Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

02:00:60


— Was machen sie ?! M'écrirai-je à ma mère, la main tendue vers le canapé du salon et les yeux ronds comme des billes.

— Oh voyons Jungkook, fit-elle avec amusement en venant à ma rencontre dans l'entrée. Ce n'est pas une manière de dire bonjour après deux mois.

— Mais qu'est-ce qu'ils font là ?! Répétai-je en coréen alors que je reçus un bisou sur la joue. Maman ! Je croyais que tu n'aimais pas la visite !

Je lui rendis son bisou automatiquement, à contrecœur de cette mauvaise surprise. Deux bras entourèrent ma taille et me serrèrent pendant que je tuai du regard mon frère, confortablement installé sur le grand canapé en U. Autour de lui se trouvaient Taehyung, Seokjin et Yoongi.

J'avais eu un accident et je devais sûrement être dans le coma, ça ne pouvait pas être possible autrement. Mon esprit me jouait des tours à cause de la fatigue, j'en étais sûr. Si lui aussi se retournait contre moi, qu'est-ce que j'allais devenir ?

Se pincer la peau n'allait pas marcher, j'avais déjà essayé et malheureusement ils n'étaient pas parti.

J'avais demandé du calme, qu'est-ce que mes collègues et mon patron de Coquelicot faisaient dans mon salon ?!

— Ta pauvre mère se sent seule maintenant que tu es parti, répondît-elle en retournant auprès de son autre fils. Lorsque Jihyuk m'a proposé de ramener ses amis d'enfances pour fêter le réveillon, je me suis simplement dit que ce serait sympa d'être un peu plus.

— Je n'y crois pas... Grognai-je à moi-même en retirant mon manteau et mes baskets. Où sont les whippets ?

— Dans le garage.

Je jetai un œil aux quatre hurluberlus prenant pied dans mon salon. Des bouteilles d'alcools non fort et quelques gâteaux trainaient sur la table basse, autour de laquelle se trouvaient toujours bel et bien mes supérieurs, le pianiste du café et mon foutu frère. Ce dernier me regardait d'un air blasé, sûrement dépassé par mon comportement. Même s'il avait un peu changé depuis son départ pour l'Australie, et donc qu'il avait vieilli de cinq ans, son air à donner des baffes ne l'avait pas quitté. Quoique je fasse, ça l'énervait. J'avais appris avec le temps à ignorer ses regards méprisants. Il ne m'avait pas manqué.

Yoongi me souriait, et comme si tout était normal, avala une gorgée de ce que potentiellement ma mère lui avait servi. Seokjin lui, semblait assez gêné et pouffait nerveusement en regardant mes expressions dépitées. Et celui qui m'énervait le plus, celui à qui pourtant j'avais pensé toute la journée, c'était celui qui en ce moment même, me fixait sans ciller avec un sourire moqueur, j'entends par cela, bien sûr, le dénommé Kim Taehyung. Les trois inséparables étaient assis l'un à côté de l'autre, sur l'une des branches du U, mon frère au milieu et ma mère sur l'autre branche, dos à l'entrée.

Je soupirai bruyamment, et laissai mon sac et ma valise dans l'entrée pour aller au garage. Traverser ce long couloir m'avait manqué par contre. À peine la porte du bout ouverte qu'il en sortit trois chiens que je m'empressai de caresser et de leur faire la fête. Même si ces crapules avaient douze ans, ils étaient toujours au sommet de leur forme, ils fatiguaient plus vite certes, mais ils n'allaient certainement pas nous quitter maintenant. L'un était beige, l'autre tigré et la seule femelle de la troupe était bleue. Je ne savais pas pourquoi ils appelaient leur pelage bleu alors qu'elle était grise. Enfin bon, il ne fallait pas chercher loin.

Les retrouvailles faites, je retournai dans l'entrée en compagnie de mes chiens qui se ruèrent sur le canapé, faisant gueuler les invités, Jihyuk, et ma mère depuis la cuisine.

Bien fait.

Reprenant mon sac et ma valise, je traversai le salon jusqu'à l'escalier montant à l'étage sous le regard curieux de Taehyung, qui caressait la tête de ma chienne de ses deux mains. Ma mère, dans la cuisine ouverte sur le salon en train de couper des carottes sur le grand plan de travail, m'interrompit dans ma fuite:

— Tu ne bois pas l'apéro avec nous ?

