Peut-être était-ce sous l'effet de l'alcool, ou d'avoir passer du temps avec Jimin.

Ce dernier bougea à mes côtés, l'air de se retourner.

— Jungkook... Chuchota-t-il.

Bien que très fatigué, je réussis à trouver un peu de force afin de tourner ma tête vers la gauche, là où il se trouvait. La pièce était complètement plongée dans l'obscurité, il m'était donc impossible de savoir où regarder précisément. Alors je clos mes paupières et humai, lui indiquant ainsi qu'il avait mon attention.

— Je voudrais te parler de quelque chose...

Sa voix se faisait légèrement fragile et hésitante, ce qui me fit légèrement froncer les sourcils.

— J'ai beaucoup réfléchi... Il lâcha un soupire. Je ne savais pas comment te l'annoncer-

— Qu'est-ce qu'il y a ? Le coupai-je, la voix endormie.

Un ange passa pensant quelques instants qui me parurent être une éternité. Pourquoi je commençais à avoir un mauvais présentiment ? Je n'aimais pas ça. Inconsciemment, mon pouls s'accéléra en même temps que ma respiration.

— Hm... Pendant ces deux dernières années... Je t'ai vraiment vu tomber très bas... Encore plus qu'avant... Ta santé mentale est allée bien au-dessus des limites que nous avions pensé... Il s'arrêta deux secondes, le temps de prendre son courage à deux mains. Après que tu nous aies rejeté avec Minkyung à l'hôpital, je suis revenu le jour suivant.

J'étais si fatigué. De quoi est-ce qu'il parlait ?

— Quand je suis arrivé, tu étais en pleine crise de panique, sûrement à cause de l'infirmier qui t'obligeais à aller manger en cantine.

A mes côtés, je sentis du mouvement. Des doigts fins se glissèrent à travers les miens, et serrèrent. Ce contact me créa un léger courant électrique dans le bras, blessant et doux à la fois.

— J'ai intercepté l'infirmier pour prendre sa suite et en chemin j'ai rencontré le docteur qui s'était occupé de moi pendant ma leucémie, il lâcha un petit rire. Bien sûr, c'est lui qui m'a reconnu, j'en suis incapable.

Plus il parlait, plus je fronçais les sourcils. Quelques images passaient devant mes yeux, très floues les unes autant que les autres.

— Avant que l'on arrive à la cafétéria, tu as demandé quel jour on était. Ce qui était inhabituel, car tu demandes toujours l'heure avant la date, même pratiquement jamais la date. J'ai compris à ce moment-là que tu n'étais pas toi-même...

Je me revoyais pencher lentement la tête en arrière, et rencontrer une personne dont j'avais oublié le nom depuis un certain moment. Je la voyais, là, devant moi, mais il m'était étrangement impossible de la décrire. Comme un rêve dont on oubliait extrêmement rapidement les détails jusqu'à ce qu'il ne s'efface complètement.

— Quand tu m'as regardé, j'ai vraiment craint que tu te mettes en colère contre moi. Mais non, tu m'as fixé pendant un long moment, comme si tu ne savais pas qui était devant toi.

Cette fois-ci, sa main entière serra la mienne en dessous de la couette. Sa voix se faisait de plus en plus fébrile, comme s'il était sur le point de pleurer.

— Tes lèvres bougeaient toutes seules, tu étais complètement absent. Et ça, tout le long du petit-déjeuner, puis les jours suivants, jusqu'à ce que tu arrives à Mid Studio.

Mon corps se mit à trembler de manière incontrôlable, le cœur perdant le rythme des battements. Les yeux grands ouverts, mon regard cherchait désespérément un point sur lequel s'accrocher. Noir, tout était noir. Il n'y avait rien, le néant total. Mon cerveau bouillait.

— Elisio... Ca te dit quelque chose ?

Tout s'effondra. A l'intérieur de moi-même, tout venait d'être rasé. Une sorte de remise en scène de la météorite d'il y a soixante-cinq millions d'années qui avait détruit tout sur son passage. Un désert, le chaos, l'esprit tombé dans la pénombre. Comment était-ce possible ? Le mur que je m'étais remis à construire petit à petit venait de tomber sous l'effet du choc. Cela ne pouvait pas être vrai. Pourquoi n'arrivais-je pas à me rappeler de son visage ? De la couleur de ses yeux ? Du timbre de sa voix ? Effacé. Je n'avais pas pu tomber dans une folie aussi dangereuse, sombre, profonde.