— Je dois aller laver le poney, dis-je en me remettant à monter les escaliers.

Elle tira la moue mais ne s'opposa pas à ma volonté de prendre une douche. Le premier et seul étage de la maison faisait toute la superficie du rez-de-chaussée en plus du garage, je ne m'étais jamais vanté sur le fait d'avoir une grande maison et bien entretenue malgré son vieil âge. Lorsque j'y fus, je me frottai le front à cause de cette satanée valise beaucoup trop lourde. L'étage n'était qu'un long couloir pourvu de porte comme celui du café et celui qui menait au garage. Décidément, le monde tournait en couloir. Au bout, il y avait quand même une grande pièce ouverte que ma mère avait emménagée en un second salon souvent utilisé lorsque les chiens voulaient être au calme.

Vers le milieu, j'ouvris une porte parmi les autres, et entrai dans la pièce qu'était ma chambre. Une chambre assez banale, on pouvait le dire. Assez grande, une large fenêtre en face, une seconde porte sur la gauche menant à ma salle de bain personnelle et un petit dressing, un large bureau sur le mur adjacent au couloir, et mon lit sur la droite entouré d'un pont de placard. Il n'y avait pas trop de décoration à part quelques photos qui traînaient sur les étagères du pont et sur mon bureau. J'avais aussi un gros ours brun en peluche dressé sur mon lit. Enfin bref, je ne me plaignais pas, mais ne me vantais pas non plus.

Je me laissai tomber dans mon lit et serrait mon nounours. Ma mère m'avait acheté un nouveau sommier comme j'avais amené celui que j'avais depuis beaucoup plus longtemps à Séoul. Elle avait préféré que je l'emmène pour me sentir mieux que sur un nouveau qui serait raide dû à son manque d'utilisation. Elle était trop mignonne.

☯︎

Propre comme un sous neuf, je redescendis avec lassitude les escaliers pour rejoindre le salon, où je fus surpris de voir Taehyung aux fourneaux avec ma mère. Seokjin dressait la table avec Yoongi et mon frère discutait avec les cuisiniers de la soirée. Ça sentait bon.

J'étais parti si longtemps ?

Mes chiens dormant dans leurs panières, je me faufilai à travers les meubles pour atteindre le poêle près de l'entrée pour me chauffer les fesses. L'écran plat devant le grand canapé diffusait l'un des épisodes du drama préféré de ma mère, faisant un fond de son agréable.

— Jungkook, m'appela cette dernière en sortant une grosse casserole d'un tiroir, tu aurais pu faire un effort sur les vêtements.

Je baissai le visage pour regarder mon accoutrement. En quoi ça choquait un t-shirt ample blanc et un espèce de jogging noir ? J'étais bien moi comme ça.

À part ma famille qui venait assez souvent ici, elle n'avait jamais été gênée pour faire des réflexions de ce style ou même agir comme si nous étions que tous les deux. Alors se retrouver avec de vrais invités, elle ne pouvait pas faire la différence entre eux et la famille.

Qu'est-ce que j'avais fait pour me retrouver dans cette situation bon sang.

— Ne vous en faites pas Madame, rassura Seokjin en retournant à la cuisine pour prendre des verres. Il est chez lui et c'est le début des vacances, une tenue décontractée fait du bien des fois.

Ma mère lui sourit avec bonhomie pendant que mon patron me fixait de derrière le bar jointé avec le plan de travail. J'encrai mon regard dans le sien pendant quelques secondes avant qu'il ne baisse la tête vers ses mains, se reconcentrant sur sa découpe de légume. Mon cœur tambourinait plus vite que la normale dans mes oreilles, ça m'agaçait.

— Jungkook, reprit la seule femme de la maison, va te sécher les cheveux avant de prendre froid.

— Maman arrête je n'ai plus huit ans, ronchonnai-je dans ma barbe inexistante.

Je crois que je lui avais manqué pour qu'elle ne me lâche pas la grappe.

En soupirant, – qui me valu une nouvelle remarque, je remontai avec lassitude à l'étage et rejoignis une seconde fois ma salle de bain où je me mis à sécher ma tignasse. Nom de Dieu c'était beaucoup trop long, il fallait que ma mère se transforme en coiffeuse d'ici peu. Car ne supportant pas le contact corporel, autre qu'avec elle et mon patron, je me voyais très mal aller chez un vrai coiffeur qui tartouille sans arrêt le cuire chevelu. Alors depuis quatre ans, ma mère s'en chargeait avec bienveillance.

Et voyant l'état lamentable dans lequel j'étais à l'époque, elle avait réussi à me tirer les vers du nez sur ce qu'il s'était passé durant mon voyage à Tokyo.

C'était la seule personne sachant ce que j'avais commis.

Je me souvenais encore de là où nous étions lorsque je lui ai tout raconté. Je devenais tellement fou qu'elle avait été obligée de me placer en hôpital psychiatrique pendant plusieurs mois. Nous étions dans ma chambre, une toute petite pièce à la fenêtre trop petite pour en sortir, et il n'y avait aucune couleur. J'avais l'impression d'être déjà en prison, que chaque infirmière était les gardes qui veillaient sur les détenus juste avant leur exécution. Je restais confiné dans cette pièce minuscule sans jamais sortir, et la nourriture n'avait pas de goût. Elle n'avait plus jamais eu de goût pour moi, encore maintenant.

Tout ce qui se trouvait autour de moi était le fruit du démon.

Lorsque je lui avais tout avoué en m'étouffant avec les propres larmes, elle m'avait câliné en me rassurant. Cela avait été l'une des plus grandes surprises, je restais encore choqué de son comportement après avoir su que son fils n'était qu'une pourriture. Travaillant dans la justice, j'avais pensé qu'elle allait me dénoncer ou quelque chose d'autre, mais jusqu'à maintenant, cette chose était enfouie dans nos cœurs et plus jamais nous n'en avions reparlé.

Je l'aimais, ma mère. C'était la seule personne capable de comprendre ce que je vivais tous les jours. La seule. Et je me devais de la préserver.

À peine sorti de ma chambre, je tombai nez à nez avec mon grand-frère qui avait semblé m'attendre patiemment. Les bras croisés sur son sweater Emmerdeur de première, – je n'aurais pas mieux dit, il me fixait avec son air jovial habituel. Ironie à noter.

Lui et moi ne nous ressemblions pas vraiment, lui avait pratiquement tout hérité de notre père sauf ses yeux en amandes. Les cheveux bruns, les yeux d'un marron assez clair — mélange entre ceux de nos parents, sa taille et sa carrure beaucoup plus impressionnante que la mienne, bref, tout. Par contre, je ne savais pas d'où il tenait son horrible caractère à mon égard. Pour moi, les villageois disaient que j'étais le portait craché de ma mère, que contrairement à Jihyuk, j'avais tout pris d'elle comme Jihyung lorsqu'il était encore de ce monde.

Certaines personnes croyaient même que nous étions jumeaux grâce à notre écart d'âge si petit et notre ressemblance.

Je fermai ma porte dans mon dos, le fixant à mon tour avant de lui faire un coup de menton. Vas-y accouche, pourquoi t'es là ?. Son regard se tourna quelques secondes vers l'escalier et il murmura, le visage légèrement crispé:

— C'est de ça dont tu me parlais ?

De quoi de ça ? Qu'est-ce qu'il me baragouinait, là ? Mon air incompréhensif l'irrita, et il soupira avant de reprendre.

— À propos de Taehyung.

Ah. Il faisait référence à l'appel téléphonique que nous avions eu le mois dernier, lorsque je voulais lui demander d'où il le connaissait et comment il était avant. Maintenant que j'y pensais, je m'intéressais un peu trop à mon patron pour que ça ne paraisse pas bizarre. Passons.

— Et ? Me contentai-je de répondre.

— Au début je ne t'avais pas cru quand tu disais qu'il sombrait dans l'alcool et ne semblait plus vouloir vivre, mais maintenant que je le revois après toutes ses années, je me rends compte que ce n'est plus du tout le Taehyung que j'ai connu. Je haussai les sourcils.

— À ce point ? Il acquiesça.