Brutalement, un flash de lumière m'éblouit, et ma respiration se coupa. Jimin venait d'allumer sa lampe de chevet, et il était là, en contrejour, appuyé sur son coude, l'air d'essayer de m'appeler. Je n'entendais rien, un terrible bourdonnement influait ma tête entière.

— Jungkook !

Une violente douleur me frappa la joue gauche, faisant subitement taire mes pensées.

— Je sais que ça peut te paraître complètement délirant, mais c'est la vérité et il faut que tu m'écoutes.

Ma vision devint floue, mon nez piquait. Je n'en pouvais plus. Des spasmes me prirent, et sans surprise, je me mis à pleurer.

— Ce n'est pas ta faute Jungkook. Cela faisait longtemps que je savais que tu avais oublié ce qu'il s'était passé à l'hôpital avec Minkyung.

Il s'approcha de moi, toujours allongé sur le ventre, nos mains liées. Mon regard, bien que brouillé par les larmes, s'accrocha à une lueur dans la prunelle de ses yeux. Ne la lâche pas.

— Pendant deux ans j'ai dû te regarder de loin, tomber de plus en plus bas Quand tu es arrivé à Mid Studio, tu m'as reconnu en tant que Jimin les premiers jours. Puis au fur et à mesure, tu commençais à venir vers moi, à m'appeler Elisio, tu me parlais comme si de rien n'était, comme à l'hôpital quand je venais te voir...

Les informations affluaient mon esprit à une vitesse beaucoup trop rapide pour que mon cerveau suive. Je ne comprenais pas, était-il en train de me dire que mes deux dernières années n'avaient été que du pur mensonge ?

— Cela m'a vraiment exténué de devoir me faire passer quelqu'un d'autre à ton bon vouloir. Même si je savais que ce n'était pas ta faute, ta venue à Mid Studio a vraiment été difficile pour moi. J'ai dû me battre avec nos collègues pour qu'ils ne te disent rien. Ils ne comprenaient pas notre relation, un jour on mangeait ensemble, le suivant on se méprisait.

Est-ce que cela voulait dire que lorsque je pensais manger avec Elisio, c'était en réalité Jimin ? Comment était-ce possible ? Pourquoi avais-je des images où je les voyais tous les deux ? L'un avait le visage flou, l'autre avec le visage net. Putain.

— J'ai énormément hésité à te le dire, avoua-t-il, les yeux baissés. Mais comme ça fait un bon moment que tu es dans un état normal, je me suis dis que c'était peut-être le bon moment...

Normal ? Que j'étais normal ? Qu'est-ce que c'était, d'être normal ? Entrer dans les cases de la société ? Se marier et avoir des enfants ? Comment était-il possible de définir quelqu'un de normal ?

— Non non pas dans ce sens ! Fit-il avec précipitation. Normal dans le sens où tu ne passais plus dans un état second, où tu n'étais pas avec lui.

Aux deux derniers mots, il mima des guillemets.

— A-Ah... Soupirai-je, le souffle court.

Mon crâne me faisait si mal que je peinais à ouvrir les yeux. La seule attache qui me laissait être conscient était la lueur des yeux de Jimin. Ce petit point lumineux que je ne devais lâcher sous aucun prétexte. La lumière de la table à chevet m'éblouissait. Mes pensées s'entrechoquaient tellement les unes dans les autres que j'avais du mal à discerner le vrai du faux. Haha.

Lentement, je sentis le corps de mon ami se coller à moi, ses bras m'enlaçant et me tirant vers lui. Un câlin. Une vague de chaleur parcourut mon échine, comme un soin qui détendit mes muscles et calma ma respiration saccadée.

— Je sais à quel point tu en as besoin...

Une personne ne comprenant pas dirait oh, ce sont les aléas de la vie. Fais un effort. Souris. C'est juste un passage. Tu nous gonfles. Bouge-toi.







S'il-te-plait, serre moi fort.

















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Heyyyy :3
Comment allez-vous ? Moi ça va !

J'espère que ce nouveau chapitre vous a plu, et ne vous inquiétez pas, il y aura beaucoup plus de détails concernant l'info de la dernière scène dans le prochain chapitre ! Je sais que ça peu être compliqué à se rappeler vu qu'il y a énormément d'attente entre chaque chapitre, et j'en suis désolée!

Je vous fais de gros bisous~

- traylexe

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