— Je l'ai directement vu lorsque je suis allé les chercher à la gare ce midi. Seokjin et Yoongi m'ont fait la fête comme avant, mais pas lui alors qu'il m'aurait déjà fendu le crâne. Je lâchai un sourire. Je sais qu'il a grandi, qu'il est devenu plus mature qu'au lycée mais ça me fait bizarre quand même. Avant ton arrivée, il ne parlait pas vraiment et se contentait de réponses assez courtes sauf lorsque Maman lui posait des questions. Et bordel qu'est-ce qu'il sent fort !

Mon patron tout craché. Au moins, il ne l'avait pas confondu avec quelqu'un d'autre à la gare, c'était sûr.

— Mais lorsque t'es arrivé, il a commencé à plus parler notamment en se vantant d'avoir gagner le pari lorsque tu es parti te doucher.

— Quoi ? Quel pari ? Un sourire moqueur étira ses lèvres charnues.

— On avait parié ta réaction en les voyant dans le salon. Tae avait dit que tu allais être énervé, ce qui a été le cas.

Je roulai des yeux. Non mais quelle bande de gamins. J'avais du mal à penser qu'ils avaient cinq ans de plus que moi au minimum.

Sa mine se fit soudain plus sérieuse :

— Y'a un truc entre lui et toi ?

Mes orbes semblèrent sortir de leur orbite tellement sa question ne s'était habillée d'aucune gêne. Non mais qu'est-ce qu'il se passait décidément ce week-end ? Déjà mon patron me prend pour son doudou, et maintenant Jihyuk me faisait la conversation comme il ne me l'avait jamais faite avant !

C'était la pleine lune où quoi ?

Mon cœur tambourinait dans mon crâne, et j'eus soudain plus chaud.

— Qu'est-ce qu'il pourrait y avoir d'autre qu'une relation employé-patron ? Grognai-je en détournant le regard. Tu regardes trop de films mon vieux.

— Bah peut-être que bizarrement Taehyung a changé d'avis au dernier moment pour venir ici en m'envoyant un message cette nuit vers minuit, et que depuis ton arrivée, il parle mieux.

Oh le con.

C'était ça qu'il écrivait sur son téléphone pendant qu'il était allongé sur moi.

Il savait que de le voir chez moi allait m'agacer parce qu'avoir mon espace privé m'était indispensable. J'étais sûr qu'il était venu juste pour m'emmerder et ainsi se venger de ce que j'avais fait à son foutu discours.

— Tu regardes vraiment trop de films, répétai-je d'un air blasé. Ou alors ce sont les faits de tes clients en Australie qui te montent à la tête. Mon patron a le droit de changer d'avis et de se sentir plus à l'aise au bout d'un moment, je ne vois pas où est le problème.

Mon cœur se comprima à mes propres dires.

Je ne lui laissai pas le temps de répondre et descendis une nouvelle fois les escaliers, donnant directement sur le salon. Un soupir muet sortit contre mon gré lorsque je vis aucune place sur le canapé. Les trois zigotos s'étaient éparpillés sur les branches du U, et mes chiens s'y étaient aussi installés. Pour protéger le cuire, on avait toujours eu pour habitude de mettre des plaids, et là, il n'y avait rien du tout. Ma mère avait dû les enlever pour plus d'hygiène, sauf que ces crapules profitaient dû fait que mes collègues ignoraient cette règle pour s'y installer.

Le coin salon était enfoncé dans le sol, ce qui donnait l'impression que la cuisine, l'entrée, et l'escalier étaient surélevés. Il fallait juste descendre deux marches pour y entrer. C'était un esthétique qui plaisait énormément à ma mère car cela ressemblait à certains lofts.

Après avoir pris trois plaids dans la malle à moitié crachée derrière l'escalier, je me rendis vers le canapé. Bon, les deux mâles étaient collés l'un à l'autre entre Seokjin et Yoongi, et la femelle par contre, avait déposé sa tête sur les cuisses de Taehyung. La garce.

Je dérangeai les deux mecs en leur mettant un plaid sous leur corps, et en mis un autre sur eux sous trois paires d'yeux. Ils aimaient être au chaud ces deux-là.

— Comment ils s'appellent ? Demanda Yoongi en caressant le seul bout de nez beige qui dépassait de la couverture.

— Lui Okry, le tigré sous le plaid c'est Néo, et elle, je me tournai vers Taehyung, c'est Naya. J'allai vers elle. D'ailleurs mademoiselle n'a pas le droit d'être ici s'il n'y a pas de truc pour protéger.

Elle leva son nez vers moi, battant de la queue alors que je me penchai pour lui faire un bisou esquimau. Je l'aimais beaucoup trop. Après lui en avoir fait un autre sur le haut du crâne, je glissai le troisième plaid sous elle et sa tête repartit sur les cuisses de mon patron. Son regard sombre ne m'avait pas quitté je l'avais senti, et lorsque je me redressai, je me vis avoir raison lorsque mes yeux rencontrèrent les siens. L'une de ses mains s'était remise à caresser ma chienne pendant que l'autre tenait un verre d'alcool posé sur sa cuisse.

Il ressemblait à un Roi.

Seigneur.

Ma mère était toujours dans la cuisine en train de surveiller la cuisson des différents repas. N'ayant pas grand chose à faire et la fatigue m'agressant de plus en plus, je me laissai tomber dans l'un des creux du canapé. Je n'étais pas loin de Yoongi ni de mon patron.

— Tu nous en veux d'être là ?

Je me tournai vers Seokjin en face de moi sur le canapé. Il se grattait la nuque en me fixant d'un air toujours aussi embarrassé.

— Pourquoi je vous en voudrais ?

— Je ne sais pas, haussa-t-il les épaules, tu es en vacances et c'est chez toi. Peut-être que tu voulais te reposer. Et puis à part au café, on n'entretient pas vraiment une relation amicale.

Je ne savais pas pourquoi, mais mon cœur se comprima à nouveau à ses paroles. Mais ce n'était pas la même sensation que quelques temps avant lorsque j'avais avoué à Jihyuk la relation employé-patron que j'avais avec Taehyung. Non, c'était la même que lorsque j'étais au lycée, à l'école l'année dernière, lorsque moi je considérais les personnes avec qui je traînais comme des amis, alors que cette amitié n'allait que dans un sens. Une sensation qui te faisait sentir inutile, inexistant. Oui, c'était pareil.

Exactement pareil.

Et je ne pus m'empêcher d'être vexé.

Mon supérieur me fixa silencieusement alors que je jonglais entre leurs trois paires d'yeux.

— Vous êtes ceux de Jihyuk, murmurai-je presque comme si je ne voulais pas me l'avouer à moi-même. Vous ne vous êtes pas vu depuis longtemps donc je comprends.

— Je-

— Maman, coupai-je en me levant, les chiens ont mangé ?

À sa réponse négative depuis la cuisine, je ne laissai de nouveau pas le temps à Seokjin de reprendre sa phrase que je partis directement dans l'entrée où était déposé leur porte-gamelle. À l'entente de la ferraille s'entrechoquant des trois gamelles, les trois monstres se ruèrent vers moi pendant que je préparai leur repas du haut d'une petite commode. Leurs croquettes étaient cachées dans l'un des tiroirs pour éviter que l'odeur n'infeste toute la salle.

En mélangeant des haricots dans chaque gamelle avec leurs croquettes, un peu l'esprit ailleurs, je sentais le regard de mon patron me piquer la nuque. Cet emmerdeur avait une vue directe sur moi depuis le canapé, j'en étais dos. Cette journée était trop longue, beaucoup trop longue. J'en avais ma claque.

Même si je commençais sérieusement à m'éteindre, la soirée se passait bien. Nous mangions tous les petits plats que ma mère et Taehyung avaient préparés, accompagnés de riz cuit comme je l'aimais. Cela faisait si longtemps que je ne m'étais pas aussi bien nourri que je sentais une petite bedaine se former. Ah, la honte.

Jihyuk nous racontait son travail d'avocat en Australie que j'écoutais d'une oreille plutôt distraite. Ma mère était en totale admiration devant les propos de son fils et était la seule à comprendre certains mots ou certaines actions. Elle aussi était avocate, une très grande avocate même.

Cela me faisait penser que même à la maison, j'étais tout seul. Personne n'était dans l'art.

J'étais à côté de ma mère et devant Yoongi, qui lui aussi écoutait les aventures australiennes de mon frère. Certaines fois ils riaient – sauf Taehyung qui se contentait d'un léger sourire, et moi je restais stoïque. Je ne voyais pas ce qu'il y avait de marrant dans le fait de percer des pneus de voiture pour avoir l'attention d'une personne. Enfin bref, s'ils s'amusaient, tant mieux pour eux.

— Et toi Jungkook, m'engagea Jihyuk, comment se passent tes études ?

Je lui jetai un regard mauvais qui me valu un coup de coude dans les côtes de la part de ma mère. Tout le monde autour de la table me regardait, attendant que je debrief ma vie à l'école. Ce fourbe avait vu que je m'intéressais pas à sa vie, alors il faisait semblant de s'intéresser à la mienne dans le but de m'emmerder.

— Ça se passe, répondis-je en me reportant sur mon bol de riz.

— Jungkook, grinça ma mère, je veux aussi savoir moi ! Tu ne m'appelles pas souvent.

Je soupirai en me frottant le visage.

— C'est beaucoup plus intéressant que l'année dernière, avouai-je finalement. Il y a beaucoup de matériel dernier cri et ma classe est sympa.

— Tu t'es fait des amis ? Me demanda-t-elle, sachant que j'avais énormément de mal avec ça.

Comme je l'avais deviné, Jihyuk ne s'intéressait absolument pas à ce que je disais. Il regardait son téléphone avec un sourire victorieux aux lèvres. Mes collègues et mon patron m'écoutaient en continuant de manger.

— Oui, acquiesçai-je, il s'appelle Jimin et j'ai aussi sympathisé avec sa copine, Haneul.

Le regard de Yoongi se dirigea vers Seokjin, à côté de ma mère, qui le lui rendit. Ils venaient de s'échanger des pensées dont j'ignorais le sens. Taehyung, entre le pianiste et mon frère, me fixait sans réelle expression. Il semblait tout de même attentif à ce que je disais. Et lorsque je le regardais aussi, je remarquais qu'il était très poli. Droit sur sa chaise, pas de coudes sur la table contrairement à Jihyuk, et mâchait sans bruit.

Il ressemblait à un tigre indomptable. Un tigre dont sa fourrure était abîmée par de très profondes cicatrices et qui voyageait le long d'une rive d'eau, attendant patiemment un tournant ou une proie.

— Ils sont très gentil avec moi, repris-je en faisant sourire ma mère, on rit bien. Fin Mars avec Jimin on doit rendre un long-métrage pour les examens. Il ne nous manque que quelques scènes et on aura fini.

— Oh oh ! S'écria celle à mes côtés, est-ce que je pourrais le regarder ? J'adore ce que tu fais ! De quoi tu t'es inspiré cette fois ?

— De Pourquoi Toi ?, celle que tu avais voulu lire.

— Celle où j'étais revenu vers toi en larmes ? Cette remarque fit sourire nos invités.

— Oui, pouffai-je, celle-là.

— Mon Dieu, soupira-t-elle, il faudra que je rachète des mouchoirs.

☯︎

Vingt-trois heures trente-six.

Je n'aurais jamais dû autant manger. Mon ventre me barbouillait et j'avais perdu l'envie de dormir à cause de ça.

La maison était calme, plongée dans le noir et endormie. Dehors, on entendait quelques animaux élever leurs voix, quelques voitures passaient, mais l'ambiance était d'un calme infiniment profond. Le bruit de la ville était très loin, les cris des groupes alcoolisés les nuits, les klaxons, ou même le tapage des voisins, rien ne me manquait. Même si j'aimais la ville, rien ne pouvait remplacer la sérénité de la campagne.

Dans la soirée, les invités avaient été éparpillés dans les chambres libres; Seokjin et Yoongi dormaient ensemble dans la chambre d'amis au rez-de-chaussée utilisées lorsque mes grands-parents d'Allemagne ou mes cousins d'ici venaient, Taehyung était dans l'ancienne chambre de Jihyung, celle juste en face de la mienne – je n'avais absolument pas compris ma mère lorsqu'elle lui a proposé de prendre cette chambre, et Jihyuk avait pris la sienne un peu plus loin de la mienne. Je ne leur avais pas demandé combien de temps ils restaient, et puis au pire, j'allais rester confiné dans mon lit le reste de la semaine. En tout cas, ils étaient venu avec une valise et restaient minimum jusqu'au jour de l'an, soit trois jours.

N'ayant plus envie de dormir, j'avais allumé à très basse luminosité les lampes au-dessus de mon lit, placées sous le pont de placard. J'étais allongé sur le ventre, la tête appuyée contre un coussin et je regardais mon ordinateur où s'affichait mon logiciel de montage. Pour le court-métrage à réaliser toutes les deux semaines avec la classe, j'avais été désigné monteur principal et je devais rendre ce travail à mon professeur de cours pratiques dans la semaine. Nous avions tourné une émission de cuisine, et Jimin avait été acteur. Je ne cachais pas que je me moquais ouvertement de ses expressions perdues à certains rushs. Malheureusement, je devais couper une partie où le mixeur lui avait explosé entre les mains, ce qui avait faire rire toute la classe.

Je retirai mes écouteurs et sortis de mon lit lorsque j'eus une envie pressante d'aller aux toilettes. Bordel il avait juste suffit que bouge un peu de mon confort pour que mon corps en fasse des siennes. J'avais beau avoir ma propre salle de bain, elle n'avait pas de toilettes et j'étais obligé de traverser le couloir dans la pénombre. Ma porte grinça dans le silence. Les seules sources de lumières étaient la fenêtre au dessus de l'escalier et celles du petit salon au bout. Il n'y avait aucun bruit, seule ma respiration s'entendait et je me mis à marcher doucement à travers le long couloir.

Je me retournai après quelques mètres pour voir s'il n'y avait pas une Annabelle ou une Evil Samara Morgan en train de me suivre. Nom de Dieu je flippais vraiment pour rien, il suffisait de m'imaginer ce genre de personnage derrière moi pour que je commence à psychoter. D'autant plus qu'il était bientôt minuit, ça n'arrangeait rien du tout.

Mère de Dieu, Mère de Dieu, Mère de Dieu.

Je rejoignis les toilettes en trottinant malgré moi, et m'enfermai à double tour à l'intérieur. Non mais quelle idée d'avoir envie de pisser à cette heure ! J'adorais ma maison mais lorsque la nuit tombait, elle devenait une vraie cible pour les esprits démoniaques. Si jamais on avait besoin d'une maison hantée pour un film, ici serait parfait. Même si je savais que tout était dans ma tête, je ne pouvais pas m'empêcher d'avoir la frousse.

Ma petite affaire réglée, je sortis et trottinai de nouveau jusqu'à ma chambre en évitant de penser à quelque chose de surnaturel. J'avais tout de même sursauté lorsque l'horloge comptoir annonçant minuit avait sonné depuis le petit salon de l'étage.

Zéro heure zéro.

Je revins dans ma chambre, m'arrêtant au seuil de ma porte et fronçai directement les sourcils lorsque je vis, juste à côté de mon ordinateur, l'écran de mon téléphone allumé. Il s'éteignit au bout de quelques secondes.

Mais avant que j'aille voir cette notification inhabituelle, sachant que je n'avais aucun réseau social et d'autant plus à cette heure, j'entendis soudainement de mauvaises respirations venant de la pièce voisine. Une respiration angoissée, hachée, irrégulière comme quelqu'un commençant à perdre la notion du temps, de tout de qu'il y avait autour de lui.

Quelqu'un qui était en train de sombrer.

Cela venait de la chambre de Jihyung, c'était sûr. Je n'y entendrais pas sinon, celle de Jihyuk était trop loin pour que j'entende quoique ce soit.

C'était donc Taehyung.

Les battements de mon cœur s'emmêlèrent lorsque je commençai à entendre des gémissements de douleur.

Mon téléphone s'alluma une nouvelle fois, et je me décidai d'aller ouvrir cette foutue notification avant d'aller jeter un œil en face.

Mes yeux glissèrent sur les lignes, et un cri m'agressa directement les oreilles. Mon souffle se coupa brusquement face aux images qui défilaient devant moi, et je laissai tomber mon portable sur le lit avant de me précipiter vers la chambre où dormait mon patron.

Il me fallait son contact.

Maintenant.

INC#NNU:
Ça fait du bien de te revoir,
Jungkook.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro